💀 Chapitre 4 💀
Bokuto ne s'arrêtait pas de trembler. Il se souvenait encore du jour où ils avaient perdu ce garçon. En fait, il se souvenait de chaque jour où ils avaient dû diminuer leur troupe.
C'était à un moment où ils étaient encore un petit groupe composé d'un peu moins d'une dizaine de personnes. Kuroo, Kenma, Bokuto, Akaashi, Iwaizumi, Yaku, Konoha, et Suzumeda. Ils avaient été séparés de Oikawa environ une semaine avant, et trois personnes étaient partis à sa recherche . . . Mais seuls deux en étaient revenus. Lorsque Iwaizumi avait tenté d'expliquer à Kuroo que le faux blond s'était fait mordre, le capitaine de Nekoma n'avait pas voulu écouter et avait failli partir à sa recherche tout seul. Il avait fallu l'aide de Yaku, Akaashi ET Bokuto pour le retenir.
Mais il n'avait jamais pu l'accepter. L'homme qui avait pourtant été pourtant le leader du groupe jusque là, en leur donnant des indications intelligentes et en jugeant rapidement les situations à risques, n'était alors plus que l'ombre de lui-même. Pendant les jours qui ont suivi, il n'avait pas sourit une seule fois, il refusait de manger, il ne voulait pas dormir ; il se laissait simplement dépérir dans un silence alarmant. Et ses yeux vides ne réagissaient plus à rien. On n'y lisait plus qu'un seul et unique désir : la mort.
C'était dur de voir les individus qu'on admirait et que l'on croyait inébranlable s'effondrer aussi facilement qu'un château de carte. Tetsurou n'était désormais plus qu'une coquille vide dont seuls les battements de son cœur témoignaient de sa vitalité.
Et quand un non-mort parvint à pénétrer dans leur planque, Kuroo n'avait pas hésité une seule seconde avant de se jeter sur lui pour faire bouclier avec sa propre chair. Les autres n'eurent même pas le temps de saisir leurs armes et de se mettre en position de défense que celui à la coupe de coq avait déjà laissé la créature planter ses dents dans sa peau dénuée de graisse et dégarnie de muscles.
Et, pour la première fois depuis la perte de son amour, il avait sourit. Il ne s'inquiétait pas, et il n'avait pas peur. Ses iris s'étaient embrasées d'un espoir que tous étaient persuadés qu'il avait déjà abandonné : il pouvait enfin rejoindre Kenma. Alors, il avait sourit, et avait traîné son corps à la fenêtre, amenant le carnivore avec lui, puis salué ses amis un à un en leur promettant que tout ira bien, avant de sauter.
Ensuite, la petite troupe avait fui ensemble puisque leur cachette était compromise, mais ils perdirent Konoha et Suzumeda en route. Quelques semaines plus tard, ce fut au tour d'Iwaizumi, puis enfin de Konoha.
Et maintenant, il ne restait plus qu'eux deux, Keiji et Kotaro, aux portes de la morts, face à un ancien ami qui ne les voyait plus que comme de la viande appétissante.
- Bokuto, articula le noiraud sans quitter l'humain décomposé sous ses yeux, enfuie toi. Vite.
- Je ne compte pas te laisser !
- Bokuto, rend toi à l'évidence, je ne...
Il fut coupé par une quinte de toux. Le zombie s'approchait encore. L'argenté leva ses mains nues, mettant en avant ses poings serrés, toujours tremblants.
- Je vais te protéger. Reste derrière moi, okay ?
Akaashi savait qu'il ne convaincrait jamais son camarade de s'en aller. Il laissa s'échapper un soupir. Soit. Dans ce cas, ils mourraient avec bravoure, et amitiés.
- Je suis toujours avec toi, Bokuto, tu le sais. Je le serais à jamais.
Ils pleuraient tous les deux, désormais. Comment leur en vouloir ? C'était une histoire sacrément triste, personne n'irait voir un tel drame au cinéma. Où était le bonheur ? Où était l'humour ? Où était la légèreté ? Dire qu'ils auraient pu continuer le volley ensemble, gagner les championnats nationaux, aller à la même fac avec, certes, une année de différence, mais quand même. Et puis peut-être se déclarer l'un à l'autre, apprendre à s'aimer, pour ensuite chercher un appartement où vivre ensemble. Et ils auraient été heureux. Tout serait allé pour le mieux.
Mais non, ce n'était pas ce futur là qui leur était proscrit.
Cependant . . .
Cependant, peut-être qu'en restant un peu plus longtemps dans la salle obscure, au lieu de quitter les lieux suite à ces trop nombreux enchaînements de mauvais évènements, les hypothétiques spectateurs de cette lamentable scène de détresse humaine auraient pu apercevoir un fin rai de lumière, une légère nuance d'espoir.
Peut-être.
- Pardon, gémit l'argenté à l'attention du zombie. Pardon, pardon pardon, je suis tellement désolé... Je ne veux pas faire ça, je ne veux pas en arriver là . . .
Il jeta le premier déchet qui lui tomba sous la main, un objet qui rebondit allègrement sur le crâne chevelu sans pour autant ralentir la créature. Kotaro avait cassé son arme un peu plus tôt, il était complètement démuni, et le mort-vivant continuait d'avancer droit vers eux.
Ils allaient mourir.
Ils allaient se faire dévorer, se transformer, et mourir.
Alors, Bokuto fit l'impensable.
Il ne savait pas ce qui lui était passé par la tête, sans doute un acte empli de désespoir, car rien d'autre que la folie ne pouvait expliquer ses dents plantées dans la peau putride de leur prédateur. Un goût âcre de pourriture empli sa bouche, mais il renforça quand même sa prise buccale.
Keiji écarquilla les yeux, totalement estomaqué par la scène qui se déroulait sous ses yeux. Persuadé que la fièvre lui donnait des hallucinations, il en oublia la douleur pendant un instant. Même le zombie parut choqué, car il cessa tout mouvement.
- Mais qu'est-ce que tu fais ??? hurla le noiraud scandalisé.
L'attaquant décrocha sa mâchoire du bras de l'infecté et recula, choqué de ses propres agissements.
- J'EN SAIS RIEN, J'IMPROVISE ?!?! répondit-il hasardeusement.
Le noiraud n'avait pas les mots pour décrire la bêtise dont venait de faire preuve l'homme qu'il admirait. Certes, Bokuto avait toujours été impulsif à agir de manière irréfléchie, mais à cet instant précis, il avait atteint le paroxysme de l'ineptie. Cette acte était d'une stupidité telle qu'elle même remettait en question tout le principe d'intelligence évoluée qui caractérisait si bien les Homo Sapiens Sapiens.
Parce qu'il était évident qu'absolument aucun être humain sain d'esprit n'aurait jugé que ceci était une bonne idée ; aucune personne en pleine possession de ses moyens n'aurait seulement envisagé l'étroite possibilité de répondre ainsi à la menace mortelle. Et il était hors de question de prendre l'excuse du reflexe incontrôlé du corps face au danger.
Akaashi Keiji ne parvenait pas à croire qu'il avait vu cette scène de ses propres yeux, et Bokuto Kotaro peinait à prendre conscience qu'il avait fait cette chose avec sa propre bouche. Mais, à la surprise des deux hommes, au lieu de revenir à l'assaut, le zombie Kenma gémit en tombant au sol. Pourtant, ce n'était pas un râle de mort teinté de douleur et marqué d'une sensation d'agonie sanglante comme ils avaient l'habitude d'entre, mais quelque chose de plus triste, et de moins effrayant.
La créature se recroquevilla sur elle-même, parcourue de tremblements tellement violents qu'on aurait cru voir un téléphone portable en mode vibreur. L'argenté se recula, à la fois affolé et soucieux, n'ayant strictement aucune idée de ce qui était en train de se passer. Malgré tout, il gardait toujours son kouhai dans son dos, prêt à le protéger avec sa propre chair s'il le fallait.
- Qu'est ce que . . . Qu'est ce qu'il se passe ? Qu'est ce qui lui arrive ??
Mais Keiji n'avait pas de réponse. Et même si son esprit maladif caressait une hypothèse tout à fait invraisemblable, il était dans un état trop choqué pour articuler la moindre chose.
Le non-mort releva brusquement la tête, faisant sursauter les deux survivants. Mais ses yeux anciennement gorgés de sang avaient de nouveau une couleur normale. Et la peau de son visage reprenait progressivement un teint à peu près sain —c'était très léger, à peine remarquable, d'ailleurs— bien qu'elle restait toujours un peu pâle. De toute façon, de son vivant, Kozume n'avait jamais été très coloré, étant donné qu'il passait la plupart de son temps à l'ombre de sa capuche pour jouer à sa console portable.
- On... On va mourir, c'est ça Akaashi ? On va mourir, hein ??
La chose à l'apparence de leur ami continuait d'être traversée d'étranges soubresauts, qui devenaient moins réguliers mais plus violents. Et ses râles se firent de plus en plus . . . c'était tout à fait aberrant de le dire, mais . . . il n'y avait plus aucun doute . . . le qualificatif correct était, en toute vraisemblance . . . "humains". Ses râles se firent plus humains.
«C'est impossible, se dit l'ébène qui en avait même oublié de s'évanouir, ça ne peut pas... Non, c'est impossible.»
Et cette chose humanoïde cracha un liquide visqueux translucide assimilable à de la salive, tâché de quelques gouttes d'un sombre écarlate qui devaient être des résidus de sang.
- Urgh, grogna-t-elle d'une voix que les deux amis pensaient qu'ils n'entendraient plus jamais. Que... Où . . ?
Son interrogation resta en suspens. Ses cheveux décolorés étaient toujours dans un bordel sans nom, et ses veines violacées ressortaient encore, et sa mine restait aussi un peu verdâtre, mais, aussi irréel cela puisse paraître, il ne faisait plus aucun doute :
Le garçon qui leur faisait face était Kenma Kozume.
Pas un zombie rodeur, pas un mort qui marche, pas une vision ni un mirage, mais bel et bien le geek flemmard volleyeur et stratège Kenma qui s'était transformé après s'être fait mordre il y a de ça 3 longs mois.
»»——☠——« 𝖆̀ 𝖘𝖚𝖎𝖛𝖗𝖊 »——☠——««
PLOT TWIST ULTIME !! Alors, vous l'aviez vu venir ? Haha j'ai hâte de vos réactions XD
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Cho.
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