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Un Diamant Alhorien 8/11 🍋

La porte de bois massive se dressait face à lui. Leftheris soupira.

Peut-être était-ce osé d'aller la trouver directement dans sa chambre pour lui parler, surtout après ce qu'il s'était passé plus tôt. Son poing resta en suspend au-dessus de la surface, il se pinça les lèvres. Non, n'hésite pas, général ! Le roi était au courant de son initiative. Il devait prendre son courage à deux mains et mettre un grand coup de pied dans ses doutes.

Trois coups furent donnés.

Ça y est ! Il ne pouvait dorénavant plus retourner en arrière. Un silence suivit son geste. L'attente fut si insoutenable qu'il pensa au fond de lui qu'elle n'avait pas entendu. Il réajusta son col, dépoussiéra son pourpoint, humidifia ses lèvres sèches, lissa sa petite barbe d'une main tremblante avant de poser son avant-bras sur l'encadrement de la porte. Son front alourdi s'y écrasa, il ferma les yeux.

Pourquoi mettait-elle autant de temps ?

Il songea à frapper de nouveau lorsque sa voix traversa la porte et le prit de court.

— E-Entrez.

— Euh... Jaya, c'est... c'est Leftheris.

Un nouveau silence. Il se redressa rapidement, parfaitement remis de son hésitation, quand un verrou brisa le calme ambiant du couloir sombre et désert du château. La porte s'ouvrît à peine, ne montrant qu'un œil bleu ourlé de longs cils noirs dans l'embrasure.

— Qu'est-ce que tu veux ?

— Je te prie de m'excuser pour le dérangement, je... je voulais te parler.

Il déglutit devant son silence, son regard inquiet jonglait dans tous les sens de peur d'être surpris à embêter la princesse à cette heure indue. Ce genre de rencontre n'était pas bien vue par les codes de bienséance.

— Puis-je entrer ? Juste une seconde... c'est... assez important.

Sur l'instant, Jaya sembla hésiter. Son œil lourd ne le lâchait pas, comme s'il tentait de percer ses secrets à jour. Il comprenait bien que sa demande était outrageuse et qu'elle allait probablement le faire déguerpir avec son petit lot de méchancetés craché au visage, mais il en avait besoin. C'était vital, il devait le faire... tout de suite.

— Si tu ne veux pas, je comprendrais, c'est déjà très impoli de ma part d'être ici après ce que...

Contre toute attente, Jaya ouvrit sa porte un peu plus. Il resta cloué devant elle, elle ne portait qu'un peignoir de satin blanc sur le dos. L'observant de haut en bas, il devinait qu'elle ne portait réellement que cela.

— Je te donne cinq minutes.

Aussitôt, Jaya lui tourna le dos et rentra dans sa chambre, laissant la porte ouverte derrière elle. Était-ce un appel à la suivre ? Sur l'instant, Leftheris fut à nouveau troublé par l'incertitude. Il se donna une gifle mentale. Pourquoi hésites-tu encore, général ? Tu n'en a pas pour longtemps et tu crèves d'envie de lui avouer à quel point tu voudrais l'épouser ! Gonflant sa poitrine d'un souffle de motivation, il poussa légèrement la porte et fit un pas dans la tanière de la princesse.

Sa chambre était un peu comme il l'avait imaginée ; grande, froide et ayant des rideaux bleus marines. Son œil s'accrocha particulièrement sur un point qui le troubla : le masque de Vadim. Sa cousine avait raison, elle l'avait donc bel et bien exposé ici...

— Qu'est-ce que tu me veux, alors ? J'espère pour toi que tu as une bonne raison d'être ici.

Son regard pivota sur sa droite, puis il se pétrifia. Jaya était là, debout devant sa coiffeuse en train de coiffer sa longue chevelure. Elle semblait complètement détachée de lui, comme s'il n'était pas là. Sa silhouette si fine était frappée par la lueur dorée d'une bougie.

— Jaya, je... je voulais te parler de ce pourquoi je suis venu à Alhora, seul.

Les mots restaient bloqués dans sa gorge, mais son attention rivé sur elle. Elle le remarqua rapidement de part son insistance appuyée sur son corps qui la gênait.

— Pourquoi me regardes-tu de la sorte ?

— Parce que... tu es magnifique.

Elle posa enfin un œil dubitatif sur lui.

— Vadim avait tellement de chance de t'avoir et... j'aurais aimé avoir cette chance.

Il fit un pas dans sa direction.

— Pouvoir te dire réellement tout ce que je ressens... à ton contact...

Un nouveau pas.

— Pouvoir te dire ce que mon cœur hurle de t'avouer...

Il était si proche d'elle, elle ne bougeait pas, pétrifiée devant sa grandeur... comme dans la bibliothèque.

— Pouvoir te dire... à quel point je te désire.

Sa voix n'était plus qu'un souffle langoureux qui la caressait. Leftheris embrasa son regard, à tel point où elle n'arrivait plus à parler, ni rétorquer. Il regarda sa silhouette et se dit que son peignoir de satin était très beau, mais il avait envie d'en voir plus. Le prince en était certain : sa peau était son plus beau vêtement.

— Des mots que l'on dit à la femme qu'on souhaite avoir auprès de soi toute sa vie. Qu'on aimerait tenir contre soi...

Elle fuyait son regard timidement, les lèvres tremblantes comme si les mots restaient emprisonnés derrière elles. Leftheris osa s'approcher encore plus jusqu'à se placer dans son dos. Leurs yeux s'accrochèrent à travers la réflexion.

Ses mains câlines se posèrent avec douceur sur les bras de la jeune femme.

— Qu'on aimerait caresser.

Il la voyait dans la glace de la coiffeuse, son corps si frêle et voluptueux. Ce corps qu'il avait envie de libérer de ce satin trop encombrant.

— Embrasser...

Ses lèvres frôlèrent son oreille, y laissèrent un souffle douloureux, il la sentit frissonner. Cette beauté pure frémissait pour lui, même si elle ne voulait pas encore se l'avouer. Il l'avait déjà remarqué dans la bibliothèque ; elle était très réceptive, il pouvait le sentir jusque dans le roulis sans fin de ses soupirs hachés.

— Tu n'imagines pas l'effet que m'a procuré le goût de ta peau sur mes lèvres, tout à l'heure. Il m'a fait réaliser à quel point j'étais affamé... Affamé de toi.

Il cajola sa joue du bout de son nez, son parfum de torture faisant grandir la flamme au milieu des braises ardentes.

— J'aimerais recommencer, si tu le souhaites...

Sa bouche rencontra sa tempe, coulant sur sa mâchoire dans une cascade très lente et sensuelle. La saveur de cette peau chaude et encore perlée d'eau de bain était addictif, une drogue à l'état humaine qu'il ne pourrait jamais réprimer tant il en avait besoin. Tout son être en avait besoin. Il ne tarda pas à atteindre sa gorge délicate dans son tendre ballet. Jaya écoutait les appels de son désir, à son plus grand plaisir. Il pouvait ressentir son manque à des kilomètres, pulsant à travers elle comme un battement de cœur.

Être laissée sans amour pendant une année entière avait dû être insoutenable pour elle.

Si insoutenable qu'elle se laissa aller...

Quand elle ferma les yeux pour balancer sa tête sur son épaule, Leftheris permit à ses mains de s'aventurer en terres défendues. Tels deux serpents, elles lézardèrent sur ses hanches pour remonter sur son abdomen. L'ondulation grimpa encore jusqu'au col de son peignoir où il passa deux doigts afin de rendre leur liberté aux monts sacrés.

Des mamelons roses de vie émergèrent... gorgés d'envie, pointant vers le ciel au moindre toucher, au moindre souffle qu'on y posait.

Sa reine était nue, si belle qu'elle rendrait amoureux son miroir.

— Leftheris... S'il te plaît...

Elle le suppliait d'une voix affaiblie par les sensations, sa peau devenait brûlante quand il taquinait son sein rond et affriolant, pinçant son centre dur entre son index et son majeur. Mais c'était encore si peu, il arrivait au point de non-retour et à cet instant, il voulait aller jusqu'au bout. Tirant sur la corde du peignoir, ce fut son corps entier qu'il libéra de ses chaînes. Ce corps de gloire, de déesse de la chair, pâle comme un clair de lune.

Cette peau si douce, si veloutée qu'il pouvait enfin toucher à sa guise.

Elle était parfaite.

Comment ne pas virer fou d'amour et de désir devant un tel trésor ?

— Je te comblerai, Jaya... murmura-t-il à son oreille. Je sens que tu en as envie... chaque grain de ta peau hurle être pris en main.

Un souffle se coinça dans la gorge de Jaya quand il s'aventura sur son abdomen, puis plus bas. Toujours plus bas, vers son entrejambe. Elle le regardait faire dans la glace, pétrifiée par ce terrible désir qu'elle ne pouvait se résoudre à freiner.

— Laisse-moi faire... je serai doux avec toi... Personne ne le saura...

Ses doigts trouvèrent rapidement le chemin de son intimité. Cette délicate brèche si fragile qu'il caressa lentement dans un mouvement vertical répétitif. La jeune femme laissa fuir un gémissement à peine audible, mais que le prince avait parfaitement entendu, le hérissant de plaisir.

Cette voix... Il en avait tant rêvé dans ses nuits solitaires.

Jaya posa sa main sur la sienne quand il introduisit son majeur entre ses lèvres. Lorsqu'il avait frôlé le bouton sensible, elle avait sursauté. Elle lui jeta un regard voilé par dessus son épaule. Le bleu et l'acier se frappèrent sans vergogne, un éclair crépita entre eux. Un courant qui, comme un aimant, attirait l'homme épris vers cette magnifique bouche rouge et charnue entrouverte juste pour lui.

Oui... juste lui et personne d'autre.

Un frisson sur la peau, Leftheris captura ses lèvres avec passion.

Cette fois, Jaya y répondit avec force.

Sans cesser leur langoureux baiser, la brune glissa sa fine main dans les cheveux blonds de son amant avant d'y crisper ses doigts lorsqu'il bougea les siens sur son fruit mis au supplice. Elle écrasa un râle plaintif sur sa bouche. Leftheris sourit ; l'amour n'était pas une chose que l'on pouvait retenir ou cacher indéfiniment. Deux corps en parfaite symbiose étaient forcément voués à s'unir. Jaya avait succombé par faiblesse, peut-être, mais il s'en contenterait pour l'instant. Plus que jamais, il voulait lui montrer la puissance de son amour et toute l'étendue de la force avec laquelle il allait la combler.

Ce serait juste elle et lui, comme cela aurait toujours dû l'être.

Embrassant sa mâchoire, il se délectait du plaisir qu'il faisait naître en elle.

— Regarde-toi, Jaya... regarde-toi prendre du plaisir... regarde-nous.

Elle rouvrit les yeux sur leur reflet, ils ressemblaient à deux polichinelles désœuvrés devant une foule d'yeux pervers. Mais ils n'étaient qu'eux deux. Juste eux dans cette chambre froide et pénombreuse.

— Tu es tellement belle... Le désir te rend divine.

La princesse fléchit contre le torse du blond qui continuait de la stimuler sans faiblir. Elle s'inondait contre sa main, il ne perdait aucune miette de son visage criblé de plaisir. Elle était si chaude, si humide, qu'il en devenait fou. Son bassin avide d'elle commençait à lui faire un mal de chien, au point de se presser tout seul contre les reins de cette torture faite femme.

C'était assez... Il en voulait plus. Tellement plus.

Quand il l'abandonna au milieu de la sentence, Jaya lui appuya un œil délicieux, suppliant de ne pas la laisser comme ça. Qu'elle ne s'en fasse guère... Il ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin.

La jeune femme pivota enfin face à lui.

Une mesure de regard, un souffle erratique, ses derniers remparts cédèrent complètement quand il assaillit ces précieuses lèvres carmin à nouveau. Follement. Passionnément.

Inconditionnellement.

Ses baisers coulèrent dans son cou, sur son buste. Balançant sa tête en arrière, Jaya accrocha une main badine à la nuque de Leftheris. Sa perte l'équilibre dans la raison le frappa quand elle tira les attaches de son pourpoint qui vola rapidement au sol. Elle touchait son torse et glissait ses doigts glacés dans sa toison d'or. La chair de poule émergea sur lui, comme jamais une femme ne l'avait fait naître. Elle le rendait fou, fou d'ardeur jusqu'à s'en immoler.

Il tomba à genoux devant elle, serviteur de ses souhaits charnels. Lorsqu'elle posa ses mains sur ses épaules, il frissonna. Longeant la ligne sculptée de sa clavicule pour effleurer sa mâchoire, puis ses lèvres qu'elle caressa. Il déglutit. Féline, sensuelle, elle le dominait d'un regard luisant et secrètement... il adorait ça. Il la dévorait des yeux, elle lui brûlait la peau. Quelle femme ! pensa-t-il. Les doigts de la tentatrice glissèrent sous son menton pour l'inciter à goûter à ces deux succulentes pêches pointant vers lui.

Doucement, il y approcha ses lèvres, y déposa une tendresse humide, puis les avala tout rond. Elles avaient une saveur d'eau de rose. La voix du calvaire réveilla la férocité dans son obéissance. Ses dents se refermèrent sur le bouton de chair, Jaya glapit.

Il adorait la voir ainsi, enivrée et en détresse, la sentir tout contre sa peau.

Elle était si petite, ses mains paraissaient immenses posées sur son corps, sur son glorieux fessier qu'il engloba dans ses deux paumes, mais elle faisait si femme. Une femme fatale, une femme qui prendrait votre cœur et votre vie si on s'y abandonnait.

Une femme si parfaite qui était enfin entièrement à lui.

Un baiser déposé sur son ventre ricocha jusqu'à sa hanche, quand Leftheris dirigea ses lèvres vers cette si belle intimité qu'il rêvait de savourer depuis une éternité. Sa langue s'y aventura lentement, décrivant un mouvement d'abord timide mais précis qui contraint Jaya à s'appuyer contre la coiffeuse pour ne pas chavirer. Prenant de l'assurance, il écarta d'une main sa cuisse qu'il posa sur son épaule, ouvrant davantage le passage pour s'y glisser avec plus d'aisance. Les doigts de Jaya se perdaient dans la chevelure dorée, si douce et excitante. Elle gémissait, sa mélodie si enivrante à son oreille, alors qu'il la comblait de ses baisers et la dégustait avec une gourmandise insatiable.

Et elle était absolument délicieuse.

C'était assez... Elle était bien assez humide à son goût.

Profitant du voile de plaisir embrumant l'esprit de sa muse, il se releva pour lui voler ses lèvres. Ses mains désireuses ne quittaient pas ses deux collines de chair qu'il pressa pour la soulever.

Leurs poitrines nues entrèrent en collision, bouillonnantes, incandescentes.

— Je m'occuperais bien de toi, Jaya... Je te le promets. Ton plaisir sera le mien.

Elle ne lui répondit pas, se contenta de l'embrasser plus fougueusement encore. Ses jambes entourées autour de son amant, Jaya se laissa porter jusqu'au lit. Leftheris s'y assit, sa belle alhorienne sur ses cuisses. Le pantalon du général ne tarda pas à rejoindre la valse du peignoir et du pourpoint.

Ils se jaugèrent du regard, cherchant dans les prunelles de l'autre la réponse à la question fondamentale de ce dérapage : était-ce une bonne idée ?

— Jaya, je...

— Shhh...

Elle posa un doigt raide sur sa bouche.

— Ne dis rien, je t'en prie...

Elle semblait si sûre d'elle, mais à la fois perdue, il en restait bouche bée. Or, quand elle baissa les yeux entre ses cuisses ouvertes, la sulfureuse princesse y vit la source de la douleur de Leftheris. Et quelle délicieuse souffrance...

La jeune téméraire coula ses doigts sur les abdominaux de son séduisant maître de soirée. Le bout de l'index frôla la virilité renflée, palpitante à son égard ; il tressaillit. Elle était audacieuse, bien plus lorsqu'elle la saisit à pleine main.

Leftheris hoqueta, son cœur remonta dans sa gorge.

Elle l'enflammait, réitérant le mouvement excitant de bas en haut. Il écrasa un râle contre ses dents, mais il devait se rendre à l'évidence... il était faible face à elle.

Un gémissement sourd le trahit. Il sourit.

— Tu me fais perdre la tête...

Qu'il la perde... Il la retrouverait bien assez tôt après ça.

Il n'eut aucun geste à faire, Jaya le surplomba et se positionna toute seule. Ses bras entourés autour de son cou, front à front, elle s'empala sur lui.

Un courant électrique le traversa, un choc de l'intérieur, un râle contre cette peau de déité qui le gorgeait de plaisir. D'abord lentement, Jaya ondula avec de plus en plus de fièvre, savourant les étincelles de plaisir brut que lui envoyait chaque centimètre qui la pénétrait. Ses gémissements s'insinuaient dans l'âme du prince qui scella ses poignes à ces hanches souples. Sa voix... Elle propageait un écho dans la chambre et se répétait comme une vague fracassée sur la côte.

Il ne pouvait se résoudre à la quitter des yeux, elle et ses seins bondissant dans sa chevauchée. Elle était si belle, rougie d'envie, humide d'amour, brillante comme une étoile au firmament.

Juste pour lui.

Agrippée à ses épaules carrées, il la regardait danser, une tempête calcinant ses entrailles au plus sa chorégraphie prenait de l'ampleur. En extase, il vivait chaque instant avec elle si profondément, entièrement et intensément. Il en vibrait de bonheur quand il l'embrassa à pleine bouche, ajoutant à cette union des coups de reins plus voraces. C'était ce qu'ils auraient du vivre dès le début, tous les deux, sans obstacle et sans personne pour les en empêcher.

Désormais, même ce masque blanc auquel elle tournait le dos ne pourrait les séparer.

Il sentait arriver l'orgasme le plus puissant qu'il n'ait jamais eu.

— Aah... Je t'aime, Jaya... Je t'aime comme un fou...

Il embrassa sa clavicule.

— Jaya...

Il ferma les yeux, bercé par sa voix de cristal soufflée à son oreille.

— Leftheris...

Il n'était plus que jouissance absolue.

— Ahh, Leftheris...

Le climax était proche.

Si proche...

— Leftheris ?

Un sursaut.

Un coup de tonnerre.

Il venait de retomber avec une force inouïe dans la réalité. Du moins... Ce fut ce que son haut le cœur lui dicta. Ravalant une salive épaisse, il décolla son front de son avant-bras en battant frénétiquement des cils.

Il était devant la chambre de Jaya...

Revenu au point de départ...

Tout ce qui s'était passé...

Il l'avait... imaginé ?

Encore... ?

Non, c'était impossible, tout avait l'air si réel... Jaya... Il avait senti le goût de sa chair, de ses lèvres, de ses seins... Il avait senti les sensations monter et monter. Il ne pouvait pas avoir encore rêvé.

Or, il réalisa très vite que c'était malheureusement le cas.

Son corps tremblant recula d'un pas de la porte et battit plusieurs fois des cils avant de voir Jaya dans l'entrebâillement, le guettant d'un œil rougi, froncé et méfiant.

— Qu'est-ce que tu me veux ?

Un « euh » complètement idiot lui échappa malgré lui. Il passa une main nerveuse dans ses cheveux.

— Désolé de... te déranger. Je dois te parler... Puis-je entrer ?

Sa demande sembla sidérer la princesse qui, faisant un pas en dehors de sa chambre, se cala devant lui. Il déchanta en repensant à son imaginaire ; elle portait dorénavant une épaisse robe de nuit en lin, tombant jusqu'aux pieds, recouverte de son peignoir de satin. Les bras croisés sur sa poitrine, elle lui lança d'une voix plate :

— Sur le seuil, ce sera suffisant.

Il soupira.

— Jaya, je t'en prie...

— Non ! Ce n'est pas la peine. Je sais pourquoi tu es venu ici et c'est... c'est... d'une effronterie affligeante ! Si tu pensais que j'allais te laisser entrer dans mes quartiers parce que j'ai eu un terrible moment de faiblesse tout à l'heure, tu te trompes lourdement !

— Non, c'est... Ce n'est pas ça. Je voulais déjà t'en parler tout à l'heure, dans la bibliothèque. J'ai... j'ai vu ton père après le bal.

Son père ? Jaya pencha la tête sur le côté, perplexe et attristée. Peut-être avait-il été le voir pour le calmer et le prier de ne pas trop la gronder suite au massacre. Leftheris sembla tout à coup très gêné malgré sa droiture de circonstances.

— Tu dois savoir... peut-être... pourquoi je suis venu ici ?

— Pour le bal ?

— Non, Jaya... je m'en fiche complètement du bal.

Il se rapprocha d'un pas. Il pensa à lui redire tout ce qu'il lui avait dit dans son imagination, tout cet amour, ces paroles sincères qui naviguaient dans son cœur sans jamais trouver la rive. La façon dont il la désirait, elle et pas une autre, la façon dont il aurait aimé l'embrasser encore. Partout, tout le temps, à sa guise et à la sienne. Mais il comprit que les grands discours ne marchaient que dans les rêves et que la réalité privilégiait le concret. Jaya préférait le concret que tourner autour d'un pot cassé où l'on se blesserait facilement.

— Si je suis venu ici en priorité, c'est pour...

Son regard lourd attendait qu'il se décide à cracher le morceau. Il ne la ferait pas attendre davantage. Ses mains prirent les siennes et, d'un regard déversant une tendresse absolue, il lui souffla :

— Pour te demander d'être ma femme.

Une pierre qui lui tombait sur la tête ; voilà ce que Jaya ressentit à cette annonce. Ce fut tout un éboulement qui s'abattit sur son pauvre crâne quand cette fois, le général mit un genou à terre sans lui lâcher les mains.

— Épouse-moi.

— Q-Quoi ?

— Épouse-moi, Jaya. Je ferai de toi une femme comblée.

— Tu es complètement fou !

— Je t'en prie, fais-moi cet honneur.

— Mais... tu es déjà promis ! clama-t-elle en s'arrachant de son étreinte.

Brusqué par ses hauteurs de voix, Leftheris se releva et la regarda d'en haut. À les voir ainsi, on aurait presque pu les comparer au combat d'un chat prêt à bondir et d'une toute petite souris hargneuse.

— Et alors ? Je m'en contrefiche de la fille Vecturio ! Ce n'est pas elle que j'aime, vas-tu le comprendre !? Je ne veux pas d'un mariage politique imposé par mon père, je veux un mariage d'amour... et je sais que toi-seule peut me l'offrir. Si tu acceptes, la promesse de mariage avec les Vecturio sera caduque. Et je serai l'homme le plus heureux du monde... toi aussi tu seras heureuse, je t'offrirai la protection d'un mari dévoué, de l'amour, du temps et tout ce dont tu as besoin. Je t'en prie... je ne peux plus me passer de toi, Jaya.

— Leftheris, je ne peux pas t'offrir un mariage d'amour... me harceler ne changera rien ! Ce que j'ai fais dans la bibliothèque, c'était... juste de la faiblesse. Je me suis laissée avoir par le moment. Alors un mariage... c'est impossible. Ne réalises-tu pas que c'est une histoire impossible, toi et moi ? Ça n'aboutira jamais.

— Il ne faut pas dire ça. Rien n'est impossible et je ferai tout pour t'avoir. Tu m'entends ? Je t'ai goûtée maintenant et je ne compte pas revenir en arrière. J'ai toujours tout eu dans ma vie. Absolument tout. Pourquoi pas toi ?

Elle se revêtit d'un air interdit.

— Je... je ne suis donc qu'un caprice pour toi ? La petite chose que tu n'as jamais pu avoir et qui t'obsède ?

— Nous étions destinés, toi et moi, tu aurais dû m'appartenir, Jaya...

— Mais je ne suis pas un objet que l'on possède et affiche fièrement sur un tableau de chasse !

— Jamais je ne ferai ça... Tu mérites le respect et la considération d'une reine. Je t'en prie...

Ses yeux d'argent déversaient tant d'émotions, la brillance et la rougeur d'une larme, Jaya ne put le supporter plus longtemps. Il était temps de clore la discussion.

— Bonne nuit, Leftheris.

— Jaya, attends...

Elle lui claqua la porte au nez. Il resta bête un instant, avant de tambouriner la porte.

— Jaya ! S'il te plaît...

Son poing serré glissa tristement le long du bois.

— Je t'en prie... Je... je deviens fou...

C'était inutile de supplier, elle n'ouvrirait plus. Son front s'échoua contre la porte, son cœur malade, lui, fut à nouveau broyé sans la moindre pitié.

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