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Leçon de Magie 7/7

Varvara se tenait devant le miroir trouble accroché au mur, sa cape noire à la main, se questionnant si c'était une bonne idée de partir. La nuit était tombée, vingt-trois heures approchait. Elle se mordit la lèvre inférieure, les yeux fixés sur son reflet. Qu'est-ce que tu t'apprêtes à faire, idiote... ? Elle avait peur de l'inconnu, de ce qui pourrait arriver si elle était prise à fréquenter un rassemblement de mages. C'était totalement fou, jamais elle n'aurait imaginé prendre une telle décision.

Mais elle avait également peur de rester là, de continuer à vivre dans cette maison sans réellement savoir où était Jaya et pourquoi elle avait fait tout ça. La culpabilité de l'avoir laissé partir seule la dernière fois lui saignait l'estomac.

Elle était son amie malgré tout, elle ne pouvait pas l'abandonner.

Jaya ne l'avait jamais laissée tomber, ni maltraitée, contrairement à d'autres.

Peut-être qu'elle ne pourrait rien pour la sortir de sa fâcheuse situation, mais simplement être sûre qu'elle soit en bonne santé. C'était tout ce qui importait à son égard.

Balayant son hésitation, elle soupira et mit la cape noire sur ses épaules. Elle sentit son cœur battre la chamade alors qu'elle se retourna vers le berceau de Messayah, ses pas craquèrent légèrement sur le plancher de bois. Loin d'elle d'idée de le réveiller, lui ou madame Pranpline.

Son bébé dormait à point fermé, si paisible, si innocent. Elle mourrait s'il venait à lui arriver malheur... Si jamais on apprenait quel sang coulait dans ses veines.

Tant qu'il restait ici, il ne risquait rien.

Varvara sortit rapidement de chez elle, le palpitant en folie. Dans le souffle glacé du soir, elle avança prudemment dans les rues sombres de la ville, regardant à gauche et à droite pour s'assurer qu'aucun patrouilleur ne la suivait. La métisse savait que si elle était vue, cela pourrait détruire sa vie et mettre à mal la protection de son bébé.

Elle secoua sa vieille tête pour remettre ses neurones en place. Toutes ces idées noires la tourmentaient.

La place du marché était tout proche ; elle arriverait bientôt à la ruelle où elle avait rendez-vous avec l'autre mage à la tresse. Mais il n'était pas là. Varvara contempla les ombres inquiétantes qui se dessinaient autour d'elle et se demanda s'il avait été pris par les autorités. Ou peut-être qu'il s'était tout simplement moqué d'elle... Cette dernière possibilité lui était inconcevable, même si ça n'aurait pas été la première fois que ça lui arrivait.

Soudain, elle entendit un bruit derrière elle, des pas vifs et légers. Elle se retourna brusquement pour balayer la ruelle des yeux. Rien. Le calme plat. Avait-elle rêvé ?

Non, cela recommença.

Cette fois, Varvara paniqua au point où sa bouche devint sèche à force d'haleter, son pouls battit des records de vitesse. Pourquoi était-elle venue ici ? C'était une idée stupide ! L'envie de fuir à toutes jambes se fit sentir lorsque, sortant de l'ombre, un chien avança vers elle.

Un beau chien gris avec des yeux clairs transperçants qui l'observaient.

Non, ce n'était pas un chien... mais un loup.

Qu'est-ce qu'un loup venait faire dans les parages ? Les animaux sauvages restaient loin des villes, habituellement. Il baissa la tête, la truffe en avant, comme s'il tentait de déceler une part de son âme. Le cœur de la métisse s'emballa alors qu'elle tentait de reculer lentement. Son ventre se serra ; elle avait peur, très peur, de ce qui pourrait arriver si elle ne parvenait pas à trouver une issue.

Et si l'animal devenait agressif ?

Soudain, le loup gris redressa les oreilles et secoua la tête. D'un pas léger, il passa dans l'ombre de la ruelle et se changea en un jeune homme vêtu de noir. Varvara resta bouche bée, ne sachant pas quoi penser face à un tel phénomène. Déboussolée, incapable de comprendre ce qu'elle venait de voir, ses lèvres s'ouvrirent, puis se refermèrent quand l'inconnu lui sourit. Il avait des canines plus pointues que la normale.

— Eh bien... Moi qui pensait que tu n'allais pas avoir l'audace de venir.

Lui...

L'autre mage à la tresse... Son sourire s'agrandit devant la mine abêtie et craintive de la jeune femme. Son numéro de métamorphose l'avait toute chamboulée.

— Mais... c'est... qu'est-ce que vous...

Le jeune homme s'avança vers elle, ses yeux lavande brillants dans l'obscurité. Varvara le fixait sans démordre, toujours incertaine et confuse. Avait-elle rêvé ? Non, c'était impossible... Elle avait bel et bien vu l'animal à quelques pas d'elle.

— Il y avait un loup...

— Je le sais... C'était moi.

— Vous étiez... le loup ? Comment est-ce possible ?

Il ricana, grattant nerveusement sa tempe chevelue.

— Je vois que vous ne connaissez vraiment rien aux facultés des mages... Foutues puces !

Varvara le guetta sous le nez. Il avait réellement changé de forme grâce à la magie ? C'était à la fois impressionnant et inquiétant. Dans la peau de ce loup, il pouvait facilement passer inaperçu et tromper son monde. Finalement, la jeune femme se détendit un peu, sentant que la tension dans son corps diminuait. Elle ne pouvait le quitter du regard, avec un mélange de curiosité et de méfiance au fond des pupilles.

Ce qui sembla l'agacer un peu...

— Quoi ? bougonna-t-il.

— Non, rien...

Elle baissa piteusement les yeux...

— Ton nom, c'est bien Varvara, c'est ça ?

Puis les releva, à ces mots.

— Oui.

— J'avais peur d'avoir oublié. Moi, c'est Nerva.

Nerva... Elle garderait ce prénom en mémoire. Celui-ci, soudain, leva le nez au ciel et ratissa la voûte céleste, comme s'il cherchait quelque chose. Mais quoi ? Il se bloqua un instant, puis redémarra en prenant une grande inspiration.

— Allez, suis-moi, faut qu'on se dépêche. Le rassemblement va bientôt commencer.

Sans perdre plus de temps, Nerva s'élança hors de la ruelle. Surprise par son empressement, Varvara tenta de le suivre du mieux qu'elle le pouvait. Elle n'était pas partante pour rester seule ici, après ce qu'elle venait de voir. Elle ignorait si cet énergumène était digne de confiance, mais au point où elle en était, faire demi-tour et se dégonfler serait lâche. Elle n'avait pas fait toute cette escapade pour rien !

Ensemble, ils traversèrent la ville, en évitant les endroits fréquentés, sans se faire remarquer pour arriver dans une ruelle étroite du Quartier des Charmes. Déjà, des personnes attendaient devant la porte d'une enseigne. Leurs yeux lourds et menaçants se posèrent sur eux. Était-ce des mages ? Varvara se cacha derrière Nerva, tremblante sous sa cape, quand celui-ci les approcha sans un mot.

L'enseigne, pompeusement nommée la Coupe Bleue, était un bar assez malfamé. Perdu entre lupanars et marchands d'armes illégales, sa devanture était si minuscule et terne qu'on ne le distinguait presque pas. Seules les lettres azurées, presque estompées, ébauchant son nom au-dessus de la porte, apportaient un semblant de vie à cet endroit repoussant.

Nerva y entra, incitant Varvara à en faire de même. L'intérieur était tout aussi morose. Le bois vermoulu des murs et du parquet s'accordait avec celui du long comptoir où un homme à l'embonpoint significatif lustrait ses chopines. Assis à quelques tables, des gens buvaient en silence, posant un œil intéressé sur les deux nouveaux arrivants. Varvara se sentit oppressée, ainsi regardée. Plume d'oie au milieu des corbeaux, elle faisait tache au milieu de ces visages sales.

Nerva échangea un regard éloquent avec le tavernier. Celui-ci hocha la tête ; l'homme-loup avait parfaitement compris.

— Viens, c'est par ici.

D'autres gens entrèrent derrière eux, alors que Varvara se laissa traîner vers le fond du bar où siégeait un tableau totalement immonde représentant un arbre tout tordu. Nerva s'arrêta devant et, un instant, la jeune femme se demanda pourquoi s'arrêtait-il ici. Ce n'était qu'un mur.

Or, il prit le tableau et le bougea d'une manière distincte, déclenchant un cliquetis dans la paroi. Varvara sursauta quand elle vit toute une latte des bois muraux se décrocher. Nerva l'agrippa et la fit glisser, dévoilant un escalier descendant dans un espace noir et inquiétant.

Varvara déglutit. On y voyait pas à un mètre.

Quand Nerva l'abandonna pour y descendre, elle se réactiva et le suivit à toute allure. Leurs pas résonnaient sur les pierres usées par le temps. La lumière, quasi inexistante, troubla Varvara au point où elle avait peur de rater une marche et dégringoler jusqu'en bas. Sa main s'accrocha machinalement à la cape de Nerva qui, même s'il se garda de le dire, avait parfaitement senti le contact de la jeune femme apeurée.

— Eh, n'aie pas peur, tu vas tomber dans les pommes.

— Je n'ai pas peur... mentit-elle en le lâchant dans un sursaut.

— Ça, tu le dis à qui tu veux, mais pas à moi.

Elle fronça les sourcils. Que voulait-il dire ? Devant son air dubitatif, il se décida à lui offrir quelques explications :

— Je ressens ce genre de choses. Les différentes émotions que peuvent ressentir les gens que je regarde ou touche. Je suis ce qu'on appelle un mage empathe.

— Les loups sont empathiques ?

Il ricana.

— Pas vraiment. Le loup est une capacité à part.

Soudain, la lueur vacillante des bougies apparut en bas, illuminant une vaste cave. Des ombres se dessinaient sur les murs où d'étranges tentures étaient accrochées, créant une atmosphère mystique et inquiétante. Des mages étaient rassemblés en petits comités, parlant en chuchotant et jetant des regards furtifs vers les nouveaux arrivants. Des toiles d'araignées pendaient au plafond voûté, ajoutant au caractère sinistre de la scène. L'odeur de la moisissure et de l'humidité imprégnait l'air, donnant l'impression à Varvara que cette cave était un lieu oublié depuis longtemps.

Nerva s'installa près de l'entrée et s'adossa contre le mur froid. Varvara l'imita en observant venir d'autres personnes jusqu'à en compter une bonne trentaine dans la salle. Cette menée secrète semblait attirer plus de monde qu'elle ne l'avait imaginé. Qui aurait cru qu'autant de mages se cachaient à Cassandore.

Soudain, une femme se dévoila et monta fièrement sur l'énorme caisse de bois située à l'autre bout de la cave.

— Tout le monde est là ? Très bien... Chers frères et sœurs mages, amis et nouveaux, écoutez-moi. Si nous sommes réunis ici, aujourd'hui, c'est pour parler des événements futurs qui troubleront bientôt Glascalia. Le jour de la rebellion approche, nous devons nous unir face à l'oppression ! Trop longtemps, nous avons été forcés de vivre dans la peur des fidèles du culte ymosien qui cherchent à nous supprimer ou à nous réduire au silence. Mais je vous le dis, il est temps de se rebeller contre cette île et de revendiquer notre droit de vivre librement avec nos pouvoirs magiques, comme c'est le cas sur le continent.

Des exclamations en accord émergèrent autour de Varvara et Nerva. La jeune mère, même si ce début de discours piquait sa curiosité dans le mauvais sens du terme, était captivée par la voix haute et ensoleillée de la femme rousse debout devant son auditoire.

— Dernièrement, nos amis d'Othangür nous ont passés un message : la princesse Jaya serait des nôtres. Elle a anéanti la figure principale du culte ymosien et prône sans peur que nous, les mages, sortons de notre cocon pour montrer notre présence ! Son mari avant elle était un symbole pour notre communauté. Ils se sont dressés tout deux contre la religion, contre la royauté malgré leur rang, afin de faire valoir ce qui leur semblait juste ! Prenons exemple sur eux, mes amis, il y en a assez d'être rejetés et diabolisés alors que nous sommes les premiers êtres à avoir colonisés Glascalia !

D'autres acclamations. Ces gens voyaient réellement Jaya et Vadim comme des exemples d'excellence, malgré les morts horribles qu'ils avaient semés sur leur passage ? Certes, la religion n'était pas toujours très juste, à y réfléchir, mais méritait-elle une telle haine ? Pour elle qui, malgré tout, avait reçu une éducation religieuse, elle peinait à accepter une si grande colère pourtant compréhensible en vue de la ségrégation forcée dont les mages faisaient l'objet depuis des siècles.

La femme volubile cogna sa botte encroûtée de boue sur son support, en signe de rage. Elle plaqua sa main libre sur son cœur, comme pour montrer à quel point cela la touchait.

— Le prince Vadim est mort à cause de l'esprit arriéré de ces religieux, nous devons protéger les arrières de la princesse afin d'éviter qu'elle ne connaisse le même sort. Le prince Leftheris se serait lancé à sa recherche, il a été vu avec sa garde à Othangür...

Varvara se pinça les lèvres, amère. Elle détestait quand ses doutes s'avéraient vrais. Il avait donc bien quitté les rangs du roi pour elle...

— Ne craignons pas de nous dresser face à ces hommes. Nous sommes forts et nous sommes nombreux. Peut-être pas autant qu'eux, mais avec notre Risen, aucune armée ne pourra nous arrêter si nous nous serrons les coudes. Nous sommes mages et nous avons la puissance de changer les choses. Alors je vous exhorte aujourd'hui, mes frères et sœurs, à vous lever tous ensemble ! Nous ne voulons plus rester dans l'ombre. Nous ne voulons plus vivre dans la peur d'être tué ! Nous voulons la liberté de vivre avec notre magie, de nous exprimer et de prospérer ! Je crois en nous, en notre force, en notre résilience et en notre uni-réalité. Il est temps pour nous de prendre notre place dans le monde et de montrer ce que nous pouvons faire. Ensemble, nous réussirons à faire tomber les hautes têtes de leur piédestal afin de revenir au temps où Ymos ne régnait pas. Ce sera alors la voix risenienne qui dirigera Glascalia !

La cave fut assourdit par les clameurs et les applaudissements. Des poings se levèrent dans les airs, en signe de force. Une révolution risenienne contre l'île allait donc commencer ? L'estomac de Varvara se noua et fit remonter une aigreur dans sa gorge. L'éveil de Jaya avait également éveiller le désir de ces gens de protéger leurs familles en combattant les forces divines les ayant enfermés depuis toujours. Elle ne savait plus quoi en penser. L'incompréhension se lisait sur son visage, alors que son cœur se remettait en question.

Était-ce si mal de vouloir être libre ? Toute sa vie, elle avait désiré l'être et pouvoir vivre sa vie comme elle le sentait. Épouser l'homme qu'elle voudrait, pouvoir quitter les servantes, mais sa mère avait été la barrière l'interdisant de sauter dans ces envies trop volages. Le vœu de pureté... L'art interdit... Tout ceci n'était qu'une invention. Les paroles sacrales d'hommes fanatiques d'une religion fabriquée de toutes pièces.

Jaya avait raison...

Ymos n'était pas seul à pouvoir manier le Risen. N'importe qui pouvait l'éveiller.

Même elle.


— Tu vis par ici ? Je ne t'avais jamais vue dans le coin.

Après le discours, certains étaient repartis tandis que d'autres étaient restés boire une chopine au bar. Afin de la remercier de son honnêteté en ayant tenue sa promesse de venir, Nerva avait insisté pour échanger un verre avec Varvara. D'abord réticente, la jeune femme se laissa tenter par un jus de fruits frais. C'était la première fois qu'elle venait dans un tel endroit, surtout pour y boire, mais elle aimait bien cette ambiance feutrée et parfumée. Assis sur les hautes chaises du comptoir, ils s'étaient rapidement perdus dans leur discussion.

— Je vis près du temple, chez des gens qui ont bien voulu m'accueillir après la mort de ma mère. Je m'occupe d'une vieille dame presque aveugle. J'étais servante pour la famille royale, autrefois, c'est de cette façon que j'ai connu la princesse. Je suis née là-bas et j'ai grandi auprès des princes, mais... j'ai dû partir.

— Tu n'as pas vraiment d'accroche, alors ?

Varvara posa un œil perplexe sur lui. Il descendait son godet de bière plus vite que l'éclair, avant de le claquer sur la surface boisée.

— Je viens de te dire que je vivais chez...

— Ces gens avec qui tu vis ne sont pas ta famille. Ils te permettent de rester chez eux parce que tu t'occupes d'eux. Mais si tu décidais de te rebeller, ils te jetteraient sans remord à la rue. Surtout s'ils apprennent que tu fréquentes des rassemblements de mages.

Elle baissa le nez dans sa boisson, tristement.

— Probablement...

— Tu vois ? T'en a pas marre de ces années de servitude ? Toujours là à être exploitée, à devoir obéir aux ordres et trembler à chaque fois que tu hausses le ton ? Tu n'aimerais pas être libre, tout simplement ? Pouvoir faire ce que tu veux sans avoir peur de t'attirer les foudres d'Ymos ? Pour une ancienne servante, tu dois trouver cette perspective alléchante.

Il n'avait pas tort, mais Varvara avait encore beaucoup de mal à se faire à ce monde étranger et toutes ces bizarreries. Comment pourrait-elle gérer un esprit libre alors qu'elle avait été retenue toute sa vie ? La seule fois où elle avait laissé parler sa rébellion  personnelle était pour Leftheris... et cela s'était très mal terminé. Si mal qu'elle en frémit rien que d'y penser.

Son front lourd de soucis tomba dans sa paume.

— Qu'est-ce que je dois faire alors ? Je n'ai nulle part d'autre où aller...

— Viens avec nous.

Elle plaqua immédiatement un regard scandalisé sur Nerva qui lui jetait dans les yeux un éclat de complicité.

— Q-quoi ?

— Une charrette viendra après demain emmener un groupe de mages vers le pied des montagnes enneigées. À ce qu'il parait, une communauté magique y vivrait et accueillerait les mages égarés sur l'île. Je vais m'y rendre avec quelques amis. Peut-être que... tu pourrais venir.

Une communauté magique dans les montagnes ? Était-ce possible ? Une fois, Jaya lui avait raconté que les montagnes bordant Alhora étaient très hostiles et ne permettaient pas aux êtres humains d'y vivre. Des créatures horribles y habiteraient, assoiffées de sang.

Peut-être que ce n'était que du folklore alhorien... Peut-être que des mages vivaient réellement en paix et en sécurité dans ces montagnes ? Un instant, elle se perdit dans le regard de Nerva et s'imagina là-bas, heureuse et à l'abri avec son fils...

Messayah...

Mais si ce que Jaya lui avait dit était vrai... Elle mettrait la vie de son bébé en péril. La simple crainte de le mettre en danger lui broyait les boyaux. Elle était tiraillée entre son désir de liberté et son devoir de protéger son enfant. Elle grogna finalement dans son col.

— Je ne sais pas, je... Non, je... je dois y aller.

La métisse se leva d'un bond sous l'œil plissé de l'homme-loup. Elle manqua de renverser son verre presque vide sur le bar.

— Désolée, Nerva et... merci pour... tout.

Un dernier sourire tordu et elle lui tourna le dos, espérant rentrer et oublier cette histoire. Or, la voix indolente du jeune homme parvint à ses oreilles et l'immobilisa comme par magie.

— Si tu changes d'avis, le convoi part après demain à 6h du matin tapante sur les voies latérales de la ville, près des criques. On passe par ici afin de ne pas être vue par les gardes. Réfléchit. Comme le dit l'adage populaire : mëyra ya thelthè mys.

Venant du glascale, cette phrase signifiait « on a qu'une vie ».

Varvara l'intercepta comme une piqure qui infusa son sang d'un incroyable sentiment d'espoir. Ils n'avaient qu'une vie, une seule vie pour profiter et connaître la paix, l'amour, la rédemption et l'acceptation des erreurs qu'ils pouvaient commettre. Cet adage l'inspira et fit naître un sourire sur son visage qu'elle garda pour elle. Avant de partir, elle posa un œil reconnaissant sur Nerva.

Un croissant de lune sur le visage, il leva son verre en son honneur.

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