Ça faisait une petite heure que je faisais des recherches sur la famille Gaunt, et je n'avais encore rien trouvé.

- Tu lis quoi ?

James venait de se laisser bruyamment tomber sur la chaise à côté de la mienne.

- C'est pas le moment, James...

J'avais soufflé un bon coup, un peu découragée.

- Si, si, je t'assure que c'est toujours le moment pour une conversation avec l'incroyable James Potter.

J'ai relevé la tête, mi amusée, mi agacée.

- Ta si grande modestie te tuera...

- T'es vraiment sûre que tout va bien ? Genre, vraiment, vraiment sûre ?

J'ai renversé la tête, les yeux humides.

- Non. Je rentre chez ma mère pour les vacances de Pâques.

- Oh, c'est cool ! Ça fait longtemps que tu ne l'as pas vue, non ?

Une petit larme a coulé sur ma joue alors que j'ai regardé James dans les yeux.

- Crois moi, je ne préférerais ne jamais la voir.

Il m'a regardé quelques secondes.

- Oh. Désolé.

Il avait l'air assez triste pour moi, alors je me suis sentie obligée de le rassurer.

- Non, mais t'inquiète pas, ça va bien se passer. Puisque tu es là, tu vas m'aider tiens. Je fais des recherches sur la famille Gaunt.

- Famille intéressante, hein ? J'ai déjà lu quelques livres à leur sujet. Je peux essayer de les retrouver si tu veux.

J'ai mis ma main sur le cœur, faussement surprise.

- Parce que tu sais lire ?

Il a éclaté de rire, et je n'ai pas tardé de le suivre.

- J'oublie toujours que tu es à Serpentard... à t-il marmonné.

C'était le début d'une longue histoire...

. . .

Au bout de quelques heures supplémentaires, nous avions fini par nous décider à aller manger. En vérité, la famille Gaunt descendait de Salazar Serpentard. Ils parlaient fourchelang depuis la nuit des temps et ce que l'on appelait la malédiction de Gaunt était à double tranchant : les descendants avaient des visions leurs montrant le futur qu'ils ne pouvaient pas empêcher de se réaliser et ce qui leur arrivait dans leurs cauchemars avait une véritable influence sur la vie réelle. Ce phénomène pouvait aussi se passer sur des personnes extérieures à la famille, environ une fois toutes les décennies. Je suppose que c'est ce qui m'était arrivé.

- Tu manges avec moi ?

James avait posé cette question tout naturellement, comme si c'était parfaitement normal.

- Tu es au courant que tout le monde va mal te regarder après ça ?

- Ouais. Mais de toute façon, la petite blague que j'ai joué aux 7 ème année mardi n'a plu à personne, donc j'ai plus rien à perdre.

On a pouffé de rire tous les deux, et lorsque l'on est rentrés dans la grande salle, personne n'a fait attention à nous. Jusqu'au moment où je le suis assise avec James à la table des lions. Là, un silence de mort nous a accueillis. Tous les griffondors présents se sont instantanément écartés, comme si j'étais porteuse d'une maladie mortelle. Silence de mort qui a été brisé par des applaudissements venant de la table des professeurs. En effet, les professeurs Lupin, Londubat, Lovegood, Mcgonagall et Slughorn s'étaient mis à applaudir. Mcgonagall n'est levée et à commencé de parler.

- Au lieu de blâmer James Potter et Anastasia Blanc, il vaudrait mieux pour vous que vous suiviez leur exemple. Cela fait depuis plus d'un siècle qu'un élève de Serpentard n'a pas osé s'asseoir à la table des Gryffondor.

Là, véritable mouvement de rébellion. Toutes les maisons ont commencé à se mélanger pour former de petits groupes de gens qui avaient l'air d'être amis.

- En vérité, cela fait longtemps que, dans l'ombre, des groupes d'amis entre les maisons sont nés. Alors au lieu de vous concentrer sur des querelles archaïques, mélangez vous à la fin ! Ça va faire 80 années que j'attends ce moment !

Tout le monde regardait Mcgo, l'ai un peu interloqué. Elle avait profondément raison. Pour la première fois depuis des décennies, les tables des différentes maisons n'ont servi à rien. Pour la première fois, les maisons à Poudlard, frontières invisibles dressées entre nous avaient disparu. Et c'était libérateur.

Je suis fier de toi. Je te présente la force de la rébellion, Anastasia.

. . .

C'était à partir de ce jour que James et moi étions devenus de véritables amis. Les semaines se suivaient tranquillement, et bientôt, je pouvais presque voir les mois défiler devant moi. Janvier laissa place à Février, et Février fut suivi de Mars.

- Dis, tu penses quoi de Scorpius ?

La question qui venait de sortir des lèvres de Rose était assez innatendue.

- Bah c'est mon meilleur ami, alors je pense qu'il est sympa, attentionné. Il porte sans cesse une carapace mais lorsqu'il abaisse ses défenses et que l'on apprend à le connaître, c'est l'être le plus juste et le plus profond que tu n'as jamais vu de ta vie.

Elle a souri.

- On a la même vision de lui, alors.

Je ne comprenais pas le but de sa question.

- Tu ne ressens rien de plus que des sentiments amicaux pour lui, alors ?

J'ai tourné la tête, manifestant ma surprise.

- Je le considère comme mon frère, un peu au même titre qu'Albus. Comment pourrais-je ressentir plus que des sentiments amicaux pour lui ! Mais pourquoi cette question ?

Elle a souri, le regard perdu dans le vague.

- Pour rien. Absolument rien.

Leo Thomas, le meilleur ami de James courrait dans notre direction.

-JamesesttombédesonbalaietilestalinfirmerieetilvousdemandeàsonchevettouteslesdeuxavecAlbus.

Ce gamin avait un débit de parole assez élevé (NDA: ouais, enfin bon Anastasia, il va falloir se calmer. Il a quand même un an de plus que toi ce gamin).

- Keskispasse ?

Ses paroles étaient totalement incompréhensibles et la raison pour laquelle Rose venait de poser cette question était plus que limpide.

- Bon, suivez moi, c'est tout !

Il nous a toutes les deux empoignées par le bras et nous a traînés jusqu'à une porte que je ne connaissais que trop bien.

. . .

- Bah alors Jamie, qu'est-ce que t'as encore fait pour te retrouver ici ?

Nous venions d'entrer dans l'infirmerie sois les regards ébahis de ma famille Weasley/Potter.

- Rose ! Anastasia! Ça me fait plaisir de vous voir.

Molly Weasley nous avait comprimé dans une étreinte chaleureuse.

- Bah et moi alors ?

La voix de James venait de s'élever du lit autour duquel tout le monde avait été rassemblé.

- Je préfère encore essayer de faire un câlin à Месть plutôt que de te tenir entre les deux bras, James Potter.

Il a porté une main à son cœur et à mimé sa mort.

- Mon petit cœur si fragile se brise en mille morceaux...

Tout le monde dans la pièce à rigolé.

- Es-ce que c'est à cause de mon gage que tu es tombé de ton balai ?

Toute la couleur s'est retirée de son visage.

- Je vais m'en remettre, t'inquiète.

J'avais la gorge nouée par les sanglots.

- Fais pas une connerie, hein. Ça fait partie du pacte après tout.

Trop tard. Je ne l'avais pas entendu. Parce que les souvenirs m'avaient rattrapés et que je sentais le début d'une terrible douleur au crâne me clouer au sol. J'entendis vaguement mon nom, le monde se mit à tourner, et tout devint noir.

FLASH-BACK

On jouait aux échecs dans la grande salle, c'est à dire comme tous les samedi depuis deux mois.

- J'y suis presque... Je peux te battre. Je peux le faire.

Il avait bougé sa tour de façon à pouvoir m'avoir au prochain tour.

- Dommage. Bien essayé, mais dommage.

J'avais avancé mon cavalier et j'avais dégommé son roi.

- Rahhh. J'ai encore perdu !

Son ami Leo et son autre ami, Jack Scott avaient déclaré en même temps de la même voix :

- Elle est imbattable, mec. Arrête d'essayer.

- En tout cas, je l'aurai un jour. Dans un sens ou dans un autre...

- James?

Il a à nouveau tourné sa tête vers moi.

- Tu viens de faire ce que l'on appelle la "blague de trop". Pour éviter que je te massacres à chaque fois, on va faire un Pacte. Ce pacte ira dans les deux sens : à chaque fois que tu gagnes une partie d'échecs, tu me donnes un gage que je suis dans l'obligation d'accepter. Et à chaque fois que tu fais la blague de trop, je n'ai pas le droit de te taper. Dans l'autre sens, tu perds, je te donne un gage.

Il m'a regardé dans les yeux, l'air de peser le pour et le contre.

- J'accepte. Et pour celler ce pacte, voici ce que je vais faire.

Il a pris son plateau d'échecs, l'a retourné et a gravé à l'aide de sa baguette nos initiales dans le bois.

FIN DU FLASH-BACK