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† UN †

Je ferme les yeux, la tête en compote à cause de la musique qui tonne. Mes paupières sont lourdes ; si je m'écoute, je me laisse tomber sur le sofa moelleux qui accueille en ce moment même mon postérieur. Mais je ne peux pas faire ça, pas ce soir. Je lève la tête et ouvre les yeux lorsqu'une main badine se glisse sur mes reins découverts par mon haut léger. Shayne, mon petit-ami, a toujours été très tactile, surtout lorsqu'il a bu. Malgré la pénombre de la boîte, j'arrive à distinguer ses boucles brunes anarchiques et son sourire grisant de blancheur.

Qu'est-ce que je fous là ?

Si ce n'était pas l'anniversaire de Lenny, le meilleur ami de mon copain, je n'aurais jamais mis les pieds dans ce night-club puant la débauche et le cannabis. J'ai déjà participé à des fêtes arrosées, mais celle-ci bat tous les records. Au moins, le spectacle est amusant ; des bipèdes exubérants s'explorent les amygdales sur la piste de danse sans aucune gêne, au milieu des danseurs du dimanche et leurs tactiques de drague bonnes pour la poubelle. L'alcool coule à flot, tout comme la drogue et le tabac qui se mélangent, formant un écran de fumée qui me fait étroitement penser à un sauna. La chaleur y est presque la même ; j'en transpire. Mes cheveux noirs sont humides et collés à ma nuque. Les flashs de lumières colorées allant dans tous les sens me frappent la rétine, m'obligeant à faire une grimace. Fait chier !

Quelle heure est-il ?

— Joyeux anniversaire, Len' ! Je te souhaite tout le bonheur du monde, mon pote, et une bonne baise, ce soir !

— J'y compte bien ! lui répond le concerné.

Shayne lève un verre à son ami qui s'esclaffe de ces mots, heureux de fêter ses vingt-quatre ans et de trouver son futur coup d'un soir parmi les minijupes en vadrouille. Ma moitié réalise à peine qu'il vient de renverser un quart de sa bière sur la minuscule table et sur mes pieds, en passant. Mais, je ne bronche pas. Je fais bonne figure, de peur de sortir du moule. Le temps passe et je réalise que Lenny est un garçon avec un gosier sans fin. Il boit des litres, encore et encore, sans être malade. Un exploit ! Au moins, ça l'aide à accroître sa popularité auprès de la gente féminine sur laquelle il se frotte depuis de bonnes minutes, à la recherche de la perle rare qui finirait dans ses draps.

— Alors, baby, tu t'amuses pas ?

Je le regarde avec confusion. Il a dans les yeux cette lueur de malice qui lui donne cette air si enfantin, lorsqu'il a bu. Shayne ressemble à un gamin avec ce sourire idiot greffé au visage. Je ne peux m'empêcher de rire. Ça me détend et me fait oublier la techno qui casse mes oreilles. Seulement, lorsque je vois le regard en coin des deux autres filles attablées avec nous, qui me jugent et me guettent sans pitié, ce rictus disparaît. Peut-être que je me fais des idées...

— J'ai un peu mal au crâne, dis-je à Shayne, au creux de l'oreille.

— Oh, baby, on va pas rentrer maintenant, la soirée commence à peine !

Tu plaisantes, chéri ? Ça fait des heures qu'on est ici, tout le monde a déjà sombré dans le vice et les mojitos. Elle commence peut-être pour toi, oui, mais pour moi, c'est l'éternité à boire. Comme ce grand verre de punch que je tiens en main. D'accord, ce n'est peut-être pas malin de boire autant avec si peu de nourriture et de sommeil au compteur. Or, les crétins d'amis de Shayne ne me donneront pas l'occasion de fuir cette soirée sobrement. Autant entrer dans leur jeu et avoir la paix.

— Allez, viens, baby, on va danser. Tu vas me bouger ce joli popotin et oublier une seconde le monde extérieur.

Je n'ai le temps de protester que je me retrouve sur la piste de danse. Comment je suis arrivée là ? Je l'ignore, Shayne m'a prise par surprise. Je ne sais plus ce que je fais. Le jus de fruits alcoolisé coule dans ma gorge et me pique la trachée. Ananas, pomme et un soupçon de grenadine ; un mélange traître qui masque presque le goût du rhum distillé avec. J'en reprends une gorgée et le dancefloor bouge de manière étrange. J'entrevois d'un œil brumeux Shayne qui se plaque contre moi, qui m'enlace et ondule sous la musique. Des corps nous frôlent, tout aussi ivres que nous.

L'alcool me monte à la tête et me fait sourire. Rire. Hurler. Danser.

Shayne semble heureux de me voir me décoincer. Je le comprends, c'est rare lorsque ça m'arrive. Je suis plutôt du genre introvertie en présence de foule, je préfère me la jouer observatrice farouche dans mon coin. Parfois, je vois et j'entends des choses intéressantes.

Je termine mon verre d'un trait en poussant un cri de victoire. Mes bras s'enroulent autour du cou humide de mon petit-ami que j'embrasse avec une passion et une ardeur non dissimulées. Dans le brouillard, nos langues entament un ballet enfiévré sous le nez d'une des filles de notre table qui nous guigne de loin. Elle s'appelle Casey, une grande blonde, tout le contraire de moi. Je crois qu'elle me déteste parce que je suis la copine de Shayne, mais ce n'est qu'une supposition. Après, je dirais tant mieux, car moi aussi je ne l'aime pas beaucoup. Pour lui montrer mon esprit de compétition, j'approfondis davantage mon baiser sans la quitter des yeux.

Qu'elle continue de se rincer l'œil sur notre ivresse et notre bonheur, cette pétasse...

Soudain, je regrette d'avoir fait l'adulte en avalant toute ma dose d'alcool d'un coup. Le tout mêlé à l'épuisement, mon corps titube entre les bras de mon copain, lui aussi ayant du mal à se tenir en équilibre. Je m'accroche à sa chemise entrouverte pour ne pas tomber. Le sol a un problème, tout comme le plafond ; ils tournent, tournent, tournent. Tellement que je peine à reprendre pied dans la réalité. J'essaye de me rattraper à l'épaule de Shayne et de faire deux pas vers la sortie. Mes jambes semblent peser trois tonnes. Je sens une nausée acide qui monte, monte, monte dans ma gorge.

Ne vomis pas ici, Sephora... Dehors, oui, mais pas ici !

Par je ne sais quel miracle, j'arrive à me sortir de la discothèque, accompagnée de Shayne. L'air frais de l'extérieur me cogne en plein visage et me fait un bien fou. Le ciel noir est recouvert d'étoiles qui semblent se moquer de ma soûlerie. Je leur envoie un beau pied de nez lorsqu'enfin, je régurgite dans un coin la totalité de l'alcool que j'ai avalé, sous l'œil plissé de dégoût de mon amoureux. Au moins, avec ça, je ne risque plus d'avoir la gueule de bois, demain matin.

— Ça va ? s'inquiète enfin Shayne, surpassant sûrement son fort taux d'alcoolémie.

Je hoche la tête pour toute réponse en retirant une mèche de mes cheveux collée dans la substance au coin de ma bouche. En me redressant avec peine, je lui lance :

— Je rentre à l'appartement.

— Déjà ? Sephora, non, tu peux pas faire ça... s'indigne-t-il, comme un gamin n'ayant pas eu ses cadeaux de Noël.

— Je te dis que je rentre. Je ne me sens pas bien, j'ai besoin de dormir.

— Mais... T'as pensé à Lenny ? C'est son anniversaire...

À cet instant, entre deux hauts-le-cœur à cause des relents de vomi, j'ai l'impression d'être plus lucide qu'en début de soirée.

— Lenny n'est pas mon ami, c'est le tien. Je ne vais pas m'obliger à rester dans cette boîte avec tes potes qui ne me calculent pas, alors que j'en ai pas envie. Ne m'en veux pas, Shayne. Reste toi, si tu veux, ça ne me gêne pas.

Il me fixe, je suppose, vexé et piqué au vif. Il continue, les bras croisés et le nez rouge :

— Comment ça, mes amis ne te calculent pas ?

— Tu l'as bien vu toi-même, arrête de faire l'innocent. L'autre fille, Casey, elle a fait que me regarder de travers.

— C'est pour elle ? Mais tu t'en fiches de ce qu'elle pense, baby...

— Non, je ne m'en fiche pas ! Je ne sais pas ce que tu leur as raconté à mon sujet, mais tu leur as sûrement confié des choses que je t'avais dit de ne pas dire.

Ma voix devient plus froide. Shayne rigole et tente de démentir mes propos, seulement, mon doigt ferme pointé dans sa direction lui cloue le bec. Je déteste le mensonge, mais aussi nos disputes. De ce fait, un soupir s'échappe de ma bouche, calmant une miette de mes émotions fougueuses. Je ne veux pas aller trop loin avec lui.

— On en reparlera demain. Je rentre à l'appartement, terminé-je, afin de clore le débat.

— D'accord, dans ce cas, tu prends pas la voiture. T'es pas en état de conduire.

— Je le suis certainement plus que toi, gloussé-je, presque mauvaise.

Shayne plaque ses mains à son cœur, comme si je venais de lui tirer une balle. Il s'esclaffe ensuite, mais sa petite mise en scène ne me fait pas rire.

— C'est moi qui ai les clés, de toute façon, baby.

Je piétine de rage. En poussant ce qui s'apparente à un grognement mécontent, je ne lui laisse pas le loisir d'en rajouter que je lui tourne le dos pour partir, furax. Je rentre à pieds, je n'ai pas besoin de lui et de son tacot moisi. Mon corps se glisse à travers les gens énamourés qui entrent et qui sortent de la discothèque, s'acoquinant des effluves de la nuit, jusqu'à rejoindre le trottoir. J'entends encore les appels de Shayne dans mon dos, mais je ne me retourne pas. J'ai détesté cette soirée. Je dois me rendre à l'évidence : les fêtes, très peu pour moi. Sur les rotules, je n'aurais pas pu continuer de toute façon. Seulement, je dois l'avouer, cette altercation avec Shayne a été la solution pour me soustraire en toute quiétude. Que ses amis me trouvent bizarre et lunatique, qu'il aille chialer contre moi auprès de Casey, c'est le cadet de mes soucis.

Je n'ai qu'une envie : dormir.

Heureusement, mon appartement ne se situe pas très loin du night-club. Je peux m'y rendre à pieds en une poignée de minutes. C'est l'avantage de vivre dans une petite ville. J'habite à Traverse City, dans le Michigan, depuis toujours et je m'y sens assez bien. C'est une ville verdoyante possédant un charme fou et où on trouve les meilleures tartes à la cerise de toute la région. Le lac Michigan est tout proche et très apprécié de la population, à la belle saison. J'ai quitté le cocon familial il y a quatre ans, à mes dix-huit ans, lorsque mon père a vendu notre ancienne maison pour déménager avec sa nouvelle femme dans une autre ville. J'avoue, j'ai vite pris mes habitudes de grande fille indépendante suite à ceci, même si ça contraste drastiquement avec l'éducation que j'ai eue.

Les rues sont vides à cette heure. Pas un chat en vue, aucun véhicule et la lune brille au-dessus de ma tête. Perchée sur mes talons aiguilles, j'ai peur de faire un faux pas et de me vautrer comme une carpe.

Nouvelle résolution : ne plus boire d'alcool. Ou très peu.

J'extirpe de mon sac une pastille à la menthe que je cale entre mes dents. Mon haleine, après cette fin de soirée, n'est pas au beau fixe. La saveur fraîche et sucrée explose sur mon palais, tout comme la froideur du soir frappe mes jambes nues et me donne des frissons. Mes talons qui claquent habillent de leur seule mélodie tout le boulevard du centre-ville où je me trouve. Durant une seconde, mes yeux maquillés à outrance parcourent inconsciemment ce qui m'entoure. Des lampadaires bienveillants éclairent mon chemin. Des immeubles et commerces endormis m'encadrent et les rives du Boardman Lake reflètent les étoiles presque comme un tableau de maître. Je me sentirai presque en sécurité si mon regard n'était pas entré en contact avec une forme étrange.

Debout devant une ruelle sombre, de l'autre côté de la route, à mon opposé, quelqu'un me regarde. Ses cheveux blonds ne volent pas malgré la brise d'automne. Ses vêtements, très anciens, me rappellent la fin mille huit cent. Je me pétrifie ; c'est un enfant d'environ cinq ans.

Ses yeux... Ces puits sans fond, plus noirs que l'ébène.

Sephora...

Il m'appelle, encore. Ma poigne serrée à mon sac à bandoulière, mon corps se rigidifie. Il fait un pas vers moi et m'exhibe davantage son visage d'ange qui m'inspire tant de mal-aise.

— Qu'est-ce que tu veux, Phébus ? lui dis-je, sans perdre mon sang-froid.

Il est arrivé, Sephora...

Sa voix se porte comme un murmure sinistre à mes oreilles. Même s'il est loin, je le perçois comme s'il était à côté de moi. Qui est arrivé ? De quoi parle-t-il ? Ce sourire... Son sourire me glace le sang. Je ne peux plus bouger, totalement à sa merci. Il m'absorbe dans ses gouffres sans que je puisse me défendre, sans que je puisse fuir. Mon salut arrive soudainement lorsqu'une lumière vive s'intercède entre nous et m'éblouit.

Phébus...

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