13.
Jisung s'était jeté dans les bras de Félix. Son séjour en cellule l'avait exténué, mentalement comme physiquement. Ce n'est pas comme si la nourriture du commissariat était délicieuse et pleine de protéines, bien loin de là.
— Si tu savais à quel point je suis content de te voir...
A ces mots, Felix le serra un peu plus fort contre lui. Voir son ami ainsi lui faisait de la peine Il avait envie de crier à quel point la police était merdique.
— Tu m'as manqué Ji.
Ils restèrent là, pendant quelques instants, à savourer leurs retrouvailles. Il ferma les yeux, huma l'odeur rassurante du jeune homme aux cheveux devenus plus longs, redevenus bruns depuis peu. Jisung se détacha et lui adressa un immense sourire, qui le fit rigoler.
— On va acheter à manger ? Tu me dis ce que tu veux, et après on rentre à la maison.
— Mmh... Des gyozas ?
Alors Felix attrapa son bras pour l'entraîner vers le restaurant japonais.
Jisung connaissait Felix depuis maintenant trois ans. Ils s'étaient rencontrés par pur hasard, lors des journées portes ouvertes de l'université du plus jeune. Il expliquait à certains étudiants les différents projets des étudiants, comme celui d'un club de débat, où chacun pourrait exposer ses idées sur un sujet quelconque, ou un programme d'aide proposé par les étudiants volontaires.
Et Felix, parmi les curieux, s'était énormément intéressé à ces projets, les trouvant géniaux. Jisung se souvenait l'avoir trouvé extrêmement beau, envoûtant par sa manière de s'exprimer et son allure noble. Puis ils avaient discuté pendant très longtemps, oubliant le salon portes ouvertes, les autres intéressés, s'enfermant dans une bulle. Ils avaient échangé leurs numéros, s'étant plus tout de suite. Mais ils avaient dû se quitter le soir même, à leur plus grand désespoir.
Puis ils s'étaient revus de nombreuses fois par la suite, le feeling entre eux était indéniable. Au bout d'une semaine à peine, ils étaient fusionnels. C'était inexpliquable, ils étaient comme des âmes sœurs. Différents mais à la fois identiques, sur la même longueur d'ondes. Jisung avait rencontré les amis de Felix au bout de quelques temps, s'entendait très bien avec Eric, l'un d'entre eux. Et vice versa.
Felix l'avait beaucoup aidé à se remettre de l'épisode Minho. Il pouvait compter sur Felix, comme Felix pouvait compter sur lui. Aujourd'hui, ils étaient comme les deux doigts de la main, ils ne se connaissait que depuis trois ans, mais on aurait dit qu'ils étaient nés ensemble.
Après avoir acheté les gyozas, ils étaient rentrés se réchauffer chez l'étudiant en droit. Ils s'étaient confortablement installés dans le canapé, leurs repas fumants sur leurs genoux, et avaient regardé un film américain réputé pour sa chute. Et puis ils avaient discuté, ne s'étant pas vu depuis une semaine environ, beaucoup de choses avaient dû se passer pour Felix.
Le bruit que son meilleur ami était un assassin avait évidement fait le tour de son campus universitaire, et entendre ces mensonges pendant plusieurs jours était devenu insupportable pour lui. Lui savait parfaitement que Jisung n'était pas l'assassin. Il était incapable de violence.
Felix savait qu'il avait l'air condescendant, de prendre les gens de haut. C'était peut-être un tantinet le cas avec les personnes qu'il ne connaissait pas, c'était un peu comme un moyen de se proteger pour Jisung, de ne pas se révéler tout de suite aux inconnus. Mais lui qui le connaissait bien savait qu'au fond, il était une boulé d'énergie et de joie, toujours souriant, drôle et un ami en or.
— Tu tiens le coup pour Wooyoung ?
Felix avait lancé cela à travers la pièce, vers un Jisung qui cherchait un pot de glace au brownie dans son congélateur. Celui-ci s'arrêta dans ses mouvements, puis attrapa une cuillère dans un tiroir et vint se rasseoir près de lui.
— J'ai eu le temps de lâcher mes meilleures larmes pendant cette semaine, ricana amèrement Jisung. Je... je réalise toujours pas.
D'un seul coup, l'ambiance semblait plus lourde, une tristesse sourde s'était abattue sur la tête pleine de pensées du plus jeune.
— On s'est quittés sur une dispute. J'ai... son cadavre était sur moi 'fin, ça me dégoûte et ça m'horrifie, je comprends pas. J'ai aucun souvenir de ce qu'il s'est passé... Imagine je l'ai vraiment tué ?
Il regarda Felix, et dans ses yeux une crainte immense et écrasante pouvait se lire. Il doutait, inconsciemment il se savait innocent. Mais l'incompréhension et la mort de son ami proche lui semaient le doute. Alors son ami lui prit la main et planta ses prunelles sombres dans celles brillantes de son meilleur ami.
— Tu l'as pas tué. D'accord ? C'est horrible ce qu'il se passe, t'es tourmenté c'est beaucoup trop à encaisser. Mais ne psychote pas sur ça. T'es incapable de lever la main sur quelqu'un. Bon, à part ce gars qui avait tenté de me voler mon ordi mais...
Jisung gloussa en repensant à cette anecdote. Celui lui faisait du bien de parler avec Felix, il savait le rassurer. Il passa la manche du sweat qu'il lui avait emprunté sur ses yeux.
— Désolé, j'ai pas envie de plomber l'ambiance.
— Ji' arrête, c'est normal que tu sois bouleversé.
Felix s'en voulait d'avoir aborder le sujet de Wooyoung, il se doutait bien que Jisung souffrait de sa mort alors il changea rapidement de sujet, d'une voix plus enjouée.
— Et donc t'as revu Minho ? Le Minho ?
— Mais t'as vu c'est incroyable ! s'exclama Jisung. Je sais pas si le sort s'acharne ou si la vie est bien faite.
Felix posa son pot de glace sur les genoux de son ami, pour qu'il se serve à son tour.
— Et alors ?
— Et alors quoi ?
— Il a réagi comment ?
Jisung releva la tête de sa sucrerie pour se remémorer la réaction du policier. Il se souvenait parfaitement du regard déchirant de Minho, complètement bouleversé de le revoir, mais surtout de sa tentative stupide de se montrer supérieur, en l'appelant par un surnom plus que gênant, et en continuant par un jeu de drague lourd et très tendancieux.
— Il m'a détesté. Il m'a regardé avec... du dégoût, c'était vraiment ça.
Son coeur se serra légèrement à cette pensée.
— Ça se comprend. Si il avait pu m'étrangler il l'aurait fait, il aurait dû d'ailleurs, je le mérite. Ça a eut l'air de tellement le perturber, son collègue m'a mal regardé après. Puis j'ai mal réagi, j'ai vraiment empiré les choses. J'ai fait mon petit con comme d'hab' et il devait être encore plus énervé. Ou triste. Les deux je pense.
Felix l'écoutait attentivement, redoutant un sentiment de culpabilité immense chez Jisung.
— Je m'en veux, vraiment. J'ai été un fils de pute avec lui depuis toujours, je mérite vraiment pas sa gentillesse.
— Il t'a enfermé en cellule pendant une semaine quand même.
— Non mais, il a mis sa fierté de côté pour venir me parler, il m'a pris dans ses bras, et ça se voyait dans ses yeux qu'il avait plus envie de me tuer. Je sais pas, mais je l'admire pour son self-control.
Il fixait le vide, un sourire incompréhensible au bord des lèvres. Son ami ne saurait dire si c'était un sourire joyeux ou inquiétant.
— Il aurait dû m'engueuler et me dire que je suis con.
Felix sourît doucement, son ami avait raison, c'est ce que le policier aurait dû faire. Après tout, ce qu'il lui avait fait n'était pas pardonnable facilement. Mais il savait aussi que Jisung n'aurait pas supporté ces insultes.
— Puis il m'énerve, il se rend pas compte qu'il est .... rah ! Jisung faisait gigoter ses mains dans tous les sens, tentant de s'expliquer. 'Fin, il est beau, il est imposant, intelligent, gentil, attentionné, travailleur, c'est un trésor ce mec. Mais il se croit toujours aussi inexistant.
Jisung passa rageusement une main dans ses cheveux, en soupirant, puis se tourna vers Felix.
— Peut-être que si je l'avais pas lâché il serait plus heureux aujourd'hui.
Felix haussa des épaules, ne sachant que répondre. Puis il savait que le laisser parler lui faisait du bien. Ses paroles n'avaient pas forcément de sens reliées les unes aux autres, mais elles étaient sincères.
Il le laissa poser sa tête contre son épaule, ses doutes l'alourdissant, l'assourdissant. Jisung pensait trop, et il allait finir par s'en vouloir à un tel point qu'il se rendrait malheureux, et peut-être qu'il voudrait ne plus jamais revoir Minho, pour éviter de refaire une erreur, par peur d'oser.
— Et... tu l'aimes encore ?
Un silence suivit cette question. Jisung leva les yeux vers son ami. Lui-même ne savait pas. Il se demandait si c'était vraiment de l'amour qu'il ressentait, ou seulement le bonheur de le revoir. Comment pourrait il aimer une personne qu'il n'avait pas vu depuis plusieurs années ?
— Bonne question.
Jisung hésita pendant quelques minutes. A vrai dire, cela faisait des heures qu'il ruminait, n'osant appeler Minho, par peur de le déranger et craignant un refus de sa part. Et cela faisait plusieurs dizaines de minutes qu'il tournait en rond dans l'appartement, ne sachant quoi faire.
Après sa discussion qui s'était faite très tardive avec Felix, il s'était dit qu'il allait se rattraper avec Minho, et il lui avait même acheté un petit cadeau.
Alors il saisit son portable et composa le numéro du commissariat, qu'il avait recherché à l'avance. La sonnerie d'attente retentit, faisant grimper son stress.
— Commisariat de police de Yongsan bonjour ?
Une voix féminine décrocha au bout de quelques secondes, et il se redressa.
— Euh oui b-bonjour pourrais-je parler au lieutenant Lee s'il vous plait ?
— C'est important ?
— C'est... à propos de l'enquête, oui.
— Je vous transfère.
Une musique d'ascenseur insupportable le fit patienter, le temps que le policier occupé daigne répondre au téléphone. Cela dit, elle eut le don de faire descendre la pression qu'il s'était infligée seul.
— Lieutenant Lee, je vous écoute.
Jisung n'osa pas parler de suite. A vrai dire, il appréhendait la réaction de Minho lorsqu'il entendrait sa voix. Appeler les gens avait toujours était source de stress pour lui de toute façon. Il aurait mieux fait de venir le voir.
— Allô ?
— Minho ?
Un silence suivit. Et d'un coup, il regretta de l'avoir appelé. Mille questions fusèrent dans sa tête. Il tenta de les faire taire en se lançant, la voix chevrotante.
— C'est Jisung. Je... je voulais juste savoir si, enfin, si tu voulais qu'on se voit ...? Dehors, quand tu veux hein, mais ça me ferait vachement plaisir, en plus j'ai un petit truc à te donner. Pas grand chose mais quand même, quoi.
Il regarda ses pieds en se mordant la lèvre, attendant la réponse du policier.
— Wow, je m'attendais pas à ce que tu m'appelles.
Il releva la tête.
— Mais euh, oui, oui ça me ferait super plaisir aussi !
Un sourire étira ses lèvres, ce qu'il avait eu peur d'obtenir un refus de sa part.
— Je t'envoie un message quand je peux, et on pourra aller dans un café. Ça te va ?
— Parfait, parfait.
Il aurait pu jurer l'entendre sourire à l'autre bout du fil. Lui même avait les zygomatiques en feu à force de le faire.
— Bon bah, à plus...
Il attendit quelques secondes, le téléphone comme scotché à son oreille, et se décida enfin à raccrocher. Il poussa un cri de joie en se roulant sur le canapé. Maintenant, il avait hâte de revoir Minho, et attendait déjà avec impatience son message.
j'me rends compte que j'ai classé ça en « contenu mature » mais j'ai pas envie que ça finisse en truc sale
en fait ce minsung il est plus soft que ce que j'avais pensé donc faut pas s'attendre à du -18 pur hein :/
j'enlève pas parce que meurtres drogues et sûrement scène à caractères sexuels légere tmtc mais bon
omg j'ai relu c'est exceptionnel 🏄🏄 pour compenser le chapitre + court
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