𐚁 Chapitre 38
━━━┅━ M I N H O ━┅━━━
Des murmures par-ci et un cri par-là, ce ne fut toutefois aucun de ces bruits qui dérangea mon sommeil. Assis près d’une fenêtre dans la salle de classe, les bras croisés sur ma table et mon visage plongé dans leur creux, je dormais paisiblement. Dans le fond de mon inconscient, je pouvais distinguer certaines paroles que mon professeur de sciences déblatérait mais ce n’était pas bien concret. J’étais tellement épuisé ces jours-ci que rien ne pouvait perturber la léthargie dans laquelle je m’étais réfugié. Rien, mis à part la sonnerie du bâtiment qui annonçait que le cours était enfin terminé.
Dans le vague, je mis un long moment à émerger. J’avais les paupières terriblement lourdes et une migraine atroce, probablement dû au fait que je peinais à dormir la nuit. Pas que je n’essayais pas, au contraire. Seulement, mes pensées se dirigeaient à chaque fois vers une seule et même personne : Jisung. Il ne quittait jamais mon esprit et, une fois le crépuscule tombé, il hantait mes rêves et retenait Morphée. J’étais fatigué, complètement à bout, et mes immenses cernes le prouvaient bien. Je me demandais combien de temps j’allais tenir sans repos requinquant, si j’allais échouer mes examens à cause de ça et si je risquais ma santé. Qui aurait cru qu’un chagrin d’amour m’anéantirait à ce point ?
Les yeux désormais à peu près ouverts, je remarquai que ma voisine de table était déjà partie, tout comme la moitié des élèves de ma classe. Ce fut en réalisant qu’il était effectivement l’heure de la pause-déjeuner que j’aperçus un grand brun venir jusqu'à moi. Sans salutation, Seungmin s’asseya sur la chaise maintenant vide et me sourit tendrement avant de prendre la parole.
— Tu dormais ? Me questionna-t-il rhétoriquement.
Je hochai tout de même la tête pour le lui confirmer puis plongeai à nouveau celle-ci dans mes bras, le nez pointé en sa direction. Il me regardait d’une manière si triste que j’en eus de la peine. J’étais si désolé de lui faire vivre avec moi cette période catastrophique de ma vie. J’aurais préféré qu’il puisse entièrement se concentrer sur les révisions de nos examens de fin d’années, pas qu’il porte ce rôle de grand frère comme il le faisait si bien. Je lui étais tellement reconnaissant.
— Tu veux aller à l’infirmerie ? Ou directement appeler ton père pour qu’il vienne te chercher, peut-être ? Proposa-t-il dans un chuchot, pour ne pas que des murs ne se voient pousser des oreilles.
— Non… Lui répondis-je alors d’une voix presque inaudible. Mon père m’a vachement engueulé l’autre jour, j’ai pas envie qu’il recommence.
— C’est pas cool.
Je haussai des épaules suite à sa remarque, trop exténué pour tenter de débattre à ce sujet. Seungmin le comprit rapidement car sa main se posa doucement sur mon dos, le caressant en dessinant des cercles à l’aide de sa paume. C’était comme une berceuse, agréable et douce. Mes paupières menaçaient de se clore à nouveau pendant que j’observais la pièce se vider petit à petit, mon regard fixant le vide jusqu’à ce qu’il ne se pose sur quelque chose de beaucoup plus captivant. À notre opposé, je pus voir Jisung. Ce dernier rangeait ses affaires dans son sac à dos noir tout en discutant avec nos amis. Il ricanait bêtement et se recoiffait à chaque fois que ses mèches de cheveux lui tombaient sur les yeux. Les miens, quant à eux, suivaient chacun de ses gestes avec attention. Il avait l’air de m’avoir oublié, de ne même plus me connaître, et ça me déchirait davantage le cœur.
Nostalgique comme s’il s’agissait d’un vieil amour de jeunesse, je ressassais en ma mémoire les moments que nous avions passé ensemble, lorsqu’il m’offrait son magnifique sourire. Je ne savais pas, à ce moment-là, qu’il me rendrait si désorienté. Je ne savais pas qu’il était possible d’aimer quelqu’un si fort que le corps ne supportait pas la charge de ces sentiments. Était-ce réellement envisageable qu’un jour je ne puisse plus rien éprouver pour lui ? Dans un an, dans cinq ans, dans dix ans… L’aurais-je totalement oublié ? J’espérais, en tout cas, que cette douleur calée au fond de ma poitrine cesserait bientôt d’être aussi intense pour que je puisse à nouveau respirer.
Je n’arrivais pas à cesser de nous imaginer ensemble, à créer des scénarios dans lesquels Jisung m’aimait en retour. C’était ridicule mais je ne pouvais m’en défaire, c’était maladif. Et alors que j’étais occupé à me faire du mal, Seungmin attira mon attention. En tournant ma tête vers lui, je pus alors constater qu’il se chargeait de ranger mes fournitures dans mon tote bag pour me faciliter la tâche. D’un léger plissement de lèvres, je le remerciai puis focalisai de nouveau mon attention sur le blond qui possédait mon cœur et mon âme. Comme d’habitude, j’attendais qu’il daigne enfin quitter les lieux avant de pouvoir sortir, tout ça uniquement pour ne pas avoir le malheur de le croiser. Je tenais à l’éviter autant que possible, quitte à me mettre en retard à chaque inter-cours.
Heureusement, Seungmin l’avait aussi très bien compris et n’avait d'ailleurs jamais hésité à patienter à mes côtés. Il m’était d’une grande aide et de bonne compagnie, j’étais soulagé de ne pas me retrouver totalement seul. Ce fut d’ailleurs le grand brun qui m’annonça que la voie était désormais libre et que nous pouvions alors à notre tour sortir de la salle de classe, ce que l’on fit ensuite sans perdre de temps. Mon sac sur l’épaule, je titubai en slalomant entre les tables jusqu’à la porte d’entrée. J’étais si fatigué que je tenais à peine debout.
— T’es tout pâle. M’informa Seungmin, une fois le couloir atteint. Tu veux qu’on se fasse un fast-food ou qu’on s’achète un sandwich ?
— J’ai pas trop faim… Répliquai-je alors en un murmure.
— ‘Faut que tu manges, Minho. Je suis sûr que t’as rien mangé de consistant depuis des jours. Les sourcils froncés, il semblait sincèrement inquiet.
— C’est pas comme si mon père en avait quelque chose à faire.
J’avais lâché cette phrase sans réellement réfléchir à ce qui sortait de ma bouche. Néanmoins, ce n’était pas un mensonge. Il était évident qu’à mon âge je savais cuisiner, seulement, rares étaient les fois où j’en avais la force ces temps-ci. Ainsi, je me laissais dépérir en comptant constamment sur Seungmin, espérant qu’il me force à avaler un bout de ce qu’il me proposait chaque midi. Il était facile de croire que je le faisais exprès mais c’était loin d’être le cas, j’étais bel et bien à ce point vide d’émotions et d’envies. De plus, tout cela n’allait pas en s’arrangeant. Alors que Seungmin et moi nous dirigions vers la cage d’escaliers du bâtiment dans lequel nous étions, voilà qu’on tomba nez-à-nez avec notre groupe d’amis.
Tous les quatre discutaient simplement en plein milieu des escaliers et, qu’il s’agisse de mes amis ou non, ceci avait le don de m’énerver au plus haut point. Le visage déjà fermé, il se crispa davantage lorsque j’aperçus Changbin et Jisung rire ensemble. Je n’avais pas assez de courage pour faire une scène mais j’en avais un peu pour foncer dans le tas. Sans aucune salutation, je marchai à travers eux et descendis les escaliers tandis que je sentais leurs regards confus posés sur moi. Je n’avais pas eu la force de me montrer poli, aujourd’hui. En fait, j’étais surtout contrarié que personne n’ait pris de mes nouvelles ces derniers jours. C’était agaçant et très blessant mais je n’avais que cette tactique absurde pour me défendre et me faire entendre.
Sans me retourner, j’avais avancé dans les couloirs jusqu’à atteindre le hall d’entrée. Là, je cessai la marche un instant pour me demander si Seungmin ne m’avait pas perdu de vue puis, une fois que je distinguai sa silhouette au bout du corridor, je lui fis signe. Quand il me vit à son tour, je me dépêchai alors de virer sur ma gauche et de pénétrer dans les toilettes masculines. Je soupirai de soulagement en constatant qu’il n’y avait a priori personne puis me dirigeai vers les lavabos situés au milieu de la grande pièce décorée de manière intrigante. D’un geste machinal, je déposai mon sac sur le sol sale puis allumai l’un des robinets. Sans même prendre le temps de me remonter les manches, je joignis mes deux mains afin d’amasser l’eau puis de me la projeter sur le visage. J’avais la sensation horrible du tissu mouillé collé à mes poignets, me faisant alors grincer des dents et soupirer de désespoir.
Pendant que je me passais plusieurs coups d’eau sur le faciès dans le but de me rafraîchir mais aussi de me réveiller un minimum, j’entendis la porte de la pièce s’ouvrir et glisser sur le parterre graisseux. Toujours penché sur le lavabo, je ne pus voir de qui il s’agissait mais l'identifiai aisément lorsqu’il appela mon prénom. Occupé, je ne me hâtai pas de lui répondre et, à la place, le laissai me rejoindre. Ses pas se rapprochaient de plus en plus. Ce ne fut qu’une fois celui-ci à mon niveau que je relevai enfin ma tête vers lui. Seungmin m’observait du haut de ses un mètre soixante-dix-huit, une main dans la poche avant de son jean et l'autre me tendant un mouchoir. Je le remerciai en lui souriant tendrement puis me redressai afin d’essuyer les gouttelettes qui stagnaient sur la peau terne de mon visage. Mon regard croisa ensuite soudainement celui du brun qui le détourna aussitôt. Il semblait préoccupé, je m'apprêtais alors à lui poser la question quand il me coupa dans mon élan.
— T’aurais au moins pu leur dire bonjour. Me dit-il sur un ton neutre mais qui se voulait bienveillant.
— Pardon... Répondis-je automatiquement. J’avais juste pas envie de rester près de lui.
— Je sais, je comprends. Mais fais attention à pas trop les mettre de côté, non plus.
Je hochai la tête de manière nonchalante, acquiesçant simplement à ses propos sans pour autant agréer avec. La politesse n’avait nul besoin de raison, il était vrai, mais je ne me sentais plus assez proche d’eux en ce moment pour leur accorder du temps et de l’importance. S’ils ne me prêtaient pas attention, pourquoi le ferais-je ? Cela me paraissait n’être que du bon sens, un commun accord. Après tout, ils savaient bien que je n’étais pas en forme.
— Je vais pisser. Tu te tournes ou tu veux me regarder ?
Cette question pour le moins déconcertante me fit sortir de mes pensées. Confus et perturbé par ce que Seungmin venait de me demander, je fronçai les sourcils et écarquillai les yeux tout en l’interrogeant silencieusement. Néanmoins, ce dernier n’éclaira pas ma lanterne et préféra se mettre en position pour uriner, tout près. À cette réalisation, je me tournai fissa dos à lui, affreusement gêné par ce stade d’intimité franchi. Le jeunot, une fois terminé, s’approcha une nouvelle fois de moi pour venir se laver les mains pendant qu’un silence soudain enveloppait l’atmosphère. Je l’observais à travers le miroir, attendant simplement qu’il prenne la parole.
— Minho, tu devrais lui dire.
Finalement, j’aurais préféré qu’il ne la prenne pas.
— Ça doit bien faire la millième fois que tu me sors cette phrase. Rétorquai-je en baissant la tête.
— J’arrêterai volontiers si tu le fais. Renchérit-il ensuite en se tournant face à moi.
Désormais adossé contre les lavabos, les mains jointes et les chevilles croisées, je voyais du coin de l'œil qu’il me regardait. J’allais pour lui répondre mais je me mis à grimacer en ressentant l’un des coups de ma migraine, celui-ci plus intense que les autres jusque-là. Il fallait que je me repose ou que je m’asseye, au minimum, avant que je ne risque de m’évanouir encore une fois.
— Ça va ? Demanda Seungmin en faisant trois pas vers moi.
— Oui, je suis juste… fatigué.
Mon visage affaissé, j’avais réellement l’air faible et exténué. Le brunet avait tout l’air de penser la même chose puisqu’il s’approcha une nouvelle fois de moi puis, lentement, il fit glisser ses mains le long de mes bras et ensuite dans mon dos pour une étreinte qui eut d’abord le don de me surprendre. Mon souffle s’était coupé, je n’étais pas habitué à être enlacé et encore moins par Seungmin. Ce dernier n’était normalement pas du genre à montrer son affection par le toucher physique mais plutôt par des services rendus. Cependant, ce n’était pas pour me déplaire, au contraire. Au bout d’un court instant, je réussis à me laisser aller dans son embrasse, me collant davantage à lui afin de lui rendre la pareille. Il me serrait tellement fort contre lui que ma respiration eut du mal à reprendre son cours régulier. Son parfum sentait si bon, je me surpris même à humer inconsciemment son cou tant j’étais épris par son odeur.
Mes paupières closes, je m’imaginais enlacer Jisung à sa place.
À cette illusion, mes yeux s’emplirent de larmes. Je détestais ne penser qu’à lui sans arrêt, il ne voulait pas quitter mon esprit et ça commençait à m’étouffer. Seungmin avait d'ailleurs certainement dû me sentir trembloter puisqu’il se redressa aussitôt pour vérifier mon état. Nos torses collés l’un contre l’autre, il prit le temps de venir sécher ma première larme à l’aide de son pouce. Il m’observait avec tant de douceur que j’en fus hypnotisé. Il fallut qu’une voix s'élève dans la pièce pour réussir à me faire sortir de cet envoûtement. Et, cette voix, je la reconnus immédiatement.
— Eh, Seung– Il se coupa lui-même la parole, probablement surpris par ce spectacle.
Ma tête dépassant à peine de l’épaule du brunet, je pouvais seulement apercevoir le visage confus de Jisung et rien n’était plus réjouissant que la vision de cette expression. Pris de panique en remarquant sa présence, Seungmin fit subitement volte-face, les yeux grands ouverts mais son bras toujours accroché au mien.
— Ah, déso', on t’a pas entendu entrer. Lui dit-il en gloussant nerveusement.
Néanmoins, le petit blond ne l'imita pas, au contraire, son visage demeura fermé. Seuls ses yeux bougeaient, jonglant entre la silhouette de Seungmin et la mienne pendant que, moi, je l’observais du coin de l'œil. C’était tout de même embarrassant, je ne savais pas quel comportement adopter ni si je devais participer à cette conversation spontanée.
— Tu… T’as besoin de quelque chose ? Questionna alors mon nouvel acolyte.
— Nan, c’est bon. Lui répondit l’autre, sa voix presque inaudible.
Ce dernier s’apprêta ensuite à sortir, nous tournant immédiatement le dos sans plus de cérémonie. Cependant, apparemment pas de cet avis, Seungmin l’interrompit dans sa démarche en l’appelant.
— Minho et moi, on compte sécher cet aprèm’, on va chez moi. Tu pourras prévenir les prof’ de notre absence, s’te-plaît ?
De nouveau tourné vers nous, Jisung semblait davantage confus mais acquiesça à la demande en hochant légèrement la tête. La seconde d’après, il était hors de vue, déjà sorti de la salle d’eau sans même dire au revoir. À ce moment-là, le brunet me fit face et m’offrit un large sourire qui se disait triomphant. Je n’eus pas besoin de m’exprimer qu’il répondit alors à mon questionnement en chuchotant.
— T’as vu sa tête ? Il se redressa un instant puis se pencha une nouvelle fois vers moi. 'Y a eu un truc, c’est évident !
Je comprenais où il voulait en venir mais je ne sautai pas tout de suite sur les conclusions. Il fallait que je sois rationnel, que je ne me laisse pas submerger par mes émotions. Jisung avait simplement été étonné de me voir ici ou bien de nous voir aussi proche avec Seungmin, rien de plus. Néanmoins, le susnommé paraissait sûr de lui. Il m’expliqua d’ailleurs qu’il avait annoncé au blond que lui et moi allions passer l’après-midi ensemble dans l’unique but de tâter le terrain et, ainsi, tirer une quelconque réaction de sa part. Suite à cette révélation, je laissai échapper une onomatopée d'étonnement avant de lui frapper subitement le bras.
— Je voulais pas sécher, moi ! Le grondai-je, les sourcils froncés.
— T’as vu l’état dans lequel t’es ? Répliqua-t-il ensuite. ‘Vaut mieux pas que tu te forces à rester debout.
— Mais je t’ai dit que je pouvais pas rentrer chez–
— On va aller chez moi. Comme ça, ce que j’ai dit à Jisung aura pas totalement été un mensonge. Il me sourit en haussant les épaules.
Je fis mine de réfléchir l’espace d’un instant pour finalement lui donner mon accord. Tendrement, je lui rendis son sourire puis m’abaissai afin de récupérer mon sac encore posé au sol. Dans l’ordre de des choses, je commençai alors à me diriger vers la porte de sortie lorsque le brunet m’attrapa le poignet, me retenant ainsi dans mon élan. Surpris, je le dévisageai en l’interrogeant silencieusement sur ses intentions et il me répondit en tendant sa main libre, la paume tournée vers le ciel. Perplexe, je l’observai de nouveau pendant quelques secondes avant qu’il ne daigne me préciser qu’il voulait que je lui donne mon téléphone. Je sortis alors l’objet de la poche de ma veste sans poser plus de questions et le jeunot me le prit sans m’offrir de réponses. Les pupilles dilatées, j’attendais qu’il éclaircisse ma lanterne mais celui-ci l'assombrit davantage en tournant l’écran du cellulaire face à moi, afin de le déverrouiller grâce à la reconnaissance faciale.
— Qu’est-ce que tu fais ? Demandai-je seulement, lui accordant une confiance aveugle.
J’étais curieux de savoir ce qu’il faisait mais il ne me laissa aucune visibilité et me laissa donc le regarder tapoter rapidement sur ce qui s’apparentait être mon clavier. Son action me laissa croire qu’il écrivait un message, mais à qui ? Les sourcils désormais froncés de suspicion, je n’eus heureusement qu’à patienter quelques secondes avant que mon vis-à-vis ne me rende mon téléphone. Un sourire malicieux prônait sur son visage, je pus dès lors en conclure qu’il venait de faire une bêtise. J’appréhendais de poser les yeux sur l’écran encore allumé du cellulaire, par peur d’y voir quelque chose qui ne me plairait pas. Et j’avais vu juste.
Dès que je me rendis compte de ce qu’il venait d’envoyer à Jisung, je me raidis. Il s’agissait d’un message provenant du compte que je m’étais créé spécialement pour discuter avec lui de manière complètement anonyme. Mes yeux écarquillés, je levai la tête vers Seungmin, sondant son expression de joie avec fureur. Ce crétin semblait fier de lui-même. Peut-être que je devrais l’être aussi, maintenant que la vérité avait éclaté au grand jour, mais je n’arrivais pas à passer par-dessus mon étonnement. Il y avait longtemps que je n’avais pas adressé la parole au blond en tant qu’admirateur secret, je demandais donc comment il allait réagir à mon soudain retour et à cette soudaine révélation. Le contenu du message me donnait envie de m’enterrer six pieds sous terre. Dans celui-ci, Seungmin avait écrit noir sur blanc que Changbin n’était pas le déteneur du compte. Ma gorge se noua, j’étais à la fois soulagé et perturbé. J’avais peur de la tournure que pourraient prendre les événements, de même pour la relation entre Jisung et Changbin.
Immédiatement, je vérouillai l’écran de mon téléphone, ne souhaitant à tout prix pas recevoir de réponse de sitôt. Mon cœur battait si fort dans ma poitrine que j’en avais mal, il fallait absolument que je pense à autre chose avant de m’angoisser davantage. Sans plus tarder, je décidai d’agripper le bras de Seungmin puis de quitter la pièce. Nous allions nous rendre chez lui, comme prévu, et jamais je n’avais marché aussi vite de ma vie. Jisung habitait tout près de sa maison, à environ un quart d’heure du lycée, alors je ne pouvais pas me risquer à le croiser maintenant.
Une fois arrivé devant sa bâtisse, on fut chaleureusement accueilli par la maîtresse des lieux qui, heureusement pour nous, ne nous posa aucune question sur l’après-midi de cours que nous nous apprêtions à louper. À peine on eut le temps de se déchausser que la quarantenaire nous proposa de nous sustenter et, évidemment, je n’eus pas le cœur à refuser. Ce fut de cette manière que je me retrouvai assis sur le grand canapé du séjour, aux côtés de Seungmin. Après le déjeuner, nous avions décidé de réviser nos cours pour nous rattraper. C’était amusant et le brunet était si compréhensif envers moi, il ne cessait de me proposer d’emprunter sa chambre pour faire une sieste si l’envie ou le besoin me prenait. Les heures s’écoulaient comme des secondes et bizarrement, je n’avais pensé à Jisung à aucun moment. Je me sentais tellement plus apaisé mais ce sentiment ne perdura que jusqu’à l’entente d’une notification.
Intrigué, Seungmin me poussa à vérifier sa provenance, ce que je fis sans réellement y réfléchir. Cependant, mon cœur manqua presque un battement en voyant le pseudonyme de Jisung apparaître.
— Il a répondu.
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