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𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟖.𝟏.

Ces jours passèrent vite, trop vite. Sa décision, si difficile fût-elle, avait été prise. Son devoir de poétesse l'y obligeait. Écrire la plus grande quête d'Arda depuis si longtemps, succéder aux artistes d'antan dans cette nouvelle aventure épique, dans laquelle elle s'effacerait : voilà son destin. Les sacrifices lui fendaient le cœur, mais Haldir avait été compréhensif. Un baiser sur le front, une main à la taille, et sa prière silencieuse contenue dans ses beaux yeux d'émeraude avaient failli faire flancher l'elleth, qui avait réprimé une larme.

- Radithon. Radithon na gen, avait-elle promis.

[Je trouverai. Je trouverai un chemin vers toi.]

- I gardh i guil gîn, avait souri Haldir en remettant une mèche de ses cheveux d'or en place.

[L'oeuvre de ta vie.]

- Gen melin.

[Je t'aime]

- Iston.

[Je sais]

- Ú-edhledho annan.

[Ne pars pas trop longtemps.]

Il savait que ce n'était pas de son ressort mais elle hocha lentement la tête.

- Ir achenithanc, mí gwennen.

[Quand nous nous reverrons, nous serons mariés.]

Le visage de l'elfe s'éclaira, mais il contint sa joie.

- Darthon.

[J'attendrai.]

***

- Il est venu le moment du départ. Ceux qui désirent poursuivre cette noble quête doivent le décider maintenant. Ceux qui le désirent peuvent rester encore ici. Les galadhrim sont de bons hôtes, parla Celeborn d'un ton grave.

Toute la Compagnie ainsi qu'Haldir et Eirien se tenait dans les appartements des Seigneurs elfes. Sam ne cessait de jeter des regards ébahis autour de lui, et les autres ne pouvaient pas détacher les yeux du regard de Galadriel, dans lequel brillait la lumière des Arbres.

- Ils ont tous décidé d'aller vers l'avant, murmura la Dame de la Lórien.

- Mon royaume est vers l'avant. Rien ne sert de retourner sur mes pas, déclara brusquement Boromir.

- Nous déciderons plus tard de notre itinéraire, mais il ne doit pas se séparer déjà en Lórien, fit Elessar en s'inclinant légèrement. Nous ne savons pas ce que Gandalf nous préservait après la Nimrodel.

- Les desseins de Mithrandir sont parfois sombres, mais toujours plein de sagesse. Nous regrettons profondément sa disparition, dit Celeborn en saisissant la main de Galadriel.

Si Eirien ne connaissait pas mieux la force de la Dame, elle aurait juré l'avoir vue trembler. Mais la douleur ne connaissait pas Galadriel.

- J'ai décidé de me joindre à la compagnie, ma Dame, s'écria Eirien en Langue Commune pour se faire comprendre de tous. S'ils veulent bien m'accepter.

Étonnés, les Seigneurs se retournèrent vers elle :

- Déjà ? votre séjour aura été court !

- Je souhaite être le neuvième membre de la Compagnie, comme l'avait souhaité Elrond. Je ne serai qu'un maigre remplacement de Mithrandir mais je saurais me rendre utile. Et lorsque nous reviendrons, je pourrai conter les aventures et la quête de la Compagnie et du Porteur, expliqua la musicienne sans lâcher la main d'Haldir, qui pesait lourd sans la sienne.

- Si tel est ton désir, alors nous l'acceptons. Le reste de la Compagnie a-t-elle une opposition à partager ?

Tous se turent, même l'Homme du Sud. Les Hobbits parurent heureux d'entendre cette nouvelle et Aragorn souriait tendrement.

- Bien. Alors préparons votre départ. Vous partirez sur le Grand Fleuve, n'est-ce pas ? Nous vous donnerons des embarcations. Elles sont solides et vous porterons loin. Legolas, Boromir et vous, Aragorn le voyageur, vous saurez les manier.

- Et moi ! interrompit soudainement Merry. Les miens vivent sur le Brandevin et nous connaissons l'eau des rivières mieux que notre trou.

- Bien. Je pense que vous connaissez le chemin à prendre. Prenez garde aux rapides de Sarn Gebir. Saluez les chutes du Rauros pour moi.

Tous les remercièrent et furent congédiés pour les préparatifs. Seul Sam paraissait inquiet de ce changement de plan.

- Ce n'est pas tant l'idée de quitter ce havre de paix, Dame Eirien, lui confia-t-il en rangeant son sac. Mais vous voyez, je n'ai jamais voyagé, encore moins en bateau. Je déteste l'eau.

- Mais vous avez bravé des dangers bien plus terribles !

- Oui, mais je n'ai d'habitude pas le temps d'y penser, réfléchit le Hobbit en arrêtant de s'agiter.

- Si cela peut vous rassurer, je monterai dans votre embarcation. Je sais nager, je vous rattraperai si quelque chose venait à vous arriver, fit la musicienne avec une voix douce.

- Merci, ma Dame. Mais je dois être fort tout seul d'abord.

- Vous l'êtes, mon cher Hobbit. Je suis impressionnée par la témérité et la solidité de votre espèce.

Cela le fit sourire.

- C'est gentil de vous joindre à nous. J'espère que le Seigneur Haldir ne le regrette pas trop.

Eirien pouffa.

- Il a l'habitude. Et puis, je le reverrai bientôt ! Nous avons la vie devant nous. Et une vie d'elfe dure longtemps. Préparez-vous bien, demain nous partons à midi.

La dernière nuit blottie dans les bras d'Haldir lui parut durer une éternité. Ils n'avaient pas besoin de parler, être l'un avec l'autre suffisait. Elle sentait que la séparation allait être plus douloureuse que d'habitude, sans en connaître la raison. Elle se répétait que tout allait bien se passer. Elle en avait vu d'autres. Elle faisait le bon choix.

En-dessus d'eux, Elbereth brillait un peu plus fort et c'est sous sa lueur tendre qu'Eirien parvint enfin à fermer les yeux.

***

Les adieux se firent dans le silence des gratitudes non exprimées et un soleil moins doux. Les membres de la Compagnie, à laquelle Eirien ne se sentait pas encore tout à fait appartenir, arboraient les capes des galadhrim, un cadeau précieux puisque ceux-ci étaient rarement offerts, encore moins à des étrangers, ainsi que les broches aux motifs de mellyrn. Haldir s'était dévoué pour les accompagner, probablement pour profiter des derniers instants avec son amour.

Sur les chemins menant à l'Anduin, sillonnant entre les clairières, Eirien commença à fredonner un nouvel air, inspirée par ce départ silencieux.

- Linnanen, Linnanen i lais vall, ah ennas i laiss vall tuianner! (1)

[J'ai chanté les feuilles, les feuilles d'or, et la poussèrent des feuilles d'or]

Elessar se retourna en souriant, son visage clairsemé de taches d'ombres, et l'encouragea d'un signe de la tête.

- Linnanen i hûl ah sûl vall, ah ennas mi'ylf linnant, continua-t-elle donc, alors que le reste de la Compagnie l'écoutait silencieusement.

[J'ai chanté le vent, et un vent vint et entre les branches chanta]

Aragorn se racla la gorge et poursuivit sur la même mélodie, en langue commune, le chant :

Au-delà du Soleil, au-delà de la Lune, l'écume était sur la Mer,
Et près de la grève d'Ilmarïn poussait un Arbre d'or.
Sous les étoiles du Soir éternel en Eldamar il brillait,
En Eldamar près des murs de l'Elfique Tirion.
Là, longtemps, les feuilles d'or ont poussé au long des années heureuses
Tandis qu'ici, au-delà des Mers Séparatrices, coulent maintenant les larmes elfiques.

Surprise par la direction que le Dúnadan avait prise, Eirien laissa éclater sa voix pour le refrain, sentant son corps vibrer sous le pouvoir de la musique.
Ai Lórien ! I rîm tôl, i arad chell ah pen laiss

[Ô Lórien ! L'hiver avance, le jour nu et sans feuille]

I laiss dannar mi hirion, i hirion siria

[Les feuilles tombent dans la rivière, la rivière s'écoule]

Ai Lórien ! Annan esennin am chabad.

[Ô Lorien ! Trop longtemps suis-je restée sur ce rivage]

D'un coup de tête, elle passa son tour, et ce fut l'elfe blond de Mirkwood qui prit la parole. Son chant n'était pas aussi grave et posé que celui d'Aragorn, mais apportait un vent de fraicheur à la composition. Étonnamment, il choisit de s'exprimer en Parler Commun, tout en souriant au Nain. Apparemment, leurs relations étaient devenues plus cordiales depuis le séjour en Lothlórien.

- Et en une couronne évanescente ai-je tressé l'elanor d'or
Mais si je devais maintenant chanter les navires, quel navire viendrait à moi ?

- Man i gair i nîn mabatha athan aear bann ? termina alors Eirien, dans un dernier souffle.
[Quel navire portera au-delà de la vaste Mer ?]

Tous se regardèrent, assez étonnés du produit de leur improvisation.

- C'était très beau, souffla Sam. Je n'ai pas tout compris mais ça fait du bien, de l'art avant de recommencer le périple.

- Nous devrions faire ce genre de choses plus souvent, proposa Legolas. Rendre notre voyage moins douloureux et nous distraire.

- Et profitez de notre poétesse, finit Boromir, en lui lançant un sourire.

Eirien baissa les yeux en rougissant, avant de se réfugier dans les yeux d'Haldir. Celui-ci lui baisa rapidement le front, et elle sentit son âme se déchirer.

C'était ce qu'elle avait décidé. À elle d'assumer. 




(1) La chanson est de Tolkien, traduite par Francis Ledoux (sauf erreur de ma part). Les parties en Sindarin ont été traduite par moi.

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