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𝐈𝐧𝐭𝐞𝐫𝐥𝐮𝐝𝐞 𝐈


Eldamar, en l'An 324 du Premier Âge

Les visions d'Ailinel s'étaient manifestées dès sa tendre enfance, alors qu'elle racontait à sa mère comment son frère allait être retrouvé noyé dans le lac qui avait donné le nom à leur famille, des années avant que cette triste prophétie se réalise. D'abord, tout était resté lié à son environnement proche : allait-il pleuvoir ? quand allait accoucher la voisine ? avec quoi reviendrait Ailinion, son frère, de la chasse ?

Puis, grandissante comme chaque jeune elfe, elle apprit l'histoire du continent et des Valar qui veillaient sur eux. Immédiatement, elle sentit une attirance forte pour ces grandes figures qu'elle imaginait la regarder tendrement du haut de leur trône d'or et d'argent. Sa ferveur religieuse redoubla lorsqu'elle apprit à faire ses prières en honneur à Ilúvatar et on devait l'y arracher. La vérité, c'était que l'idée d'un être supérieur auprès duquel elle pourrait se démarquer la faisait vibrer plus que tout.

Lors de sa quinzième année, on lui offrit une petite harpe, qu'elle apprit avec une dextérité remarquable en quelques semaines seulement. Rapidement, elle s'amusa à mettre en musique les prières qu'elle proférait sans discontinuer. Autour d'elle commencèrent à retentir les mélodies qu'elle entonnait et elle se sentait fière de participer au culte des Dieux, à sa manière. Elle se demandait à quoi les Valar ressemblaient, comment elle se comporterait s'il lui arrivait d'en croiser. Chaque matin, elle ajustait soigneusement les fleurs dans ses cheveux, et s'en allait en ville, où elle s'imaginait avoir plus d'espoirs de les rencontrer. Toujours, dans la distance, plus haut que le ciel, se dressait le Mont Taniquetil et Ailiniel parfois s'imaginait y grimper. Un tel pèlerinage ne passerait certainement pas inaperçu et lui octroyait peut-être les grâces des Dieux.

Cela fut inutile. Un jour qu'elle rentrait chez elle, elle sentit son cœur vibrer d'une manière qu'elle n'avait encore jamais expérimentée. Il semblait s'accorder à une fréquence alentours, comme lorsqu'elle accordait sa harpe grâce à son diapason. Poussant lentement la porte, elle retrouva sa mère avec un inconnu aux cheveux d'argent. Elle n'eut besoin d'aucune explication et tomba sur ses genoux, des larmes abondantes dévalant ses joues d'or. Car devant elle se tenait Irmo, dans une toge reflétant la Soleil comme une améthyste.

- Ta mère me parlait de tes chants. Je souhaiterais en entendre, lui dit-il alors d'un ton doux.

Sa voix était frémissante, légère, lointaine, comme si elle sortît d'un songe.

Alors Ailiniel s'exécuta et chevrota l'Ode à la Lórien, qu'elle trouva appropriée. Cela convint au Valar, qui lui en demanda une deuxième. Puis une troisième. Et encore, et encore, jusqu'à ce que le soir tombe, et que le répertoire d'Ailiniel fut épuisé. Alors Irmo se leva, embrassant la pièce d'un regard tendre, et remercia la jeune elfe avant de s'en aller.

Le lendemain, on lui fit parvenir une nouvelle harpe, fabriquée par les meilleurs artisans d'Arda. Ses cordes devenaient vivantes sous les doigts de la musicienne, et on vint souvent l'écouter à la fenêtre, tandis qu'elle composait. Son père accepta alors qu'elle choisisse son nouveau nom : Nyarinde, « celle qui conte ».

Les années passèrent et Nyarinde s'épanouissait dans son art. Les visions qui autrefois la paralysaient devenaient une source d'inspiration sans fin. Elle s'éloigna de la musique religieuse, bien que celle-ci gardât une place importante dans ses chants, et commença à s'intéresser aux histoires de fiction que lui soufflaient ses songes. Ainsi, elle conta l'histoire de l'arrivée des Hommes en Beleriand et leur rencontre avec les siens avant que cet évènement ne soit inscrit aux archives. Plus tard, elle commença à rédiger les prémisses d'une histoire d'amour, de gloire et de sang, et ce fut au milieu de celle-ci qu'elle fut interrompue par la seconde visite d'Irmo, qui lui demanda de cesser d'écrire ses rêves. Ceux-ci étaient dangereux, surtout si l'Ennemi les entendait. A la place, il lui proposa de le suivre en Lórien, où elle pourrait composer à sa guise pour lui, sa femme et leur Cour. Alors âgée de quelque 300 ans, elle accepta sans même demander à ses parents, et fut menée auprès d'Estë dès que la Soleil eut disparu.

La Valar, femme d'Irmo, fit une impression encore plus grande que son mari aux yeux de Nyarinde. C'était une grande femme au teint blanc, et au toucher délicat, enveloppée de grands tissus flottant, serré à la taille par une ceinture d'orfèvre. Autour d'elle, tous semblaient apaisés, et la musicienne comprit pourquoi lorsque la Valar posa sur son front le dos de sa main : aussitôt, ses muscles écraser par l'angoisse et le voyage se détendirent. On lui présenta sa chambre, non loin des halls d'Irmo, et sa réelle vie commença à cet instant.

Elle qui avait rêvé toute sa vie de rencontrer ne serait-ce qu'un de ces Dieux adorés, vivait à présent à leur côté. Non seulement était-elle souvent conviée aux dîners des Seigneurs de la Lórien, pour accompagner leur repas de musique, mais elle croisait souvent les autres Valar lorsque ceux-ci venaient se reposer dans le havre de paix qu'était le Royaume d'Irmo.

Une fois, elle put apercevoir Yavanna, la « Donneuse de fruits », qui se promenait entre les arbres. Elle s'en approcha timidement, afin d'apercevoir de plus près celle qui avait créé les Arbres, mais n'eut pas le temps de lui adresser la parole car devant ses yeux ébahis, la femme habillée de vert se transforma en un grand végétal, tendant ses branches bien haut vers l'azur du ciel. Elle apprit plus tard que c'était une forme qu'affectionnait particulièrement Yavanna.

Au début, elle eut de la peine à mesurer ses éclats de joie et d'allégresse lorsque son regard croisait celui d'un de ces Dieux, mais à force de se produire devant eux, d'entendre ses mérites vanter auprès de chacun, elle prit l'habitude, et, bien qu'elle les respectât grandement, elle ne sentait plus son cœur s'emballer de la même manière que lorsqu'Irmo avait visité sa demeure pour la première fois. Ainsi se déroulèrent les deux cent cinquante années qui suivirent.

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