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Dancing like butterfly wings → Ateez
✩
Wooyoung n'avait pas fait assez attention aux plaintes du ciel, qui continuait de montrer son éternelle fatigue pour le dénommé Mingi, un peu trop occupé dans le lieu si incroyable que les mortels avaient choisi de prénommer les rêves. Tiraillé par sa fatigue plus qu'évidente, ceux du jeune homme avaient pris des allures plutôt habituelles, contant une partie de ces journées qu'il voulait déjà retrouver. Et il n'avait pas eu la force de combattre pour son ami contre son altesse, quand elle se déployait de manière un peu trop majestueuse face à lui, prouvant à quelle point sa parure de nuages cacophoniques parvenait toujours à charier les humains sur la norme de la beauté qu'elle repoussait constamment. Trompant le pauvre jeune homme qui ne suivait pas ses cours. Et il se fâcha un maigre temps quand il sentit enfin son épaule se faire secouer, s'attristant d'être déjà tiré de ses songes. Tournant la tête vers celui qui cherchait vivement à capter son attention, il ne vit pas le ciel se plaindre de la perte de son admiration.
— Woo.
Et cette voix semblait soudainement le tirer des dernières traces de son épuisement évident. Puisqu'elle lui força une grimace, et qu'il se surprit à garder ses oreilles attentives pour ce petit timbre ferme qui savait se faire écouter. Wooyoung tenta désespérément de ne pas montrer à cette mélodie qu'elle avait réussi en une seule note à faire ce qu'elle tentait depuis une trentaine de minutes : garder son attention sur elle. Parce que les répercussions se faisaient un peu trop graves contre sa poitrine déjà comprimée.
— Tu viens ? Ça a sonné.
— J'arrive.
Soudainement dépassé, le jeune homme précipita ses yeux sur la table devant lui, essayant de garder son calme alors qu'il fouillait le meuble à la recherche de ses affaires, qu'il balança sans grande attention dans son sac presque vide. Se hâtant de rejoindre celui qui avait trop de pouvoir sur l'organe vital qu'on aimait tant appeler le cœur, il se rua vers la sortie où le garçon l'attendait, les sourcils légèrement froncés de ce comportement qui ne lui ressemblait plus. Et Wooyoung avait certainement du mal à avouer que la fatigue n'était pas la seule raison de sa bizarrerie qui se différenciait des autres jours.
— Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
— Qu'est-ce que tu veux dire ?
Le jeune homme se mordit la lèvre après cette réponse un peu trop rapide, stressant d'avoir mis à nue sa couverture imaginaire. Peut-être que les songes étaient la raison de sa soudaine tourmente, mais il n'était certainement plus en mesure d'affronter le reste de la journée après s'être levé de son lit, bien trop appâté par le rêve qu'il avait fait la veille.
Il devait sûrement beaucoup trop rêvasser.
— T'es bizarre aujourd'hui.
— Je suis juste fatigué.
Ce n'était pas entièrement une excuse, il y avait bien une part de vérité dedans. Les derniers examens étaient déjà proches, dans moins de deux courtes semaines, et le jeune homme avait passé un temps fou à réviser, bien qu'avec lui ça ne se voit pas forcément. S'encourageant à finir ses derniers devoirs, il n'avait pas vu l'heure passer et avait par conséquent dormi à une heure assez tard.
— Tu viens ?
Quand il cligna des yeux, il se rendit compte de l'étrangeté dont il faisait preuve. Le pauvre Wooyoung avait arrêté de marcher un temps, pour s'abandonner à ses réflexions farfelues. Et il voyait bien dans le regard de celui devant lui, que ce comportement avait une fois de plus tiqué sa curiosité maladive. Il n'était certainement pas prêt à lui dire ce que lui-même ne comprenait pas, alors il s'avança simplement, hochant de la tête pour s'éviter une nouvelle humiliation. Sauf que cette dernière le rattrapa bien vite quand il parvint à distinguer les faibles ricanements du ciel, distrait de son relais de détresse. Le mortel en revint à se mordre les joues, demandant dans une prière gracieuse à ce que cette boule de honte qui grandissait dans sa gorge devenue sèche lui soit bien vite retirée.
Il ne comprit pas tout de suite comment ils s'étaient retrouvés tous les deux à partager un repas dans le self, mais ne questionna pas plus loin en entendant l'autre lui partager toutes sortes d'histoires plus étranges les unes que les autres. Attrapant ses couverts, il balança d'un coup d'œil la grande salle et finit par froncer à nouveau des sourcils en ne distinguant plus ce qu'il cherchait. Il mâchouilla lentement sa nouritture, replongeant de nouveau dans les sombres abîmes de ses pensées embrouillées, et sa bouille s'excusa faiblement quand il n'arriva pas plus à percevoir plus loin que le bout de son nez. Il n'entendait rien, si ce n'était que les rires de son altesse et les voix imaginaires de ses rêves sombres. Il y avait sûrement quelque chose qui clochait avec lui.
— Wooyoung.
Il n'entendit même plus son prénom être chuchoté quand il continua à observer son assiette, trop pris entre les pièges que Morphée s'amusait à lui tendre. Peut-être était-ce cette si fourbe reine du sommeil qui tentait de l'attrirer à lui, peut-être était-ce ce si fourbe roi qui le livrait à elle pour s'en débarrasser, peut-être était-ce lui-même qui décidait de se rendre, armé de son invisible drapeau blanc. Il ne se rendait plus vraiment compte de ses alentours, à tel point qu'il sursauta quand une main chaleureuse se posa avec douceur sur son épaule brutalisée.
— Woo.
Et ce timbre, cet écho de mélodie qu'il savait si égoïstement reconnaître. C'est tout ce qui lui avait fallu pour s'échapper de ce piège tendu par son alter égo.
— Tu vas bien ?
Il prit du temps à émerger, clignant des yeux dans une attente plus rapide de se réveiller. Ses sens lui revenaient peu à peu, et il se surprit à sursauter à nouveau quand il perçut le visage de San dans son champ de vision, l'admirant avec une inquiétude qui ne quittait plus ses traits depuis une semaine. Il souffla pour se donner ce fil de courage qui l'avait lâché, et sourit discrètement en hochant de la tête, ne sachant plus qui convaincre.
— Oui oui, j'étais juste... ailleurs.
— T'es sûr ? T'as pas touché à ton assiette.
Il fronça à nouveau des sourcils, étant sûr que son imagination ne le contrôlait pas assez pour qu'il s'imagine manger, mais quand il baissa la tête sur son plateau si bien garni, sa face tomba comme la foudre sur le sol. Le ciel lui ria ainsi plus abruptement, se moquant de la médiocrité dont il faisait preuve, et Wooyoung se frappa presque le front face à sa bêtise conséquente. Il n'avait même pas touché à la viande qui commençait à refroidir. Était-il devenu assez fou pour s'imaginer manger ? Les rêves auraient donc leur part de mensonges à eux aussi.
— O-Oh.. Il ne sut pas quoi rajouter.
— Tu es sûr que tout va bien ?
Il s'inquiéta à son tour, était-il réellement certain de pouvoir répondre honnêtement à cette question ? Il n'aimait pas vraiment mentir, et son ami détestait ça plus que tout. Alors il ne savait pas comment se sortir de cette situation plus qu'embarrassante. Une aide aurait été bienvenue.
— Je.. J'ai juste pas assez dormi.
—Je vois..
Il parvint à comprendre le ton plus qu'incertain qu'avait la voix de son complice, et se mordit à nouveau la lèvre, incapable de le rassurer plus que ça. Lui-même avait eu un problème avec ce qu'il se passait. Il ne savait pas comment la fin de la journée était censée arriver et il redoutait déjà ses prochaines heures de cours. Il souffla à nouveau en y repensant, la routine en devenait épuisante. Il aurait aimé la fuir un moment.
— San ?
L'autre tourna légèrement la tête vers lui, mangeant silencieusement ce qui restait sur son plateau. Comparé à Wooyoung, il avait presque fini, et ce dernier comprit enfin la raison de son inquiétude. C'est vrai que contrairement à Mingi, avec qui il avait eu quelques occasions de manger, ils étaient plutôt rapides pour finir leur assiette. Alors avec la sonnerie qui s'approchait, le jeune homme à ses côtés avait eu raison de trouver son manque d'appétit suspect.
— Tu passes à la maison aujourd'hui ?
— Oui. Il y a quelque chose ?
— Maman voulait t'inviter.
Il y eut un temps de silence, avant que Wooyoung n'ajoute autre chose avec une certaine hésitation.
— Euh.. Tu restes dormir ?
— Quoi ?
Il ne savait pas pourquoi son embarras prenait autant le dessus sur sa silhouette fragilisée, mais il était bien trop fébrile pour tenter d'y trouver une réponse convaincante. Il attendit, dans la patience forcée que l'angoisse lui donnait, une réponse qui mit du temps à arriver. Observant les lèvres de San s'ouvrirent, il tenta de couvrir sa déception quand ses dernières commencèrent à faire des siennes, se fermant finalement sans qu'aucun son ne se soit échappé de sa bouche.
— Si tu veux pas c'est pas grave.
— Non non, c'est pas ça ! Reprit-il directement, agitant ses mains devant lui. C'est juste... Je m'y attendais pas.
Wooyoung ne comprit pas ce qu'il voulut dire, mais ne chercha pas plus loin. Il se contenta de se lever, regardant l'autre faire de même, et ils partirent débarrasser leurs plateaux. Il en avait marre d'être ici, et souhaitait déjà que la journée se finisse vite. Ils se quittèrent rapidement après, n'ayant pas les mêmes options.
— On se voit tout à l'heure.
— À plus tard Woo !
Et il ignora aussi la manière qu'avait eu le ciel de rire de ses joues comblées de sang. Il en profita pour se diriger rapidement vers sa prochaine heure de cours, sortant à la hâte son téléphone en sentant ce dernier vibrer dans sa poche.
Traître#1
Eh woo
Il déverrouilla son appareil, cliquant directement sur l'icône qui s'affichait à l'écran.
Idiot du village
Mh ??
Traitre#1
T'as fini de manger ?
Jviens de voir San là
Jss avec Jongho
Idiot du village
Ohhh~ 👀
Traitre#1
Arrête ça jvais te castrer
Bref
T'es parti du self ?
Jvoulais te donner un truc
Idiot du village
Ah bon ???
C'est quoi ??
c'est à manger ??
c'est du jjajangmyeon 🥹🥹🥹
Traitre#1
Sale goinfre
Nn déso j'ai mangé ma bourse 😔
Idiot du village
On est le 1er du mois ???
Traitre#1
Oui bah écoute l'inflation
Bref
Cst pas le sujet
Je disais
On peut se voir ?
T'es libre quand ?
Idiot du village
euhhh
auj et demain cst pas possible
jss avec San
Traître#1
Regardez moi ça 😒
Non mais
Et après cst moi le traître
Le culot
Idiot du village
euh déjà jte permets pas
et ensuite oui
t'as emmené Mingi voir Lana SANS MOI
Traitre#1
Oui bah écoute tu répondais pas
Idiot du village
je retiens
Il manqua à plusieurs reprises de rentrer dans les corps plus pressés des étudiants et s'excusa à chaque fois que quelqu'un semblait un peu trop irrité pour laisser passer.
Traitre#1
Bon en tt cas
Si jamais t'es dispo
Tu me dis
Idiot du village
fais juste un paragraphe au lieu d'écrire 1117 textes t'es chiant
Traitre#1
Cst moche nn
Idiot du village
cst pour ça que t'a eu 10 à la dernière éval
Traitre#1
Cst hyper gratuit jss choqué ???
Idiot du village
Tu méritais
Traitre#1
Pour la peine j'emmènerais Mingi voir G-Idle la prochaine fois
Idiot du village
tu fais ça on est plus amis
Traitre#1
Un de moins comme on dit
Idiot du village
😦
connard.
Il rangea son téléphone une fois arrivé, et salua une amie qui se trouvait dans la file qui s'était progressivement formée devant la salle de son cours. Le prof n'allait pas tarder à arriver, alors il discuta quelque temps avec, manquant de replonger plus bas dans ses songes.
[——]
— Oh mon chéri.
Le ciel ne semblait pas assez puissant pour contrer les coups de la mère de famille, alors qu'elle accueillait les rides de son fils entre ses mains fragiles. Prenant soin de chasser chacune de ses traces visibles de désespoir, elle appuya ses pouces contre ses poches de fatigue, les caressant d'un mouvement pour les estomper. Et cela parut fonctionner quand le jeune patient s'en trouva tout content, regagnant une force nouvelle. Il laissa un faible sourire bercer ses lippes rosées, prenant par surprise sa mère en lui offrant un délicieux câlin. Elle ria dans ses bras, et Wooyoung souhaita rester là, contre les bords si joyeux de ce moment suspendu dans le temps.
Une plainte lui arracha son bonheur, et forcé de constater que la vie continuait son cours, il s'éloigna d'elle à contre cœur, regrettant déjà la chaleur de ses bras. Elle salua alors San, qui lui fit une faible bise, partagé entre la complicité qu'il venait d'admirer et la générosité de ses embrassades. Wooyoung lui fit rapidement part de son plan, et la dame les laissa s'en aller, heureuse d'avoir à accueillir l'ami de son fils, qu'elle avait déjà tellement vu depuis qu'ils se connaissaient. Elle pouvait dire qu'il faisait même parti de cette petite famille qu'elle avait si durement construite.
— Viens, on monte.
— Merci encore madame.
Il s'inclina auprès d'elle, appréciant sa gentillesse, et elle le renvoya d'un revers de main taquin. Il se déroba à elle dans un rire doux, rejoignant son compagnon qui l'attendait dans sa chambre. Son lit était assez grand pour accueillir deux personnes, alors il n'avait pas vraiment de choses à installer. Et puis toutes ses affaires étaient déjà là, puisqu'ils avaient pris l'habitude de se voir chez l'autre au moins une fois par semaine.
— T'as jeté les origamis qu'on a fait ?
— Hein ?
Wooyoung leva les yeux vers la silhouette de son ami, qui avait porté son attention sur son bureau. Ses sourcils se froncèrent quand il se rendit compte de ce à quoi il faisait allusion, et un fin sourire étira ses lippes. Il ne les avait pas jetés en effet, juste rangés dans un coin, mais il ne savait plus où. Il le rassura à ce propos, et son ami vint s'asseoir à ses côtés sur le lit. Wooyoung lui proposa de regarder un film en attendant qu'ils puissent manger — il était presque vingt -et-une heure, ils étaient rentrés plutôt tard aujourd'hui.
Ils s'installèrent alors convenablement sur l'humble meuble, choisissant de coller leurs silhouettes malgré l'espace disponible pour que leurs mirettes ne ratent aucune scène du film. Ils se mirent d'accord sur un film à l'eau de rose, ne voulant pas trop s'agiter devant un film d'action ou bien avoir à sauter le repas à cause du gore d'un film d'horreur. Naturellement, la tête de Wooyoung se laissa aller contre l'épaule de son ami, et il vint douloureusement se déposer contre elle. Il se mordit la lèvre pour réprimer une plainte, c'était plus agréable que dans ses souvenirs.
Il rata l'expression qui se dessina sur le visage de son compagnon, bien trop occupé à se concentrer un minimum sur l'enchaînement horrible d'images devant ses pupilles fragiles.
Et au bout d'une dizaine de minutes, une plainte força les barrières de ses lèvres alors qu'il commentait avec désespoir l'action qu'avait pris la protagoniste de se retourner, remonté contre le fait qu'elle ait à affronter celui qui ne la lâchait plus d'une semelle. Il se plaignit plus fortement contre l'oreille de son confident, qui rit faiblement à son tour sans rien ajouter, se contentant seulement d'apprécier le spectacle en plus que lui offrait le jeune homme. Wooyoung ne se rendait probablement plus compte que San avait fini par le rejoindre dans le lieu si connu des rêves, chaque fois qu'il observait sa face se remplir de vie.
C'était son petit péché mignon, s'il pouvait le dire.
— C'est pas vrai !
Ses plaintes se firent plus grandes contre la femme, quand cette dernière se retrouva accroupie au sol en train de pleurer son embarras. L'homme qui lui avait fait du mal l'avait délaissé là, dans un chantage affreux qui continuait de briser le cœur sensible de Wooyoung. Il ne savait plus si c'était une si bonne idée de regarder ces romances là qui l'étouffaient avec leur même schéma répété. Il cliqua sur l'écran de son téléphone, mettant un moment en pause la vidéo qu'ils ne suivaient plus pour souffler. S'il continuait sur cette lancée, il risquait de s'énerver pour rien. Il n'aimait pas gâcher sa colère sur des choses pareilles.
— Elle est vraiment trop conne.
— Elle avait pas trop le choix Woo, ria l'autre.
— Elle pouvait juste rester chez elle, c'était pas compliqué.
Il tourna la tête vers son ami pour en rajouter, mais sa phrase resta quelques instants en suspens, avant de se dissoudre dans le fond de sa gorge. San l'observait déjà, armé d'un petit sourire en coin qui lui avait retourné l'estomac. Et en arrière plan, il ne savait pas dire si le silence relayait encore les rires de son altesse ou si c'était bien son imagination farfelue qui lui forçait à entendre des voix. Il finit par clôre ses lèvres devenues sèches, attendant patiemment que l'autre daigne bouger pour les extirper de cette situation embarrassante. Il n'était plus capable de reprendre la commande de ses membres mais pour une raison qu'il ignorait, San ne faisait rien. Et Wooyoung commençait discrètement à stresser, anxieux à l'idée que leurs silhouettes restent à tout jamais piégées dans les filets du temps.
Un souffle dépassa les barrières des lèvres d'un des garçons, pour venir s'étaler sur les lippes de l'autre. Le jeune homme devenu fou ne sut pas dire de qui il parvenait, bien trop concentré sur l'illusion brusque que formaient les croissants de chair de son ami. Ne sachant plus distinguer le moindre de leurs mouvements, il ne remarqua même pas l'autre s'avancer progressivement, et trembla subitement quand une main frôla sa hanche. Tout surchauffait chez lui, et ça lui faisait peur. Il n'y avait pas un seul de ses membres qui n'était pas en feu, ou bien crispé. Et cette réaction plus qu'étrange l'horrifiait, simplement parce qu'il la trouvait délicieuse. Elle réveillait un appétit chez lui qu'il trouvait anodin. Il n'avait jamais connu aucune réaction aussi extrême que cela.
— Est-ce que je peux t'embrasser ?
Et cette phrase, murmurée si délicatement contre les bords de ses lèvres, lui fit relever les yeux vers ses pupilles sombres. Son souffle s'accéléra. Avait-il assez entendu pour ne pas croire que c'était bien un rêve ? Est-ce que la vision qu'il avait de son ami aussi près de lui ne ressemblait pas à ces illusions qu'il se forçait à combattre à longueur de journée ? Était-ce réel ?
— Q-Quoi ?
Que pouvait-il répondre à ça ? Il ne savait pas. Son appétit était certes présent, aussi grand qu'il pouvait le concevoir, mais aussi petit qu'il le montrait. Pouvait-il l'embrasser lui aussi ? En était-il capable ? Était-il réellement capable d'affronter le réveil de ce rêve si réel ?
Il n'arrivait guère à cacher sa panique quand l'autre s'approcha un peu plus, frôlant son nez avec le sien. Et ses mèches vinrent bercer son front, forçant leur intimité dans des repères moins évidents. Il perdait les siens, Wooyoung, parce qu'ils n'avaient jamais été aussi proches qu'aujourd'hui, en cet instant, sur ce lit tellement silencieux face à l'engouement du moment. Et il angoissait encore plus du fait que le ciel ne prenait plus la peine de froisser sa couverture de dégoût face au spectacle immonde qu'ils lui offraient. Le jeune homme se demandait réellement s'il n'était pas en train d'être dépassé par tout ce qui arrivait.
Ses songes n'étaient pas des armes assez puissantes pour lutter contre le courage de celui qui déposa paisiblement sa main contre sa joue, malgré l'inconfort de leurs positions. Et un feu d'artifice explosa en son sein si mal protégé quand leurs lèvres se frôlèrent. Simplement parce que Wooyoung avait décidé de le laisser faire, manquant de repères assez solides. Et que la scène qui se dessinait devant ses yeux devenait un peu trop appétissante pour qu'il n'en raffole pas. Il avait sûrement perdu pied.
Ses mirettes incertaines reprirent leurs observations sur les lèvres plus assurées de San. Et peut-être que ce fut le signe que ce dernier attendait, puisqu'il vint glisser dans une lenteur qui lui était inconnue sa main contre son crâne, agrippant fortement les cheveux de son compagnon quand ce dernier s'avança vers lui dans un réflexe précipité, faisant cogner leurs lèvres contre elles. Et ils implosèrent à leur façon, victimes de leur propre euphorie. Caressant les mèches avec maladresse pour l'un, noyant ses plaintes contre sa gorge pour l'autre. Étouffant sous la nouvelle sensation que les gens aimaient tant d'écrire comme le fameux phénomène — l'amour.
Soufflant d'inconfort contre les bords de ses lippes, Wooyoung fit remonter sa main tremblante contre l'avant bras de son ami. Celui-ci sembla saisir le message puisqu'il le pencha dos contre son lit, se plaçant légèrement au-dessus de lui. Et ce changement lui valut une vague de surprise qui lui fit ouvrir la bouche. Ses yeux s'ouvrirent brusquement quand il parvint à distinguer la langue de l'autre se fourrer dans sa cavité buccale et il se recula tout en laissant échapper une plainte, bien trop secoué par le feu qui s'était déclenché dans son bas ventre.
Il le regarda, toujours sonné de cette attaque soudaine, respirant bruyamment contre les lèvres de son amant qui s'étaient faites emprisonnées entre ses dents. Et le regard que le plus grand lui lança lui brûla le ventre. Il étouffait, si soudainement qu'il avait peur de se noyer dans les profondeurs de ses yeux. Surtout quand l'autre s'approchait à nouveau dans une nouvelle tentation qu'il ne parvenait plus à contrôler. Il ne comprenait pas pourquoi il en avait envie, lui aussi.
Et surtout pas pourquoi il lui avait agrippé la nuque à son tour, pour que ses lèvres s'écrasent si brutalement contre les siennes. L'autre ne réagit même pas quand un soupir plus grave lui échappa. Wooyoung, cependant, en fut tout retourné. C'était nouveau, tout ce qu'il ressentait.
Tellement nouveau que le ciel avait décidé d'arrêter cette masquerade, en envoyant son petit frère frapper contre le porte de sa chambre encore noyée dans la lumière.
— Wooyoung !! Maman t'appelle.
Le dénommé fut prit d'une panique brusque, se débarrassant rapidement de celui qui cherchait à l'embrasser. Il se redressa, partagé entre le feu qui s'éteignait progressivement en lui et ses respirations bien trop rapides pour qu'il parvienne à se calmer. Ses joues devinrent plus rouges en voyant son petit frère arriver, laissant la porte légèrement entrouverte quand il marcha à travers la pièce, doudou à la main. Le plus grand des frères se plaça au bord du lit, accueillant celui qui voulait de son câlin et ignora la manière dont le lit fit des siennes quand son ami bougea. Kyungmin regarda wooyoung un instant, avant de se mettre à parler.
— Pourquoi t'a les joues rouges ?
Il ne sut pas quoi répondre à ça dans l'immédiat, prit de court par cette question simple. Et ses rougeurs s'accuentuèrent quand il distingua de faibles rires couvrir ses tympans timides. Son altesse avait été justement divertie, ce soir.
— J'ai.. J'ai chaud.
— Ah bon ?
— Oui, t'en fait pas. Il déposa sa main sur la tête de plus petit. Vas-y, j'arrive.
Il s'en alla ainsi, sans demander son reste, laissant le silence de plomb s'installer entre les deux amis. Ils ne partagèrent pas un mot, encore trop sonné par l'échange qu'ils venaient tout juste d'avoir, même lorsque la gente dame les invita à table pour manger.
[——]
« I remember with my trembling hand, if this is how i flew. »
Enough + me = marriage guys trust ☝🏾
(Elle est incroyable svp ils ont trop dead leur comeback 😞)
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