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𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟖.𝟐.

Lorsqu'ils arrivèrent sur la rive du Cours d'Argent, et découvrirent les embarcations, ils décidèrent la répartition des membres. Aragorn, Frodon et Sam allaient partager la même barque, ce qui sembla décevoir le dernier Hobbit. Eirien lui adressa un sourire désolé mais elle comprenait la décision : Aragorn saurait manœuvrer au mieux. Elle fut soulagée de ne pas se retrouver avec l'Homme du Sud et se trouva satisfaite de son groupe à elle, constitué de l'elfe sylvain et du Nain. 

La Soleil était parvenue à s'extraire du ciel nuageux et éclairaient la rivière d'une lumière rassurante. Les clapotis du Celebrant contre le bois du ponton fit surgir les premières images de sa seconde vie, lorsque tremblante et suffocante, elle avait émergé des flots. Bien entendu, elle n'en avait pas parlé, ne pas attiser plus les rumeurs qui concernaient son origine quasi-divine, ou sa parenté avec les elfes mythiques d'autrefois. Elle avait bâti son succès sur son art. Elle ne voulait que rien d'autre s'en mêle. Et puis elle craignait la douleur qui pourrait surgir si un jour elle venait à se souvenir de la vérité. Non, elle préférait faire taire le passé et se concentrer sur le futur ­ – ou mieux encore, le présent.

Les feuilles dorées de sa chanson se matérialisaient sur les flots, imitant les embarcations qui allaient les mener au loin. Puis, alors qu'ils comptaient les provisions et vérifiaient les derniers détails, la Dame et le Seigneur arrivèrent sur de grands cygnes de bois flottant. Les rayons de lumière se reflétaient sur la chevelure de Galadriel et son nom prit tout son sens. Il semblait que devant eux était apparue Vána, dont la beauté jaillissait des cieux comme de la terre.

Gimli laissait paraître sur son visage d'habitude bourru l'expression de la plus grande des admirations.

- Nous sommes venus vous faire nos ultimes adieux et vous accompagner des bénédictions de notre pays, fit Galadriel d'une voix claire.

- Nous vous avons préparé un festin d'adieux, pour vous témoigner notre amitié, continua son mari.

Le festin eut lieu dans la clairière environnante. Sur l'herbe émeraude avait été dressée une grande table napée d'un drap blanc, sur lequel les mets les plus fins de la Lothlórien se succédaient. Eirien s'assit aux côtés de Legolas, et à sa surprise, Boromir prit la place à sa droite.

- Je voulais, ma Dame, m'excuser de mon comportement jusqu'à présent. Il n'était en aucun cas justifié, et j'aimerais réparer ceci, déballa-t-il après s'être raclé la gorge.

Elle ne sut quoi dire et se contenta d'hocher la tête timidement. Haldir n'était pas au repas, il avait été appelé ailleurs.

- J'ai été très touché par votre chant, avant. Comment faites-vous cela ? Inventer ainsi de si belles œuvres, spontanément ?

- Je ne sais pas, confia-t-elle troublée. J'entends la mélodie dans l'air, dans les arbres, dans les chants des oiseaux, et les paroles viennent. Certains chants me prennent plus de temps. Mais lorsque je suis frappée par l'inspiration divine, alors les mots coulent comme la Nimrodel.

- La poésie, même dans vos dialogues en Parler Commun, plaisanta l'Homme du Sud en s'appuyant à la table. Je vous trouve admirable.

La musicienne, encore une fois, ne sut quoi répondre et se saisit d'une pâtisserie pour rester silencieuse.

- Pensez-vous, mais arrêtez-moi si je vous parais trop direct, que vous pourriez composer à la gloire du Gondor ? Notre citadelle manque de chants, et nous avons besoin d'espoir et d'un rappel des grandeurs d'autrefois.

Elle n'osa lui répondre que les grandeurs du Minas Tirith n'étaient que de pâles échos des exploits elfes. À la place, elle acquiesça timidement.

- Peut-être, lorsque cela sera derrière, mentit-elle pour se sortir de son embarras. Et lorsque j'aurais mieux appris votre langue et la manière dont les sons s'articulent pour être plaisants à l'oreille. Cela ne m'est pas encore donné.

- Votre voix même fait sonner chacune de vos phrases comme le plus beau des chants, déclama l'homme avec un sourire entendu.

Elle chercha le regard d'Aragorn pour la sauver de la situation mais celui-ci était absorbé par une autre conversation avec la Dame. Sur leurs lèvres, elle repéra plusieurs fois le prénom de sa maîtresse et elle se résigna à ne pas les déranger.

- Comment se porte Mirkwood, mellon ? demanda Eirien pour se dégager de la conversation de Boromir.

Pour ne pas l'offenser, elle avait décidé d'user du Parler Commun. De toutes manières, il fallait bien qu'elle s'y habitue un jour, si elle avait décidé de parcourir la Terre-du-Milieu avec la Compagnie.

- Assez mal, je dois avouer. Les attaques orcs se multiplient, l'Ombre s'étend. C'est ainsi que nous avons perdu Gollum. Mon père refuse, par dignité, d'appeler d'autres à l'aide mais si cela continue, je crains bien que notre royaume ne s'écroule, déclara l'Elfe sylvain.

- De même pour nous, au Sud, ajouta Boromir, qui avait perdu sa façade assurée.

Ses traits s'étaient affaissés et le désespoir perçait dans ses yeux gris.

- Il y a peu, nous avons combattu pour Osgiliath et il s'en est fallu de peu pour que nous la perdions. De mon unité, qui tenait l'un des ponts stratégiques, seulement mon frère, moi et deux soldats survécûmes. Nous dûmes traverser l'Anduin et ses dangereux courants à la nage après avoir fait tomber le pont.

- Je suis navrée de l'entendre, souffla Eirien.

Et c'était la vérité. Elle s'étonnait d'entendre que la guerre était déjà si avancée. Elle, entre ses beaux atours et ses chants, s'était vue protégée, mais emprisonnée dans une bulle de confort dont il fallait à présent sortir.

- Oui, c'est pour cela que je souhaite revenir au Sud le plus rapidement possible. L'Anneau nous sera d'une grande aide contre les armées du Mordor, malgré ce qu'Aragorn peut en penser. Il a fui, il ne connait pas la réalité de ce que nous vivons à Minas Tirith. Il n'est pas là pour son peuple.

La musicienne sentit son sang se glacer. Si elle comprenait la position de l'Homme, elle ne supportait pas entendre les propos proférés à l'égard de son ami. Appliquant les stratégies du protocole qu'on lui avait inculquée à son arrivée, elle s'empressa de l'interrompre :

- S'il vous plait, ne parlons pas de politique en ce jour d'adieux. Nous réglerons ce différent sur la route. Mais dites-moi, vous affirmez de pas avoir de réels chants en Gondor. Est-ce là la vérité ? comment cela se fait-il ?

L'Homme du Sud ainsi fut distrait et s'empressa de l'éclaircir sur la situation culturelle de son pays. Alors qu'il parlait, Eirien fut surprise de réaliser qu'elle le comprenait de mieux en mieux, que sa langue, d'abord si dure et rêche, lui était maintenant devenue naturelle. Son animosité envers le grand guerrier diminuait lentement.

- Et vous, ma Dame, d'où venez-vous ? s'immisça Legolas.

Aussitôt, quelques têtes se retournèrent vers elle, attendant sa réponse.

- Eh bien, c'est une histoire compliquée, commença la jeune musicienne, sentant ses joues soudainement chaudes.

- Nous avons recueilli Eirien lorsqu'elle est arrivée, sans souvenir, il y a quelques centaines d'années, fit gravement Celeborn.

- Mais c'est à elle qu'appartient son histoire, intercepta tendrement Galadriel.

La concernée fit de la tête un geste de remerciements avant de prendre la parole :

- J'imagine que le voyage nous laissera tout le temps d'en parler. N'épuisons pas les bons sujets de discussion dès maintenant, plaisanta-t-elle.

- Vous avez bien raison. D'ailleurs, la Soleil commence à se cacher derrière les premières cimes. Il est temps de mettre fin à nos festivités et de vous dire adieux, avec les quelques cadeaux que nous vous avons apportés.

- Oh des cadeaux ! s'écria Pippin, immédiatement réprimandé par le regard de Boromir.

Néanmoins, Eirien se réjouit de cet éclat de joie. Le Semi-Homme se morfondait depuis leur arrivée en Lothlórien, et bien que la jeune elfe ignorât encore ce qu'il s'était passé dans la Moria, elle avait deviné que le Hobbit se sentait coupable. Elle n'avait pas encore trouvé comment changer cela, mais s'y efforçait. Peut-être que le voyage aiderait le pauvre Pippin à oublier son chagrin.

- D'abord, nous vous faisons passer la coupe d'adieu, remplie d'hydromel blanc, pour que vos cœurs ne soient pas tristes, bien que la nuit doive suivre le jour et que déjà le soir approche, fit Galadriel en s'emparant de la coupe en question.

Celle-ci avait été habilement ciselée, et des elanoer en joyaux s'entrelaçaient pour encadrer un G d'or. Quand ils eurent tous bu, et que l'élixir eut fait rayonner leur corps d'une douce chaleur, la Dame de la Lórien fit apporter les présents dans un couffin blanc.

Aragorn, en premier, reçut un fourreau pour son épée, dont le motif rappelait celui de la coupe : un entrelacs de fleurs, entre lequel des tengwar inscrivait le nom d'Andúril.

- La lame tirée de ce fourreau ne sera ni souillée ni brisée, même dans la défaite. Je n'ai rien d'autres à offrir d'aussi grand que la chose que l'on vous a déjà confiée, murmura la Dame en posant sa main blanche sur la poitrine d'Aragorn, où scintillait tendrement une lueur d'argent. Am meleth dîn. I ant e guil Arwen Undómiel pígatha.

[Pour son amour. Je crains que la grâce d'Arwen Undómiel ne diminue ]

- Aníron i e broniatha, ad ae periatham athar i methid en-amar hen. Aníron i e círatha na Valannor, souffla Aragorn à son tour et Eirien sentit son cœur se déchirer.

[J'aurais désiré qu'elle quitte ses rivages et soit avec son peuple. J'aurai désiré qu'elle prenne le navire vers Valinor]

- He sell Elrond ar siel nîn, plaisanta Galadriel. He tarlanc.

[Elle est la fille d'Elrond et ma petite-fille. Elle est obstinée.]

- Nadath i moe cerich. Dan, ú-'eveditham, Elessar

[Vous avez tant de choses à faire. Mais nous ne nous reverrons pas, Elessar.]

D'une mine triste, Aragorn se pencha pour embrasser la main blanche de la Dame.

- Hannon le, Heryn nîn.

[Je vous remercie, ma Dame]

C'était la première fois que la Dame l'appelait ainsi, et Eirien dut se retenir pour ne pas fuir écrire un poème musical sur cette scène. Son ami avait perdu ses traits dúnadan et sa prestance était devenue royale, le menton ainsi haut, et dans son regard la sagesse d'un homme qui avait trop vécu. Les Hobbits semblèrent sur le point de s'agenouiller à ses pieds et même Boromir paraissait troublé.

A ce dernier, Galadriel offrit une ceinture d'or, ainsi qu'un nouveau poignard. Merry et Pippin eurent droit aux mêmes choses, bien que leur ceinture fût d'argent et leur poignard servit plutôt d'épée. L'elfe sylvain se fit offrir un arc galadhrim, de bois d'argent, aux motifs de feuilles de mellyrn. Ses yeux brillèrent d'une lumière d'excitation qui fit sourire Eirien et Galadriel.

- Pour vous, petit jardinier et amateur d'arbres, je n'ai qu'un cadeau : cette boite contient de la terre de mon verger et est sous l'influence de ma bénédiction. Lorsque vous reverrez votre pays, vous y ferez pousser les plus belles plantes de Terre-du-Milieu. Ce sera un aperçu de la lointaine Lórien en Comté, un écho de ses printemps et étés à présent seulement souvenirs.

Eirien fut surprise de ses paroles sombres, mais elle n'osa pas les faire remarquer. Son visage s'assombrit. La Dame voulait-elle dire qu'elle allait quitter le Continent ? Pourquoi n'avait-elle pas été avertie ?

- Et quel cadeau un Nain pourrait-il demander aux Elfes ? fit Galadriel, se tournant vers Gimli qui rougit.

- Aucun, Heryn nîn, car il me suffit d'avoir vu la Dame des Galadhrim et d'avoir entendu ses douces paroles, bredouilla-t-il en fixant le bout de ses bottes.

- Oyez, vous tous Elfes ! Que personne ne dise que les Nains sont malgracieux et vils. Mais Gimli, fils de Gloin, vous désirez assurément quelque chose que je pourrais vous donner ! Nommez-le sans gêne, je vous en prie.

- Alors, si j'ose, peut-être, sans vous offenser, enfin s'il m'est permis de demander, que dis-je, de nommer un seul fil de vos cheveux, alors c'est ce que je voudrais, enfin, toujours dans l'idée que tout ceci n'est qu'...

Il fut interrompu par les rires claires des Elfes, mais Galadriel porta immédiatement la main à ses cheveux, et en arracha trois fils, qui brillèrent sous le soleil. La musicienne lança un regard à Aragorn, qui pouffait sous sa chemise. Tous deux avaient bien sûr en tête le pauvre qui s'était vu refuser un simple cheveu de la Dame. Certes, Gimli n'avait pas la même arrogance.

- Je chérirai, Madame, ce bijou, en souvenir de vos bonnes paroles. Et si je trouve dans les forges de mon pays un métal et des joyaux qui en soit digne, j'en fera un cristal impérissable qui trônera dans ma maison, en gage de bonne volonté entre la Montagne et la Forêt, entre les Nains et les Elfes, promit Gimli.

Encore une fois, le désir d'écrire et de composer brûla les mains de la jeune elleth. La scène paraissait venir d'un conte ancien, d'un lai épique sur la réconciliation de deux peuples. Peut-être l'était-ce, d'ailleurs.

- Et pour vous, Porteur, je vous offre la lumière d'Eärendil, notre étoile bien-aimée. Puisse cette lumière vous éclairer dans les endroits les plus sombres, où toutes les autres seront éteintes. Souvenez-vous du miroir de Galadriel.

Sans dire un mot, Frodon s'empara de la fiole qui reflétait la lumière environnante, et semblait en capturer les éclats. Il la glissa dans sa poche, et garda la main posée dessus.

- Ah an le, Mellyrniel, je vous offre cette flûte, cousine de celle qui fit jadis danser Lúthien. Puisse-t-elle t'inspirer dans ta quête.

[Et pour vous, Mellyrniel]

- Le Hannon, Heryn nîn, chanta doucement l'elleth en saisissant délicatement

[Je vous remercie, ma Dame]

- Darthatham i linnyd lîn, nef aer egor athan ngaer, fit Celeborn en la regardant tendrement.

[Nous attendrons vos chants, de ce côté de la mer ou de l'autre]

Elle le remercia avec chaleur et respect, pour rejoindre ensuite le reste de la Compagnie. L'eau brillait d'argent sous le soleil et le ciel à présent d'azur. Chacun prit place dans les embarcations. Haldir fut rappelé pour les adieux.

- Atholo lagor, lui chuchota le galadhrim à l'oreille.

[Reviens vite]

- Gi mellin, lui répondit Eirien en l'enlaçant.

Les larmes envahissaient ses yeux et sa vue brouillée ne lui permit pas de voir le visage de son amant, alors qu'elle s'en éloignait sur le Celebrant. Sanglotant, elle lui adressa un baiser depuis les cours argentés et pria le ciel de lui accorder son vœu : le revoir le plus vite possible.

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