Chapitre 19 : Incompréhension
Si vous êtes attentifs, vous avez remarques que les chapitres précédents finissent tous en "-ion". Avec un peu de chance (et de citron) le prochain s'appellera "fellation"
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Karma pleurait.
- Karma ?!? S'exclama Nagisa
Aussitôt, il regretta. L'interpelé avait sursauté, puis tourné un regard surpris et paniqué vers son camarade. Ce dernier put lire la douleur et l'incompréhension dans ses yeux. Il s'en voulait d'avoir crié, Karma semblait si fragile... Il ne bougea pas, de peur de le briser. A moins qu'il ne le fut déjà, brisé.
Nagisa réfléchissait rapidement : que devait-il faire ; que pouvait-il dire ? Les larmes qui coulaient silencieusement sur les joues du rouge lui étaient douloureuses. Il ressentait la peine de son ami, le sentiment résonnait en lui et il ne savait pas comment réagir.
Une éternité passa, durant laquelle les deux collégiens étaient restés immobiles. Ils se regardaient dans le blanc des yeux, la bouche entrouverte, et les cheveux dans le vent. Le moindre geste ferait voler en éclat cette bulle incroyablement fragile qui les englobait ; cet espace-temps remplis de sentiments qui se mélangeaient. C'était un merveilleux chaos harmonieux dont aucun des deux adolescents ne pouvait comprendre la beauté, mais ils la ressentaient du plus profond de leurs êtres.
Karma finit par briser cet univers de lui-même en essuyant les gouttes salées qui s'échappaient de ses yeux. Sans rage, sans embarras, sans nervosité ; juste doucement et délicatement, comme si c'était normal. Comme si tout allait bien. Aussi, il brisa le contact visuel pour détailler le temple du regard.
Nagisa reprit conscience du monde réel, encore un peu sonné par la scène qui venait de se passer. Il regarda Karma, son visage, ses yeux, ses joues, ses lèvres -sur lesquelles il s'attarda un petit peu-, puis ses mains, et enfin le bâtiment religieux que le rouge observait. Le Schtroumpf avait perdu cette impression de fragilité, mais s'inquiétait toujours pour son ami.
- Karma . . . Laissa échapper le bleu dans un murmure à peine audible.
L'appelé ne répondit pas, il se contenta de dépasser le temple et continuer son chemin. Sans un regard pour son camarade, il gravit la colline, pensant sûrement que l'autre le suivait. C'est d'ailleurs ce que fit Nagisa, mais avec un certain temps de retard. Il regarda d'abord avec incompréhension le dos de son camarade s'éloigner, puis s'élança à sa poursuite afin de ne pas le perdre de vue.
Il ne comprenait pas : ce n'était pas ce temple que le rouge voulait lui montrer ? Si le bâtiment religieux n'étaient pas leur destination, pourquoi s'était-il arrêté devant, et pourquoi avait-il eu une telle réaction ? Nagisa était perdu, un million de questions traversaient sa tête coiffée d'une touffe bleue, et le silence de son ami ne lui apportait aucune réponse. Karma continuait de marcher sans parler.
- Karma, peux tu m'expliquer ce qu'il se passe ? Où allons nous ? Qu'y a-t-il dans ce temple ? Pourquoi tu ne dis rien ?
Mais les interrogations de l'androgyne s'envolèrent dans le vent. Ses yeux fixaient le dos du rouge qui semblait s'éloigner éternellement de lui. Nagisa avait l'impression de passer sa vie à poursuivre Karma et à voir ce dos. C'était comme ce mauvais rêve où une porte se dérobe inlassablement lorsqu'on essaie de l'atteindre. Plus Nagisa courait vite et tendait la main, plus le matheux s'éloignait ; il n'arrivait jamais à le rattraper. Nagisa désespérait de cette situation, c'était un cercle sans fin de faux-espoirs et de déception.
Il soupira. N'arriverait-il jamais à comprendre le rouge ? Étaient-ils condamnés à se croiser et se disputer ? N'avaient-ils aucun espoir de relation saine, solide et durable ? Nagisa soupira encore. Ils tournaient en rond. Karma était à nouveau distant, et lui ne savait encore pas quoi dire. Leur amitié n'avançait pas.
Était-ce seulement de l'amitié ? Cela ressemblait plus à de la camaraderie ; ils étaient loin de l'image de l'Amitié absolue qu'on observe dans les livres. Nagisa doutait que Karma donnerait sa vie pour lui, qu'il le défendrait quoiqu'il arrive, et qu'il le fasse passer avant ses désirs égoïstes. Au contraire, Karma était plutôt celui dont Nagisa devait se défendre. De même, ils avaient rarement de vraies conversations amicalement philosophiques sur les sentiments, la vie ou le monde. Leurs discussions se résumaient à quelques taquineries de la part de Karma visant à blesser la masculinité du bleuté, suivies de remarques indignées de l'agressé, et enchaînées par un bref dialogue sur l'assassinat de leur professeur.
Non, ils n'avaient rien de l'archétype suprême des Meilleurs Amis Confidents, Loyaux, Éternels et Complices. Pourtant, Nagisa aurait bien voulu avoir ce genre de relation avec le sadique . . . Mais leur relation n'évoluait pas, elle demeurait semblable à la première année. Et le bleuet ne comprenait pas pourquoi. Un nouveau soupir s'échappa de ses lèvres. Même s'il l'énervait, Nagisa appréciait beaucoup Karma et aimerait se rapprocher de lui, mais il ne savait pas comment faire. Le rouge était difficilement abordable à cause du paradoxe vivant qu'il était : à la fois incroyablement attirant de sorte à ce que les gens s'intéressent à lui ; et en même temps psychologiquement repoussant par sa personnalité explosive. Karma n'était en fait pas plus asocial qu'antisocial. Plutôt sociopathe que psychopathe.
De ce fait, les gens étaient incapables d'avoir un avis définitif et véritable sur lui. Nagisa, par exemple, ne savait toujours pas si il le détestait ou si il admirait le rouge. C'était compliqué.
- Pourquoi tout est toujours aussi compliqué ? marmonna le Schtroumpf pour lui même.
- Les choses sont en général étonnement simples, ce sont les gens qui sont compliqués.
Nagisa sursauta : il ne s'attendait pas à une réponse. Celui qui avait parlé lui faisait toujours dos, et continuait de marcher. S'étant arrêté à cause de la surprise, l'androgyne repris sa course pour rattraper son camarade. Il l'observa, tentant de déchiffrer son expression, mais Karma regardait droit devant lui sans une trace d'émotion sur son visage.
- Comment ça ? Questionna le bilingue.
Dans un premier temps, l'autre ne répondit rien. L'androgyne pensa qu'il réfléchissait, et attendit la réponse. Puis Karma, sans inspiration, sans aucun indice prévenant qu'il allait prendre la parole, se mit à parler :
- La plupart des choses sont extrêmement simples : les choix, les préférences, les lieux, les objets . . . La seule chose compliquée est le regard que porte l'humain dessus. Les conséquences de nos choix, ainsi que l'avis des autres par rapport à cela, voilà ce qui rend une décision impossible à prendre. Rien n'est plus complexe que l'esprit humain. On a décidé que le simplisme est trop facile et que seules les choses compliquées ont de la valeur. C'est stupide, ça empêche les gens d'etre heureux. S'ils se plaignent autant c'est parce qu'ils sont incapable de profiter des petits plaisirs de la vie et qu'ils s'ajoutent des difficultés supplémentaires dans leurs quotidiens. Si on arrêtait de se prendre la tête avec le comment du pourquoi, les causes et les conséquences, on irait beaucoup mieux. Mais les gens sont trop attachés à leurs valeurs morales qui sont d'ailleurs absurdes ; les choses obtenues sans efforts sont aussi plaisantes que celles pour lesquelles on a bataillé. Les humains aiment beaucoup trop s'angoisser et se plaindre pour jouer au plus malheureux, au lieu d'ouvrir les yeux sur tout ce qu'ils ont déjà et de profiter de leur chance. C'est une chose que la plupart des gens ne comprennent pas, et qui pourtant améliorerait beaucoup leurs vies.
Karma se tut, laissant Nagisa réfléchir en silence.
Un ange passa au dessus des deux adolescents qui marchaient côtes à côtes. Aucun d'eux ne parlaient, leur trajet n'était accompagné que du bruit de leurs pas et celui de la nature autour d'eux.
S'ils avaient prit le temps d'observer le paysage plutôt que de marcher droit devant eux ; si l'un des garçon n'avait ne serait-ce que lever la tête dans sa réflexion, il aurait remarqué que le chemin fleuri qu'ils empruntait était magnifique et se serait sûrement arrêter pour l'admirer. Mais Nagisa était trop occupé à cogiter sur les paroles du rouge pendant qu'il le suivait en regardant ses pieds, tandis que Karma avançait mécaniquement en gardant ses yeux fixés sur un point invisible. Ils ratèrent donc tous deux le beau spectacle de la Nature avec ses jolies plantes colorées et ses animaux aux cris musicaux.
Ce fut donc sourds, muets et aveugles qu'ils atteignirent leur but.
Lorsque Karma s'arrêta enfin, Nagisa lui rentra dedans. Cela eut pour effet de les réveiller tous les deux car, soudainement, le rouge reprit sa personnalité taquine et l'androgyne sorti de des pensées complexes.
- Bah alors Na-chan, qu'est ce qui t'arrives ?
- Dé-désolé... Je regardais pas où j'allais.
- Comment peux tu ne pas me voir alors que je fais deux fois ta taille ?
- Hé ! C'est complètement faux !!
Le sadique ricana suite à l'indignation de son camarade.
- Oh je vois, en fait tu voulais me faire un câlin mais tu étais trop timide pour me le demander...
Le garçon aux cheveux bleus rougit d'un coup.
- Qu-quoi ??
- Pas la peine de faire de telles manières Na-chan, je ne vais pas te manger ! Ne te caches pas derrière des excuses bidons...
- Je . . . Je ne...
Karma ouvrit grand les bras en faisant un clin d'oeil à son interlocuteur. Ce dernier recula d'un pas, un peu effrayé par ce surplus d'amour émanant de son ami. Ami qui se rapprocha de lui, les bras toujours écartés et un grand sourire affiché sur son visage. Nagisa ne savait pas quoi faire, devait-il fuir ?
Mais lorsque l'ange se transforma en démon, il était trop tard. L'expression hypocritement amicale du rouge devint un sourire sadique et un regard malicieux. Il se jeta presque sur le bilingue pour le serrer contre lui. Lâchant un petit cri ridicule et pas viril, Nagisa se fit kidnapper par les bras de son meilleur ami.
- Aouch !
- Oups, je t'ai fait mal ?
Karma desserra un peu sa prise, et dévisagea son aîné. Il se souvint alors des bleus qui parsemaient le corps androgyne de ce dernier.
- Merde, c'est vrai que t'es blessé ! Ça va ?
Nagisa hocha la tête. Il n'avait pas eu tellement mal, et la douleur s'en allait rapidement. En voyant le visage désolé et inquiet de Karma, il lui fit un magnifique sourire pour le réconforter.
- Ça va Karma, vraiment.
Rassuré, ledit Karma sourit à son tour.
- Parfait. Je m'en voudrait d'abîmer ma petite poupée ~
- Hey, je ne suis pas un jouet !
- Bien sur que si !
Karma se moquait gentiment de son cher souffre-douleur, qui eut alors un illumination.
- Au fait, pourquoi tu t'es arrêté ?
- Pour que tu me rentres dedans. Vois-tu, en fait, c'est moi qui voulais un câlin.
Le bleuet qualifia son camarade d'un regard blasé et incrédule.
- Non mais sérieusement. Tu marchais tout droit, comme un robot, en évitant toute perturbation, et d'un coup tu t'es stoppé . . .
- Bah, parce qu'on est arrivé, banane ! Réfléchi un peu petite tête.
Il illustra ces mots en cognant sur le cuir chevelu de Nagisa comme s'il toquait à une porte.
- Aïe ! Mais euh-
- Tais toi, t'es bête.
La bouderie du bilingue ne dura pas longtemps car ses yeux se posèrent sur le paysage que Karma voulait lui montrer. Ils avaient contourné le temple et se trouvait à présent sur une colline surplombant ce dernier ainsi que la ville. Nagisa devina qu'ils n'étaient pas sortis de la cité car des bâtiments se dressaient autour et derrière eux, par delà les arbres et diverses plantes. Ils devaient se trouver dans un jardin ou un parc, à l'arrière du bâtiment bouddhiste.
Mais ce qui surpris le plus Nagisa, ce ne fut pas la Nature merveilleuse qui décorait l'endroit, mais les pierres droites et debouts plantées là.
Un peu en aval poussait un champ de pierres blanches et grises.
- Pourquoi . . . Pourquoi m'as-tu amené ici ?
Nagisa ne comprenait pas. Qu'attendait Karma de lui ? Était-ce cela qu'il voulait lui montrer ? Mais pour quelles raisons ? À quoi pensait-il en l'amenant dans . . .
- Pourquoi pas ?
La réponse du rouge prit de cours le Schtroumpf et ses pensées. Il eut du mal à formuler correctement une phrase.
- M-mais je pensais... Je croyais que tu... Que nous... Que tu voulais me changer les idées ou... Je sais pas moi, m'impressionner ? N'avais tu pas dit "tu vas adorer ?"
Akabane haussa les épaules. Il balaya la vue du regard avec une expression indéchiffrable. Nagisa ne voyait pas comment il pourrait aimer un tel lieu.
- Tu as encore mal ?
- Hein ?
- Tes blessures, les coups de ta mère . . . Ça va te fait encore mal ?
- Non . . . répondit le bleuté après un temps de silence. Ça va, c'est passé. Mon corps s'est habitué à la douleur, je ne sens plus rien maintenant...
Le coeur de Nagisa se serra lorsqu'il prononça cette dernière phrase. Elle avait pour but de rassurer le plus jeune, mais elle était terriblement triste. A son entente, le sadique eut un rictus.
- Je veux dire que ça va mieux, s'empressa d'ajouter Nagisa.
Le matheux hocha simplement la tête avant de se faire face à son interlocuteur. Dos au paysage, il écarta les bras en croix, un sourire mystérieux sur le visage.
- Alors, qu'en penses tu ?!
Il avait parlé d'un ton enjoué et curieux, et Nagisa fut encore plus perdu. Que devait-il penser de cela ?
Son regard fit des allers-retours entre le visage de son camarade et le champ de tombes sous leurs pieds. Comment répondre à une telle question ? Il scruta l'expression de son ami dans l'espoir d'y trouver une information, en vain.
L'adolescent aux couettes avait l'impression que sa vie était une boucle infernale de scènes qui se répétaient.
- Je... J'en sais rien Karma, je suis censé dire quoi ?
Ledit Karma pouffa de rire.
- Tu n'es censé ne rien dire de particulier Na-chan, répond juste par ce qu'il y passe par la tête ! Il n'y a pas de dialogue pré-écrit.
- Mais c'est un cimetière Karma ! C'est juste glauque. Il n'y a rien à penser, rien à remarquer ! Je... Je ne comprends pas ce qu'on fait ici.
Karma s'approcha de son camarade. Un fois à ses côtés, il se retourna face au paysage.
- Effectivement Nagisa, tu as raison. C'est un cimetière, et il n'y a rien à tirer de cela.
Nagisa leva la tête vers lui, et remarqua le léger sourire -presque imperceptible- qui décorait son visage. Il ne comprenait définitivement pas son camarade de classe.
- J'aime bien les cimetières. Personnellement, je les trouve amusant.
- C'est l'endroit où sont enterrés les morts, il n'y a rien de drôle là dedans, fit remarquer le Schtroumpf.
Le sourire du rouge se renforça.
- Ce n'est que l'endroit où l'on balance des corps sans vie, corrigea le plus grand. Ça n'a pas de sens, toutes ces prières ; il n'y a rien après la mort. Après la vie. La plupart des gens ont peur des cimetières, et je suis presque sûr que tu en fais parti.
- Je n'ai pas peur des cimetières, je respecte juste les lieux saints.
- C'est quasiment la même chose. En tout cas, tu es de ces gens qui s'indigneront si je me mets à rire dans un tel endroit, et à piétiner la terre retournée.
- Tu... Quoi ???
- Ça ne veut pas dire que j'ai l'intention de le faire, mais je ne pense pas que ce soit grave si c'est le cas.
- Bien sûr que ça l'est, ce sont des gens, enfin, des humains ! Soit respectueux !
- Ça l'était. Maintenant, ils ne sont plus que des os dans une boîte en bois. Je ne m'agenouillerais pas devant un nom gravé dans le marbre, et je le pleurerais encore moins. Je ne dois rien aux morts.
- Karma . . .
Le ton grave de Nagisa fut coupé par la voix un peu trop aiguë du sadique qui n'avait apparemment pas fini de parler.
- J'adore les cimetières car pleins de gens sont superstitieux, ils nourrissent tous des croyances stupides et des espoirs futiles envers les morts. Les absents comme certains disent, les partis. Ils utilisent ces mots comme s'ils allaient revenir... Ils viennent voir leurs dépouilles en pleurant leur départ. Regarde !
Il désigna les rangées de tombes en contrebas de la colline.
- Ce ne sont que des pierres sculptées et décorées plantées dans l'herbe telles des pousses dans un champ de blés. Chaque mort est une graine d'où pousse une façade en marbre. Et les connaissances de ces morts déposent des fleurs sur leurs tombes, mais ils ne font que parler à des pierres ! Et ils le savent très bien, qu'on ne leur répondra jamais, et pourtant ils reviennent tous les ans. Regarde !
Il montra cette fois-ci le temple.
- Ces religieux qui font croire aux familles que leurs proches décédés sont en paix, ils ne font que nourrir le plus grand et égoïste espoir de l'Homme : l'immortalité. Ils remplissent les oreilles ces pauvres endeuillés avec des histoires de réincarnation et d'au-delà... Mais il n'y a rien ! Rien du tout ! La Mort, c'est la fin, tu disparais juste ; aucune divinité ne te ramènera ou te sauvera !
Karma avait complètement perdu son sourire. Alors qu'il paraissait amusé et même moqueur au début de son discours, il semblait à présent presque énervé. Ses sourcils étaient froncés, son corps crispé, et ses yeux brillaient. Durant un instant, Nagisa crut qu'il allait pleurer ; à un moment, Nagisa eut l'impression que sa voix tremblait.
Mais il se trompait. Karma arrivait à mettre juste suffisamment d'émotion dans sa voix pour que Nagisa le perçoive, mais pas assez pour que ce dernier les distingue ; il contrôlait parfaitement ses mots et la manière dont il les prononçait. Ainsi, le bilingue ne sut pas reconnaître la colère, la moquerie, l'accusation, le désespoir et l'amusement qui se mêlaient chaotiquement dans le discours du rouge.
Karma tourna son regard vers son camarade et le transperça des yeux. A présent muet, il fixait l'androgyne ; dans l'attente d'une réponse peut-être ? Mais le garçon ne savait pas du tout comment réagir aux mots du rouge, il avait peur de le blesser ou de l'énerver. Si Karma l'avait amené ici, c'était bien pour une raison, non ? Il devait avoir une certaine attache à cet endroit... Nagisa n'arrivait pas à comprendre cette a quoi pensait Karma, mais il s'efforçait d'essayer.
- Karma, commença le garçon aux cheveux bleus, je pense que tu ne devrais pas cracher sur les croyances comme cela. Certes, ça te paraît absurde ces histoires de religion et de vie après la mort, mais chacun est libre de penser et de croire en ce qu'il veut. Tu ne peux pas les juger avec autant de condescendance.
Face aux propos sacrilèges de l'impie, Nagisa aurait dû se mette en colère, lui qui était croyant. Mais il ne ressentait qu'une seule et unique chose pour le profanateur : de la pitié. Pas une once de colère ou de dégoût, simplement cet ample sentiment de tristesse compatissante.
Ils nourrissent tous des croyances stupides et des espoirs futiles, avait dit l'adolescent.
Cette phrase orgueilleuse cachait une vérité que peu de gens auraient décelé : si les prières étaient des espoirs absurdes, et que le rouge était athée alors la conclusion était que Karma n'avait aucun espoir. Il ne croyait pas au Salut et ne pouvait que se contenter d'une existence douloureuse et imparfaite. Sans dieux, et sans parents -ces derniers étant à l'autre bout du monde- il devait se sentir terriblement seul.
Et cette pensée toucha profondément Nagisa.
- Tu as parfaitement le droit de ne pas croire, tout comme les autres ont le droit de le faire. Mais je pense que c'est faux. Tes paroles... Sont mensongères.
Karma arqua un sourcil, intrigué.
- Parce que, reprit le bleu, au vu du ton que tu as employé, et de la manière dont tu t'es expliqué, on dirait plutôt que tu n'aimes pas les cimetières . . .
L'expression de surprise sur le visage de Karma disparut aussitôt qu'elle était apparue. Lorsqu'il reprit la parole, sa voix oscillait entre l'amusement et l'accusation, et son regard était dur mais triste.
- J'adore vraiment les cimetières, Nagisa, réaffirma-t-il, je déteste juste celui-ci.
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It was a joke guys, le prochain chapitre ne s'appellera pas " fellation".
Comme vous l'avez remarqués,mes chapitres sont à présent plus longs (
au moins 3000 contre 1500 pour les premiers) et leurs noms riment.
J'ai très peu modifié ce chapitre parce que je le jugeais déjà parfait comme ça.
N'oubliez pas de voter, ça fait toujours plaisir <3
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