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.deuxième scène.




les deux garçons marchèrent côte à côte, le silence entre eux, mais autour vivait sans arrêt la ville de paris. jaemin se mordait la lèvre et tenait son appareil photo autour de son cou. le noiraud l'emmena vers le fleuve et s'arrêta pour lui parler.

-tu passes par là, puis tu vas tout droit et normalement tu tourneras vers la gauche, tu peux pas rater les Tuileries c'est immense, lui indiqua le jeune inconnu.

jaemin regardait la où sa main montrait mais il ne comprenait toujours pas où il devait aller. il soupira et lui demanda de répèter une seconde fois, ce que fit le jeune homme tout en regardant sa montre. trois minutes plus tard jaemin fit une grimace en guise de sourire et se pencha rapidement pour le remercier.

-m-merci... j'ai compris... mentit le brun en levant les pouces en l'air.

-de rien. soupira le noiraud en regardant les sourcils froncés le jeune homme face à lui.

le brunet se retourna et avança d'un pas vers un pont.

-c'est...de l'autre côté, déclara le parisien complètement saoulé.

jaemin se retourna lentement et se gratta la nuque.

-tu ne pourrais pas m'aider ? je... suis vraiment perdu, supplia jaemin, les larmes aux yeux. il n'aurait jamais dû s'aventurer aussi loin dans une ville inconnue.

le jeune garçon regarda sa montre et grogna, il lança un regard vers le touriste coréen et se retourna.

-d'accord, mais on court.

un noiraud, et un brunet étaient en pleine course dans Paris, longeant la Seine le souffle presque coupé. le parisien hésita quelques fois et jaemin s'arrêtait un millième de seconde pour prendre en photo le paysage haussmanien. le soleil ne tarda pas à se cacher derrière de nouveau nuage et on pouvait entendre un début de presque orage. ils couraient en criant des "pardon", "excuse-me" et slalomaient entre les gens qui rentraient chez eux.

-ne ralentis pas ! cria jaemin au noiraud qui n'en pouvait déjà plus.

-je cours jamais de base moi, alors me crie pas dessus ! déclara l'autre, qu'est-ce qui m'a pris d'aider un foutu touriste...

ils arrivèrent enfin devant le jardin et jaemin se souvint du musée de l'orangerie, près d'une fontaine. les gens vidaient le jardin sous la pluie qui revenait à grand pas.

-on y est presque, dit jaemin essouflé.

le noiraud le suivit mais le guidait seulement par la voix, ne servant presque plus à rien. ils couraient encore et encore sur le gravier et lorsqu'ils arrivèrent vers la deuxième entrée du parc, jaemin s'arrêta et regarda complètement à bout de souffle autour de lui. puis ses yeux se posèrent sur un énorme bus vers l'entrée, prêt à démarrer, les portes de ce car se fermèrent et jaemin courut après en criant.

-attendez ! WAIT ! disait-il.

mais personne ne l'entendit et sa guide ainsi que le bus de voyage partirent sans lui.

-merde. merde, merde, merde ! disait-il.

le noiraud se tenait les côtes au loin, regardant le coréen s'énerver, il savait qu'ils avaient couru pour rien. il se dirigea vers le brun lorsque ce dernier recula de peur, les larmes aux yeux.

-excuse-moi... mais ne t'inquiètes pa-

-tais-toi ! on ne se connait pas alors ne va pas me faire une morale alors que mon voyage vient de se transformer en un putain de cauchemars, criait-il alors que l'orage gronda dans le ciel.

le noiraud se sentit blessé, et énervé par cet inconnu alors il recula pour crier de la même façon.

-parle-moi autrement, je t'ai aidé alors que je suis en retard pour mes heures de soutien. à cause de toi !

-JE SAIS ! s'énerva encore plus jaemin.

il y eut un temps où on l'entendit respirer.

-je sais que c'est de ma faute, merci pour l'aide je vais me débrouiller maintenant.

et au même moment, un grognement provenant du ciel retentit à travers la ville, et un torrent d'eau s'abattit sur eux.

-c'est vraiment le pire voyage de ma vie... dit jaemin en rangeant son appareil dans sa sacoche.

le parisien se mordit la lèvre, mettant sa veste sur sa tête. il soupira et attrapa le poignet de jaemin pour courir sous la violente pluie et monter des escaliers qui les dirigèrent vers le musée. le noiraud enleva sa veste de sa tête et regarda le brunet qui avait encore les larmes aux yeux.

-je vais t'aider à retrouver ton hôtel. en attendant, il faut trouver un abri.
























le musée était malheureusement fermé, les deux jeunes garçons se regardèrent trempés et le parisien attrapa la lanière du sac de jaemin pour le faire courir sous la pluie. alors qu'ils sortaient ensemble du jardin qui fermait bientôt ses portes,il l'emmena vers la première bouche de métro pour se mettre à l'abri. jaemin découvrit alors pour la première fois de sa vie le métro parisien. c'était assez différent de celui coréen, ça ne sentait pas la rose bien évidemment et tout le monde avait l'air d'être triste, sûrement la mauvaise humeur qui était venue avec la pluie. il secoua ses cheveux et suivit le noiraud pour acheter des tickets.

-tiens, je t'explique. tu dois faire...

le noiraud se mordit la lèvre en montrant lentement comment acheter un ticket de métro, il appuya sur l'écran en expliquant lentement où il devait appuyer. jaemin fut impressioné et tenta, excité, de faire pareil. il sourit et se mit à la place du jeune homme. il hésita, appuya pour ensuite retourner sur ses pas, il réussit enfin à acheter son propre ticket de métro.

-il va falloir se dépêcher, c'est l'heure de pointe, déclara jeno en marchant rapidement vers les machines, il sortit sa carte de métro et passa rapipdement. le brunet le regarda un peu apeuré et fit entrer son ticket dans le trou de la machine. tout autour il y avait des gens pressés, des mains avec plusieurs sacs et aussi des sans-abris, des policiers... jaemin se sentit très lent comparé à la vie rapide de Paris.

une fois terminé, le parisien lut les panneaux rapidement et se tourna vers jaemin.

-viens, on va prendre cette ligne.

jaemin hocha silencieusement la tête et le suivit. une centaine de personnes se trouvait sur des bancs à attendre le métro. il les observa et sourit, il se sentait presque comme eux. avec le sourire en plus. il entendit un énorme bruit et vit arriver leur transport. le noiraud parisien attrapa le poignet du touriste et l'entraina en courant à l'intérieur. ils s'assirent les premiers sur les sièges et soupirèrent en même temps.  les cheveux trempés, les vêtements collés à leurs peaux, les soupirs saccadés, ils se regardèrent et détournèrent la tête.

-tu sais où étais ton hôtel ? demanda l'inconnu.

-non, dit jaemin assez gêné, j'ai pourtant ma valise là-bas... je tenterais de le retrouver merci quand même.

le noiraud le regarda, il fronça ses sourcils, l'air de réflechir et souffla.

-on va devoir prendre une autre ligne, les autres sont en grèves...








et c'est ainsi qu'une mini aventure du métro parisien s'entama pour les deux jeunes adultes. une trentaine de minutes, ils se retrouvèrent vers le quartier de Montmartre et ils sortirent de la bouche de métro, l'averse ne s'arrêtait toujours pas. ils se mirent à l'abri et se regardèrent.

-merci pour tout. je vais sûrement me débrouiller... dit jaemin en se biassant à quatre-vingt dix degrés, les cheveux mouillés.

-tu te rappelles où est l'hôtel maintenant ? demanda le parisien.

jaemin leva les yeux vers le ciel et fit une légère moue.

-je pense qu'il se situe vers... je sais vraiment plus. soupira jaemin, totalement au bord de l'effondrement. il était vraiment épuisé.

-bon. j'hésitais depuis tout à l'heure mais, tu veux manger avec moi ? demanda le noiraud après une longue minute de silence, il sortit un paquet de cigarettes.

jaemin ouvrit grands ses yeux en voyant le paquet. le noiraud s'arrêta et fit un aller-retour entre jaemin et son paquet, il comprit et rangea son paquet pour se recoiffer.

-tu as vraiment l'air perdu et je comprends, et puis je suis coréen aussi, ça pourrait t'aider à te sentir... mieux ?

-merci énormément, chuchota le touriste.

il se sentait mal maintenant de lui avoir crié dessus dans les Tuileries et baissa sa tête.

-suis-moi, les restaurants vont sûrement être bondés, sourit le noiraud en montant les escaliers de Montmartre.





























les escaliers étaient épuisants, le ciel se dégageait une nouvelle fois pour laisser de la place à un timide soleil qui illuminait les marches de Montmartre. ils ne se parlèrent pas, mais les deux garçons continuaient, fatigués de monter encore et encore des escaliers. jeno ralentissait pour laisser le temps à jaemin de sortir son appareil photo et prendre de beaux paysages. ils arrivèrent devant le Sacré-Coeur et le sourire de jaemin ne put être aussi grand.

-c'est magnifique.

ils étaient devant cette église, le vent soufflait contre les joues de jaemin, le soleil était vraiment léger et flottait au dessus des nuages, les touristes n'étaient presque plus là. le noiraud regardait le brun s'extasier en tirant sur son mégot de cigarette et monta les escaliers pour se retrouver devant tout Paris.

Paris.

-Paris, chuchota jaemin en voyant le spectacle de ses propres yeux. il en avait rêvé, pendant des jours et des années. on lui avait qu'il ne pourrait jamais visiter Paris, qu'il n'était pas réaliste. mais jaemin restait fixé sur cette ville, il voulait que ses rêves ne restent pas seulement que des songes. abandonner n'était pas fait pour lui, pour les rêveurs.

il se tourna vers le parisien aux cheveux noirs et à la cigarette dans la bouche, contemplant également le paysage, même si ce dernier le voyait déjà depuis plusieurs années. le touriste ne put s'epêmpêcher de sourire encore plus et sursauta en pensant à une chose.

-comment tu t'appelles ?

les deux garçons avaient posé cette question au même moment. ils firent les yeux ronds, puis rirent face au paysage.

-je m'appelle jaemin, dit le coréen en prenant le paysage en photo une énième fois.

-je m'appelle jeno.

et jaemin se dit que, peut-être cette journée n'était pas la pire de sa vie.

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