Je pleurais. Des perles transparentes dévalaient sur mes pommettes. La chaleur était étouffante pourtant une brise légère pouvait se faire ressentir. Contradiction. Contradiction de la nature et de mes pensées.

Je pensais. Mon futur, mon présent puis enfin mon passé me venaient en tête. C'était terrifiant. Je voyais l'avenir non pas comme une source d'excitation mais bel et bien comme un enfer. Je ne me voyais pas affronter mes peurs, contrairement à ma meilleure amie, qui elle se voyait déjà comme une star aillant accomplie de nombreuses choses glorieuses en très peu de temps.

Non, moi je me voyais au fond du gouffre. Terrifiant. Horrible. Manipulateur et âme manipulée. Je me sentais si mal. Rien ne changerait dans cinq, dix, vingt ou trente ans, je suis sûre que même après cinquante ans rien n'aura changé. Ou alors je me trompes et tout aura changé grâce à une personne en particulier ?

Je me haï et je me haïssais. Je me haï tellement. Ce corps qui n'est pas le mien. Cet esprit qui est si peu différent d'avant. Je m'en veux, je ne suis pas capable de mûrir. Mon père me le répète souvent. Je suis ridicule. Ça aussi mon père me le dit souvent. Ça me consume à petit feu. Ça se ressent. Je vrille. Je vrille.

Je réfléchis pas assez selon mon géniteur. Celui que tant d'autres appellent "papa". Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi moi je ne peux pas ? Pourquoi moi il me rabaisse et m'humilie ? Un père ne fait pas ça à son enfant pas vrai ?

Pourquoi. Papi, pourquoi es tu parti si tôt ? Pourquoi m'avoir laisser avec lui ? J'en ai mare. Mare de cette vie. Mare de voir mon père rentrer saoul. Mare de le voir m'insulter. Mare de devoir me réfugier chez celle que je considérais comme ma sœur à l'époque : Anna, ma meilleure amie.

Marlène, sa mère, m'accueille à bras ouverts. C'est tellement réconfortant. Je l'envie beaucoup Anna.

J'ai même cru que je l'aimais à un moment. Non. C'est faux. Évidemment puisque deux femmes ne peuvent pas s'aimer. Du moins selon mon père. Si seulement il savait à quel point je l'aime.

Oui, je ne crois plus, c'est un fait. Je l'aime. Je l'aime de tout mon cœur. Elle est tout bonnement incroyable. Sa personnalité est si douce et si bonne. De plus, son physique est magnifique Magnifique avec de longs cheveux bruns. Magnifique avec de beaux yeux marrons. Magnifiques avec ses grains de beauté sur ses joues, ses lèvres pulpeuses, son cou, ils ornaient ssa peau mate. Mais au delà du physique, j'admire et j'adore sa personne. Je l'aime. J'aime sa personnalité rayonnante. Toujours pleine d'énergie mais à l'écoute. Elle aimait le contact physique Anna.

Je t'emmerde papa. Je t'emmerde très fort. Je t'emmerde autant qu'elle ma enculée hier soir. Car oui deux femmes peuvent s'aimer, papa. Papa. Ironique n'est ce pas ? Oui je vrille complètement. Ce n'est pas dans mes habitudes d'employer des mots aussi fort. Contrairement à toi, je sais me tenir. Du moins je savais. J'ai perdu le contrôle. Mon esprit est dérouté. Dérouté d'amour. Mon cœur et mon esprit brûlent, chantent, pour elle. Elle, et uniquement elle.

Mon récit est décousu et démuni de sens mais je me suis livrée et j'ai compris deux choses.

Je ne t'aime pas et je t'ai jamais aimé. Je l'aime et le l'ai toujours aimée.

Je t'emmerde, papa. Trouves toi quelqu'un de mieux que l'éthanol. Maman ne serait pas fière si elle te voyait comme ça. Elle qui était si pure.

Malheureusement elle a rejoint papi sur le chemin qui mène aux étoiles.

Je déteste. Anna et Marlène te détestent également. Connard.

Ma douce Anna voulez vous m'accordez cette danse ?

Ta tête posée sur mon épaule, essayant en vain d'éteindre la flamme de cette bougie, tu fus étonnée par ma question si soudaine. Pourtant, tu avais accepté et nous avions dansé quasiment toute la nuit.

Cette nuit d'été inoubliable.

Celle où je t'ai raconté ce que je viens d'écrire.

Celle où tu m'avais écouté et vu pleurer.

Celle où tes mots avaient été si réconfortants.

Celle où mes réflexions étaient bien trop profondes.

Celle où je ne pouvais plus endurer ce que j'avais sur le cœur.

Celle où je t'ai enfin dévoilé mes sentiments.

Celle où tu m'a annoncé les réciproquer.

Celle où tu n'osais plus dire mon nom. Danaé.

Celle où nous nous sommes embrassé.

Celle où nous avions couché ensemble.

Celle où tout à dérapé au final.

Inoubliable, c'est le mot.

Hier soir était inoubliable.

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Alors ça, c'était pas prévu.
Sur ce prenez soin de vous et à bientôt 🤍