𝘊𝘩𝘢𝘱𝘪𝘵𝘳𝘦 𝟏𝟐 ~ 𝑬𝒏𝒇𝒊𝒏 𝒔𝒆 𝒍𝒂̂𝒄𝒉𝒆𝒓
Les freins du métro parisien émettaient un son strident à l'approche de la prochaine station. Plusieurs différents individus s'étaient mis face aux portes de sorties afin de préparer leur prochaine descente. Dans le wagon se trouvaient plusieurs personnes différentes. Des travailleurs de tout âge trimbalant leur mallette avec eux, des jeunes mamans aux longues jupes accompagnées de leurs enfants, des adolescents aux multiples couleurs et styles différents, et des humains assez étranges qui possédaient une odeur corporelle peu appréciable... Parmi eux se trouvaient Emilia, ses frères, Luka, Audrey et Delphine. Emilia, ses frères et Luka étaient collés à la barre argentée du métro, tant dis qu'Audrey, en tenue rock, et Delphine, toujours dans une tenue aussi colorée que son maquillage, se tenaient toutes les deux assises sur deux minuscules petites places qu'elles avaient choppé, même si elles les avait d'abord proposé aux autres... Par ailleurs, la veille Emilia avait convaincu ses frères et Luka d'accompagner les filles qui allaient passer leur journée dans un centre commercial qui se situaient en plein milieu de la capitale. Par conséquent, les jeunes prenaient leur mal en patience afin de supporter le trajet peu agréable qu'ils passaient collés aux autres personnes qui les entouraient. De plus, l'étouffante chaleur du petit matin d'été ne faisait que de renforcer la sensation d'oppression qui s'exerçait sur eux.
— Tu m'as toujours pas dit ce qu'il s'était passé hier, lança Emilia à son ami.
— Bah en fait, j'ai été retenu par un groupe de mecs qui voulaient me voler la came. Du coup, le type qui était avec moi a fait diversion pour que je puisse m'enfuir... Et c'est là qu'on s'est mis à courir comme des tarés pendant près de dix minutes. Les mecs nous ont poursuivi jusqu'à l'autre bout du monde ! expliqua Luka en riant tant dis que les portes du wagon s'ouvraient. C'est qu'après une trentaine de minutes passées à les esquiver qu'on a pu livrer ce qu'on devait livrer. T'aurais dû être là, c'était incroyable.
Le rire du jeune homme au sourire d'ange ne laissait la jeune fille indifférente. Elle aimait entendre cette douce mélodie et observer l'adorable fossette qui se creusait sur la joue gauche du tout mignon garçon. Mais alors qu'elle s'apprêtait à répondre, l'adolescente se fit couper par son second frère auquel elle était collée :
— Bah en tout cas, moi, j'aurais préféré être à ta place. Je jure que le pin que je me suis pris hier me fait encore mal...
— Au moins c'est mieux que d'avoir le nez cassé, ajouta Aymerick. Cette nuit j'ai encore saigné... Non mais sérieux, comment le type a pu croire que j'étais en train de draguer sa copine ?
Eliott pouffa de rire, tant dis que le train repartait.
— Heureusement que j'étais là pour le cogner frangin, autrement tu te serais même pas défendu ! Franchement t'aurais pu au moins lui mettre une p'tite pêche, ça l'aurait pas rendu plus bête. Ce con a quand même oublié que des gens étaient censés passer pour livrer sa propre came...
— Il était bourré, et puis d'habitude c'est d'autres types qui le livrent, se défendit l'aîné.
— C'est pas une raison. Bah alors, t'es quand même pas une victime mon vieux, si ? poursuivit l'adolescent à la veste crocodile tout en donnant une petite tape sur le dos de son frère.
— Il a raison Aymerick. Faut pas que tu te laisse faire, déclara Emilia en repensant à l'histoire qu'il avait eu avec son ex.
Le jeune homme eut d'abord une mine surprise, puis il baissa les yeux avec un faible sourire collé sur la bouche.
— C'est gentil de vous inquiéter, mais je ne cogne que quand c'est vraiment nécessaire. Je préfère avoir esquivé les coups de cet homme plutôt que de m'être attiré des ennuis avec lui, on ne sait pas ce dont il est capable. Si je n'avais pas une fois de plus calmé le jeu, il aurait peut-être repris la main sur toi, Eliott, et il t'aurais sûrement abattu. Ou bien on l'aurait tous les deux amoché et il se serait vengé tôt ou tard...
— Tu racontes des bêtises, lâcha le concerné.
— Ah ouais ?
Tant dis que ses deux frères se mirent à débattre, Emilia se retourna et balaya le wagon du regard. Audrey et Delphine discutaient ensemble, et tous les autres passagers à bord étaient également occupés à mener leur petite vie. Certains rêvassaient, d'autres parlaient... Mais alors qu'elle était concentrée à observer les personnes qui se trouvaient tout autour d'elle, la jeune fille fut brusquement surprise par les claquements de portiques du métro. Cette dernière n'avait même pas remarqué que le train s'était arrêté et que de nouveaux passagers étaient montés à bord. Par ailleurs, un adolescent en particulier capta son attention. Il était grand, fin, boutonneux, et mâchait frénétiquement un chewing-gum rose qui venait parfois se coller à son gigantesque appareil dentaire. Son apparence était visiblement négligée, tout comme ses vêtements qui paraissaient assez vieux et qui étaient troués. La brunette, focalisée sur cet aspect peu attrayant du garçon, continuait à le fixer de ses grands yeux bleus. Soudain, le jeune homme qui s'était assis dans un place au fond remarqua son regard. Alors, Emilia tourna rapidement la tête dans une autre direction. Par conséquent, ce dernier se mit à la fixer en retour avec un sourire un peu maladroit. L'adolescente, par politesse, lui adressa un bref mouvement de lèvres avant de se resserrer contre son frère qui débattait toujours avec Aymerick au sujet de la veille. De son côté, Luka remarqua le malaise de son amie, c'est pourquoi il lui demanda ce qui n'allait pas.
— Rien, c'est juste qu'il y a vraiment des gens bizarres ici. J'te jure, j'ai l'impression d'être à nouveau retournée chez nous...
Le garçon fronça les sourcils avant de tourner la tête en direction du jeune homme qui fixait Emilia. Alors, Luka cacha son mécontentement et prit une voix calme afin de répondre à sa camarade :
— Ah, je me demandais qui est-ce que tu fixais depuis tout à l'heure. Tu sais faut pas avoir peur d'être un peu méchante, autrement les gens vont continuer à insister avec toi.
— Je sais, mais c'est juste que j'y arrive pas... enfin je n'aime pas être mal vue, tu vois ?
L'adolescent eut un léger sourire qui laissa apparaître sa petite fossette.
— Faut que t'arrêtes de te soucier du regard des gens. Et puis regarde ton frère, ajouta-t-il plus bas, lui il n'a pas peur de se donner en spectacle devant tout le personnel du McDo'.
Emilia et son ami rigolèrent, puis reprirent rapidement leurs esprits afin de passer au sujet du fast-food dans lequel ils avaient mangé. La jeune fille adorait discuter avec son camarade, elle sentaient que tous les deux avaient un très bon feeling, et qu'ils partageaient quelque chose d'unique. Elle avait l'impression d'avoir rencontré son âme-sœur tant elle s'entendait bien avec lui et tant il la comprenait bien. Par ailleurs, cela faisait un bon bout de temps que plus personne ne cherchait à la comprendre comme lui le faisait... Luka était la seule personne qui prouvait continuellement à la jeune fille qu'elle ne sombrait pas dans la folie, et qui l'aidait à garder les pieds sur terre. Sans lui, cette dernière aurait déjà été enterrée. Elle avait donc une chance incroyable que ce jeune homme soit tombé sur elle. Elle éprouvait tant de reconnaissance et d'admiration envers son ami que la jeune fille lui aurait offert la lune afin de témoigner de sa gratitude. Elle n'attendait que le moment où elle pourrait enfin lui rendre la pareille. Sauf que ce qu'Emilia ne savait pas, c'était que son compagnon désirait quelque chose qu'elle pouvait déjà lui offrir ; son amour. Lui était tombé fou amoureux d'elle, et elle aussi. Le destin les avait lié par un coup de foudre, mais eux, continuaient de secrètement espérer pour la réciprocité de leurs sentiments.
Mais alors que les deux amoureux continuaient leur profonde conversation, l'adolescent à l'énorme appareil dentaire se redressa subitement avant de se diriger vers sa proie. Ne le remarquant pas, Emilia continua de discuter avec son ami jusqu'à ce que ce dernier ne soit plus qu'à deux mètres d'elle. À cet instant, elle eut le pressentiment que le jeune homme s'apprêtait à la déranger, et elle en devint même sûre. Par conséquent elle repensa aux paroles de Luka, et à ce que Audrey l'avait poussé à faire la veille. La jeune fille ne voulait plus se laisser marcher dessus, elle voulait montrer qu'elle avait du caractère, montrer qu'il ne fallait pas l'ennuyer. Ainsi, l'adolescent boutonneux arriva à son niveau, et, ne sachant pas comment s'y prendre, il attrapa maladroitement le bras d'Emilia afin de la retourner délicatement vers elle. Cette dernière le prit alors comme une obligation à lui parler et se mit en colère.
— Lâche-moi ! s'exclama-t-elle tout en retirant violemment son bras.
Soudain, le jeune homme eut l'air surpris et déstabilisé. La scène attira ainsi les regards de plusieurs curieux, tant dis qu'Eliott de la jeune fille monta au quart de tour.
— Hé, toi tu touches pas à ma sœur ! fulmina-t-il tout en s'approchant dangereusement du garçon.
Emilia saisit son frère par la main et le tira en arrière tout en lui assurant que tout allait bien. Ce dernier se laissa faire tout en lançant un regard mauvais au boutonneux. Par conséquent, l'adolescent se recula avec une expression honteuse sur la figure tant dis que les passagers décrochaient du spectacle. De leur côté, Audrey et Delphine n'avaient pas raté une mienne de la scène et Audrey fixait la petite brunette avec un sourire de fierté. Elle savait que la jeune fille était en train de s'affirmer, mais le meilleur, c'était que ce n'était que le début. Et cela faisait plaisir à la fumeuse de voir enfin des filles s'affirmer, car à son époque, on n'en voyait pas assez.
— T'as un don pour attirer les abrutis, sérieux... pesta Eliott.
— C'est pas de ma faute ! répliqua sa sœur. En plus, t'aurais pas dû t'énerver. C'était rien il voulait seulement me parler, c'est tout. Mais c'est juste que j'aime pas qu'on me touche, alors je me suis un peu emportée.
— T'as bien fait, souffla Aymerick.
Audrey se leva avec son amie et fit signe aux jeunes de la suivre. La prochaine station était la leur, ils devraient donc bientôt descendre. Mais alors qu'Emilia commençait à se diriger vers la sortie du train, son camarade s'approcha d'elle puis lui donna un petit coup de coude avant de marmonner à son oreille :
— Tu vois ! Qu'est-ce que je t'avais dit ma p'tite guerrière ?
Les joues de la jeune fille se colorèrent d'un teint rosé, et elle ne put empêcher un énorme sourire de se former sur son visage. C'était la première fois que Luka lui donnait un surnom, et elle trouvait ça tout simplement adorable. Emilia avait l'impression que désormais, elle pouvait faire face à n'importe quoi. Par conséquent, l'adolescente se contenta de glousser avant de suivre les autres qui sortaient du wagon. Une fois dans la station, les jeunes traversèrent la plateforme afin de rejoindre les escaliers qui menaient à la surface, entraînés par une vague de foule allant dans la même direction. En traversant le long tunnel, Emilia observait les différentes affiches un peu dégarnies collées au mur de la station. Il y avait de la pub pour différents articles tels que d'anciens robots cuiseurs, d'anciens appareils photos à prisme fixe, ou encore des aspirateurs ultra perfectionnés pour l'époque. Mais il y avait également des affiches de concert ou de groupes connus dans les années quatre-vingt. Téléphone, Indochine ou encore Partenaire Particulier, c'étaient des groupe qui restaient encore mythiques de nos jours... Ainsi, les jeunes remontèrent à la surface, les puissants rayons du soleil vinrent davantage les assommer de chaleur. Ils se trouvaient désormais au milieu d'un long boulevard rempli de différents magasins de chaque côté de la route. L'allée était remplie de gens qui se précipitaient vers l'intérieur des boutiques réfrigérées afin d'échapper à l'étouffante chaleur de l'été. Au fond se trouvait un grand centre commercial qui concentrait une masse de foule vers sa zone d'entrée. Par conséquent, tout le groupe se dirigea vers l'immense bâtiment à deux étages.
Une fois à l'intérieur, tout le monde fut rafraîchi. Emilia, ses frères et Luka observèrent les environs tant dis que les sons de Wake Me Up Before You Go-Go résonnaient à l'intérieur de la grande architecture. Seules les couleurs différaient légèrement de l'esthétique moderne qu'ils connaissaient, et il y avait plus de bois et de briques que dans les centre commerciaux dans lesquels ils étaient déjà allés. Par ailleurs, ils avaient remarqué que les marques étaient souvent les mêmes que de leur époque, dans une version plus datée. Les vêtements exposés dans les enseignes étaient plutôt rétros et colorés. Et en ce qui concerne la technologie, elle était bien moins au point que ce que connaissaient les jeunes visiteurs venus du futur. Les télés en vente affichaient des femmes dans des tenues moulantes et colorées en train de faire du vélo d'appartement, tant dis que les produits d'électroménager mis en vitrine possédaient un design bien plus rétro que de nos jours. Il y avait même une ancienne console Nintendo accompagnée d'une Atari et d'une Sega exposées dans une boutique de jeux vidéos. En ce qui concernait la foule, il y avait des couples de différents âges, des groupes d'amis, des mamans poussant leur poussette et des enfants tenant leur ballon rempli d'hélium. Les coiffures volumineuses des dames et les shorts moulants des hommes à moustache n'étaient d'ailleurs pas une habitude pour Emilia qui avait l'impression de se retrouver au beau milieu d'une scène de film.
— Bon, commença Audrey tout en se tournant vers la jeune fille, il est temps de te relooker ma chère.
— Hein ? Quoi, moi ? s'étonna la concernée.
— Oui, ça fait des jours qu'on vous vois tous dans la même tenue, déclara Delphine. Les gars, je dis pas, ils peuvent se trouver un nouveau style tout seuls. Mais toi, on a bien envie de te trouver quelque chose de nouveau. Laisse-nous faire, tu verras...
— Bah je veux bien, mais c'est qu'il faut que j'économise. Je peux pas trop dépenser, répondit Emilia après avoir jeté un regard gêné à son aîné.
— Non, elle a raison Emilia, lâcha Aymerick. Il faut qu'on se trouve de nouveaux habits pour pas trop cher.
La jeune fille soupira avant de finir par accepter son destin. De leur côté, Audrey et Delphine s'enthousiasmèrent.
— Moi je vais aller faire un tour dans le supermarché du fond, celui qui s'appelle Codec, lança Luka.
— Bonne idée, déclara Aymerick. Je viens avec toi, on va prendre tout le nécessaire en hygiène. Eliott, occupe-toi de trouver de la nourriture.
— Ouais chef, fit le jeune homme avec un air blasé avant de se diriger vers le magasin les mains dans les poches.
Ainsi, les jeunes se donnèrent rendez-vous au même endroit pour l'heure du déjeuner, puis se séparèrent avant que les filles n'entraînent Emilia avec elles. Les trois amies enchaînèrent ainsi les différentes boutiques. La petite brunette du groupe accumulait les différents essayages. Du style efféminé au style rock tout en passant par le psychédélique, la jeune fille mettait tout ce qu'Audrey et Delphine lui choisissaient. Finalement, ce n'est qu'une heure et demi plus tard que l'adolescente trouva chaussure à son pied ; les filles lui avaient trouvé un magnifique combishort tout coloré qui était en solde. Un mélange de noir, de bleu, de jaune et de rouge avec quelques traits blancs rappelaient sur cette combinaison le fameux style cubiste de Picasso. Les filles se réjouirent de leur victoire, puis emmenèrent Emilia acheter de jolis sous-vêtements. N'étant pas très à l'aise avec son corps, cette dernière était réticente à l'idée de se dévoiler devant ses amis. Néanmoins, les filles avaient su la mettre en confiance. Pendant qu'elle essayait plusieurs sous-vêtements mis en vente à moitié prix, l'adolescente surpris une conversation entre Audrey et son amie.
— Allez quoi Delphine, ressaisis-toi ça va aller. Faut pas que tu sois aussi défaitiste.
— Je sais, mais je t'assure que je suis au bout du rouleau... Je supporte plus tout ça Audrey, vraiment. J'ai qu'une envie, c'est de partir.
Mais alors qu'elles s'apprêtaient à poursuivre, Emilia sortit de sa cabine avant de se racler la gorge. Les deux filles pivotèrent vers elle, avant de l'entraîner vers la caisse. Une fois sorties du magasin, elles se dirigèrent toutes vers le point de rencontre avec le reste du groupe, sauf qu'il n'y avait qu'Aymerick. Ce dernier justifia l'absence des autres par le retardement qu'il avaient pris dans leurs achats. Par conséquent, Audrey et Delphine en profitèrent pour aller faire un tour aux toilettes, laissant ainsi Emilia seule avec son grand-frère.
— Bon, tu veux qu'on aille se poser en attendant que les autres reviennent ? proposa le jeune homme à sa sœur.
La jeune fille acquiesça puis suivit son frère jusqu'au rebord de la fontaine intérieure du centre-commercial. Aymerick posa toutes ses courses à terre et s'assit à côté de la brunette, s'appuyant sur ses deux mains posées aux extrémités de sa cuisse. De son côté, sa petite sœur se recourba sur elle-même avant de se mettre à jouer avec ses deux mains. Pendant un moment, les deux jeunes restèrent silencieux jusqu'à ce que le plus grand ne vienne briser la glace :
— Dis, pourquoi est-ce que t'as fait ça ?
— Hein ? De quoi tu parles ? répondit Emilia avec un air déstabilisé.
— Tu sais très bien de quoi je parle.
L'adolescente comprit immédiatement de quoi il s'agissait.
— Je vous l'ai déjà expliqué à toi et à Eliott, répliqua-t-elle.
— Oui, mais je veux dire tu peux pas... enfin t'es super quoi, déclara Aymerick à sa sœur. T'es belle, intelligente, et t'as un avenir prometteur. J-je... je comprends pas pourquoi tu ne t'es pas accrochée.
Les yeux de la jeune fille se mouillèrent, par conséquent elle baissa la tête afin de se cacher. Les paroles que venaient de prononcer son frère la touchaient profondément, et elle ne savait comment réagir. Voyant que le silence perdurait, le jeune homme reprit la parole. Il se mit alors à lui raconter la période la plus sombre qu'il avait traversé. Lui avait atteint le fond du gouffre, mais il s'était accroché jusqu'au bout, jusqu'à sortir de cet enfer. À cause de son ex petite-amie, Aymerick avait été complètement détruit. Il avait porté le poids d'une culpabilité énorme pendant une longue période... Ce dernier s'en voulait à la fois d'être l'une des causes du suicide d'Emelyne, et à la fois de ne rien avoir pu faire à temps. Et le pire, c'était qu'il pensait toujours à elle. Une main appuyée sur sa cuisse droite et son bras appuyé sur l'autre, il continuait de raconter son histoire à sa sœur.
— Putain qu'elle était magnifique, j'te jure il n'y avait pas mieux qu'elle à mes yeux. J'aurais pu avoir le choix entre la plus jolie des mannequins du monde et elle que j'aurais continué de la choisir. Je donnerais tout pour qu'elle revienne... fit le jeune homme d'une voix calme et un triste sourire sur le visage. J'ai été à ta place, tu sais. Moi aussi j'avais qu'une envie ; c'était d'en finir pour la rejoindre, mais je l'ai pas fait. Tu sais pourquoi ? Parce-que j'ai pensé à toi. J'ai pensé à toi, à Eliott, à maman et à papa. J'ai pensé à tous mes amis... et à tous ceux qui m'aimaient. Alors s'il te plaît, pense à nous et à tous ceux qui t'aiment avant de commettre une telle bêtise. Parce-que je te signale que je n'ai qu'une sœur, moi.
Emilia tremblotait et retenait ses larmes. Alors, dans un élan, elle se blottit contre son frère. Ce dernier la serra fort contre lui, et la jeune fille lui demanda pardon. Pardon pour ses actes irréfléchis, et un pardon qu'elle s'adressa à elle-même.
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