Shinobu veillait depuis le tout début de la nuit. Non seulement elle avait eu une peur bleue, son ami se situait entre la vie et la mort.
Assise dans une pièce renfermée, Shinobu prit la main froide de l'ébène, tout en chuchotant des mots doux.

-Tomioka San... je n'ai pas pu te rattraper, désolée...

L'homme, couvert de bandages, ne répondit pas. Inconscient depuis déjà des heures, son coeur battait heureusement régulièrement.
Shinobu avait profité du moment qu'il dormait pour lui faire des confessions.

-Tu sais, jamais j'ai vraiment sourit sincèrement... mais quand je me tenais avec toi, mon sourire élargissait, et il exprimait ma gratitude à ton égard. Maintenant, je me de soucie énormément pour toi, et je ne veux pas que tu finisses comme tout tes proches. Enfin, je suis persuadée que tu vas être content une fois que tu vas les voir, mais j'aimerais bien que tu restes auprès de moi...

Le visage endormi de Giyu ne laissait paraître aucune émotion. Ses cheveux partaient dans tout les sens sur l'oreiller.
En ce moment, il semblait en paix, il semblait ne pas se soucier de ce que la violette lui racontait.

-Quand je t'ai vu t'effondrer au bas de la falaise, j'ai cru t'avoir perdu pour toujours. Ton visage couvert de sang m'a fait croire en ta mort. J'ai cru sentir ton dernier souffle dans l'air, puis je t'ai rapidement amené au manoir. Tout le trajet est passé si vite que je ne m'en souviens même plus!

Elle se rapproche du torse de son ami, pour y passer une main sur les bandages maculés de liquide rouge.

-J'ai vraiment eu très peur pour toi... ne refais plus jamais une connerie comme celle-là.

Tout leurs souvenirs ensemble lui reviennent alors. Quand il se sont rencontrés, quand elle lui avait dit je t'aime et il l'avait recalé et surtout, quand Shinobu l'avait vu sourire... Ce jour là, elle crut rêver, mais l'ébène ressentait vraiment la joie.

-Tomioka... La fois où je t'ai dit je t'aime, c'était tout à fait honnête. Je t'aimais bel et bien, et je n'ai pas cessé de penser ainsi. Même si tu es le garçon le plus froid que j'ai rencontré, tu as illuminé mon coeur. C'est idiot de dire ça je sais, car tu ne m'entends probablement pas...

Elle poursuit, passant maintenant ses doigts entre les cheveux soyeux de l'inconscient. Chaque mèche se séparèrent au contact de la violette.

-Je tiens à toi plus que tout au monde. Te perdre m'aurait fait sombré à mon tour. Si jamais tu étais parti, je n'aurais pas su vivre sans toi. Si jamais tu te réveilles un jour, j'espère vraiment pouvoir aller à quelque part avec toi, juste nous deux. Que ce soit au millieu de la nature, dans un parc d'attraction ou même dans un cimetière rien ne me dérangerait!

Tout ce qu'elle disait finissait par partir dans le vent.

-S'il te plaît Giyu, réveille toi...

Si jamais il restait endormi pour le reste de sa vie, elle n'aurait jamais pu lui dire à quel point elle l'aimait.