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𝐄 𝐏 𝐈 𝐒 𝐎 𝐃 𝐄 - 𝐅𝐈𝐍𝐀𝐋 : Vivre ou Mourir 1/3

Le temps pressait. Plus que jamais.

Pour Chrysiridia, l'heure était venue d'emprunter une voie audacieuse, l'unique sentier qui leur restait à explorer : elle devait retourner auprès du clan des Ours Lunaires. Seules les eaux sacrées du Coda Leolan détenaient le pouvoir de dissiper la malédiction, offrant ainsi une lueur d'espoir, aussi ténue soit-elle, d'arracher Jaya des griffes de la mort. C'était leur ultime chance.

Arrivés près de l'entrée du territoire des gardiens, Chrysiridia fut la première à descendre du cheval pour s'élancer vers l'ouverture sombre et entourée de cristaux, implantée dans la montagne. Vadim la suivit rapidement après avoir émergé des arbres, avant d'atterrir derrière elle, Jaya dans ses bras.

À l'approche du seuil sacré des gardiens, Chrysiridia fut la première à glisser de la selle du cheval et à se précipiter vers l'embrasure sombre et encadrée de cristaux, taillée au cœur même de la montagne. Vadim, émergeant à sa suite des profondeurs de la forêt, ne tarda pas à la rejoindre. Il atterrit souplement derrière elle, Jaya toujours serrée dans ses bras, puis fit disparaître ses ailes dans un souffle magique.

— Ours Lunaires ! hurla la matriarche. Je vous en prie, montrez-vous !

Soudain, le sol se mit à vibrer sous leurs pieds, pulsant par intermittences comme le cœur même de la montagne s'éveillant. Des formes massives commencèrent à émerger des ombres, se détachant des parois rocheuses recouvertes de neige. Un grondement profond et primal résonna dans l'air glacial, faisant écho à travers le glacier. L'ours blanc chef, majestueux et d'une stature encore plus impressionnante que celle de ses congénères, s'avança avec autorité vers les intrus, son regard pénétrant fixé sur eux.

Derrière Chrysiridia et Vadim, Frost fit un pas en arrière, déglutissant difficilement. La présence écrasante de ces créatures le frappa de plein fouet ; elles étaient gigantesques, incarnations de la force brute et sauvage. Leurs griffes semblables à des poignards et leurs crocs acérés, capables de broyer la pierre, leur conféraient une allure impressionnante. Dans l'ombre de ces colosses, il prit conscience du danger mortel qu'ils représentaient : un seul mouvement et ces bêtes pouvaient les réduire en lambeaux.

— Vous... Que faites-vous encore ici ? Ne vous avais-je point dit de ne plus jamais revenir sur ces terres ? gronda l'ours roi.

— Je vous en prie, nobles protecteurs, vous devez m'écouter, l'implora Chrysiridia. Ma fille est en danger, elle s'est changée en géante et a été touchée au cœur. Par pitié, je vous en conjure, par la clémence qui réside en vous, vous seuls peuvent nous ouvrir le chemin vers le lac sacré afin de la sauver.

— Nous vous avons déjà répondu, la dernière fois, sur la raison de votre interdiction d'accéder au lac.

— Je vous en supplie, c'est une question de vie ou de mort !

Chrysiridia s'effondra à genoux dans la neige, pliant si profondément sous le poids de sa détresse que son front touchait presque le tapis blanc sous elle. Son corps entier était secoué de tremblements, révélateurs du froid et de la tempête d'émotions qui la dévastaient.

— Nous... nous sommes les dernières survivantes de la famille De Myre. Ma fille, elle... elle est innocente des querelles et des accusations que vous pesez sur notre lignée. Son âme est d'une pureté et d'une beauté inégalées. Elle n'a jamais souhaité autre chose que la simplicité et le bonheur de vivre. Hélas, la malédiction qui nous afflige a fini par la consumer. Je vous implore... Si vous refusez de m'accorder le passage... Laissez au moins son époux l'emmener jusqu'au lac.

Comme électrifié par ces mots, Vadim posa des yeux exorbités sur Chrysiridia.

— Je suis consciente... consciente de ne pas mériter le droit d'y accéder... J'ai fais du mal à ma famille, abandonné ma fille, mon mari, ceux qui comptaient sur moi... J'ai ôté la vie... à ma propre sœur. Je reconnais sans équivoque que je n'ai pas ma place auprès du Coda Leolan. Je le sais et je l'ai accepté. Mais aujourd'hui, je ne vous demande rien pour moi-même... Tout ce que je souhaite, du plus profond de mon être... tout ce que je sollicite de votre clémence... c'est de sauver Jaya. Permettez lui de guérir et... de vivre. Je vous en conjure... par pitié...

Un silence solennel nimba les esprits pendant ce puissant échange. L'ours maintenait un regard fixe et pénétrant sur Chrysiridia, qui, immobilisée par le chagrin, demeurait prostrée au sol, les yeux nourris de larmes. Frost, lui aussi, ne détournait pas son regard d'elle, percevant avec une douleur poignante toute la souffrance et le tourment longtemps enfouis au cœur de son ancienne compagne, désormais libérés

Le poids de la culpabilité était parfois trop lourd à porter, même pour elle, qui avait toujours été inébranlable. Et cela lui fendait le cœur encore bien davantage au point de verser une nouvelle larme.

— Fort bien... Dans ce cas, une seule personne pourra y entrer.

L'ours principal regarda Vadim.

— Ce sera toi.

Le souffle de Vadim se bloqua dans sa poitrine, tout comme celui de Chrysiridia qui, dans un mouvement brusque, redressa la tête, ses yeux s'élargissant sous l'effet de la surprise.

— Mais tu es interdit de toucher l'eau ou d'en prendre. Seulement de déposer la fille sur la rive. Je vous accompagnerai pour m'en assurer.

La tension atteignit son paroxysme lorsque le chef du clan leur tourna le dos pour entamer sa marche en direction de l'immense bouche sombre.

— Suis-moi.

Vadim, quelque peu hésitant, finit par se lancer sur les traces de l'ours. Qu'avait-il à hésiter, après tout ? La voie à suivre était tracée devant lui. Derrière, la voix éraillée de Chrysiridia s'éleva, l'implorant d'y aller et de faire tout ce que l'ours lui demanderait.

— Merci, gardiens lunaires, termina la reine. Merci infiniment.

Les larmes de Chrysiridia redoublèrent, si heureuse qu'on lui accorde cette chance pourtant inespérée. Frost arriva dans le dos de sa reine et l'aida à se relever en lui tendant une main bienvenue. Il osa l'entourer d'un bras, afin de la réchauffer du mieux qu'il pouvait. Un regard échangé, puis ils observèrent avec espoir, la silhouette de leur gendre disparaître auprès de l'ours, dans l'ombre de la montagne.

Tout était noir dans la grotte. Les minutes s'étiraient lentement à mesure de la marche. Vadim, malgré ses efforts pour s'habituer à l'obscurité, ne parvenait à distinguer que la silhouette blanche et fantomatique de l'ours qui le guidait à travers les méandres souterrains. Son cœur battait la chamade, prêt à exploser sous l'impatience.

Or, soudain, le sol sous ses pieds se mit à scintiller d'une lumière surnaturelle. Chaque pas qu'il posait libérait des étincelles phosphorescentes. Il s'arrêta net, subjugué par le phénomène. Des lucioles de magie, d'un bleu magnifique, dansaient dans l'air, se répandant lentement pour révéler les contours d'un monde caché, où les parois, faites de cristal pur, miroitaient telles des étoiles capturées dans la roche.

— Ne traîne pas.

La voix grave de l'ours ne laissait place à aucune défense.

Vadim accéléra le pas pour ne pas le perdre de vue, sa silhouette blanche se découpant désormais clairement dans l'éclat féérique des particules. Ces dernières, guides lumineux, semblaient tracer un chemin à travers les profondeurs insondables, les entraînant toujours plus bas, vers le cœur secret de la terre. La descente était interminable, et Vadim ne pouvait s'empêcher de se demander s'ils atteindraient leur destination à temps.

Tenant Jaya plus fermement contre lui, il serra son corps frigorifié pour lui transmettre un peu de sa chaleur. Dans un geste tendre et protecteur, il posa un baiser sur son front comme une promesse : celle de la sauver de ce sombre destin, coûte que coûte.

Alors qu'ils avançaient, l'atmosphère autour commença à changer. L'air devenait bien plus frais, et le son lointain de l'eau se faisait entendre. Vadim sentit une nouvelle énergie l'envahir.

Soudain, il vit apparaître une lueur au bout du tunnel. Son cœur, pompant à vive allure, s'emballa davantage lorsqu'il franchit une arche de cristal phosphorescente, s'ouvrant sur une vision à couper le souffle, un spectacle qui dépassait l'imaginaire le plus audacieux.

Devant lui s'étendait le Coda Leolan, le légendaire lac de cristal.

Une merveille qui avait alimenté ses rêves les plus fous, mais dont l'existence même lui avait semblé jusqu'alors une chimère lointaine.

L'immensité du lac se dévoilait dans toute sa splendeur, avec des pics de cristal émergeant de ses eaux limpides, tels des sentinelles veillant sur un trésor ancien. Baignées dans une lumière mystique qui semblait émaner des profondeurs aqueuses, les lucioles de Risen, qui les avaient guidés à travers les ténèbres, s'étaient maintenant rassemblées à la surface de l'eau, valsant et tourbillonnant dans une chorégraphie magique, un essaim de fées célébrant leur arrivée.

Vadim, stupéfait, se tenait immobile, le souffle rompu devant cette beauté irréelle.

— Nous y sommes, dit l'ours. Nous allons pouvoir commencer le rituel.

Il se tourna vers Vadim.

— Va... et pose la sur la rive, de manière à ce qu'elle soit immergée dans l'eau.

Sans attendre, ni répondre, Vadim avança vers le bord de l'eau lumineuse, avant d'être interrompu à nouveau par la voix grave de l'ours.

— Mais méfie-toi... N'ose guère convoiter ce qui t'est interdit.

Il s'était fait plus menaçant. Le prince déchu avait bien saisi le message...

— N'ayez crainte. Je ne suis là que pour sauver ma femme. C'est tout ce qui importe pour moi.

L'ours grogna doucement, en guise de réponse.

Vadim poursuivit son chemin sans un mot de plus. Arrivé au bord du lac cristallin, il s'agenouilla avec révérence, conscient de la sacralité du moment et de l'endroit. Avec une précaution infinie, il retira le manteau blanc enveloppant le corps frêle de Jaya, révélant son corps nu. Il la souleva avec une extrême douceur, puis la déposa délicatement dans le liquide.

Il veilla scrupuleusement à ne pas laisser ses propres mains s'immerger. L'ours le lui avait interdit...

Pourtant, malgré sa propre volonté, l'eau éclaboussa ses mains, et en un instant, il vit les cicatrices qui les marquaient depuis des années s'estomper, puis disparaître comme par enchantement.

Son cœur fit un bond dans sa poitrine. Les légendes étaient donc vraies ? Son regard écarquillé se fixa sur le dos de ses mains, les voyant pour la première fois depuis longtemps dénuées de toute marque, d'une beauté qu'il avait oubliée.

C'était... un miracle.

Malgré l'émoi que cela suscita en lui, Vadim avala sa salive, luttant contre l'impulsion de plonger à son tour dans ces eaux magiques. Il ne devait pas succomber à la tentation de s'en asperger le visage pour effacer les stigmates de sa torture passée. Non, il était venu ici pour une raison bien précise, pour une unique personne : Jaya. Son amour pour elle surpassait toute autre considération, toute autre envie. C'était pour elle qu'il avait entrepris ce chemin, pour elle qu'il avait traversé les ténèbres et les montagnes, et c'était pour elle, et elle seule, que ce miracle devait opérer.

Silencieusement, Vadim se recula et observa l'eau du lac entourer Jaya d'un éclat bleuté qui se répercuta sur ses formations cristallines. Bien qu'emplit d'espoir, il implorait le Coda Leolan de lui rendre celle qu'il aimait plus que tout.

Le corps de Jaya commença à émettre une lueur vive. Des particules noires mêlées de bleu intense s'échappaient de son être et étaient aspirées par l'eau du lac, qui, en réponse, semblait murmurer un chant nordique dans ses doux remous.

Les lucioles de Risen s'agitèrent en une danse frénétique au-dessus de la surface, comme si elles faisaient partie intégrante du rituel. C'était peut-être le cas ? pensa Vadim, absorbé par la scène.

Sous ses yeux ébahis, la malédiction de Jaya prit forme autour d'elle : un crâne gigantesque, composé de liquide sombre, émergea lentement, sa bouche menaçante grande ouverte sur son corps fragile, avant de se dissoudre dans l'eau avec un râle de désespoir.

L'eau sacrée du lac absorbait et purifiait l'essence même du mal qui l'avait affligée.

Au fur et à mesure que la malédiction se dissipait, la blancheur maladive qui avait envahi sa chevelure commençait à reculer, dévorée par le retour de son noir de jais naturel.

Vadim, les larmes aux yeux, assistait à ce miracle, la poitrine gonflée d'un mélange d'espoir, de gratitude et d'amour incommensurable. Et lorsque la lumière mourut enfin, il reprit un souffle libérateur.

Était-ce enfin fini ?

Vadim, le cœur serré d'appréhension, jeta un regard prudent vers l'ours. Son silence et son immobilité semblaient lui donner l'autorisation de s'approcher. Encouragé par cette approbation tacite, le blond s'avança.

Avec délicatesse, il souleva Jaya hors de l'eau, veillant à la soutenir avec tout le soin et l'amour qu'il lui portait. Elle n'était même pas mouillée, ses cheveux étaient secs. Il la déposa doucement sur le bord, sur la roche, le haut de son corps reposant contre lui dans une étreinte protectrice. Vadim glissa une main sur sa mâchoire et fixa son visage, à la recherche d'un signe, d'un souffle de vie qui confirmerait que la magie du lac avait opéré pleinement.

Mais son si beau visage restait paisible, trop paisible, sans aucun mouvement visible qui trahirait un retour à la conscience.

— Jaya ?

Sa voix avait été douce, murmurée, une caresse sur sa peau... mais elle ne réagissait toujours pas.

L'angoisse s'empara de lui, une peur sourde qui menaçait d'ébranler sa foi en le miracle qu'il avait tant espéré. Il recommença à la secouer, espérant contre toute attente provoquer une réaction, un signe quelconque qui indiquerait que son tendre morceau d'amour revenait à lui, que leur histoire ne s'achèverait pas ici, mais qu'au contraire, elle ne faisait que commencer.

— Jaya... ?

D'un doigt tremblant, il prit son pouls avant de baisser la tête. L'évidence était une indicible souffrance. Vadim tentait de garder la face devant l'ours qui le jugeait de ses petits yeux noirs perçants, mais il n'arrivait plus à retenir ces larmes qu'il essayait en vain de cacher.

— Pourquoi... Pourquoi elle ne se réveille pas ? murmura-t-il d'une voix étranglée par l'émotion.

— L'eau du Coda Leolan soigne les maux, mais ne peut arracher à la mort lorsqu'elle est déjà établie.

Voulait-il donc dire... qu'il était déjà trop tard pour elle ? Avait-il su dès le départ que leur quête serait vaine, que la magie du Coda Leolan ne pouvait raviver une flamme déjà éteinte ?

Submergé par le chagrin, Vadim enlaça le corps inanimé de sa bien-aimée, cherchant dans ce geste désespéré une parcelle de réconfort, un lien tangible avec l'amour de sa vie, même dans la froide étreinte de la mort. À genoux dans tout ce bleu, sa silhouette s'affaissa, des spasmes secouaient ses épaules. Les sanglots du martyr résonnaient dans la caverne, un écho déchirant de sa douleur.

Le chant d'un espoir perdu.

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