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Conseil de l'auteure : Pour l'ambiance de ce chapitre, je vous conseille de le lire avec la musique jointe ci-dessus ! À vos écouteurs mes loulous, bonne lecture à vous ! ❤️

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La nuit était tranquille et calme. Il n'y avait pas de bruit, à part celui du bruissement des feuilles des arbres non-loin de la résidence des Charmes au contact du vent. C'était apaisant, presque aussi consolant qu'une berceuse chantonnée au moment du coucher et cela aidait Jeongguk à réfléchir pendant qu'il était accoudé à son balcon. Une journée s'était écoulée depuis sa trouvaille dans les escaliers de secours de son appartement. Il était toujours aussi troublé face à ce rebondissement inattendu et ses pensées furent encore et toujours toutes dirigées vers Tae. Il n'en avait parlé ni à Jimin, ni à Jin car lui-même n'arrivait pas à comprendre le pourquoi du comment. Et puis, si ses deux amis apprenaient que Taehyung était revenu à la charge, il n'osait imaginer les conséquences que cela engendrerait. Alors, il se contentait de garder cette information pour lui-même, du moins pour le moment. Rien n'avait changé par rapport aux précédentes journées, comme depuis plusieurs semaines déjà. À la cantine, c'était le même rituel qui se jouait. Le grisâtre continuait toujours son petit manège dès que Gguk passait par-là sauf que cette fois-ci, il accompagna ses gestes à des œillades lourdes de sens à son égard. Et Seokjin avait tout vu.

En effet, son camarade de classe avait pris sur le fait l'un de ses regards en leur direction, plus précisément vers le noir de jais, et celui-ci s'était empressé de ramener les pieds sur terre à son ami en voyant sa réaction. Car oui, cette fois-ci Jeongguk avait bien failli faire une crise de nerfs. Sa jambe avait tressauté tel un marteau-piqueur sous la table pendant le repas puis, de façon incontrôlée, son genou avait violemment cogné le dessous de la table à la vue de Taehyung échangeant l'un de ses plus beaux sourires à un étudiant. Sa jambe était partie d'un coup et cela avait autant surpris l'un que l'autre les deux bilingues. Dieu merci, Jin avait su trouver les bons mots pour calmer ce Jeongguk étonnamment agité, prêt à bondir à tout instant de sa chaise. Il lui avait fallu un temps faramineux pour réprimer la colère qui s'était insufflée dans tout son être. Désormais dans son cocon, loin de la fac, l'ébène s'était assagi. Mais les questions étaient toujours là, empiétant un peu plus sur sa vitalité et il se sentait épuisé.

Il avait l'impression que cogiter autant ne mènerait à rien. Surtout qu'il ne comprenait toujours pas où voulait en venir l'employé de cantine dans son poème et que trop se stresser à vouloir obtenir impérativement des réponses ferait naître de nouveaux cheveux blancs dans sa tignasse ténébreuse. Néanmoins, l'élément qu'il avait relevé la veille l'avait quelque peu guidé. La dualité de sa rédaction était aussi présente dans son comportement de tous les jours. Le gamin à la bouille de lapin avait été témoin des sautes d'humeur imprévisibles de son bien-aimé à l'âme torturée. Ses colères arrivaient à la minute où l'étudiant s'y attendait le moins, elles étaient rarement justifiées et Jeongguk peinait à suivre le filon de ses émotions, n'étant guère habitué à ce type de comportement. L'imprévisibilité. Ce nom caractérisait bien la personne qu'était Tae et ce trait de caractère avait fini par se glisser tel un serpent dans les fondations de leur relation. Taehyung détenait cette capacité prodigieuse de basculer du chaud au froid en de très courts laps de temps. Et sans trop s'en rendre compte, Jeongguk commençait, lentement mais sûrement, à adopter la même conduite que lui. L'incident à la cantine en était l'une des preuves irréfutables. Ses nerfs étaient plus à vifs que d'habitude, un rien l'irritait ; quelque chose pouvait l'horripiler comme ce midi-là et quelques minutes après, il pouvait se comporter comme si rien ne s'était produit dans le plus grand des calmes, sous le regard éberlué de son fidèle camarade de classe. Même Hoseok, qui rôdait toujours dans le coin pour l'emmerder – pour ne pas changer des bonnes vieilles habitudes – ne comprenait rien à rien à ce qui se tramait chez l'ébène. Personne ne comprenait quoi ce soit et ce n'était pas demain la veille que Gguk tilterait ces quelques changements qui opéraient en lui, dans les parties les plus enfouies de sa psyché. Penser Taehyung, dormir Taehyung, peu importe ce que faisait l'étudiant, toutes ses pensées étaient rivées sur cet homme qui le rendait à fleur de peau, même loin de lui.

Discute avec ce gars qui t'a dragué à la cantine, lui avait suggéré Jimin. Ça te fera penser à autre chose, qu'il disait. Oh et puis, qui sait, peut-être que vous avez des choses en commun. Qui ne tente rien n'a rien, c'est le meilleur moment pour tourner la page et entamer un nouveau chapitre. Quelle sacrée merde. Jeongguk avait essayé. De toutes ses forces. Mais ce mec n'était pas Taehyung. La magie n'opérait pas. La conversation était presque forcée et le jeune homme avait la désagréable sensation de trahir une nouvelle fois le grisâtre alors qu'ils n'étaient même plus ensemble et encore une fois, se rappeler qu'ils ne partageaient plus rien à deux le replongeait dans ses pensées obsessives. C'était une véritable spirale infernale dont il n'en voyait pas la sortie. Est-ce qu'il le verrait au moins un jour, ce fichu bout du tunnel ?

Jeongguk soupira et regagna l'intérieur de son appartement nonchalamment avant de se poster à son bureau et de se rendre sur son ordinateur portable. Son bureau était bien rangé et trié par dossier, un fanart de l'animé Bleach lui servait de fond d'écran, lui rappelant alors toutes ces fois où il s'était perdu dans la lecture de nombreux shonen, seinen et shojo. Gguk aimait toujours autant les mangas mais les cours, en plus de ses soucis personnels, pulvérisaient de plein fouet sa motivation à en lire d'autres ou de relire ses préférés. Il espérait retrouver cette envie et vite. Son index glissa sur le pavé tactile et cliqua sur le logo Google Chrome. Après quelques secondes de chargement, la page s'afficha suivie par la barre de recherche. Jeongguk réfléchit à nouveau, tout en tapotant le bout de son ongle contre son clavier. Est-ce qu'il devait vraiment faire ça ? Est-ce que pour comprendre l'employé de cantine, il devait mener des recherches dans son dos ? Sans que celui-ci n'en sache rien ? Est-ce qu'il avait le droit de faire ça, même si cela partait d'une bonne intention ? Est-ce que cela aboutirait à quelque chose de concret ? Ou cela ne ferait que rallonger le nombre de questionnements qu'il avait déjà en tête ? Gguk leva les yeux vers le plafond avant de les fermer quelques secondes et d'inspirer un grand coup comme pour se donner du courage. Comme s'il se doutait dans le fond qu'il allait commettre une énorme bêtise, redoutant alors la suite.

Désolé, Taehyung... Tu ne me laisses pas le choix.

Il rouvrit les paupières et se lança, entamant une série de recherches, ponctuée par des gorgées de Candy-Up à la fraise qui se trouvait à sa portée. En tapant alors les mots clés « sautes d'humeur », il tomba alors dans les résultats sur des descriptions liées à la bipolarité ou à la maniaco-dépression. Jeongguk n'était pas un expert en médecine psychologique mais il savait parfaitement faire la distinction entre le fait d'être lunatique et le trouble bipolaire. Être lunatique constitue une humeur changeante et déconcertante, la difficulté à gérer ses émotions et le fait de passer d'un extrême à un autre sans pouvoir contrôler quoi que ce soit. Ici, c'est un trait de la personnalité. Contrairement à la bipolarité qui, elle, relève d'une réelle maladie psychiatrique. En farfouillant davantage, l'étudiant l'avait bien compris malgré la barrière extrêmement fine entre ces deux termes. La bipolarité entraîne des phases de manies où le patient va alterner entre hyperactivité, irritabilité et joie suivies par des phases bien plus graves comme une dépression sévère, des idées suicidaires ou de l'isolement social. Ces périodes d'instabilité mentale peuvent durer des jours et engendrer des retentissements sociaux, familiaux et professionnels conséquents. La balance penchait plus d'un côté que de l'autre pour le cas de Taehyung. Jeongguk en avait assez vu et vécu pour se faire sa propre opinion là-dessus.

Le gamin à la chevelure noire poursuivit alors ses investigations, la paille de sa briquette de lait à la fraise coincée entre ses lèvres. Il se remémora alors les dires de Jimin où celui-ci pensait que l'adulte souffrait de dépression. Il ouvrit un nouvel onglet et récidiva son action. Puis il se creusa encore plus les méninges, triant alors dans ses souvenirs le mettant en scène aux côtés de l'argenté. Il devait absolument y avoir un indice ou une indication qui pourrait le mettre sur la voie, qui pourrait lui apporter une vague idée de quoi souffrait exactement son bien-aimé. Des flashs joyeux comme obscurs défilèrent dans son esprit tout embrouillé encore et encore, jusqu'à ce qu'une douleur lancinante défonce lentement son crâne. Et puis... Il eut une illumination. Une supposition qui l'affola sur le moment mais qu'il tapa tout même dans la barre Google. Le poème rédigé dans deux écritures bien distinctes... Ce côté dangereux et nocif qui prenait possession de lui parfois, accompagné de cette lueur opaque comme de l'encre lanternant dans ses prunelles... Ce rire, cette intonation montant occasionnellement dans les tons aigus frôlant des sonorités féminines... Et cette attitude enfantine qui faisait quelquefois surface...

Son index appuya sur la touche « Entrer » et face à lui, ce sont des centaines voire des milliers de pages sur le trouble dissociatif de l'identité qui s'affichèrent. La réalité assomma Jeongguk telle une massue, lui qui pensait que cette appellation n'était destinée qu'à ces criminels dans les thrillers psychologiques qu'il voyait parfois à la télévision, durant les vacances. Ce n'était pas des conneries, visiblement. Il ressentait l'envie de se gifler pour avoir cru des sottises pareilles. Il se jeta à corps perdu dans ces sites, passant de Doctissimo à Wikipédia suivis par des pages provenant d'experts en psychiatrie. Cela dura des minutes interminables qui finirent par le paumer encore plus qu'il ne l'était déjà. Jeongguk était totalement perdu face à ce flot d'informations qui ruisselait sur son écran. C'était un domaine qu'il ne maîtrisait pas et celui-ci préférait ne pas se prononcer, de ce fait. Surtout que cette pathologie pouvait être associée à d'autres, entraînant donc une relation de comorbidité, comme la schizophrénie ou le stress post-traumatique. Ce qui rendait le diagnostic plus compliqué, d'après ce qu'il avait compris. Néanmoins, en se documentant par-ci par-là, il avait pu rassembler des éléments qui lui paraissaient importants pour percer les zones d'ombres qui baignaient son aîné.

Quelque part cela le rassurait mais d'un autre côté, cela lui faisait peur. Gguk n'avait jamais été confronté au monde des pathologies mentales et l'inconnu, le fait d'en savoir très peu sur ce terrain éveillait en lui des frayeurs insoupçonnées. Peut-être que pendant tout ce temps où il côtoyait Taehyung, Jeongguk n'avait fait qu'attiser sans le vouloir ses démons. Et ça, ça le bouleversait. Parce que de tout son cœur, il avait voulu apporter son soutien au grisâtre et non accroître le mal-être qui le rongeait. Jeongguk voulait voir de ses propres yeux. Il désirait être témoin de l'attitude de Tae en son absence. Est-ce qu'une fois chez lui, loin de son lieu de travail, loin de tout, le salarié adoptait un comportement différent ? La présence d'un public lui imposait-elle de se comporter autrement ? Que faisait-il une fois seul et à l'abri de tout regard posé sur sa personne ?

Soudain, il fut pris d'une pulsion. Il se leva d'un coup de sa chaise et éteignit son laptop avant de se ruer dans son salon. Il choppa en un éclair ses clés de voiture reposant sur la table basse, frotta vite fait ses vêtements noirs pour enlever le moindre petit grain de poussière qui s'était échoué sur lui. L'adrénaline l'animait, battait dans ses veines et son instinct s'était réveillé d'un long sommeil. Le bilingue enfila alors un sweat à capuche de la même teinte que le reste de ses habits, accrochée à son portemanteau. D'un geste maîtrisé, il ouvrit sa porte d'entrée et la referma derrière lui avant de ranger son trousseau de clés puis de longer le couloir de son étage, silencieux à cette heure-ci, avec une détermination qu'il ne se reconnaissait pas. Vingt-heures quinze indiquait sa montre à son poignet lorsqu'il vérifia celle-ci.

Une chose était sûre en ayant vécu presque deux mois d'amour impétueux avec l'homme de sept ans son aîné, c'est que celui-ci serait dans son appartement. Aucun motif ne le pousserait à se balader dehors, tard le soir. C'était triste à dire mais il ne bénéficiait d'aucune interaction sociale mis à part l'étudiant avant leur séparation et cet « ami », alias l'ancien crush de Jimin sur Closer.com. Taehyung était un loup solitaire dans l'âme, à l'ordinaire. Après le boulot, il passait le plus clair de son temps dans son appartement, à vaquer à ses occupations. Et quand ce n'était pas à son appart', c'était entre les quatre murs de l'ébène qu'il s'occupait quand tout semblait encore au beau fixe pour eux. Jeongguk l'avait bien remarqué et voulait user de cette faille dans le quotidien de l'adulte à son propre avantage. Ce n'était peut-être pas une bonne idée. C'était peut-être même incorrect aux yeux de la morale mais... Gguk était bien décidé à embrasser ses propres démons d'adolescence rien qu'une unique et dernière fois pour une cause qui lui était chère ; à savoir, le bien-être de celui qui avait fait battre son organe vital à mille à l'heure. Tapi dans l'ombre et à l'insu de son bel argenté, il prierait le ciel qu'une potentielle compréhension complémentaire du fonctionnement de celui-ci vienne à lui.

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Note de l'auteure :

Je suis très contente de vous retrouver avec ce nouveau petit chapitre, mes amours ! ❤️ J'espère que vous vous portez bien et que votre début de semaine s'est bien passée 😁 De mon côté, je retrouve petit à petit de ma bonne humeur et j'apprends à faire abstraction de la négativité que l'on peut retrouver sur cette plateforme. Cette petite pause me fait réellement du bien, j'ai pu enfin prendre un peu de temps pour moi et commencer à mater une série qui me faisait de l'œil depuis un bon moment sur Netflix 😋

Si comme moi, vous êtes férus de thrillers psychologiques mélangeant érotisme, meurtres, secrets, suspens et autre : "Sombre Désir" aka "Oscuro Deseo" est fait pour vous ! Je pense que vous allez passer un bon moment devant ^w^

Par ailleurs, merci encore pour tous ces petits messages bienveillants que vous m'avez envoyés (certains d'entre vous se reconnaîtront je pense, en lisant ce message). Vous êtes ma petite bouffée de bonne humeur vraiment, merci d'être là. Ça me touche énormément et vous faites de moi la plus heureuse des auteurs sur cette plateforme ;-; ❤️

Impressions ?

Avis sur Jeongguk ?

Avis sur Tae ?

Que va-t-il se passer, d'après vous ? Quelle tournure va prendre la relation Tae x Jk ?

Réponses aux prochains chapitres !

Je vais vous demander de prendre une grande bouffée d'air maintenant, tout de suite 😏

D'une part, because...

https://youtu.be/L_WitFFw_1E

Voici tous les minis trailers datant des WattyKpopAwards pour la catégorie Thriller et So Close figure dedans car j'ai fini parmi les finalistes sur plus de 400 histoires nominées ;-;. Le voilà du coup pour toutes celles et ceux qui n'ont pas assisté à la cérémonie et je vous invite fortement à checker les œuvres de ma douce Champagneandhoney, la grande gagnante de cette catégorie ! 🌺

On reprend une bouffée d'air. 👀

J'ai plusieurs oneshots en cours d'écriture, ce qui fait que plein de projets vont pleuvoir sur ce compte 🙃

Encore une fois on inspire, mes amours 😏

Les prochains chapitres de So Far Away seront... Intenses et particuliers :)))

Un kit de survie sera requis pour la suite parce que oulala, je vais pas vous épargner psychologiquement héhéhé 😇

Et c'est sur ces dernières informations que je vais vous laisser cogiter sur ce qui va se tramer ensuite muhuhu 👀

On se retrouve très vite pour la suite de So Far Away et je vous remercie encore un milliard de fois pour votre patience, la positivité que vous me transmettez. Merci d'être vous, merci d'être là et j'espère de tout mon cœur que l'on continuera de marcher sur la voie du bonheur ensemble.

Je vous embrasse bien fort et courage à tous et à toutes en cette période difficile. Prenez bien soin de vous, restez bien au chaud sous la couette ! I purple you very much ! 💜