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𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟕.𝟏.

Elle avait insisté pour prendre le tour de garde à la place de Haldir. Autour d'elle, les respirations sifflantes se mêlaient à la brise et les étoiles parfois perçaient le lourd rideau que constituaient les feuillages des mellyrn. Sa gorge grattait tant l'envie de chantonner était forte mais elle entendait aussi les troupes d'ennemis aux alentours. Ils n'osaient passer la Nimrodel, son flot sacré heurtant leur peau abjecte. Elle se reprit aussitôt : ils étaient des ennemis certes, mais forcés à ce destin par un adversaire bien plus terrible, bien plus noir. À son esprit jaillit une image claire d'un homme, peut-être un elfe, aux yeux d'or et cheveux aux reflets de feu. Un sourire clair, qui avait paru sincère. Elle secoua la tête. La vision se dissipa dans l'air.

Souvent, ce type d'épisode, ces transes dans lesquelles elle plongeait sans s'en rendre compte, la prenait, l'emmenait dans un monde ancien, lorsque les Hommes ne peuplaient encore aucune terre et que les Valars tenaient les mains des elfes. On avait imaginé un pouvoir de vision, encore une caractéristique qui lui avait valu sa célébrité d'aujourd'hui. Certains avaient vu chez elle les traits d'Elrond, sa fille longtemps cachée, ou une autre enfant de Galadriel, à cause de ces visions. Mais il n'en était rien. Elle les utilisait simplement pour construire un peu mieux les paysages anciens de ses chants.

Un mot persistait, comme bloqué dans sa gorge : Mairon. Elle le souffla lentement et ce fut à cet instant qu'elle entendit le Semi-elfe s'éveiller dans un sursaut.

- Qu'est-ce ? demanda-t-il immédiatement, les yeux gris emplis de peur.

- Yrch, chuchota Eirien. Ils ont réussi à passer la Nimrodel, et vont en-dessous de nous.

[Des orcs]

- Rachas ? souffla Frodon.

[Y a-t-il du danger ?]

Eirien secoua la tête. Ils se turent, les laissant aller. La jeune elfe sentait Orophin et son arc bandé en dessous d'eux. Puis, les rires rauques et les piétinements violents s'éloignèrent et Frodon laissa sa respiration retrouver son rythme normal.

- Ils sont partis, articula la musicienne. Mais une ombre subsiste.

Dans ce noir profond, alors que même les étoiles s'étaient tues, ils entendaient une respiration sifflante sous les arbres. Eirien, fronçant les sourcils, hésitait à sonner l'alerte mais la créature était seule et les orcs trop proches encore.

Deux gros yeux apparurent en contrebas, reflétant une lueur qui n'existait pas.

- Ú-de orch, murmura Eirien,

[Ce n'est pas un orc]

A ce moment, Haldir ouvrit l'œil.

- Man cerig ?

[Que fais-tu ?]

- Tolo a tirio, répondit-elle en pointant l'étrange chose qui rampait contre les troncs.

Haldir se tut, plissant ses yeux d'argent.

- Nous ne pouvons pas tirer, je crains d'avertir les orcs de notre présence, fit son amour au Semi-elfe, qui restait paralysé.

Ce dernier hocha la tête, mais continua à scruter les ténèbres.

- Mennathon Orophin na 'wedyr vín. Gorithon hain o yrch. Boe hain dartho.

[ Je vais envoyer Orophin vers nos frères d'armes. Il les avertira à propos des orcs. Il est nécessaire de les arrêter]

Eirien hocha la tête.

- A vedithanc ab ned amrûn, décida-t-elle. Gorithon Aragorn.

[Et nous partirons après le lever du jour. Je vais avertir Aragorn.]

Il lui baisa le front et la laissa aller.

Lorsqu'elle se réveilla, la forêt brillait des brumes matinales et la Soleil commençait à percer la canopée. Le Cours d'Argent chantait avec les oiseaux et les Hobbits ouvraient lentement les yeux. Ils se mirent en route aussi rapidement que possible, après que Legolas eut chanté ses adieux à la belle Nimrodel.

La journée semblait propice à leur voyage : les rayons de soleil se mêlaient aux ombres des feuillages et une brise légère faisait frissonner les troncs.

Ils durent traverser le Celebrant à l'aide des ponts de cordes, qui mirent les compagnons mal à l'aise. Pippin, qui passa dans les premiers, les surprit de son agilité.

- Regardez, Dame Eirien ! J'y parviendrai presque sans la sécurité de la seconde corde !

L'elfe l'encouragea de sa voix douce, qui pourtant se faisait entendre par-dessus le roulement de l'eau.

Sam eut plus de peine : il s'accrochait à s'écorcher les mains à la corde et avançait en fixant les flots bouillonnants sous lui. À mi-chemin, son visage tourna au violacé et Haldir l'intima de s'arrêter pour respirer.

- Vous y arrivez très bien, Sam ! Plus que quelques mètres, cria Aragorn.

La suite de la compagnie passa, Eirien fermant la marche, en sautant comme une acrobate sur le fil tendu, et atterrit dans les bras d'Haldir. L'Homme du Sud portrait sur eux un regard circonspect, comme si l'affection le répugnait. Cette attitude gêna Eirien, qui se dégagea rapidement de l'étreinte de l'elfe.

- Maintenant, nous voilà dans le Naith de Lórien, fit le galadhrim.

- L'enclave, traduit Elessar aux Hobbits.

- Aucun étranger n'est autorisé à espionner ces endroits. Comme convenu, je vais bander les yeux de Gimli et nous continuerons notre chemin jusqu'à chez nous, continua Haldir.

Le nain se renfrogna, et se mit à triture sa hache.

- Cet arrangement a été pris sans mon consentement. Je refuse d'être ainsi humilié parce que je suis un nain. J'ai prêté serment comme les autres, je ne comprends pas pourquoi je serais plus à risque de trahir le Porteur.

- Je le vois bien, mais c'est là malheureusement la loi, répondit Haldir, qui commençait à se sentir gêné d'imposer de telles mesures.

- Ú-bolir ad. Boe ceno i Chiril ah i Chir Lothlórien, avertit Rúmil.

- Mae, iston, fit Haldir avant de traduire pour le reste de la troupe. Dans tous les cas, vous ne pouvez pas partir. Vous devez paraître devant la Dame et le Seigneur de la Lórien. Sinon, vous serez abattus.

- La peste soit des nains et de leur entêtement, s'énerva l'elfe sylvestre.

- Non, trouvons une solution, fit alors Eirien. Maitre Nain, si moi aussi, j'avance les yeux bandés, accepterez-vous de le faire aussi ?

Elessar comprit ce qu'elle était en train de faire et leva la voix :

- Moi aussi, pour montrer ma solidarité avec mon ami.

- Quelle belle troupe de fous, grommela Gimli, avant de sourire. J'accepte, mais seulement si Legolas partage notre sort.

L'elfe à l'arc se mit à protester mais cessa lorsqu'Eirien lui adressa un regard suppliant.

- J'exigerai pleine réparation s'il m'arrive la moindre chute ! et chaque rire sera compté comme un affront, que je me hâterai de venger.

Pippin se mit à pouffer avant de s'arrêter subitement, portant sa main à la bouche pour cesser les éclats qui se pressaient dans sa gorge.

La troupe se mit en route, alors qu'Haldir expliquait calmement les propriétés de la région de la Lothlórien, de ses secrets cachés à l'Ennemi et du protocole à appliquer lorsqu'ils croiseraient la Dame. Eirien, derrière son bandeau de soie, n'avait aucune peine à le suivre, et ne trébuchait pas même lorsque les racines des mellyrn croisaient le chemin pour Cerin Amroth. L'odeur des elanors et des niphredils firent frémir ses narines et elle sut qu'ils étaient arrivés. 

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