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La Froideur des Vérités 3/8

Les pattes de Liloïa s'enfonçaient dans la neige fraîche alors qu'elle et Jaya fuyaient. Son cœur battant la chamade dans sa poitrine, la princesse escaladait la montagne assombrie et son paysage blanc, les doigts engourdis par le froid. Le vent sifflait dans ses cheveux, piquant ses yeux humides et rougissant ses joues. Elle jeta un coup d'œil en arrière et ne vit plus les lanternes des hommes de Leftheris.

Elle les avait enfin semé. Mais pour combien de temps ?

— Accélère, Liloïa, on doit s'éloigner le plus pos...

Jaya n'eut le temps de finir sa phrase qu'elle se sentit partir en avant. Son cœur rata un battement et un cri s'éleva hors de ses poumons quand elle traversa la masse neigeuse pour tomber dans un trou profond dissimulé sous la couverture blanche. La dragonne et sa cavalière dégringolèrent ensemble la pente abrupte, se heurtant aux rochers et aux arbustes qui se trouvaient sur leur chemin. Jaya grimaça, une fois immobile, face contre terre.

La chute avait été lourde.

Une douleur aiguë lui traversa le corps de part en part, lui arrachant de nouvelles larmes. Toujours la souffrance... Ça ne s'arrêtait jamais.

Et elle était épuisée de cela.

Allongée au sol, elle se recroquevilla en boule, enfouissant son visage dans le col duveteux de son manteau. Un sanglot étouffé lui échappa, tandis qu'elle se maudissait d'avoir eu cette idée stupide et irrationnelle de partir loin de ses amis. Dans son état de fragilité extrême, elle venait même à regretter d'avoir fui Leftheris... Peut-être aurait-il pu l'aider ou la protéger.

Elle était maintenant seule, gelée, perdue et ignorait même si Vadim était réellement en vie. Et s'il l'était, il avait peut-être refait sa vie quelque part s'il n'avait jamais cherché à lui faire un signe. Peut-être... qu'il ne l'aimait plus...

Vadim...

Frissonnante et brisée, son esprit divagua vers ses yeux turquoises, son sourire cajoleur. Elle aurait tellement voulu qu'il surgisse des bois et la prenne dans ses bras chauds. Qu'il retire ces flocons de sur son corps et l'emporte avec lui, loin d'ici. Elle ne lui en voudrait même pas de l'avoir abandonnée. Elle avait juste besoin de lui, tout de suite.

Mais personne ne viendrait pour la rassurer.

Des larmes brûlantes coulaient sans interruption, tristement, devant cette réalité.

Elle sentit soudain une pression sur sa joue. Rouvrant ses paupières, la brune vit Liloïa l'observer avec curiosité. Sa douce lumière émanant de ses barbillons la consola d'une miette. Cette tendre lanterne dans ses ténèbres ; elle n'avait pas envie de la décevoir en perdant espoir. Pas après tous ces efforts. La dragonne la soutint en l'aidant à se remettre assise, sa tête sous son bras. Ce fut à cet instant que Jaya aperçut un étrange creux dans la paroi de la falaise qu'elle venait de dégringoler.

Une grotte ?

Elles pourraient s'y cacher cette nuit. Ici, peut-être que les troupes royales ne la trouveraient pas.

Bien qu'étroite, la caverne offrait assez d'espace pour laisser Liloïa s'allonger de tout son long. Jaya avait ramassé quelques branches sur un buisson près de l'entrée, et avait réussi à allumer un feu grâce au sortilège qu'Amaros lui avait enseigné. Elle sursautait encore à chaque fois que la flamme jaillissait, révélant sa novice maladresse en matière de magie. Cependant, le réconfort de la chaleur douce et crépitante lui faisait vite oublier ce petit désagrément.

Doucement, Jaya retira son manteau et son chandail pour mettre son dos et ses omoplates saillantes à nues. Elle toucha sa blessure à l'arrière de son épaule et grimaça ; maintenant que l'adrénaline était retombée, la douleur se montrait bien plus vive et la tiraillait dans la totalité de son bras jusqu'à la nuque. Même si elle ne la voyait pas, elle imaginait sans peine une petite entaille béante et sanguinolente de la taille d'une pointe de flèche.

Elle allait devoir soigner tout ça si elle voulait empêcher une hémorragie ou une infection bien plus grave.

Elle chercha alors dans son sac à bandoulière la bande et la branche de sauge bleue prise à Tiordan et Symphorore et la posa à côté d'elle. Elle saisit alors une pierre fine et longue qu'elle trouva au sol. Lentement, elle la dirigea sur la flamme afin de la faire rougir.

Elle savait que la douleur serait insoutenable, mais dans sa situation, elle n'avait pas d'autres choix.

Lorsque la pointe de la roche fut incandescente, Jaya, tremblante, l'a prit à l'aide d'un morceau de chiffon et poussa un souffle de motivation. Elle avait appris plus jeune que cautériser une plaie aidait à la guérison. Elle hésita, songeant que c'était un acte fou, mais à la fois utile pour sa survie.

Autant ne plus réfléchir et agir. Ce qu'elle fit lorsqu'elle plaqua la pierre brûlante sur son épaule à toute vitesse.

Un cri étouffé lui échappa dans son supplice, alors que la chair cuisait et fumait. La brûlure était atroce et elle dut combattre contre ses émotions pour ne pas hurler comme une bête sauvage blessée. Elle tint bon cinq secondes avant de tout lâcher, incapable d'en faire plus.

Ce serait suffisant.

Les larmes aux yeux, elle s'empara de la branche de sauge qu'elle brisa en deux. D'un doigt tremblant, elle badigeonna le suc poisseux qui en coula sur sa blessure en se pinçant les lèvres de toutes ses forces. Elle termina par se faire un bandage qu'elle noua maladroitement avant de se rhabiller.

Liloïa gazouilla dans sa direction en claquant des dents. Jaya savait qu'elle mourrait de faim. Elles n'avaient fait qu'une brève pause de toute la journée. Elle fouilla alors dans sa besace et en sorti le bloc de viande séchée qu'elle avait pris pour elle, ainsi que les deux petit oiseaux attachés l'un à l'autre, dans un morceau de tissu.

— Il faudra te contenter de ça, ce soir, ma belle.

Liloïa n'attendit pas pour sauter sur son repas, dévorant goulûment les petits volatiles en premier d'une seule bouchée. La regardant manger, Jaya se posa enfin et poussa un long soupir. Elle tourna un instant son esprit sur les derniers événements : revoir son père et savoir qu'il n'avait jamais cessé de l'aimer malgré tout lui avait fait le plus grand bien. Mais les révélations qui avaient suivi leurs retrouvailles restaient inlassablement gravées dans sa tête.

Sa mère mage, son Risen scellé, sa mémoire effacée, ses souvenirs bafoués, les mensonges, la mort de sa tante...

Elle plaqua une main sur sa bouche en repensant à cette dernière. C'était donc vrai... Elle était bel et bien une Banshee. Sinon, Malista serait encore de ce monde. Tout ça, c'était de sa faute et, une seconde, elle pensa à Evanora. Dans quel état sa cousine devait être en ayant perdu l'être le plus cher à ses yeux ? Cette mère qu'elle voulait tant rendre fière. Elle lui avait prise... et elle était désolée. Tellement désolée.

Le regard désespéré de Leftheris se glissa au milieu de cette mer de désespoir et de désillusion.

Ce soir-là, Jaya avait réellement cru que tout était fini. Il avait été si proche d'elle, à deux doigts de la capturer. Mais au fond d'elle, la princesse était persuadée qu'il ne lui voulait pas de mal, lui non plus. Dans ses yeux, elle avait vu l'inquiétude d'un homme au cœur lourd d'amour, une sincérité indéniable. Elle croyait en lui, mais se demandait s'il pouvait vraiment améliorer sa situation. Elle était vouée à être une paria, désormais, et il ne pourrait rien y changer, malgré sa bonne volonté et son pouvoir dans la société. Il ne remettrait jamais sa précieuse place de général et de futur roi en question pour une maudite hérétique...

Un frisson la parcourut. Elle était glacée, et le feu ne parvenait guère à atténuer la morsure du vent qui s'infiltrait dans la grotte et lui fouettait le sang. Liloïa grelotta aussi, et quand elle eut terminé son repas, elle se rapprocha de Jaya en rampant, entourant son corps de sa tête écailleuse. Jaya ne la repoussa pas, même si elle était humide et encore plus froide, car elle lui apportait un réconfort bien plus grand que les flammes. Doucement, Jaya coucha sa tête sur le flanc scarifié de la dragonne et ferma les yeux. Elle s'endormit sans même s'en rendre compte, exténuée.

Leftheris continuait les recherches, sans relâche, malgré la nuit qui enveloppait la forêt enneigée. Chaque recoin était minutieusement fouillé, dans l'espoir de retrouver Jaya. Dans son état, elle n'avait pas pu aller bien loin. Pourtant, malgré ses efforts et ceux de ses hommes, elle demeurait introuvable. Les flocons avaient rapidement recouvert les traces du dragon. L'amertume collait à sa gorge, rappelant combien il avait été à proche de la capturer cette nuit-là. Mais elle lui avait encore échappé... et cette idée commençait à devenir insupportable. Ses pensées impures tourbillonnaient dans sa tête comme une tornade, et l'œil du cyclone portait son tendre prénom. Inlassablement. Obsessionnellement.

Il était si près de pouvoir la toucher, presque effleurée de ses doigts. Qu'aurait-il fait ensuite ? Il lui aurait soufflé à quel point il l'aimait et qu'il la voulait à l'abri. Il l'aurait embrassée, enlacée, rassurée, lui offrant un havre de paix loin de ces jours sauvages. Il se serait donné corps et âme pour la ramener à son confort d'autrefois et sa douceur de vivre. Mais la réalité le rattrapa brutalement, lui rappelant qu'il était encore loin de cette belle utopie. Son cœur se serra.

Il allait devenir fou si les cris d'amour qui résonnaient dans sa poitrine ne cessaient pas.

Frost avait rejoint le jeune général, à cheval. Le roi, échevelé, arborait les traits fatigués de l'inquiétude.

— Vous n'avez toujours aucune nouvelle ? lança-t-il avec force.

— Non, mon roi, nous cherchons toujours.

— Il ne faut pas lâcher l'affaire ! Nous devons la retrouver au plus vite, si elle est blessée. L'odeur du sang pourrait attirer une créature de la forêt.

Frost baissa la tête devant l'air soucieux du prince.

— Je suis très inquiet pour elle... Elle reste ma fille unique, mon plus précieux trésor. Je refuse qu'il lui arrive malheur, elle a déjà parcourut assez de dangers comme ça.

— Je le sais, mon roi, je désire comme vous que sa cavale s'arrête et qu'on puisse la placer en sûreté. Je ferais tout pour ça, quitte à tout sacrifier. Et quand nous la retrouverons... je l'épouserais pour qu'elle n'ait plus aucun problème.

Frost braqua un regard prudent sur le blond qui fixait les lanternes se baladant dans la noirceur du paysage blanc.

— L'épouser ? Qu'est-ce que cela changera, mon garçon ? Le peuple sait ce qu'elle est et ils ne l'accepterons jamais. Il faut la mettre en sécurité quelque part...

— Je suis le futur roi de Cassandore, le coupa-t-il, avec volonté. Personne ne se dressera contre l'héritier du trône et ses ordres, et les fous qui oseront le faire, je les ferais tuer sur le champ.

— Et votre père ?

— Mon père ne sera pas épargné. Tout comme la branche religieuse. Il est temps de faire évoluer les traditions, sire, et si je dois trancher des têtes sur ma route pour protéger Jaya... alors je le ferais sans hésiter.

Le regard du père Northwall sonda l'âme de Leftheris. L'or qui le représentait s'était soudainement teinté de ténèbres. Il comprit alors, avec effroi, que ce jeune homme n'allait reculer devant rien pour atteindre son objectif. Il était prêt à écraser tous les ennemis et réfractaires qui se dresseraient sur sa route. Même si ceux-ci étaient de sa propre famille.

Quand Leftheris le dépassa pour galoper vers la pente immaculée, Frost soupira, les yeux braqués sur les hauteurs étourdissantes à peine visibles des Montagnes Boréales, derrière les cimes assombries. Dans quel guêpier sa fille s'était encore mise ? Pourquoi se dirigeait-elle ainsi vers ces montagnes ? Qu'espérait-elle y trouver ? Ce n'était qu'une place hostile, un nid de mort au cœur des glaces. Au fond de lui, malgré toutes ses remises en doute, il pria.

Oui, il pria Ymos de toutes ses forces pour que Jaya trouve son salut là-bas, quelqu'un qui puisse l'aider à s'en sortir.

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