Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

La Froideur des Vérités 8/8

Le souffle court, Jaya fuyait pour sa vie. C'était tout ce qui importait.

Ses pieds s'enfonçaient dans la neige molle, ralentissant sa progression. Malgré ses appels répétés, Liloïa restait muette, exacerbant l'inquiétude de la brune. Cependant, cette préoccupation passa au second plan lorsque Leftheris hurla de colère, martelant chaque lettre de son prénom dans son cri. Lui donnait-il une longueur d'avance pour lui laisser un minime espoir de s'échapper, avant de lui couper l'herbe sous le pied ? S'il venait à l'attraper, que pourrait-il lui faire de pire ? Elle préféra ne pas y penser et se concentra sur le chemin devant elle, tentant de s'éloigner le plus vite possible de ce danger imminent.

La forêt autour d'elle était piquée de plusieurs sapins séparés entre lesquels la jeune femme louvoyait, son arbalète bien serrée à sa main. Haletante, le cœur prêt à exploser, la nuit ne lui apportait aucun réconfort dans son infinie terreur. Ses larmes ne concédaient à s'arrêter, soufflées par le vent d'hiver qui lui lacérait les joues.

Soudain, Jaya s'immobilisa, son cœur manqua un battement avant de repartir plus fort. Elle se tenait au bord d'une falaise vertigineuse, avec rien d'autre que de la brume et des sapins en contrebas. Elle était prise au piège !

— Jaya !

La voix de Leftheris était plus proche que jamais. Grâce à ses grandes jambes, il l'avait rattrapée sans le moindre mal. Malgré la nuit noire, elle vit dans un rayon de lune ses mèches dorées imbibées de sang à travers les arbres. Elle paniqua, sa respiration se perdit. Dans un dernier effort, la brune se cacha derrière le tronc d'un sapin majestueux et attendit.

Des pas lents crissaient dans la neige, derrière elle. Son souffle s'accéléra, mais elle se mordit les lèvres jusqu'au sang pour étouffer tout bruit. Il ne devait pas l'entendre... Tout son corps tremblait d'effroi, son seul réconfort étant son arme qu'elle tenait encore fermement contre sa poitrine. Aurait-elle la force de s'en servir contre lui, si la situation venait à empirer davantage ?

Pantelant comme une bête sauvage, Leftheris scrutait les alentours d'un œil vif et exorbité. Malgré la douleur lui saignant la tête, l'adrénaline qui parcourait son corps enflammé lui donnait la force de se tenir debout. Derrière ses panaches blancs, soufflés de sa bouche, une larme de sang dégoulina jusqu'à son menton hirsute et s'y figea. L'épée en avant, il essayait de calmer le rythme effréné de sa respiration pour mieux se concentrer sur les bruits de la forêt.

Elle était là, non loin...

Il la sentait frémir, comme un lapin traqué par le grand fauve.

— Jaya... ? Jaya, n'aie pas peur. Je ne te ferais aucun mal... Allons, je sais que tu es là.

La brune plaqua une main sur sa bouche afin de limiter le bruit de ses sanglots. Les pas se rapprochaient de plus en plus.

— Tu ne comprends pas l'amour que je te porte. Il est fort, Jaya. Si fort que j'en ferais un crime.

La lame de l'épée glissa sur une roche plantée dans la neige, formant un sinistre bruit métallique qui ajouta à la peur de la pauvre princesse.

— Pendant si longtemps, on m'a interdit de te toucher... On m'a interdit d'être heureux avec celle que je voulais avoir auprès de moi. On m'a brisé, morceau par morceau, jusqu'à ce que j'en devienne fou. Mais c'est fini, Jaya. Et je préférerais te savoir morte ici plutôt qu'avec un autre homme.

Les pas s'interrompirent. Les yeux de Leftheris se figèrent sur une série de traces de pas profondément marquée dans la neige, qui s'enfonçaient en direction d'un grand sapin. Il suivit leur cours jusqu'à apercevoir une mèche fine de cheveux noirs qui volait dans la brise glaciale, cachée derrière le tronc. Un sourire ténu apparut sur son visage fou.

— Alors fait ton choix, Jaya... Sois tu repars avec moi...

L'ombre menaçante du prince se dessina derrière elle, pétrifiée.

— Sois tu ne sortiras plus jamais de cette forêt.

Un coup de fouet ; ce fut ce qui remit Jaya en marche lorsque la grande main de Leftheris la saisit par le bras. D'un coup de crosse de son arbalète, elle réussit à se dégager de lui et reculer, afin de le mettre en joue.

— N'approche pas !

Il ricana devant le faîte étincelant de la flèche.

— Tire, vas-y. Mais ne te loupe pas.

Elle avala difficilement sa salive, consciente de la puissance et de l'entraînement de son adversaire. Rien que l'idée de rater son coup la fit suffoquer. Malgré tout, Jaya tira une flèche en direction de Leftheris, les yeux fermés dans l'espoir de toucher sa cible. Avec une habileté remarquable, le blond esquiva la flèche en effectuant un mouvement d'épaule, qui déchira seulement un morceau de sa cape. Jaya profita de cette opportunité pour prendre la fuite, mais Leftheris avait encore plus d'un tour dans son sac.

En seulement trois enjambées, le prince se retrouva dans le dos de sa proie, levant son épée dans une attaque féroce. Jaya, dans un geste désespéré, bondit sur la gauche, au bord de la falaise, évitant ainsi la morsure de l'acier qui s'abattit violemment dans la neige.

Elle recula encore d'un pas, ne mesurant plus le danger face à celui qui se dressait face à elle.

Ses yeux embués de larmes, Jaya sentit le sol craquer sous ses pieds.

Le sang dans ses veines se glaça, et son cœur remonta dans sa gorge quand elle tomba en arrière, emportée par l'amas de glace qui se détachait de la falaise. Un cri déchirant perça le silence, vrillant les tympans de Leftheris qui assistait impuissant à la chute.

Une terreur sans nom s'empara de lui, alors qu'il se ruait au bord du ravin.

— Jayaaaaa !

Elle s'était volatilisée dans l'épais brouillard, laissant sa voix se dissiper en un murmure à peine perceptible. Agenouillé dans la neige, le blond se mit à frapper le sol de ses poings jusqu'à ce que la douleur envahisse chaque fibre de son être. Comment avait-il pu en arriver là ? La folie l'avait emporté, le menant à commettre un acte aussi abominable.

Si jamais elle était morte, en bas...

— Non... non... non...

Ses yeux vitreux laissèrent échapper des larmes brûlantes qui semblaient jaillir de ses orbites. Pourtant, n'était-ce pas ce qu'il avait souhaité quelques instants auparavant ? Mais cette folie qui l'avait envahi perturbait ses émotions, l'usant de l'intérieur tel un cierge consumé. Son esprit était embrouillé, incapable de discerner le vrai du faux, le bien du mal.

Il l'aimait tant et regrettait... si amèrement...

Si elle était morte, il mourrait avec elle pour pouvoir enfin vivre cet amour qui le brisait en mille éclats.

Soudain, un léger mouvement se décrivit derrière lui. Avant même qu'il ait pu réagir, il ressentit une violente douleur émanant de sa mâchoire, frappée de plein fouet par une queue puissante. Étendu par terre, il aperçut, avant de sombrer dans l'inconscience, deux petites lumières éclatantes et des yeux dorés brillants qui semblaient le fixer avec une intensité indescriptible.


Le vent la malmenait avec violence, la projetant de droite à gauche comme une marionnette désarticulée. Le corps inerte de Jaya, en chute libre, heurta un monticule de neige froissée qui l'accueillit avec douleur, la faisant glisser sur plusieurs mètres avant de la précipiter vers l'océan de sapins en contrebas. Les paupières closes, elle attendait avec impatience la douce mort qui la libérerait bientôt de sa souffrance.

Alors qu'elle était convaincue de s'écraser sur le sol ou de s'empaler sur une branche d'arbre, une étrange sensation d'apesanteur l'enveloppa soudainement. Ouvrant lentement ses yeux humides, elle découvrit alors une aura bleutée formant une sphère autour d'elle. Flottant dans les airs, elle descendit vers le sol en douceur. Était-ce son Risen qui avait perçu sa peur et avait ainsi érigé une telle protection ? Lorsqu'elle atterrit finalement, sur les fesses, la bulle éclata, libérant chacune de ses particules magiques qui pénétrèrent la peau de la brune.

Expulsant un souffle de soulagement, elle remercia intérieurement son Risen.

Lentement, elle se releva en époussetant difficilement son manteau recouvert de poudreuse, avant d'observer le monde qui l'entourait. Elle avait chuté dans une forêt dense, où les nuances de vert sombre et de blanc pur se mélangeaient harmonieusement. Ici, les sapins semblaient encore plus grands, étourdissants lorsqu'on tentait de déchiffrer leur cime. Sans sa magie protectrice, elle aurait perdu la vie sans aucun doute.

Après avoir cherché un moment, elle finit par retrouver son arbalète à quelques mètres de là. Heureusement, elle n'était pas cassée, tout comme son sac qui pendait encore à son épaule.

Que faire désormais ? Elle était perdue, plus loin encore qu'elle ne l'aurait jamais imaginé. Comment faire face à cette situation ? Liloïa était restée là-bas, seule, exposée aux dangers de cette montagne gelée. La pensée de sa pauvre dragonne la faisait frissonner.

Et Leftheris... Pourrait-il la poursuivre encore et la traquer jusqu'ici ? Elle espérait ardemment qu'il la croit morte pour que plus jamais il ne pose ses doigts badins sur elle.

Un souffle de vent coupant la rappela à la réalité. Il lui faudrait réfléchir à une solution à la lumière du jour. Pour l'heure, sa priorité était de trouver un abri pour la nuit. Elle reprit donc sa marche, d'un pas lent et affaibli. La fatigue tirait sur son corps tremblant qui demandait grâce. Toutes ces émotions étaient dures à avaler et dans un souffle étranglé par le froid, elle fantasma sur l'image d'un beau feu de joie, crépitant dans son oreille...

Comme les branches autour d'elle.

Soudain, Jaya se figea, tendant l'oreille. Le silence qui enveloppait cette partie de la forêt était oppressant, presque terrifiant, au point qu'elle resserra son arbalète entre ses mains glacées. L'angoisse de voir surgir une créature, comme un lycan, l'envahit entièrement, faisant frémir chacune de ses cellules.

De nouvelles branches se plièrent sous un poids inconnu, lui arrachant un sanglot d'horreur. Son souffle s'accéléra, malgré la noirceur ambiante, elle le sentait. Quelque chose rôdait autour d'elle, tapi dans l'obscurité.

Dans un geste désespéré, Jaya tira à l'aveuglette dans un buisson, avant de prendre ses jambes à son cou, comme si sa vie en dépendait. Et peut-être était-ce réellement le cas, car des pas vifs la suivirent dans son mouvement. Ils semblaient provenir de partout et de nulle part à la fois, tantôt derrière elle, tantôt sur la pente enneigée à sa droite. D'un rapide coup d'œil, elle aperçut une silhouette voûtée et sombre qui la talonnait sans relâche, telle une ombre maléfique.

Qu'est-ce que c'était ? Un lycan ?

Son cœur s'arrêta de battre lorsque la masse noire et poilue surgit habilement devant elle, interrompant sa course effrénée. Les tremblements qui la secouaient ne pouvaient rivaliser avec la peur panique qui l'envahit, alors qu'elle reculait, son arme pointée en avant. La forme humanoïde se redressa dans l'obscurité, dévoilant toute sa grandeur qui ajouta à la terreur déjà palpable de la princesse.

Allait-elle mourir ici ? Était-ce la fin ?

— N'approchez pas ! Sinon je vous tire en plein cœur !

La silhouette demeurait figée. Jaya avait les muscles tendus, prête à tirer au moindre geste de sa cible. Cette fois, elle ne laisserait pas passer une occasion comme avec Leftheris ; elle était déterminée à ne pas le rater. La forme massive et intimidante la fit vaciller, trembler, alors que la lueur de la lune éclairait faiblement ses contours. Les secondes s'écoulaient lentement, comme si le temps avait décidé de s'étirer en une éternité, avant que le fantôme ne se mette en mouvement et penche sa tête assombrie sur le côté.

— Jaya... ?

Cette voix...

Des frissons parcourent l'intégralité du corps de Jaya. Avait-elle rêvé ? Sa chute lui aurait-elle fait perdre la tête ? C'était forcément ça, elle ne pouvait pas avoir entendu cette voix chaude et rassurante qui n'était plus qu'un douloureux souvenir...

Mais quelque chose en elle savait que cette voix était bien réelle.

Était-ce... seulement possible ?

Il tenta de faire un pas, mais elle l'en dissuada lorsqu'elle pointa plus fermement son arbalète sur lui. Son esprit déboussolé ne voulait consentir à accepter ce qu'elle voyait. Elle ignorait si cette apparition n'était pas qu'un simple mirage, une illusion créée de toutes pièces par l'épuisement. Elle devait en être sûre...

Sûre qu'il s'agissait bien de lui.

— Comment s'appelait notre fils ?

Elle sentait un regard puissant braqué sur elle, caché derrière la noirceur de la cape de fourrure. Elle ne le quittait pas des yeux, le silence durait bien trop longtemps et faisait lâcher ses nerfs à fleur de peau.

— Réponds ! cria-t-elle. Comment s'appelait... notre fils ?!

Il marqua un blanc, très court, avant de lui souffler :

— Danil.

— Comment est-il mort ?

— À la naissance. Il est né prématuré, à cinq mois... Il est mort dans tes bras. Tu as eu le temps de le rassurer, de le câliner... lui montrer à quel point tu l'aimais si fort.

Une larme coula sur sa joue, puis une autre. Était-ce possible ? Jaya sanglota, baissant les armes devant la vérité. L'accomplissement de tous ses efforts. Le cœur tambourinant dans sa poitrine, ses lèvres murmurèrent un seul prénom, inaudible par l'émotion.

L'arbalète chuta dans la neige, en même temps qu'elle.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro