19. Pt 2 | 𝐽'𝑎𝑢𝑟𝑎𝑖𝑠 𝑝𝑒𝑢𝑡-𝑒𝑡𝑟𝑒 𝑗𝑎𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑑𝑢 𝑡𝑒 𝑙𝑎 𝑑𝑜𝑛𝑛𝑒𝑟
Eléonore avait réquisitionné tout le monde dans le hall pour leurs expliquer la situation et leur dire la vérité. Elle en avait marre de ruminer tout les jours ses erreurs, elle en avait marre que Jordan se tienne toujours éloigné d'elle. Elle savait qu'il était blessé et elle ne pouvait pas lui en vouloir, c'était sa faute.
Alors qu'il entra le dernier à la Redbox, il jeta un regard de travers à sa Elo lui faisant comprendre qu'il n'avait aucune envie d'être là. Tout le monde était assit devant elle, qui se tenait debout faisant les cent pas nerveusement.
— Je vous ai menti, sur beaucoup de choses et j'en suis désolée mais aujourd'hui vous avez le droit de savoir la vérité.
Tout le monde affirma plus ou moins mise à part Jordan qui fixait le sol et jouait avec les lacets de ses chaussures.
— Le Canada ne s'est pas passé comme prévu. J'étais nouvelle, la petite française mignonnette qu'il fallait initier ; j'ai rencontré de mauvaises personnes qui m'ont dirigés sur le mauvais chemin... Je n'étudiais plus, je passais mon temps à boire, fumer et je n'allais même plus aux cours ou alors j'y allais et je me faisais exclure puisque je dormais. J'ai quitté l'école, j'ai perdu mon appartement et je me suis retrouvé dans un squat ou... j'ai-
— On voit, intervint Maxime. Ne t'en fais pas, continue.
— C'était après que Jordan et moi avions rompus, ça allait mal et je me voilais la face mais il était hors de question que je rentre en France, après ce qu'il s'était passé et le départ en bombe que j'ai fait... Je me voyais mal revenir à moitié défoncé — de toute façon j'aurais pas passé la douane — enfin, je pouvais pas rentrer. Je voulais pas vous affliger ça alors je vous ai mentit sur tout, ou alors je me suis éloignée de vous encore un peu plus. Puis j'ai rencontré quelqu'un qui m'a sortit de cette mauvaise passe, renifla-t-elle. Il m'a remis sur le droit chemin, il m'a sevré si on peut dire. Sans lui... Je ne sais pas dans quel état je serais. J'ai appris que Maxime n'était pas innocent dans cette histoire et que lui aussi m'a aidé. Je n'en savais rien, je l'ai apprit juste avant de rentrer qu'il m'avait apporté son aide.
— Pourquoi tu n'as rien dit ? Demanda Théo.
— Parce que je ne voulais pas vous inquiéter (il tourna le regard vers Jordan) et honnêtement ce n'était pas à moi de le faire, non ?
Ils affirmèrent, il avait eu raison de garder le silence mais Elo n'aurait pas du elle le garder aussi longtemps.
— Après ça, j'ai réussi à retrouver le bon chemin. Ça n'a pas été facile, il y a eu des hauts et des bas et... Vous me connaissez, il en a bavé.
— Ok, tu nous a caché ça, on comprend maintenant, mais... Pourquoi revenir maintenant ? Demanda Neoxi.
Elo tourna le regard vers Valentin qui en savait maintenant un peu plus sur sa famille. Elle soupira et continua ses explications :
— Je n'avais plus d'argent, enfin... Si, mais j'allais toucher à de l'argent qui ne m'appartenait pas et je me suis dis que c'était un signe, c'était temps que je rentre chez moi, auprès de vous.
— Tu as volé de l'argent ?! S'étonna Théo.
— Oui-
Tout le monde se regardait, elle se rattrapa.
— Enfin non ! Pas comme ça ! Ok, dans un sens oui, mais non... Pour faire simple, j'ai une famille très compliqué. Vous avez rencontré mon frère, pas comme je l'aurais souhaité parce que jamais je n'aurais souhaité que vous le rencontriez.
— Il a l'ai gentil, ajouta Maxime.
— Oh, il l'est. Dans un sens, c'est pas lui le problème, c'est pas sa faute. Le problème, c'est mes parents. J'ai demandé à me faire déshériter et ne plus faire partie de leurs famille car ils m'ont- ils ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Toute mes craintes, problèmes de confiance en moi, etc... C'est à cause d'eux et... à quoi bon rester dans une famille qui à toujours pensé de moi que j'étais une erreur de la nature dont ils avaient honte ?
— C'est violent un peu, ajouta Mastu.
— C'est la stricte vérité, j'ai donc demandé à être déshérité. Ils ont longtemps refusé, jusqu'à ce que je rentre aujourd'hui. Mon frère est venu pour me résigner avant que mes parents ne signent... Alors à mes dix huit ans, quand je suis partie... je leurs ait prit environs quinze milles, plus ou moins.
— Ça fait un paquet ça...
— Croyez-moi, c'est rien pour eux.
Les garçons se regardaient tous, sauf Jordan qui jouait avec la bague autour de son doigt. D'un côté il se sentait bête de continuer à en vouloir Eléonore et de savoir ce qu'elle avait vécut, mais d'un autre il lui en voulait toujours et ce qu'elle venait de dire le confortait dans sa colère. Il n'avait pas encore décidé s'il avait fait son choix de rester avec elle et continuer ou si... ils arrêtaient tout maintenant ?
Neoxi fut le premier à se relever pour venir serrer son amie dans ses bras, elle ne s'y attendait pas et ne savait pas comment réagir. Elo se blottit finalement contre lui, la tête contre son épaule, les larmes qui commençaient à monter. Derrière, Théo s'approcha et les serra tout les deux, fut le tour de Maxime et Vodk qui la serrèrent dans leurs bras pour lui dire combien ils l'aiment et combien elle faisait partit de cette famille.
— Merci d nous avoir dit la vérité, fit Théo.
— Surtout merci d'être rentré, ajouta Valentin.
— Je ne pouvais pas rester loin de vous, je suis désolée les garçons.
— On t'aime Elo.
— Je vous aimes aussi les gars, je vous aimes vraiment. Vous êtes ma seule famille et la seule que je veux.
Après ce petit moment de répit et de révélation, les garçons avent reprit leurs travail mais avaient proposé à Eléonore de rester à la Redbox pour la journée histoire de passer un peu de temps avec son ancienne équipe de travail et ses amis. Un poids dans sa poitrine avait disparus pour laisser place à une légèreté agréable et bien plus douce qu'elle appelait le bonheur. Elo pouvait être enfin heureuse et elle n'avait plus rien à cacher. La seule chose qui lui manquait, c'était Jordan. Quand accepterait-il de revenir ?
Alors qu'elle sortit par la porte arrière du Diner pour aller chercher un truc dans sa voiture, elle tomba nez à nez avec Jordan en train de fumer. Sur le coup elle sursauta, il le remarqua mais ce qui l'interpella, elle, fut cette cigarette.
— Tu as reprit la cigarette ?
Il recracha une bouffée.
— Ça reste plus efficace en cas de crise- laisse.
Eléonore hocha simplement de la tête, les lèvres pincés. Elle tourna les talons et se rendit à sa voiture, lorsqu'elle revint Jordan était toujours là mais elle l'ignora, jusqu'à ce qu'il l'interpelle.
— Dis-moi ?
— Oui, Jordan ?
— C'était qui ce gars qui t'as... au Canada ? C'était qui ?
— C'était un ami... Enfin, c'est un YouTube mais je ne peux pas te le dire, il m'a- enfin, je lui ai promis de n'en parler à personne, je ne veux pas que ça se colporte on sait jamais.
— Pourquoi Maxime et pas moi ?
— Parce qu'on était plus ensemble, dit-elle simplement.
— Oui enfin... je reste quand même la personne la plus importante à tes yeux et ton petit copain, enfin- je trouve ça juste bizarre qu'il ait contacté Maxime et pas moi.
— Honnêtement, c'est mieux comme ça.
— Parce que tu te le tapais, s'agaça Jordan.
— Pardon ?
— Oh, ne fait pas genre, roula-t-il des yeux. Je te connais assez pour savoir quand tu couches avec quelqu'un.
— Alors tu aurais du savoir à l'époque que je n'avais pas couché avec Valentin, pauvre idiot !
Eléonore s'énerva pour de bon. Elle ouvrit la porte et entra dans le diner mais Jordan était bien décidé à continuer cette conversation. Il la suivit jusqu'au couloir.
— On ne se connaissait pas assez, trouva-t-il comme une excuse.
— Et alors ? Oui j'ai eu une certaine intimité avec lui, et donc ? Qu'est-ce-que ça peut te faire, Jordan ?
— J'aurais aimé être au courant, tu vois ?
Elle se moqua clairement de lui et continua son chemin en l'ignorant; il la suivit encore.
— Lâche l'affaire.
— Tu aurais pu me le dire.
— Je ne t'ai pas demandé, moi, de te faire une liste de toute les filles avec lesquelles tu as couché pendant qu'on étaient plus ensemble, parce que comme je viens de le dire : on étaient plus ensemble !
— Ça se trouve tu t'es tapé un ami à moi et je-
— Tu es sérieux là ?
Il regarda autour d'eux et haussa les épaules. Il ne savait pas s'il valait mieux pour lui de dire la vérité ou se taire de peur de se faire arracher la tête.
Il ne lui répondit pas, elle agita les bras avant de tourner les talons et de partir une nouvelle fois. Jordan se refusait à lâcher l'affaire, il voulait lui parler mais ne savait pas comment faire.
— Tu aurais du m'appeler.
Elo se stoppa un instant avant de revenir sur ses pas les poings serrés. Elle s'arrêta devant lui, l'index pointé vers son visage.
— Quand est-ce-que tu vas comprendre, Jordan ? On étaient plus ensemble !
— Tu allais mal, Elo ! Je m'en fiche qu'on étaient ensemble ou non, je t'aurais aidé.
— Alors aide-moi aujourd'hui et arrête de m'enfoncer, ok ?
Il soupira.
— Je t'en veux, tu m'as menti.
— Je peux plus rien faire, là. Il te faut quoi de plus ? Je me mets à genoux et je te lèche les pieds ?
— Quoi ? Non !
— Alors je peux rien faire de plus, sois tu l'acceptes, sois... Je te rend cette bague, elle n'a rien à faire à mon doigt.
— J'aurais peut-être jamais du te la donner.
— Jordan ?
Il ne lui répondit pas et tourna les talons à son tour. Eléonore poussa un soupire et s'en alla cette fois-ci pour de bon, le coeur lourd.
Elle fut réveillée par le bruit crispant du freinage sur les rails; elle sursauta et regarda autour d'elle. Ils étaient toujours dans le train en direction de Paris pour quelques jours, Elo se frotta les yeux encore dans les vapes, sa joue était humide, elle avait pleuré en dormant. Elle essuya ses yeux discrètement et regarda ses amis tous assoupis dans le train. A côté d'elle Valentin dormait sur son épaule lourdement assoupis, en face d'eux, Neoxi et Mastu. Elle tourna la tête sur sa gauche et vit sur la rangé à côté, Jordan tout seul assit sur les deux sièges et Maxime en face. Jordan était blotti contre lui-même, en manque d'amour visiblement mais son visage était calme et non crispée, elle esquissa un léger sourire plutôt rassuré de le voir apaisé et non en colère contre elle dès qu'il posait ses yeux sur elle.
Elo poussa un soupire avant de se rassoir au fond de son siège et se demander combien de temps il allait lui falloir pour que Jordan cesse de faire l'enfant. En demandait-elle trop ou Jordan avait-il le droit de lui en vouloir autant ?
05.02.20
1861 mots.
désolée pour cette attente interminable,
je vous promets qu'à partir de aujourd'hui vous avez un chapitre par jour... car c'est bientôt la fin.
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