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𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟒𝟔

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Conseil de l'auteure : pour être immergé dans cette atmosphère encore une fois très particulière de ce chapitre, je vous recommande de le lire avec la chanson ajoutée juste au-dessus. Bonne lecture à vous et accrochez-vous !

🚨 𝙏𝙧𝙞𝙜𝙜𝙚𝙧 𝙬𝙖𝙧𝙣𝙞𝙣𝙜𝙨 🚨 : abus verbal / psychologique | viol conjugal | rapport sexuel "consensuel / non-consensuel" | flux de pensées désordonnées.

Jeongguk ne comprenait absolument rien à ce qui était en train de se passer. Il avait à peine eu le temps de se garer sur son parking résidentiel et de sortir de son véhicule que le bleuté l'avait tiré de force jusqu'à sa propre voiture. Son poignet souffrait. Tae avait exercé une pression si énorme dessus qu'il s'était demandé si son sang circulait encore ou non. Une fois la voiture démarrée, un silence mortuaire s'était installé entre eux. L'atmosphère était aussi tendue qu'une corde de guitare prête à casser à n'importe quelle minute. Gguk avait tenté en vain de lui parler mais c'était peine perdue. Soit le mentholé restait muet comme une tombe, soit il ouvrait la bouche uniquement pour dire « on va régler ça chez moi » d'un ton monocorde. C'était comme s'il cherchait à canaliser sa colère, à se contenir pour ne pas s'énerver davantage sur lui. Mais le brun n'était pas dupe. Il avait bien remarqué les mains de son aîné serrer son volant au point que ses phalanges blanchissent et sa mâchoire se contracter en étant assis juste à côté. Il pouvait sentir des ondes plus que négatives émaner de lui, le faisant se raidir contre son siège tant elles l'écrasaient.

Après plusieurs minutes de route taciturne sous un ciel crépusculaire, les voilà dans l'appartement du plus vieux. Encore une fois, Jeongguk se fit tirer brutalement par celui-ci, son poignet devenu rouge écarlate. Gguk paniquait. Mille et unes questions s'entrechoquaient dans son esprit. Il peinait à respirer convenablement et son organisme subissait un ascenseur émotionnel de dingue. Tae referma la porte de la chambre derrière eux à double tours, ce qui n'arrangeait pas l'état mental du petit brun. Il se positionna en face de lui, les bras croisés contre son torse.

— C'est quoi cette blague que tu m'as faite aujourd'hui ?

De la colère. Jeongguk pouvait la sentir à son intonation agressive. Une lueur de haine démentielle. Il pouvait l'apercevoir danser dans ses iris sombres, comme cette nuit-là dans les toilettes du Dôme lors de la soirée organisée par Mister Populaire. Pour la énième fois, l'étudiant pouvait sentir son regard palper son âme tant il était perçant. Ce qui le fit subitement baisser la tête, les pupilles braquées par terre, embarrassé et surtout angoissé comme jamais.

— Je te parle, Jeongguk. Regarde-moi quand je m'adresse à toi. C'est impoli de m'ignorer.

Son ton était autoritaire. Jeongguk continuait de contempler le sol, ne sachant pas quoi faire, ni quoi dire tout en massant son poignet endolori. Il ressemblait à un enfant pris en faute par ses parents, qui se fait réprimander pour une bêtise commise. Des pas lourds retentirent, allant vers sa direction et tout à coup, Gguk sentit une main relever violemment son menton.

— Dis quelque chose, putain ! Pourquoi tu ne dis rien, toi qui as d'habitude la langue si pendue ?!

Le visage de Tae n'était qu'à quelques centimètres du sien. Même énervé, Taehyung restait extrêmement beau. C'était indéniable. Jeongguk se sentait ridicule face à lui et s'interrogeait encore sur l'instant comment un homme comme lui pouvait s'intéresser à un pauvre gamin dans son genre, taillé dans la pire caillasse qui existe.

— Où est-ce que t'étais ? cracha-t-il au visage du plus jeune.

Jeongguk ouvrit la bouche, s'apprêtant à sortir sans doute l'un des plus gros mensonges qu'il n'ait jamais dit. Lui seul savait à quel point il détestait mentir aux autres. Tae arqua l'un de ses sourcils bien épilés, attendant son explication.

— J'étais à la fac. Je ne suis juste pas allé à la cantine ce midi, j'ai mangé à l'extérieur avec mon ami Seokjin.

Jeon Jeongguk, élu pire menteur de cette décennie.

Quelques secondes s'écoulèrent tandis que Jeongguk appréhendait la réaction de son aîné, espérant intimement qu'il le croit sur parole. Un bien étrange sourire pendouilla aux lèvres de Tae alors qu'il humecta sa lèvre inférieure dans une lenteur effrayante avant de la ranger dans sa bouche. Ses prunelles, quant à elles... Elles étaient devenues si noires en très peu de temps. Ce qui provoqua un frisson le long de l'échine de l'ébène. Ça ne sentait pas bon du tout et la panique se propageant dans son organisme ne faisait que s'accroître un peu plus à chaque microseconde qui passait.

— Proverbes, chapitre douze, verset vingt-deux : « Les lèvres fausses sont en horreur à l'Éternel mais ceux qui agissent avec vérité lui sont agréables ».

Tae venait de débiter ces mots sans cligner des yeux, sans bégayer une seule fois, regardant bien droit dans ceux de Jeongguk. Celui-ci ne bougea pas d'un chouïa, trop déstabilisé de une par les paroles énoncées du bleuté et de deux par sa prestance.

— Comme notre Seigneur, s'il y a bien une chose que je déteste... commença Tae.

Son expression s'était soudainement fanée. Aucune émotion n'était discernable sur son visage à l'allure d'ange déchu.

— Ce sont les menteurs, conclut-il tout en contemplant son vis-à-vis avec dédain.

Le cœur du plus jeune loupa un battement, voire deux ou peut-être même trois. Il devait se sortir de ce pétrin et vite, s'il ne voulait pas que la situation s'envenime.

— Attends, je vais t'expli–

— Ferme ta bouche à merde et laisse-moi parler, veux-tu ?

Son ton était sec et cassant, tranchant telle une lame parfaitement aiguisée. Jeongguk n'aimait pas du tout la façon dont Taehyung était en train de s'adresser à lui, comme s'il était une chose insignifiante à ses yeux. Il préférait largement quand celui-ci lui donnait des surnoms doux, l'embrassait avec passion et l'admirait d'une lueur brillante et bienveillante teintant ses mirettes. Jeongguk le laissa donc continuer, impuissant face à l'acerbité dont il faisait preuve.

— Ton explication ne tient pas la route. Parce qu'à chaque midi, tu te places de sorte à pouvoir bien me mater en douce. Je t'ai assez observé pour savoir où tu te mets à chaque fois. Mais aussi parce que j'ai vu ton ami manger seul non-loin de la cafétéria.

Je suis vraiment foutu pour de bon.

— Mentir devant Dieu est une chose. Comme tu es non-croyant, peu importe... Mais me mentir...

Jeongguk ne put s'empêcher de jeter un vif regard vers les nombreuses croix décorant l'un des murs de la chambre. Il n'était pas du tout un adepte de la religion mais sur le moment, il éprouva la forte impression que Dieu l'épiait et le jugeait au travers de ces objets religieux. Ce qui le rendit on ne peut plus mal à l'aise. Il reposa très vite ses prunelles vertes sur son petit ami qui le lorgnait toujours d'un œil mauvais.

— Je ne suis pas en tort. Je n'ai rien fait de mal. Je ne t'ai pas trompé avec qui que ce soit, si c'est ça qui t'inquiète.

L'air sérieux, Jeongguk tenta de se défendre. Parce que dans cette histoire, il n'était pas coupable de quoi que ce soit. Le bleuté se mit à lui rire au nez avec hystérie. Son éclat résonnait à travers la pièce puis gagnait en intensité, comme s'il venait d'entendre la meilleure blague du monde. Il montait même dans les aiguës et frôlait parfois des sonorités presque féminines. Bien qu'il trouvât ça tout bonnement perturbant, cela n'amusait pas du tout Gguk. Une désagréable envie de pleurer commençait à envahir son être parce qu'il haïssait par-dessus tout les conflits avec les personnes qu'il aimait.

— Tu es vraiment sérieux, Jeongguk ? demanda le mentholé en coréen tout en continuant de rigoler comme un fou.

— Je suis plus que sérieux, Tae...

Le voir se foutre de lui ouvertement fit naître une sensation plus que douloureuse en son centre. Il mordait avec nervosité sa lèvre inférieure, évitait du mieux qu'il pouvait l'air moqueur de son aîné mais il le sentait... D'une minute à l'autre, il fondrait en larmes devant lui.

Un autre mutisme s'ancra entre eux alors que le plus vieux calmait peu à peu son hilarité. Son expression faciale changea encore, passant du chaud au froid. Il s'approcha peu à peu une nouvelle fois de lui, à pas de velours. Jeongguk recula, au même rythme que les pas de son bien-aimé, avant que l'arrière de ses genoux ne rencontre le bord de son lit. Il perdit l'équilibre et ses fesses se retrouvèrent vite sur le matelas. Tae le surplombait et le considérait de haut, de marbre. Il retira son caban avant de le jeter au travers de la pièce. Ensuite il sortit son téléphone de sa poche, pianota quelque chose et lui montra son écran. L'étudiant déglutit avec difficulté.

— Si tu n'as vraiment rien fait, c'est quoi ça alors ?

Taehyung venait d'afficher tous ses messages auxquels il n'avait pas répondu. Les sms, les messages sur Closer.com et les appels manqués. La culpabilité le rongeait à petit feu et lui broyait les intestins.

— Je... articula faiblement Gguk.

— Tu m'as ignoré, Jeongguk. Tu m'as laissé sans nouvelles toute la putain de journée !

Sa poigne se crispait autour de son cellulaire, signe qu'il était à deux doigts de craquer à cause de sa colère qui ne cessait de gagner en intensité.

— T'oses me faire ça ?! Moi qui suis honnête avec toi depuis le début ?! Si tu commences à me sortir des mensonges comme ça, comment veux-tu que je te fasse confiance ?!

Ne me hurle pas dessus, je t'en supplie...

— Comment veux-tu qu'on bâtisse une relation stable et solide si tu me sors des conneries aussi grosses ?! Hein ?!

La respiration de Jeongguk débuta une symphonie de souffles courts et laborieux, ses émotions faisaient les montagnes russes et le fait que le mentholé lui criait dessus empirait son état. Ça lui rappelait même des souvenirs d'antan où son affreux paternel l'utilisait comme souffre-douleur quand il en avait assez avec sa mère.

— J'ai passé une matinée de merde au boulot et en plus, tu me fais des coups bas ! Depuis notre dispute, je fais des efforts colossaux pour toi et c'est comme ça que tu me rends la pareille ?!

Les hurlements de Taehyung ne cessaient de s'élever et étaient insupportables pour ses pauvres tympans. Le voir aussi colérique contre lui lui fendit le cœur en mille morceaux. Jamais on ne s'était énervé de la sorte sur lui. Sauf son propre père, pour des raisons absurdes. Ne pas faire l'amalgame entre lui et son géniteur devenait de plus en plus rude pour lui alors que, sans vraiment le vouloir, Taehyung lui remémorait d'éprouvants souvenirs d'adolescence. Il pouvait même encore entendre au loin l'écho des voix de ses parents tonitruer comme si c'était hier. Comme s'ils étaient là, dans cette pièce, à prouver qui des deux avaient raison en se hurlant dessus. En l'espace de quelques minutes, Jeongguk était redevenu ce bambin tapi dans l'ombre qui bouchait ses oreilles très fort quand les cris de ses parents se faisaient invivables au quotidien. Sur l'instant, il se maudit de ne pas avoir mis au jus le plus âgé. S'il l'avait prévenu, peut-être que tout cela se serait passé autrement. Peut-être que s'il s'était plus ouvert à lui en lui parlant de son amitié avec Jimin au lieu de la conserver par peur de dire des âneries qui créeraient des problèmes, Gguk ne se serait pas retrouvé dans une situation aussi critique. Encore et toujours des mauvaises décisions prises.

— J'ai juste passé la journée avec mon meilleur ami, rien de plus ! prononça Gguk, les yeux étincelants de larmes non-versées.

Il passa une main dans ses cheveux avec rapidité, contemplant encore une fois les nombreuses croix religieuses accrochées sur le mur face à lui avant de reporter son attention sur Tae.

— On traverse quelque chose de nouveau toi et moi, continua-t-il, la voix tremblotante. J'avais besoin... J'avais besoin de faire le point sur moi, sur nous ! D'assimiler tout ce qu'on traverse ces derniers jours ! C'est tout nouveau pour moi et–

Soudain, le téléphone de Jeongguk sonna dans sa poche, signifiant qu'il venait de recevoir un message, ce qui le coupa instantanément dans son explication. Le visage de Taehyung se durcit puis il tendit son autre main libre alors qu'il rangeait le sien.

— Ton portable.

— Tae... prononça Jeongguk sur un ton plaintif.

— Tu ne discutes pas et tu me donnes ce téléphone tout de suite ! gronda-t-il, hors de lui.

Le cadet obéit, une larme solitaire s'échappant de l'un de ses yeux pour venir rouler le long de sa joue. Il posa à contrecœur son cellulaire dans la grande paume de Taehyung. Celui-ci alla checker de lui-même la notification que venait de recevoir le benjamin. Son visage déjà bien assombri par l'exaspération le devint davantage alors que ses lippes s'étirèrent en un sourire en coin sinistre. Une expression pareille avait de quoi faire pâlir le Diable lui-même tant il était mauvais.

— Voyez-vous ça... « Chimchim » avec deux cœurs jaunes... C'est donc ce crétin qui t'a accaparé toute la journée ? demanda-t-il avec condescendance.

Les sourcils de Jeongguk se froncèrent à l'évocation de Jimin. Jamais, au grand jamais, on ne devait parler de son meilleur ami en mal devant lui.

— Parle mieux de lui, s'il-te-plaît. Pour qui est-ce que tu te prends ?

— Je me prends pour celui dont tu as uniquement besoin, celui que tu as choisi et que c'est important que je sache qui tu fréquentes. Je ne savais pas que l'on pouvait envoyer des cœurs à son meilleur pote. Il a quoi de plus que moi ? Un meilleur salaire ? Il baise mieux que moi, peut-être ? poursuivit-il.

— Mais qu'est-ce que tu racontes, enfin ?

C'était à son tour d'être ahuri par le comportement de l'adulte. Comment pouvait-il être aussi borné et tirer des conclusions aussi folles avec très peu d'éléments, surtout que Jeongguk n'avait rien fait dans toute cette histoire ? Une idée tilta dans son esprit embrouillé, sonnant presque comme une évidence. Taehyung devait être jaloux et pour le coup, sa jalousie devait être à la hauteur de sa foudre : sans mesure.

— Je raconte que des meilleurs amis ne sont pas censés s'envoyer des cœurs. Je ne fais pas ça avec mon ami pour ma part parce que ce serait bizarre, voire ambiguë.

Tiens donc, il a un ami ? Moi aussi j'aimerais bien savoir qui tu vois, à part moi.

Tae ne lui en avait jamais parlé depuis qu'ils se côtoyaient, ayant toujours déclaré qu'il était un loup solitaire. Cependant, Gguk ne releva pas et ne désirait pas aggraver les choses bien que cet infime détail le dérangeât. Lui non plus n'était pas honnête avec lui.

— Non seulement, tu lui ressembles physiquement ! Mais en plus, tu empestes le faux tout comme elle !

Bon sang, de quoi est-ce que tu parles ?

Jeongguk perdait le fil de leur dispute, les cris de Taehyung l'épuisaient et commençaient à lui filer une migraine infernale. Tout tournait autour de lui, cette sensation était juste abominable.

— T'es une salope comme les autres, en fait, jura le bleu azuré, impassible. Vous promettez tous des choses sans tenir parole. Je hais les bobards et les trahisons, Jeongguk. C'est ainsi que tu me remercies pour toute l'attention que je te porte ? Tu peux pleurer, tu as entièrement merdé. N'espère pas avoir mon pardon dans la minute qui suit.

C'était la méchanceté de trop à encaisser pour l'étudiant. Entendre ça de la bouche de la personne qu'il aimait voire idolâtrait... Ce n'est pas une mais bien plusieurs larmes qui glissèrent de ses yeux en amande, d'un coup. Ça faisait mal. Atrocement mal. Il avait le sentiment d'être une véritable merde, que l'on était en train de lui écrabouiller le cœur jusqu'à temps qu'il finisse en miettes. Le peu de confiance qu'il venait de se fortifier avec son aîné était en train d'être balayé du revers de la main, de se désagréger. Il sentit une caresse chaude contre sa nuque puis un index et un pouce hausser sa tête par son menton. Par instinct, Jeongguk ferma les paupières, s'attendant au pire et incapable de faire une nouvelle fois face à la réalité. Elle était trop décevante, loin de ce qu'il s'était imaginé dès les premiers instants passés avec le mentholé.

— Ouvre les yeux, Judas.

C'était très blessant pour l'ébène d'être comparé au traître ayant livré Jésus à la crucifixion. Les propos de la source de son obsession étaient d'une violence incomparable. Mais il se dit intimement que c'était toujours mieux que d'être traité de « salope » ou par d'autres noms peu fleuris. Triturant le bout de drap entre ses doigts moites, Gguk ouvrit les yeux et se confronta alors à une nouvelle reprise au regard sévère de l'employé de cantine. Des perles salées continuaient leur chemin le long de son épiderme rebondi et de légers reniflements à peine distincts se faisaient entendre dans la pièce. Encore un autre silence... Encore un autre instant où il était impossible pour lui de lire quoi que ce soit dans les globes oculaires du mentholé.

Boum, boum... Boum, boum... Les pulsations cardiaques du brun n'en faisaient qu'à leur guise tandis que son sang battait à vive allure dans ses veines au point de taper jusqu'à ses tempes. Jeongguk tremblait. Jeongguk redoutait. Il avait surtout très peur. Taehyung pivota lentement le visage de Gguk tantôt vers la droite, tantôt vers la gauche, le décortiquant sous tous ses angles d'une œillade malicieuse et libidineuse.

— Tu sais que le chagrin te sied à merveille, Jeongguk ? interrogea le dominant, sur un ton mielleux.

Le centre du nommé loupa plusieurs battements à la volée et les poils recouvrant ses bras se hérissèrent. Cette voix grave qui lui provoquait mille et unes sensations, qui incitait son esprit à vagabonder dans le monde des fantasmes... Jeongguk le fixa bêtement, pas certain de comprendre ce qu'il voulait dire. Cette remarque était si soudaine et inattendue. Pourquoi ?

— Tu es déjà désirable à mourir, en temps normal. Par contre, en position de soumission et le visage ravagé par les larmes...

Celui-ci flatta délicatement l'une des joues mouillées de l'étudiant, comme si sa peau était façonnée de verre, une émotion inconnue glissant dans ses pupilles que Jeongguk ne parvint pas à déchiffrer.

— Je ressens encore plus l'envie de te faire pleurer parce que c'est excitant à souhait. Tu es la chose la plus excitante qui m'ait été permis de voir sur terre.

De légères auréoles vermillon prirent place sur la bouille du gamin au faciès de lapin. Son ventre brûlait, se consumait d'un feu ardent et ses émotions passaient d'un extrême à un autre à tour de rôle. C'était juste un chaos sans nom qui mettait sens dessus-dessous le cerveau du brun.

— S'il n'y avait pas eu ce quiproquo, je t'aurais probablement fait l'amour jusqu'à ce que tu me demandes d'arrêter, par saturation de plaisir. Mais pour l'heure...

La grande poigne de son hyung quitta son faciès pour venir se poser sur la boucle de sa ceinture qu'il commença à défaire devant un Jeongguk totalement perdu et affolé.

— Je vais devoir te rappeler à qui tu appartiens et te faire payer pour m'avoir ignoré, dit-il, sa voix descendant de plusieurs octaves.

Une fois sa ceinture défaite, il déboutonna son jean et ouvrit sa braguette.

— J'espère pour toi que tu as retenu ce que je t'ai montré, les jours précédents.

Et en un rien de temps, le membre gorgé de sang du bleuté fut mis en évidence à même pas quelques centimètres de son visage. Inéluctablement, les pupilles du noir de jais louchèrent vers cette zone d'ordinaire si gourmande et qui, pourtant, ne lui inspirait que de la crainte sur le moment. Il fallait être honnête : la virilité du bleuté était bien calibrée. Gguk en avait eu la preuve à maintes reprises. Elle était taillée de sorte qu'elle touche bien cet endroit qui déclenchait sa perte de contrôle et l'emporte dans les méandres de la jouissance. Mais là, la simple pensée de l'avoir enfoncée dans la bouche...

Est-ce qu'elle va rentrer ? Est-ce que je vais bien le faire ? Et si je m'étouffe avec ? Et si ma manière de faire ne plaît pas du tout à Taehyung ?

Il recommença à stresser. Il paniquait si fort qu'il crevait littéralement de chaud sous ses vêtements. Beaucoup trop d'interrogations défilaient à la vitesse de l'éclair dans son esprit. Que faire ? En voulant gagner du temps, il impatientait de plus en plus Tae.

— À genoux et suce. Maintenant.

— Tae, s'il-te-plaît... implora-t-il.

Dans le fond, Jeongguk n'en ressentait point l'envie, trop terrorisé à l'idée de foirer sa toute première fellation, trop effrayé par tout soudainement.

— Jeongguk...

Ça se sentait, l'homme de vingt-six-ans perdait patience et montrait les signes d'un profond agacement. À contrecœur, Gguk s'agenouilla et prit dans l'une de ses mains la base du sexe de Taehyung. Il approcha doucement ses lèvres de son gland, déposa un baiser délicat dessus avant d'en parsemer quelques-uns sur sa longueur de haut en bas puis de remonter à l'aide de son muscle rosé, le faisant courir le long de sa virilité. L'ébène sentit sur le sommet de son crâne l'une des poignes du bleuté caresser sa chevelure, l'invitant à continuer ses actions. À l'aide de sa langue et quelque peu hésitant, il lécha l'extrémité puis fit tournoyer celle-ci autour de la couronne du mentholé. Jeongguk était très gêné. Tout d'abord à cause de sa position de soumission et de ce qu'il était en train de faire mais aussi parce qu'il y avait juste derrière Taehyung cet inoubliable mur couvert de répliques de figures du Christ accrochées à sa croix. Être à genoux était synonyme de prière. Or, Gguk était loin d'être en train de prier une quelconque entité religieuse. Du moins, il obéissait à cet homme qui se prenait pour l'un des leurs. C'était quasi sûr pour lui, si Dieu existait bel et bien il lui accorderait une place de premier choix en Enfer pour cet énorme blasphème. Il s'arrêta dans son geste, subitement. C'était impossible d'aller plus loin pour lui. Son dégoût pour le Sexe était revenu au galop encore une fois et il était donc impossible pour lui d'aller plus loin. Mettre l'entièreté de sa verge dans sa cavité buccale le répugnait. C'était tout simplement au-dessus de ses forces.

— Qu'est-ce que tu attends ? demanda Tae de sa voix graveleuse.

— Je ne peux pas...

Il prononça cette phrase à voix basse par crainte que Tae ne l'engueule encore puis il baissa la tête une fois de plus, ses yeux rivés sur le sol et l'air fuyant. Une seconde s'écoula. Puis deux... Puis trois... Rien ne se passa. Et tout à coup... Taehyung claqua sa langue contre son palais.

— Qu'est-ce que tu viens de dire ? fit celui-ci, irrité.

— Je ne le ferai pas. Dans tes rêves peut-être, mais ne compte pas sur moi pour les réaliser. Je n'en suis pas capable...

Il haussa la tête, se confrontant encore aux prunelles sombres du plus âgé. Il regretta aussitôt de l'avoir levé. Si les yeux de Taehyung étaient des revolvers, Jeongguk baignerait probablement dans un bain de sang depuis plusieurs minutes déjà. La façon dont Tae le toisait lui fit froid dans le dos. Ce n'était même plus de la rage qui dansait dans ses iris. C'était bien plus fort que cela. Tout semblant d'humanité avait disparu en lui.

Boum ! Boum ! Boum ! Boum ! Boum ! Boum ! L'organe vitale de Gguk était à la limite de sortir de sa cage thoracique pour venir s'écraser contre le sol de la chambre. Il ne s'attendait pas à une telle tournure des événements. Tout s'enchaîna très vite. Beaucoup trop vite. Jeongguk eut à peine le temps de respirer qu'il se retrouva en un éclair à plat ventre contre le bureau, cambré vers l'avant et ayant pour seule vue les crucifix placardés de-ci de-là sur la cloison juste au-dessus de lui. Ses cinq sens à vif et la terreur lui nouant l'estomac, il tenta du mieux qu'il pouvait de se débattre, sentant l'inconcevable se réaliser sous peu. Malgré tous ses efforts, Tae le tenait d'une poigne ferme et tenace. Il n'était pas prêt de le laisser en paix. Il voulait en découdre.

— Tae, lâche-moi ! Lâche-moi, je te dis !

Les larmes recommencèrent leur chute alors qu'il sentait l'air frais bichonner la peau de son postérieur et sa frayeur s'aggraver.

— Mon Père, pardonnez-moi pour ce que je m'apprête à faire.

Ce furent les derniers morphèmes qu'il entendit avant que ses mains ne se contractent violemment sur le bord de la table à la soudaine intrusion dans son organisme. Il éprouva la réelle et abominable impression qu'on venait de lui enfoncer un poignard et que l'on continuait de l'enfouir un peu plus loin dans son antre. Aucun mot ne pouvait décrire ce que ressentait avec exactitude à ce moment-là l'étudiant. Ses émotions s'étaient mises sur « pause » et ne répondaient plus. Son existence n'était plus. Puis, les premiers coups de butoir arrivèrent. C'était brutal, agressif et sans aucune once de sentiment : sa punition pour avoir calomnié car Tae n'aimait pas les mensonges. La douleur ne partait pas. Elle persistait, martelait son corps et son âme réunis. Les paupières closes, la peine déteignant son visage, les lèvres presque mordues à sang, le jeune homme de vingt ans souffrait en silence et encaissa le choc. Jusqu'à ce que ce martyre ne soit accompagné d'une autre douleur provenant de son bas-ventre. Une érection térébrante fit son apparition indépendamment de sa volonté. Son corps réagissait au moindre frottement du pénis de son bourreau entre ses chairs. Discrètement, il approcha sa main vers sa propre entrejambe dans le but d'apaiser cette incommodité qui logeait entre ses deux cuisses laiteuses. Sauf que Tae ne le lui en laissa pas l'opportunité. Une gifle bien placée sur l'une de ses fesses suivie d'un « Je ne t'ai pas donné l'autorisation » se firent entendre dans la pièce.

À partir de là, les sensations que lui offrit Taehyung étaient comparables à de la torture mais c'était le genre de supplices qui donne envie d'en avoir plus, encore et toujours plus. Qui fait perdre tous nos repères et qui sont semblables à de la drogue une fois que l'on y a goûté. Cet enfoiré le martyrisait par le sexe. Il faisait exprès de flatter son point sensible sans vraiment le toucher afin qu'il soit frustré et réclame pour obtenir ce qu'il désire. Parce qu'il savait le pouvoir qu'il possédait sur le plus jeune, combien celui-ci était devenu dépendant de ses touchers impurs. Le pire... C'était que cela fonctionnait. Sa prostate se faisait malmener, battre par les coups de reins du bleuté. Il jouait ouvertement avec les limites de son corps et cela avait le don de le rendre dingue au point de supplier qu'il le laisse jouir, qu'il lui fasse atteindre l'apogée. Ses jambes flageolaient, son cœur pulsait à un rythme effréné, son souffle devenait chaotique, le bureau bougeait au même tempo que les va-et-vient de l'adulte, les larmes ruisselaient encore et toujours le long de ses pommettes, ses lèvres entrouvertes laissaient échapper des gémissements frôlant l'obscénité accompagné par ceux du plus âgé.

Jeongguk n'avait plus aucune maîtrise de lui-même, incapable de dissocier l'abus de l'amour, l'agression de l'union consentie ; le viol du nirvana harmonieux de deux cœurs amoureux. C'était également le cas pour Taehyung : tout semblant de contrôle s'en était allé et sa lucidité avait péri avec. Même en ne voyant rien, Gguk pouvait imaginer avec netteté son visage dénaturé par le plaisir qui le submergeait. En moins de rien, ils atteignirent leur paroxysme et ce moment « charnel » incontrôlé pour les deux protagonistes – où un amas d'émotions contradictoires s'y était mêlé – les engouffra encore un peu plus dans cette relation sordide et bizarre qu'était la leur. Quand on s'appelait Jeon Jeongguk et qu'on était un brin psychotique et naïf sur les bords, on ne pouvait espérer qu'une seule chose dans une situation pareille : que notre bien-aimé abuse de nous autant qu'il le désire tant que l'abandon ne fait pas partie de ses plans futurs.

C'est en exprimant ce souhait intime dans ses songes que le jeune homme clôt les paupières, l'air éteint et s'écroula contre la moquette, mis K.O par ces minutes ponctuées d'une violence criminelle et paradoxalement enflammée. Ne dit-on pas que de l'amour à la haine, il n'y a qu'un pas ? 

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Note d'auteure :

Bonjour, mes anges ! J'espère que vous allez toutes et tous bien et que vous avez passé un bon weekend ! 🥺❤

Je vous retrouve aujourd'hui avec une nouvelle série d'updates qui se termine sur un chapitre qui a été particulièrement difficile à rédiger, relire et retravailler. Il s'agit-là l'un des premiers débordements de la relation Tae/Jk. On est dans le vif du sujet : relation toxique et les nombreux abus qui vont en découler. J'espère que ce chapitre en particulier n'a pas été trop éprouvant pour vous à lire et que vous ne vous sentez pas trop secoué. (Je vous fais un gros câlin à distance si jamais c'est le cas ❤)

Je réitère : ce que Jk a subi est bel et bien un viol. Conjugal dans le sens où lui et Taehyung forment un couple. Cependant dans la logique du personnage, plus exactement de sa psychologie, ce ne sera pas considéré comme tel. Le mécanisme d'imprégnation du traumatisme est en marche dès la fin de ce chapitre et cela va se poursuivre dans les chapitres suivants. Jk va le refouler en lui, se dire que ce n'est pas si grave au point de le romantiser simplement parce qu'il s'agit de Tae aka le seul homme qui a su poser les yeux sur lui, le repérer et vouloir de lui. Il va rejeter le négatif pour ne voir que le positif chez lui, par amour pour lui. Ce premier abus va briser un peu ses repères entre le Bien et le Mal et lui faire perdre une partie de sa lucidité. D'où mon tag "rapport sexuel consensuel/non-consensuel" dans le trigger warnings : l'acte en lui-même n'est absolument pas désiré au départ par Jeongguk mais le processus d'intériorisation va faire que... Justement pour se protéger. Et je pense que vous vous en doutez : viendra un moment où ce traumatisme refoulé va resurgir parce que notre petit lapin sera confronté à une situation similaire et ça va pas être très joli du tout. 

C'est vraiment quelque chose qui va le suivre tout au long de son évolution dans ce tome, comme dans le suivant, car ce lien construit avec Taehyung ne sera pas de tout repos. Elle sera très passionnée et très tumultueuse à la fois, marquée par une instabilité prononcée.

Quelles sont vos impressions ? Votre opinion sur chacun des personnages de cette intrigue ? Avez-vous des craintes ? Des attentes particulières ? Dites-moi tout ! 

Je vous fais plein de gros bisous et vous remercie encore mille fois pour l'accueil incroyable que avez donné à cette réécriture que ce soit ici, sur Instagram ou Twitwi ! J'espère que la suite vous plaira tout autant, vraiment je suis trop contente de partager ça avec vous ! Cœur sur vous mes petits amours, prenez bien soin de vous ! ❤

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