❧ 𝗖𝗛𝗔𝗣𝗜𝗧𝗥𝗘 𝗩𝗜𝗜.
Elle se fait sentir la rentrée hein
➳ ʙᴏɴɴᴇ ʟᴇᴄᴛᴜʀᴇ.
— Espèce d'incapable !
La voix du maître des lieux tonne dans un immense cri de rage alors qu'il balançait la longue table à manger au sol, détruisant assiettes et verres qui s'y trouvaient.
Tous les domestiques se contentaient de baisser la tête priant silencieusement pour leur collègue qui allait très certainement se faire virer si ce n'était pire.
Et c'était ce pire que Viktor craignait.
En voulant votre sécurité, il vous avait laissée fuir et quand Ajax eut vent de cette histoire, son sang n'avait fait qu'un tour avant qu'il ne l'agrippe par le col de sa chemise et ne l'entraîne dans le manoir sous les yeux de tous les domestiques.
Ce n'était pas pour autant que le Maître n'avait pas envoyé ses gardes à ta poursuite. Cela faisait longtemps que tu n'étais pas sortie seule, tu ne pouvais pas être allée bien loin.
Lançant un regard aussi froid que menaçant à Viktor, Ajax s'avance doucement vers lui après avoir saisi l'un des sabres fixés au mur comme décoration. Le pauvre chauffeur prit immédiatement peur et recula en tremblant de la tête au pied.
— Maître... Tout ce que je voulais— Tout ce que je voulais c'était qu'elle soit en sécurité ! Je vous l'assure ! Plaide-t-il en tombant à genoux sachant très bien que fuir ne servirait à rien.
— À ton avis, elle est en sécurité là ? Dehors, dans une société qu'elle n'a plus fréquenté depuis un moment, au milieu de tous ces malhonnêtes. Ajax lève doucement la lame pointue vers la gorge de l'homme. Au milieu de tous ces hommes. Crois-tu qu'elle est en sécurité ?
— N-Non ! Bien sûr que non ! Je— elle allait se tirer dessus ! Je vous le jure ! Vous pouvez visionner les caméras de surveillance !
Ces mots eurent l'effet voulu, Ajax se fige dans son geste et entrouvre légèrement les lèvres.
Tu allais te tirer dessus ? Pour fuir ?
Ajax sentit sa prise derrière la garde de son arme se resserrer.
Pourquoi ? Souffrais-tu tant à ses côtés ?
Un violent mal de tête lui pris et il vacilla manquant de tomber au sol. Heureusement Eric vient poser sa main contre son dos à temps l'aidant à tenir debout. Mais rapidement, le maître des lieux se dégage de ses mains et sans que personne ne l'eut vu venir, son bras brandit le sabre dans sa main avant qu'il ne s'abatte brutalement sur le visage du pauvre chauffeur.
Un cri strident retentit immédiatement au milieu des halètements et sanglots des autres domestiques. Viktor se roule par terre, les mains sur le visage, les pieds se débatant sur le sol comme si le diable l'étranglait. Une entaille sanglante était désormais sur son visage, quittant son œil droit pour terminer au coin gauche de ses lèvres.
Ajax frémit en laissant retomber le sabre ensanglanté au sol. Sa respiration était hachée.
Cela faisait du bien. Il avait besoin de se défouler après tout ça.
Comme si son chauffeur n'agonisait pas dans une flaque de sang, Ajax jette un regard glacial à la foule, défiant quiconque osait venir s'interposer. Et personnes ne s'avança.
Il en était presque déçu.
Un genoux à terre, il agrippa les cheveux de Viktor pour ancrer son regard dans le sien. L'homme dus arrêter ses sanglots par peur d'avoir à subir pire. Si cela était possible.
Pourtant la douleur lui brûlait le visage.
— Viktor. C'est ça ?
Il hoche frénétiquement de la tête en n'osant à peine cligner des yeux.
— Pour être honnête, je ne t'aimais pas. Depuis que je t'ai vu lui parler, je savais que tu étais louche. Mes doutes viennent de se confirmer.
— Maître—...
— Tu. La. Fermes. Murmure-t-il près de son visage. Tu la fermes, quand je parle.
Viktor déglutis et hoche à nouveau de la tête.
— Bientôt mes gardes seront de retour. Si ma femme n'est pas avec eux. Toi, oui, toi, Viktor. Tu va me la ramener.
— Maître—...
Une violente gifle darda son visage, plus précisément sur son entaille, délibérément. Un cri lui échappe tout de suite suivi d'un sanglot.
— Quand je parle tu, tu ? L'intonation de sa voix donnait l'impression qu'il parlait à un enfant, lui apprenant à compléter les syllabes.
— Je me la ferme...
— Exactement. Sourit-il. Viktor, si je retrouve ma femme avant toi. Je te tuerai.
Son sang se glace dans ses veines.
Cet homme était fou.
— Pour le moment, quitte ma demeure. La prochaine fois que je veux t'y voir, ça sera avec ma femme ou des informations la concernant. C'est clair ?
Viktor hoche furieusement de la tête et, satisfait, Ajax le libère de son emprise et quitte la salle à manger immédiatement suivi par son majordome qui resta aussi silencieux qu'une tombe.
Son bras avait déjà souffert de la colère de son maître.
— Quand elle reviendra, je la mettrai directement enceinte. Se-marmonne le roux en déboutonnant sa chemise d'une manière hâtive et désordonnée. Elle n'est pas loin, c'est impossible.
Oui. Elle ne pouvait pas être loin. Les gardes allaient la ramener, il allait se débarrasser de Viktor et il lui fera porter son bébé afin de prouver à tout le monde à qui elle était. Et il tuera quiconque osera se dresser sur son chemin.
— Un bain, Eric. Vite.
Le majordome s'exécute alors qu'Ajax entrait dans sa chambre où tu devais être. C'était ta place. Sur le lit, un bouquin ou un magazine en main. Souriant quand tu le verra pénétrer la pièce pour s'allonger sur tes cuisses afin d'avoir droit à tes caresses.
C'était ça que tu devais faire. Mais au lieu de ça, tu joues les aventurière, volant son fusil que la Tsaritsa lui avait offert pour menacer de te tuer et ensuite fuir comme si rien ne te retenait dans ce manoir.
Mais il était là, lui ! Pourquoi partais-tu ainsi ? Comme si tu le fuyais. Oui, il a commis des erreurs. Oui, il n'était pas parfait. Mais n'avais-tu pas promis de rester avec lui dans le meilleur comme dans le pire ? N'avais-tu pas promis de ne jamais le quitter ?
N'avais-tu pas dis que tu l'aimais ?
— Vulgaire menteuse !
Il renversa tes affaires présents sur ta coiffeuse pour évacuer toute la rage qu'il ressentait actuellement. Il avait juste envie de te retrouver et de te faire payer tes mensonges.
Mais il ne voulait pas te faire de mal. Ce n'était pas lui qui te voulait du mal. C'était sa rage de voir le regard des autres hommes sur ta silhouette parfaite. Oui, ils étaient superficiels, ils ne voulaient que de ton physique, de tes magnifiques courbes.
Alors que lui, lui il voyait au-delà de ça. Tellement au-delà que la moindre de tes imperfections devenait une qualité à ses yeux.
Oui.
Il t'aimait, lui.
❧
Ton regard était plongé dans le vide. La seule chose qui te tenait encore consciente était la chaleur omniprésente du thé dans la tasse que tu tenais de tes deux mains. Tu avais l'impression d'avoir gelé puis dégelé.
Une pile de couverture te couvrait le dos. C'était lourd mais ça te tenait au chaud, la cheminée également.
Sur un autre canapé, le docteur était assis, savourant son thé comme si de rien n'était.
Tu n'avais pas pris le temps de l'examiner la première fois.
Tu t'attendais à un vieux étant donné tout ce qu'on disait sur ses talents, mais les photos que tu avais vu sur les articles que tu avais consulté montrait tout le contraire de ce à quoi tu t'attendais.
De plus, c'était différent de le voir en vrai qu'en photo. Il était grand, très grand. Peut-être de la même taille qu'Ajax. Un air calme pour un style vestimentaire détendu. En effet, il était habillé d'un pull de la même couleur que ses cheveux bruns aux pointes plus claires et un pantalon noir. Ses yeux dorés tournant vers l'orange laissaient apparaître des pupille d'une forme bien particulière mais jolie. Elles étaient d'ailleurs mis en avant par les traits de ce qui semblait être du maquillage, juste en-dessous de ses yeux.
Ça lui allait bien.
Il avait l'air jeune, mais se comportait comme un papi.
Tu appréciais le silence qui vous entourait néanmoins. Après tout ce qu'il s'était passé, ce moment de détente était plus que bienvenu.
Juste alors que tu fermais les yeux, ceux de Zhongli s'étaient posé sur toi.
Il commençait a croire que tu n'arrêterais jamais de le fixer tel un lion prêt à bondir sur sa proie. C'était à l'homme de manger le sushi, pas l'inverse.
Au court de sa carrière de chirurgien, Zhongli avait pris l'habitude d'écouter l'histoire de ses patients avant de procéder à quoique ce soit. Et il en avait vu des phénomènes.
Plusieurs cas de complexes physiques, mais ceux de femmes désirant changer d'apparence "pour le meilleur" étaient aussi fréquents. Il s'agissait parfois de femme de joie.
Zhongli s'interdisait de les définir par un autre termes. C'était presque agréable à prononcé. "Femme de joie".
Les cas les plus marquants étaient surtout centré autour de criminels voulant fuir la condamnation à mort. Il en avait reporté la plupart. Celui dont il se souvenait le mieux c'était l'homme prêt à lui verser cinquante magnifiques millions de moras pour son silence et ses services.
Il avait bien évidemment prévenu les autorités et il a vite été arrêté. Bien fait. Il n'avait qu'à éviter de traiter sa bague de "vieux bijou rouillé". Il l'aimait bien, cette bague.
Oui, rouillé et demandant un bon nettoyage. Mais seule la personne qui le lui avait mis était autorisé à la retirer.
Personne d'autre, même pas lui.
Je suppose que mon doigt va pourir avec elle. Se dit-il en serrant le poing pour avoir un petit visuel sur son très cher bijoux.
C'était bien le seul objet à l'allure sale qu'il acceptait dans sa maison.
Quoiqu'il en soit, de toutes ses années d'expérience, le cas qui l'avait le plus touché était bien le tiens. Jamais une femme n'était venue dans son bureau pour se faire opérer dans l'optique d'échapper à son mari abusif.
Tu étais bien la première.
— Merci.
La voix de la dame le sortit de ses pensées, il lève les yeux vers son visage qui semblait moins vide que tout à l'heure et sourit doucement.
— Je vous en prie.
— Vous êtes la première personne à m'aider.
Évidemment. Il avait fait des recherches sur l'Exécuteur qui t'avait dans le collimateur. Bon ce n'était pas de simples recherches étant donné qu'il s'agissait d'informations qu'un simple civil aurait du mal à trouver.
Certes, il était un simple civil. Mais un simple civil différent des autres. C'est là que se trouvait la différence. Une toute petite différence, donc il ne fallait pas y faire attention.
Il a su que ton époux était un homme dangereux après avoir vu le nombre de personnes morts sur ses mains.
Le savais-tu, ça ? Qu'il tuait sans pitié ?
Sûrement pas. Sans le savoir, tu avais échappé à un terrible sociopathe.
Si cet homme n'était pas un sociopathe, et bien ce n'était tout simplement pas un homme. Zhongli pensait qu'il était juste trop jaloux de voir sa magnifique femme se faire aborder par d'autres hommes.
Mais manifestement c'était plus grave que ça.
Reposant sa tasse vide sur la table, Zhongli se penche vers l'avant pour ancrer son regard dans le tien.
— Comme je vous l'avais dis, je vais vous mettre en contact avec un de mes amis chirurgien. Il est très demandé dans son domaine.
Immédiatement, la femme avait quitté les couvertures pour s'approcher du bord du canapé afin d'être le plus proche possible du docteur.
Hum. Un sushi non enroulé. Ça ne devait pas être terrible.
— Non !
Non ?
— Non ?
— Non. Répète-t-elle en posant ses deux mains sur le bras du docteur. Il faut que ce soit vous, je vous en supplie...
Allez.
— Madame. Un soupir lui échappe. Je ne pourrais pas vous opérer, je vous l'avais déjà dis.
— Oui et je— je suis consciente qu'une opération intégrale demande trop de temps et que c'est quelque chose de délicat mais je suis prête à payer la somme que vous demanderez !
— Ce n'est à cause de la somme.
— Pourquoi alors ? S'enquit-elle se relevant pour se planter devant lui. Vous êtes ma dernière chance !
Sa voix était prise de panique alors que ses yeux se remplissaient à nouveau de larmes.
—Si vous ne pouvez pas m'aider, personne ne le pourra...
Un gentleman qui fait pleurer une dame, on aura tout vu.
Zhongli ferme le yeux, semblant réfléchir un long moment.
Sa situation était compliquée. Tu n'allais pas la comprendre, bien évidemment. Mais t'opérer viendrait possiblement à te condamner.
Dans la peau d'une autre.
Bon.
C'était délicat comme situation. Il pouvait t'opérer et te sauver. Ensuite tu t'en iras sûrement. Ce ne serait pas étonnant si tu changeais de pays ou de ville mais tu voudras t'éloigner de ton geôlier.
Il ne fallait pas être un génie pour voir que tes yeux étaient marqués par un traumatisme.
Allons bon, les sosies existaient. Même si tu lui ressemblerais, tu ne seras jamais vraiment elle.
Et puis...
— Avez-vous un modèle de visage ?
Sa question alluma une lueur d'espoir dans tes yeux alors que tu t'agenouillais pour prendre sa main droite dans les tiennes.
— Non ! Absolument pas, tout ce que je désire, c'est fuir cet homme. Je veux juste qu'il ne puisse plus me reconnaître.
Cela lui facilitait la tâche.
Zhongli n'avait pas envie de le faire. Mais tu souffrais. Et ton regard empli d'espoir était en quelque sorte ce à quoi il s'accrochait pour se convaincre que ce qu'il faisait serait une bonne action.
Il était un bon civil, après tout.
𝗠𝗔𝗦𝗖𝗔𝗥𝗔𝗗𝗘.
Pauvre Viktor :')
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