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— Docteur Jeon !

En vitesse, Jihyung leva le nez de sa trousse de soin et regarda Maman, allongée comme une malade sur le canapé du salon. Son stéthoscope autour du cou, il descendit de la table à manger où nous étions installés et se rua vers elle, qui continuait de jouer la comédie.

— Madame Maman ! S'exclama-t-il, où avez-vous mal ?

— Au cœur, fit-elle d'une voix faible.

Une main soutenant ma tête, je les regardai d'un sourire. Jihyung venait de s'occuper de me soigner une coupure que je m'étais faite au bras en jouant plus tôt. Rien de bien méchant, c'était simplement l'arbre qui était au mauvais endroit, ce n'était pas de ma faute. A mes côtés, Jihyuk apprenait son cours de coréen, la comédie des deux autres ne semblait pas le déranger et je me posais souvent la question du comment il réussissait à se concentrer. Papa donnait à manger aux chiens dans le garage, nous revenions d'une longue balade au lac. Dehors, le ciel commençait à se charger à cause des hautes chaleurs, sûrement que l'orage allait bientôt frapper à mon plus grand bonheur.

— Olala Madame Maman, votre cœur bat trop vite !

Celle-ci ne put retenir un rire avant de reprendre son rôle et de geindre d'une fausse douleur. Les minutes suivantes n'étaient qu'auscultations, prise de température, ordonnance d'un seul trait au stylo sur un bout de papier. Retournant à mes occupations, je pris un crayon de couleur rouge et coloriai les mains de mon bonhomme. Nous devions faire un dessin à côté d'une nouvelle poésie que la maîtresse nous avait donné, et j'avais demandé à Jihyuk de me faire une personne droite, devant un lit. La poésie parlait d'un malade sur son lit de mort, enfin, c'était ce que mon grand-frère avait dit. Personnellement, je ne comprenais rien et ne le voulais pas non plus. Pourquoi est-ce que tu as colorié ses mains en rouge ? Avait-il demandé en m'attribuant un regard. En observant ce que je venais de faire, j'eus un doute. Il n'y avait pas de délimitation pour les gants. C'est du sang, dis-je en haussant les épaules. Il est malade, peut-être qu'il saigne aussi.

Jihyuk m'avait étrangement regardé pendant quelques secondes avant de retourner à ses révisions qui avaient plus l'air de l'embêter qu'autre chose. N'étant finalement pas convaincu de ma couleur, je pris un crayon bleu et repassai par-dessus. Malheureusement, mes fameux gants apparurent violets, comme des bleus, des pétales de tulipes ou de pensées. Les mêmes que nous avions dans le jardin. Est-ce qu'il y avait une histoire de fleurs dans la poésie ? Peut-être. Elle ne voulait tellement rien dire que c'était bien possible qu'on arrive à trouver une fleur quelque part. Soudainement, nos trois chiens arrivèrent dans le salon en furie et voyant Maman allongée sur le canapé, ils se ruèrent sur elle qui hurla de surprise mélangée aux rires. Jihyung était alors hilare, ce qui ne fit que de s'amplifier quand Papa décida de jouer à son tour le jeu. Il venait de se laisser tomber par-dessus le dossier du deuxième canapé, la tête coincée entre les coussins. Le Docteur Jeon ne perdit pas de temps pour accorder les premiers soins, malgré les larmes de rire qui dévalait ses joues. Je ne me souvenais plus si je riais, moi aussi. Je crois que j'avais entendu Jihyuk pouffer, l'attention bien plus parmi nous qu'avec ses révisions. Sur mon dessin, je dessinais des fleurs rouges et violettes dans les mains de mon bonhomme.


☯︎


Ce n'était pas la première fois que je laissais partir. Et dans ces moments-là, je haïssais mon cœur et corps murtrient par les traumatismes qui ne voulaient pas suivre ce que mon cerveau me hurlait de faire. L'arrêter. Il ne fallait pas qu'il s'en tire à nouveau. Malheureusement, c'était trop tard. Les dés étaient à nouveau lancés. Après avoir lâché cette information, comme quoi Taehyung aurait tenté de le tuer et qu'il lui rendait la pareille, mon cerveau s'était mis en état d'alerte alors que mon corps s'était figé. Namjoon était là, devant moi, tellement proche que mon poing aurait pu partir afin de lui retirer cet immonde sourire qui me dégoutait plus qu'autre chose. Il ne fallait pas qu'il continue. Et pourtant, c'était ce qu'il allait pouvoir faire. Car une fois de plus, il venait de prendre la fuite suite à l'entrée d'un infirmier et d'un autre médecin qui me rappelait vaguement quelque chose.

La fausse blouse de Namjoon au sol ainsi que la seringue qu'il n'avait pas eu le temps d'utiliser, j'avais à mes pieds les preuves parfaites pour l'accuser. Cependant, en voyant l'urgence dans lequel les deux hommes étaient, je fus sorti de ma stupeur lorsqu'une sonnette d'alarme résonna dans mon crâne. Taehyung. Pourquoi toute cette agitation ? Une main se posa à mon épaule afin de me pousser sur le côté et ainsi avoir accès aux implants de seringues. De vilaines fourmis virent me grignoter la peau suite à ce contact, ce qui me décrocha une grimace douloureuse.

— Il faut tenter de le réveiller au plus vite.

Soudain, mon regard se porta sur le médecin. Ce n'était pas le même qui avait demandé des analyses de sang plus tôt. Est-ce que ces dernières étaient déjà terminées ? Combien de temps cela faisait-il que j'étais ici ? Seule la lumière du couloir illuminait la pièce, et je ne comprenais toujours pas pourquoi ils ne pouvaient pas ouvrir les volets afin d'avoir plus de lumières. Est-ce que cela avait un rapport avec l'état de Taehyung ? Papillonnant des yeux et tentant de calmer mon cœur battant de stress par des respirations, je remarquai que je connaissais le médecin. Sa voix, je l'avais déjà entendue. Quelques fois. A un repas de famille, un soir à venir chercher sa fille. Blond, ne ressemblant pas à celui actuellement allongé dans le lit. Mon sang ne fit qu'un tour. C'était lui, c'était son frère. Comment s'appelait-il ? Seungwoo. Le père de Yumin. Pourtant, je ne me souvenais pas qu'il travaillait dans cet hôpital qui était pourtant à l'exact opposé de là où ils habitaient.

Soudain, l'infirmier se pointa devant moi.

— Je vais devoir vous demander de sortir s'il vous plait.

Je fronçai les sourcils. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il se passait ? Pourquoi tout était aussi rapide ? Pourquoi son frère vidait une nouvelle seringue ? Pourquoi ses traits étaient aussi crispés ?

— Non...

Mon cœur battant de stress dans mes veines, je tentai de m'avancer vers le lit. Les fourmis à mon épaule avaient disparu, trop occupé à tenter de chercher un seul mouvement de la part de Taehyung, allongé sur son lit de mort. Oui, c'était ça. Un lit de mort. Son visage était tellement serein que cela me faisait extrêmement peur. Respirait-il encore ? Oui, son pouls inscrit à la machine était stable, bien que bas. Il devait être plongé dans un profond sommeil. Qu'est-ce que Namjoon avait tenté de lui donner ? Cela n'avait pas eu l'air d'être la première fois. De ce que j'avais compris des médecins plus tôt, ce n'était pas normal qu'il dorme autant.

— Laissez-le, intervint Seungwoo sans nous attribuer un regard alors que l'infirmier m'observait d'un mauvais œil. C'est un proche, je le connais.

Un dernier coup d'œil empli de dédain et celui-ci se retourna dos à moi avant d'aller devant le lit. Il retira la couette et se mit à masser ses jambes plus ou moins fortement.

— Jungkook, m'appela le même, me provoquant un léger sursaut. Aide-nous s'il-te-plait. Mets toi devant moi et masse lui le bras fort et rapidement.

Je déglutis. Le fallait-il vraiment ? Avais-je le droit ? Devais-je vraiment le toucher ? Je ne savais pas s'il était consentant. Surtout s'il ne voulait pas me voir. Non, si ça avait été le cas, il n'aurait pas régi comme ça lorsque nous nous étions revus pour la première fois dans la salle de rééducation. Il n'aurait pas cherché à venir vers moi au prix de la perte d'équilibre.

— Jungkook !

D'un nouveau sursaut, mon sang ne fit qu'un tour. Il fallait que j'aide. Au Diable toutes les questions qui me donnaient un mal de crâne affreux. Je soupirai longuement, les rejoignis et, dans la pénombre, je sortis le bras droit de Taehyung de sous la couverture et commençai à masser en prenant exemple sur les deux autres personnes. Pincer la chaire, étirer les doigts, malaxer en insistant sur les muscles. Toucher sa peau me procurait d'innombrables fourmis agréables, comme autrefois. La Reine à mon épaule avait complètement disparue. Je n'arrivais pas à croire ce que j'étais en train de faire. D'avoir à nouveau un contact direct avec lui après autant de temps, une sorte de rêve qui se réalisait, un soulagement. Caresser ses doigts fins, ses ongles qui méritaient d'être coupés, pincer chaque phalange dans l'espoir qu'elle fasse un mouvement.

— Monsieur Do, fit soudainement Seungwoo en continuant de masser. Allez avertir la sécurité qu'un homme s'est fait passer pour un infirmier dans cette chambre afin qu'ils vérifient les rotations pour déterminer à quelle fréquence il a administré ce sédatif et combien de dose.

Mon sang ne fit qu'un tour et mon cœur loupa un battement. Un sédatif ? Était-ce la raison du pourquoi il dormait autant ? C'était souvent utilisé pour calmer les douleurs trop insoutenables, mais à forte dose, cela pouvait engendrer de graves conséquences telles que le coma voir conduire à la mort. Je comprenais désormais pourquoi il fallait à tout prix le réveiller. En tout cas, tenter le tout pour le tout. Pourquoi passer par des sédatifs si Namjoon désirait réellement le tuer ? Je ne comprenais pas. Il y avait d'autres moyens plus directs, il devait forcément avoir une raison pour le faire petit à petit.

— Bien, répondit l'infirmier.

Ce dernier ne perdit pas plus de temps et retira ses mains de ses jambes découvertes et partit par la porte toujours ouverte, seule source de lumière outre les machines autour du lit. Un sentiment de peur m'empara quand je remarquai que Seungwoo n'était pas serein. Malgré la pénombre et le fait qu'il soit en contre-jour par rapport à la porte, je discernais quelques gouttes de sueurs perler sur son front. Du coin de l'œil, je regardai le cardiogramme qui annonçait cinquante-cinq battement par minute. Il était toujours endormi.

— Je suis désolé de t'infliger ça, fit son frère, le nez baissé à ses mouvements de massage.

Savait-il ce qu'il y avait eu entre nous ? Très certainement. De ce que j'avais pu observer en un an et demi, ils paraissaient proches. Peut-être pas proche comme avec Seokjin, mais assez pour pouvoir être mis au courant de ce qu'il se passait et la raison de son état.

— Ce n'est rien... Fis-je d'un murmure.

Puis ce dernier se mit à masser ses jambes par-dessus le pyjama d'hôpital. La couverture était au centre de son corps, en boule sur son ventre. D'un mouvement, je la fis valser sur le sol pour l'empêcher de nous gêner. Ce n'était pas grave, ce n'était pas ce qu'il manquait ici et surtout pas dans une chambre VIP. Continuer de toucher sa peau, masser ses muscles, me donnaient des frissons jusqu'à l'arrière du crâne. J'avais du mal à croire ce qu'il se passait, comme si tout n'était qu'un rêve et que je m'étais réellement assoupi sur le canapé en entrant dans sa chambre. Était-ce égoïste de penser que, malgré la situation, j'appréciais le fait que nos peaux soient à nouveau en contact après deux ans ?

— Taehyung, chuchota Seungwoo d'une voix limite tremblante. Il faut que tu te réveilles, Yumin ne va pas tarder d'arriver...

Mon nez me piqua soudainement. D'une main, il prit la peluche gorille qui était auparavant dans sa main avant le massage, et le mit sur son torse.

— Lui dire bonjour, lui faire un gros câlin et un gros bisou... Tous les soirs en rentrant elle me demande de tes nouvelles, il faut que tu sois en état de la voir... Pancake est là pour te soutenir.

Sans contrôle, ma vue devint floue et j'eus du mal à retenir quelques larmes. Nous voulions réveiller un mort. Ce déni de supplier un proche d'ouvrir les yeux, d'être certain qu'il allait le faire. Comme pour mon père, après s'être écroulé sur la plage devant moi. Sentir la peur monter, grignoter les os de n'avoir aucune réponse, de savoir que l'âme était déjà loin sur un chemin sans retour possible. Brutalement, je me giflai intérieurement. Je ne devais en aucun cas apporter de mauvaises pensées vis-à-vis de Taehyung. Il fallait qu'il vive. Qu'il se batte pour reprendre ce qui lui appartenait. Si j'avais réussi à me relever et à prendre mon courage à deux mains, il le pouvait lui aussi.

Du coin de l'œil, je vis Seungwoo me regarder. En lui accordant mon attention, il fit un signe de la tête en direction de son frère. Je compris aisément qu'il voulait à mon tour que je parle. Est-ce que j'avais le droit ? Me devançant, ce dernier pris sa main dans la sienne et lui demanda de serrer sa main s'il nous entendait. Un silence. Long, lourd. Rien. Aucun mouvement, aucune réponse. D'un soupir d'abandon, Seungwoo reprit son massage aux jambes, tirant les muscles et la peau.

Hésitant, les mains occupées à masser son avant-bras par-dessus le pyjama d'hôpital, j'observais son visage. Ce visage qui m'avait tant manqué, que j'avais oublié durant deux longues années. Ces traits si fins et si sereins, comme s'il n'avait plus aucun problème. Un long et profond sommeil réparateur, pouvant se réveiller n'importe quand pour recommencer une nouvelle journée à rire et à pleurer. Ce visage qui avait dormi à mes côtés pendant un an et demi, que j'avais eu le plaisir d'observer sans m'en lasser lorsque je me réveillais avant lui.

— Tae... Chuchotai-je, réveille-toi...

Je n'aimais pas cette sérénité sur son visage. Elle m'effrayait et prévenait du danger.

— Si tu ne le fais pas...

Une nouvelle larme coula sur ma joue et vint s'étaler sur le matelas. Puis une autre. Ma bouche devint pâteuse rapidement et je reniflai un coup en regardant le plafond pendant quelques secondes.

— Si tu ne le fais pas, je ne pourrai plus te détester...

Quinze heures douze.

Je ne sais pas combien de temps nous avions passé à le masser de partout. L'infirmier était revenu nous aider en affirmant que la sécurité se chargeait d'analyser les caméras de surveillance afin de savoir combien de dose il aurait pu avoir et depuis combien de temps. Il y a quelques jours quand j'étais venu le voir et qu'il était en pleine crise, avait déjà-t-il eu ces doses ? Le dénommé Monsieur Do renchérit que les agents avaient été surpris d'une infiltration de ce type, que cela n'aurait pas été possible sans une aide extérieure ou d'un bug informatique. Sur ce point-là, nous n'étions pas en mesure de faire quelque chose. Mes bras me tiraient, les mains en bouillies à force de masser. Nous avions continué de lui parler sans pour autant rentrer à nouveau dans la vie de famille ou privée, sûrement à cause du retour de l'infirmier qui n'avait pas l'air très appréciable. Seungwoo avait plusieurs fois mis sa lampe torche dans les yeux de Taehyung afin de voir s'il y avait une quelconque activité, et chose rassurante, sa vie ne paraissait pas en danger. Ses pupilles réagissaient normalement, il était seulement dans un sommeil très profond. La chose qui était difficile de savoir était s'il avait une séquelle quelque part qui ferait qu'il ne se réveillait pas malgré nos tentatives, s'il nous entendait ou quoique ce soit. Ce dernier point était pour le moment peu probable, car pas une seule fois il n'avait réagi en nous serrant la main lorsque nous demandions.

D'un soupir, son frère baissa la tête, appuyé contre le matelas après avoir arrêté de masser. L'infirmier se tournait les poignets d'une grimace, et je secouai légèrement mes mains pour tenter de faire disparaître la douleur.  Combien de temps cela faisait-il ? En sortant mon téléphone de ma poche arrière, je remarquai que j'avais plusieurs messages de la part de Jimin me demandant ce qui me prenait autant de temps pour arriver. Mon message de plus tôt, lui disant que j'étais sur le chemin pour les rejoindre avait finalement été envoyé. Comment cela se faisait-il ? Je ne me souvenais pas l'avoir fait, c'était juste avant que Namjoon n'entre et je me revoyais éteindre mon téléphone. Cela avait dû être à ce moment-là, par un mauvais mouvement. Quasiment deux heures s'étaient écoulées depuis l'envoi. Il avait même tenté de m'appeler plusieurs fois, mais mon téléphone était en silencieux. En vitesse, je lui écris que j'ai finalement eu un empêchement mais que je lui expliquerai tout. Sa réponse fut rapide, un simple émoji souriant avec un pouce en l'air. Je me sentis soudainement mal, j'espérais qu'ils n'avaient pas attendu tout ce temps pour rien et qu'ils ne s'étaient pas trop inquiétés.

— Merci pour ton aide Jungkook.

D'un sursaut, je me retournai vers Seungwoo et rangeai mon téléphone dans ma poche arrière de pantalon. Il me souriait, une mine fatiguée au visage. L'infirmier était parti, la porte de la chambre toujours ouverte où je vis passer quelques personnes.

— Je ne pense pas qu'on pourra faire plus, soupira-t-il en allant manipuler les machines à l'avant du lit. Je vais le conduire en soin intensif au cas où d'une overdose ou quoique ce soit. Pour le moment ça n'a pas l'air très grave... M'enfin, il ne faudrait pas qu'il resombre dans le coma à nouveau.

Resombrer à nouveau ? Je déglutis. Qu'est-ce qu'il y avait bien pu se passer ? D'un coup d'œil, je regardai la pièce plongée dans le noir, sans aucune lumière à part les machines et la porte.

— Pourquoi est-ce que tout est fermé ? Demandai-je d'un ton incertain.

A son tour, Seungwoo observa la pièce dans le silence. Quelques rires firent écho dans le couloir avant que deux infirmières ne passent devant la chambre.

— La lumière le rendait fou, dit-il simplement en replaçant la couverture correctement. On ne sait pas trop pourquoi, il parlait du défilement des jours qu'il ne voulait pas voir après s'être réveillé de son premier coma.

Son premier ? Il y en avait eu plusieurs ? J'eus une sueur froide et une curiosité morbide se creusait de plus en plus à l'intérieur de mon cœur. Je voulais savoir ce qu'il avait eu, mais n'osais pas demander sous peine d'être trop intrusif alors que nous n'étions plus que deux étrangers désormais. L'étais-je ? Sans répondre, je l'aidai à remettre la couverture sur son corps. En voyant sa main disparaitre sous les draps, je me mordis l'intérieur de la joue.

— Jungkook... Interpellé, je le regardai. Tu n'es pas obligé d'accepter, mais est-ce que tu serais d'accord pour venir m'aider à le masser comme aujourd'hui ?

Etonné de sa question, je levai un sourcil.

— Il n'y a pas assez de personnel ?

D'un rire nerveux, il se gratta la nuque en regardant le sol.

— Je pense que ça lui ferait plaisir de savoir que tu es là, même s'il nous entend ou non. C'est assez égoïste comme demande, je sais. Et puis, Yumin serait très contente de te revoir, elle ne fait que de parler de toi depuis que vous vous êtes recroisé.

Inconsciemment, j'eus un sourire. Cette petite fille était vraiment adorable, elle n'avait aucunement changé.

— Je ne sais pas exactement dans les détails ce qu'il s'est passé entre vous, mais votre séparation a fait beaucoup de mal, continua-t-il d'un air gêné. Après si tu ne veux pas, je comprendrais totalement, je n'ai pas à t'inciter-

— Il n'y a pas de soucis.

Surpris, il releva les yeux vers moi, et je levai mon pouce en l'air. L'entendre dire ça m'avait rassuré, Taehyung voulait lui aussi me revoir. Je ne savais pas dans quelle optique ni pourquoi, mais cela pourrait me permettre de savoir la raison de son départ. Et puis, même si mon cerveau avait peur et ne voulait pas le voir à limite le détester, mon cœur me disait l'inverse. Qu'il fallait que je lui parle, que je le vois, même si la vérité pouvait blesser et réduire le brin d'espoir à néant. Ce que je voulais le plus, était le pourquoi. La raison. En réalité, j'avais une certaine idée que je comprendrais si elle s'avérait vraie. Le fait de côtoyer un meurtrier, tout simplement. L'étais-je ? L'avais-je tuée ?

— Merci.

Une main sur le cœur, il me fixait avec un sourire sincère. Je n'aurais jamais pensé que notre séparation aurait eu un tel impact sur notre entourage. Cette pensée développa un sentiment de culpabilité alors que ce n'était pas moi qui avais mis fin à la relation officiellement. Peut-être officieusement lorsque j'ai été bête en ayant donné la vidéo à Namjoon. Je donnai alors mon numéro de téléphone à Seungwoo afin qu'il me prévienne quand il aurait besoin de moi. Ceci fait, je me retournai vers Taehyung, toujours immobile et endormi. Le cœur battant, je passai ma main sous la couverture pour venir prendre la sienne et la serrer. Paume contre paume, je pouvais sentir son cœur battre à travers ses veines. Ce n'était pas grand-chose, mais le sentir bel et bien vivant me soulageait. Voir le cardiogramme n'était pas suffisant. Ce fut en regardant en détails son visage que je remarquai une légère barbe qui commençait à s'installer. Je fonçai du nez. Il n'avait jamais aimé cela. La peluche gorille de Yumin avait été installée dans le creux de son cou, contre sa joue.

J'aurais bien aimé rester plus longtemps, mais le fait d'avoir laissé en plan Jimin me rendait mal à l'aise. Si j'avais bien compris, Yumin était censée arriver dans peu de temps. Même si je l'avais revue par accident, je ne savais pas si je me sentais d'attaque à la revoir. Pour le moment, mon cœur devait digérer ce qu'il se passait actuellement avant de passer à la phase suivante. Soudain, une sensation provenant de ma main me sorti de mes pensées et je baissai le regard à celle-ci. Mon sang ne fit qu'un tour et ma mâchoire se mit à trembler. Les doigts de Taehyung venaient se s'enrouler autour de mon dos de main, serrant très légèrement.

Bégayant des mots incompréhensibles en regardant Seungwoo, je me mis à trembler de tout mon être. Intrigué par mon comportement, il baissa les yeux vers notre alliance et un large sourire rassurant étira ses lèvres. Une main sur le cœur, il remercia silencieusement les cieux et vint à mes côtés en félicitant Taehyung pour l'effort, que tout allait bien et qu'il pouvait désormais se reposer.

Quinze heures vingt-trois.

A contre-cœur, j'avais été obligé de me séparer de lui afin de le laisser tranquille. Selon son frère, il ne courait plus de danger. Il devait tout de même rester sous haute surveillance jusqu'à son réveil total, mais le plus inquiétant était passé. Ce fut sur ces paroles que je quittais l'hôpital, toujours autant perturbé. Seungwoo m'avait redemandé si j'étais bel et bien d'accord pour venir en cas de besoin, ce à quoi je n'avais pas hésité à répéter la même réponse positive. En réfléchissant plus en profondeur à cette demande, je fus quasi certain que son frère savait quelque chose sur Taehyung par rapport à moi, du genre que je lui ai manqué, ou qu'il a besoin de me voir. Et puis, à mon avis, ce n'avait pas été compliqué de savoir que c'était la même chose de mon côté, même si je devais attendre qu'il soit bien remis sur pied. Tant que j'avais mes explications, je pourrais avancer comme je le devais, que ce soit seul ou accompagné. D'un soupir, je traversai la chaussée pour me rendre à l'arrêt de bus en face, qui allait me permettre de rejoindre l'appartement de Jimin.

Ma main me grignotait depuis que j'étais sorti de la chambre. Et bon Dieu que c'était une sensation agréable, comme lorsque nous nous étions rencontrés. Malgré ce qui s'était passé durant ces deux dernières années, mon corps acceptait toujours son toucher, il l'acceptait toujours lui. Et je ne pouvais pas être aussi heureux quant à cette découverte. Rapidement, j'envoyai un message à Jimin en lui disant que je les rejoignais chez lui avant de sortir mes écouteurs de mon manteau. Mes joues commençaient à devenir douloureuses, sûrement un sourire que je n'arrivais pas à me détacher. Devais-je le raconter à Maman ? A cette heure-ci, elle devait être en plein travail. Elle serait très certainement ravie de savoir ce qu'il venait de se passer. Enfin, surement pas pour la tentative de meurtre mais pour ce rapprochement. Peut-être que je me faisais des idées et que cette étreinte avait été totalement automatique de la part de son corps sans savoir que c'était moi. Nerveux à cette pensée, je secouai légèrement la tête comme si cela allait m'aider à l'effacer.

Patientant à l'arrêt de bus afin de me rendre chez Jimin, j'observais les personnes aux alentours. Un vieil homme au téléphone, un couple sortant de l'hôpital avec une poussette, des enfants courant un peu trop vite sur le trottoir, deux jeunes filles s'asseyant à mes côtés. Je n'entendais pas leur conversation grâce à mes écouteurs, cela semblait être amusant à en voir leurs grands sourires et leurs rires sourds.

— Ca ne te fait pas bizarre de te dire que quelqu'un est comme toi, enfermé dans un corps pour le restant de notre vie ?

Jihyung aurait sûrement posé cette question, assis à mes côtés, les pieds se balançant dans le vide. Comme habituellement, je l'aurais regardé, ne comprenant pas de quoi il parlait.

— Toi, tout ce que tu verras dans ta vie, ce ne sont que tes mains, tes pieds, ton corps, jamais ton nez, la couleur de tes yeux, la forme de tes sourcils. Tu écriras une histoire que personne n'a jamais vécue. Et qu'en est-il des autres ? Qu'est-ce qu'il se passe dans leur livre ? Comment voient-ils le monde ?

Le bus arriva et nous montâmes à l'intérieur, la carte bipée. Jihyung ce serait assis côté fenêtre après avoir fait attention qu'il n'y ait pas une personne prioritaire.

— Dans une salle de concert, un match de foot, quand il y a des milliers de personnes réunies tu te dis... Qu'est-ce qu'elles vont faire après ? Je les vois là, mais je ne les verrai plus jamais de ma vie. Peut-être que l'un meurt demain, l'autre part dans un autre pays, celui-ci va juste retourner à son bureau avec un bon souvenir du moment. C'est tellement irréel ce genre de réflexions que tu en viens à te demander si tout n'est que le fruit de ton imagination.

Papa aurait ricaner à sa manière de voir les choses, Maman aurait pu argumenter ses propos à la manière dont elle voyait les choses. Là était la passion, de débattre sur ces points de vue tout en restant dans le respect de l'autre, ce dont certaines personnes ne comprenaient pas.

— Personnellement, je veux devenir avocat comme Maman, Jihyuk se serait levé du siège pour regarder la concernée derrière nous. Avoir un sens de la justice qui convient au plus de personnes possibles malgré nos points de vue différents. Est-ce que tu penses que j'y arriverai ?

A quel point un non peut-il faire mal ? Là était l'erreur humaine envers son prochain. La haine de la réussite. Alors que Dieu ne nous a créé que pour que l'on s'aide mutuellement. Alors pourquoi dire oui était si compliqué ?
















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J'aime beaucoup ce chapitre et j'espère qu'il vous a tout autant plu ! Prochain chapitre, on retrouve Haneul !

Je vous embrasse~

-traylexe

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