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𝘊𝘩𝘢𝘱𝘪𝘵𝘳𝘦 𝟑 ~ 𝑷𝒂𝒓𝒊𝒔, 𝟐𝟒/𝟎𝟕/𝟏𝟗𝟖𝟓

     Après quelques minutes d'inconscience, Emilia fut réveillée par les secousses de son ami qui n'arrêtait pas de répéter son nom en boucle.

— Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-elle tout en se redressant délicatement.

— Je sais pas du tout, répondit Luka tout en prenant le soin de garder une main derrière le dos de son amie. On était devant l'arbre, et toi tu t'approchais d'un truc bizarre... Et puis pouf, plus rien.

     La jeune fille posa sa main à terre puis observa l'environnement qui se trouvait tout autour d'elle. Son ami l'imita, et c'est avec stupeur que les deux adolescents découvrirent qu'ils ne se trouvaient plus au même endroit. Les sapins avaient été remplacés par des chênes et des boulots, et la terre était sèche et complètement recouverte d'herbe.

De plus, un brouhaha accompagné de cris d'enfants se faisait entendre au loin. Emilia et Luka étaient abasourdis. Pendant quelques secondes, chacun regarda l'autre afin d'obtenir la confirmation que tout ça était réel. Ainsi, après quelques instants de silence, ces derniers décidèrent de se lever.

— Luka, gémit la jeune fille en voyant son ami se diriger vers le bruit.

     Sans dire un mot, ce dernier attrapa la main de sa camarade avant de l'entraîner avec lui. 

Quelques secondes plus tard, lorsque les deux adolescents passèrent à travers la barrière de branches d'arbres qui leur cachaient la vue, ils se retrouvèrent sur un chemin de béton. Un chemin rempli de passants. Et en voyant leur expression déboussolée et leurs cheveux ébouriffés, tous ces passants qui passaient à côté des deux jeunes commencèrent à les dévisager et à s'imaginer des choses.

Par conséquent, l'adolescente lâcha la main de son ami. Fronçant les sourcils, cette dernière se mit à détailler toutes les personnes qui passaient à côté d'eux. En effet, ceux-ci avaient tous des tenues multicolore, d'énormes appareils dentaires pour quelques jeunes, des coiffures assez atypiques pour d'autres, et pleins d'accessoires rétro, comme si ils étaient tous venus de... des années quatre-vingt ?

— Emilia, les gens, regarde... articula le jeune homme.

— J'ai vu...

— Tu crois qu'ils sont en train de tourner une scène de film ? demanda Luka à son amie.

     Avec un air ahuri, la jeune fille marmonna quelque chose d'incompréhensible. Ainsi, tel un robot, cette dernière se mit à suivre la foule. Son but était de voir où celle-ci débouchait.

Les gens et les enfants tout autour marchaient, parlaient, rigolaient, mangeaient, couraient, se poursuivaient, et certains s'amusaient même à remonter le flot de circulation en patins à roulettes. À cet endroit, tout semblait différent de l'époque de laquelle venaient les deux adolescents...

— Bordel, mais on est où là ? murmura Luka à l'oreille de son amie.

     Mais alors que cette dernière s'apprêtait à lui répondre, elle tira brusquement le jeune homme vers elle. Celui-ci se rendit alors compte qu'il avait manqué de justesse de se faire percuter par une bicyclette.

— Merci, souffla-t-il tant dis que son corps ne se trouvait qu'à quelques millimètres de celui de la jeune fille.

— Pas de soucis, répondit-elle avant de se retourner rapidement dans le sens de circulation.

     En à peine un instant, le cœur d'Emilia s'était tant emballé qu'elle avait pu le sentir lourdement cogner dans sa poitrine. De plus, ses joues s'étaient assez colorées pour lui donner à son visage une teinte rosée. Elle savait très bien ce que tout ça voulait dire, mais elle ne voulait pas y penser. Alors, elle reprit sa marche comme si de rien était.

Quelques secondes plus tard, les deux adolescents avait continué sur le chemin qui avait viré sur la droite, et s'étaient retrouvés dans... un parc. Un parc en pleine ville faite de bâtiments rétros ! Mais alors que les deux jeunes s'étaient arrêtés en plein milieu du mouvement de la foule, les personnes qui les frôlaient étaient obligés de les bousculer pour passer, ce qui les obligea à reprendre leur marche.

Ils se mirent alors à observer les environs. À droite, un petit chemin menait à un terrain de jeux rempli d'enfants. À gauche, un autre chemin conduisait à un petit cercle de stands marchants. Et pour finir, il n'y avait plus un seul mètre de pelouse disponible. Tout le parc était recouvert de personnes qui s'étaient toutes posées dans l'herbe dans le but de profiter du soleil de fin de journée.

— Luka... on est où ? demanda Emilia au jeune homme.

— La vraie question c'est... On est quand ? répondit-il tout en détaillant le décor de cinéma qui l'entourait.

     Au fond du parc se trouvait le grand portail d'entrée. De l'autre côté, il y avait une rue bondée de passants qui tous gardaient ce style rétro des années quatre-vingt. De plus,  les voitures garées sur le côté route de la rue étaient toutes si vieilles et neuves qu'elles avaient l'air d'être tout droit sorties d'un vieux film.

Il y avait différents anciens modèles tels que la Peugeot 205, la Citroën BX, la Renault 5, la Alfa Romeo, ou encore des modèles plus anciens datant des années soixante-dix... Enfin, que des voitures de l'époque. 

— J'ai une idée, suis-moi ! déclara la jeune fille tout en accélérant le pas et en entraînant son compagnon avec elle.

     Ainsi, les deux adolescents remontèrent l'allée principale, puis ils sortirent du parc. Au passage, ils furent soulagés d'entendre les gens tout autour d'eux parler en français. À défaut d'avoir changé d'époque et d'endroit, au moins il n'avaient pas quitté leur pays. Manquait plus qu'ils se soient retrouvés à l'autre bout du monde ! Mais vu l'architecture des structures, tout portait à croire qu'ils étaient en France.

Alors une fois qu'ils furent dans la rue, Emilia repéra un kiosque à journaux. Par conséquent, cette dernière entraîna son ami jusqu'à celui-ci. Mais lorsque les jeunes s'approchèrent des gazettes, ils n'en crurent par leur yeux :

Paris, 24/07/1985

     À cet instant, des frissons parcoururent les corps d'Emilia et de son ami.

— C'est deux francs le papier, déclara le monsieur à l'intérieur de kiosque.

     L'homme était barbu, possédait quelques kilos en trop, et avait des cheveux aussi noirs que ses yeux. De plus, son teint pâle et les poches sous ses yeux lui donnaient une mine fatiguée, ce qui laissait penser qu'il avait probablement déjà atteint son âge mûr.

— Pas besoin, merci, répondit Emilia avec une voix vague qui se perdait dans le brouhaha de la rue.

     La jeune fille fit face à son camarade avant de lui demander :

— Qu'est-ce qu'on fait ?

— Il faut qu'on retourne vers cette anomalie, sinon on va rester bloqués ici ! répondit-il avec un air grave.

     Emilia regarda tout autour de soi avant de reprendre leur discussion.

— C'est quand-même fou qu'on soit arrivés là, à cette époque. Tu crois pas qu'on devrait en profiter un peu avant de rentrer et de chercher le pourquoi du comment ?

— Ouais, c'est vrai... mais imagine si demain elle disparaît et qu'on reste bloqués ici pour toujours ? répliqua le jeune homme.

— T'as raison, c'est débile.

     Un silence s'installa alors entre les deux adolescents qui se mirent à regarder dans des directions opposées. Mais dès lors où leurs regards se croisèrent à nouveau, ils se regardèrent, se sourirent, et haussèrent les épaules avant que Luka ne vienne attraper la main de son amie afin de l'entraîner vers ce qui semblait être le centre de la ville.

*

     Il faisait déjà nuit quand Emilia et Luka qui étaient en sueurs à cause de la chaleur de l'été décidèrent enfin de se poser sur un banc près de la Seine. Ils avaient passé les dernières heures à déambuler dans tout Paris et à détailler, juger, critiquer, et se moquer de tous les passants qu'ils croisaient.

De plus, ils avaient réussi à trouver quelques pièces de franc par terre, ce qui leur avait permis d'acheter quelques friandises typiques de cette époque qui n'étaient plus en vente sur le marché actuel depuis longtemps. Et tout ça, ils l'avaient fait bras dessus bras dessous sans se lâcher un instant tant ils étaient euphorique.

Par ailleurs, plusieurs morceaux de musiques étaient diffusés dans les rues de Paris à cette époque, dont le fameux « Un autre monde » de Téléphone. Un son qui les avait littéralement transporté dans un autre monde.

— Eh bah, il y avait bien longtemps que je n'avais pas autant ri mon cher monsieur, déclara Emilia avec le sourire aux lèvres.

— Moi de même ma cher madame ! s'exclama Luka en retour.

     Mais en instant, l'excitation de la jeune fille retomba lorsqu'elle se rendit compte que la nuit était tombée.

— Et sinon, t'aurais pas une idée d'où est-ce qu'on pourrait passer la nuit ? Non parce que le parc doit être fermé depuis longtemps, et je pense qu'on devra attendre sa réouverture avant de pouvoir retourner vers l'anomalie... dit-elle à son ami.

— Alors là, aucune idée... De toute façon, on fait nuit blanche, non ? répondit-il.

— Oui, mais c'est juste que j'ai un peu peur d'avoir froid, et puis il y a des gens un peu louches ici... avoua Emilia en se recroquevillant un peu sur elle même.

— T'inquiète j'ai ma veste, et puis il devrait pas faire si froid que ça au mois de juillet. Mais t'as raison, on va trouver un endroit où se poser.

— Dans ce cas, commença la jeune fille tout en se relevant, on y va.

     Luka l'imita, puis les deux adolescents s'éloignèrent du banc afin de partir à la recherche d'un endroit où passer la nuit.

*

     Une heure plus tard, Emilia et Luka se retrouvèrent dans une rue entourée de bâtiments. Seuls les lampadaires encore allumés éclairaient l'endroit. À présent, la température s'étaient adoucie et c'est pourquoi, comme promis, le jeune homme avait prêté son hoodie à son amie.

— Où est-ce qu'on va Luka ? demanda subitement la jeune fille.

— Si je le savais, alors je te l'aurais déjà dit, répondit-il.

     Soudain, ce dernier eut une idée.

— Tu vois la porte au fond de la petite ruelle là bas ?

— Euh, oui... fit Emilia avec perplexité.

— Bah attends-moi ici, je vais aller voir s'il n'y a pas moyen de l'ouvrir pour rentrer dans le bâtiment. S'il y a la moindre personne qui vient là-bas, tu m'appelles ! déclara le jeune homme.

— D'accord mais fais vite, répondit-elle.

— T'inquiète !

     Sur ce Luka s'engouffra entre deux bâtisses, puis il disparut dans la pénombre de la nuit. Entre-temps, sa camarade aperçut un vieillard qui rôdait au milieu de la nuit à l'autre bout de la rue.

Ce dernier avait une forte calvitie, des cheveux grisâtres, des yeux transperçant et des dents toutes jaunes et tordues qui étaient sur le point de se détacher de sa gencive. Il portait une chemise toute sale, une veste en feutre grise délavée, un pantalon noir tout troué et des mocassins à moitié arrachées.

Pour finir, ce vieil homme avait une démarche boiteuse, ce qui laissait penser que le côté droit de sa hanche le peinait. Il avait plutôt l'air de se diriger vers Emilia, mais elle préférait se rassurer en l'ignorant et en se disant qu'il avait pris cette direction par hasard.

Ce n'est que lorsqu'un lampadaire éclaira le visage du clochard que la jeune fille se rendit compte qu'il était en train de la fixer avec un petit sourire pervers. L'adolescente n'osait plus bouger, elle était comme paralysée par la peur. Son cœur battait la chamade, et elle s'était mise à avoir des sueurs froides.

— Salut ma jolie, dit le vieux tout en s'approchant de la jeune fille.

— B-Bonjour, répondit-elle avec une petite voix fébrile.

     L'homme fit un pas vers elle, commençant à violer son espace personnel. Son odeur corporelle était nauséabonde, et lorsqu'il ouvrait la bouche, l'adolescente pouvait sentir une forte senteur d'alcool.

— C'est quoi ton p'tit nom ? poursuivit-il d'une voix rauque.

     Emilia était pétrifiée, et elle n'osait ni parler, ni bouger.

— C'est pas grave, tu n'as pas besoin de parler...

     Soudain, le clochard commença à dangereusement s'approcher d'elle. La jeune fille ne savait plus quoi faire, alors elle ferma les yeux. Mais au moment où elle se préparait à sentir le toucher du vieil homme sur son corps, elle entendit une voix féminine, suivie d'une autre :

— Hé, Claude !

— Enlèves tes sales pattes de la fille !

     Lorsque Emilia rouvrit ses yeux, elle découvrit deux jeunes femmes de profil à elle qui faisaient face au clochard.

     Elles étaient belles, et devaient âgées de deux ou trois années de plus qu'Emilia. La première était une jolie blonde aux yeux noisettes avec un joli petit nez retroussé et cheveux ondulés. Ses dents de devant ressortaient légèrement, ce qui lui donnait un petit air de lapin.

Elle portait un joli fard à paupières bleu accompagné d'un crayon dont la couleur se trouvait dans le même ton mais en plus foncé, et avec ça, elle avait ajouté une petite touche de mascara et de gloss. Ensuite, sa tenue était aussi colorée que son maquillage.

La jeune femme portait une veste à fleurs de couleurs bleu, blanc et rose, un débardeur jaune canari, un short en jean délavé, et avec ça, de vieilles tennis blanches. Cette dernière avait par ailleurs une posture assez renfermée ; elle se tenait les bras croisés, et son visage avait l'air assez fermé.

L'autre fille, elle, était tout l'opposé. Brune aux yeux bleus, cheveux ondulés ramenés en queue-de-cheval, pas de maquillage, nez fin légèrement retroussé et lèvres légèrement pulpeuses, c'était une magnifique jeune femme à la silhouette affinée qui était digne des plus grandes top modèles.

Elle portait une chemise d'homme à carreaux qui lui arrivait jusqu'aux cuisses, un pantalon délavé et une paire de larges chaussures blanches, une tenue qui lui donnait des allures de garçon manqué. De plus, cette dernière avait une expression ferme et déterminée, et un air narquois.

La jeune femme se tenait appuyée sur sa jambe droite avec une main sur sa hanche, et l'autre avec une batte de baseball posée sur son épaule. Par ailleurs, son visage semblait être familier pour Emilia.

      Mais alors qu'elle se tenait avec un véritable air de déjantée dangereuse, l'adolescente reprit avec un ton menaçant :

— Nous t'avons déjà dit de ne plus embêter les filles, Claude.

— Pardonnez-moi mesdemoiselles, répondit le vieillard avec un sourire cynique avant de se retirer dans la pénombre de la nuit.

     Suite à cela, les filles se tournèrent vers Emilia. La blonde lui fit un petit sourire, tant dis que l'autre prit un air neutre.

— Ça va ? dit-elle sans vraie inquiétude.

     Au même moment, Luka revint de sa petite escapade. Lorsqu'il vit les deux adolescentes et le visage apeuré de son amie, il vint passer son bras sur les épaules de cette dernière avant de lui demander :

— Qu'est-ce qui s'est passé ?

— En fait il y a vieux type qui rôde aux alentours et qui s'amuse à embêter les filles qui-

— Tu peux le dire franchement Delphine, la coupa la brune avec son vieil accent français, il les viole.

— Oui, c'est vrai. Enfin bref, reprit-elle avec sa petite voix aiguë, il allait s'approcher de...

— Emilia, compléta la concernée.

— ...De Emilia, alors nous sommes arrivées et nous l'avons chassé.

     Luka fut sous le choc.

— Il t'as pas touché au moins !? s'exclama le jeune homme à l'égard de son amie.

— Non, t'inquiète pas... répondit-elle avec une voix vague, encore sous le choc. Au fait, merci de m'avoir « sauvée », lança-t-elle aux deux jeunes femmes.

— C'est normal, dit la brune.

     Il eut alors un silence. Luka n'avait pas lâché sa camarade, et avait même resserré son étreinte afin d'apaiser ses tremblements.

— Et sinon, qu'est-ce que vous faites ici en pleine nuit ? demanda la dénommée Delphine.

     Emilia et le jeune homme échangèrent un regard plein de détresse.

— Euh, on a fait le mur, bredouilla la jeune fille.

     La blonde se mit alors à leur poser des questions, questions auxquelles Emilia et Luka se mirent à répondre par des mensonges. De son côté, la brune suivait la conversation avec attention. Celle-ci avait un regard intense et déstabilisant. Elle n'arrêtait pas de détailler le jeune homme avec un air narquois, ce qui le mettait mal à l'aise.

En voyant ça, Emilia croisa ses bras et retint son souffle. Suite à cela, la provocatrice lui fit un bref sourire malicieux avant de sortir un vieux paquet de Marlboro de sa poche et de choisir une cigarette qu'elle amena jusqu'à sa bouche. Pendant que cette dernière cherchait de quoi allumer son élément destructeur, sa copine ajouta :

— Si vous voulez, vous pouvez venir avec nous cette nuit.

     Emilia et son partenaire échangèrent à nouveau un regard.

— Il y a trois copains à nous qui doivent encore nous rejoindre, ajouta la fille qui venait d'allumer sa clope.

— Pourquoi pas... céda la jeune fille. T'es d'accord Luka ?

— Ouais, c'est toi qui vois.

     Son ami semblait un peu retissant... mais c'était sûrement le froid qui le crispait, pensa-t-elle.

— Si vous venez, alors c'est par là, déclara la fille à la batte de baseball. Au fait, je m'appelle Audrey.

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