𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏.𝟐
Le festin finit par s'achever et sa voisine de table s'éleva de son siège, ainsi que son père, et ils menèrent leur compagnie à travers les portes ouvertes grandes et les longs couloirs pour arriver dans la Salle du Feu. Cette dernière était éclairée d'un brasier clair qui brûlait dans l'âtre sculptée, mais elle gardait une ambiance tamisée, où les ombres dansaient sur les grands murs et le crépuscule du soir caressait les visages égayés.
- C'est ici la Salle du Feu, entendit Eirien expliquer. Vous y entendrez maintes chansons et maints récits - pour peu que vous puissiez rester éveillé.
C'était Gandalf qui, penché au-dessus de son petit ami, chuchotait ces indications à l'oreille presque pointue du garçon. Ce dernier arborait toujours une mine étonnée, jetant toujours des regards autour de lui, qui revenaient souvent sur le visage d'Arwen.
Les chants de différents ménestrels emplirent alors le vide de la pièce, et Eirien fut ravie de reconnaître l'une de ses compositions. Les accords étaient doux et effleuraient les lèvres de chacun ; certains fermaient les yeux de contentement, d'autres les gardaient bien ouverts pour ne pas perdre une note de cette mélodie enchanteresse. La musicienne, elle, grimaçait de maladresses qu'elle seule pouvait distinguer. Elle corrigerait sans doute la partition le lendemain.
Frodo semblait proie à l'envoûtement que son œuvre jetait au-dessus des têtes : sa tête dodelinait sur ses épaules trop fines et, lorsque Elrond vint le chercher, il sursauta et porta immédiatement sa main à son cou.
- Venez, voici venue l'heure que vous souhaitiez. Voici un ami qui vous a longtemps manqué.
Il se dirigea vers la forme recroquevillée près du feu.
- Eveillez-vous, petit maître !
Alors le visage de Frodon s'éclaira lorsqu'il reconnut son oncle Bilbon. Aussitôt, milles questions fusèrent de sa jeune bouche : que faisait-il ici, pourquoi ne l'avait-il pas vu avant, depuis quand vivait-il à Imladris. A chacune de ces interrogations, Bilbon répondit calmement, avec ce petit air satisfait qu'Eirien avait appris à apprécier. Elle aussi eut un sursaut lorsque son vieil ami l'appela.
- Dame Eirien ! Ma nouvelle composition vient de s'achever ! Je réfléchissais justement aux quelques vers que vous ne trouviez pas harmonieux ! M'authoriseriez-vous à la chanter ?
- Mais bien sûr, Maître Biblon, s'exclama la jeune elfe en balbutiant.
Elle haïssait s'exprimer en Westron, cette langue si étrangère à la sienne, dans laquelle ses mots ne s'alignaient pas et s'écorchaient entre eux. Elle appréciait l'harmonie du Parler Commun, lorsque ce dernier était exprimé par Bilbon, par ceux qui l'articulait couramment mais elle-même ne parvenait pas à prononcer les lettres, et bégayait sans trouver ses termes. Elle le parlait donc le moins possible, ou seulement en compagnie des gens dont elle se sentait proche.
- Il va me falloir avoir recours à mon ami Dùnadan, pour m'accompagner. Où est-il ?
Aussitôt, on demanda au jeune Devron d'aller quérir Aragorn. On ignorait où ce dernier se trouvait mais le timide edhel semblait avoir développé un don pour retrouver les personnes recherchées dans ce dédale de couloirs et de chambre en un rien de temps. Ce fut ainsi que, après moins de deux chants achevés, l'Homme de l'Ouest franchit la porte, et sur son visage se peignait de grandes inquiétudes.
- Ah, vous voilà !
Eirien s'inclina pour saluer le seigneur Aragorn, qui fit de même. Pendant ce temps, Frodon s'exclama :
- Grand- Pas ! Vous avez donc beaucoup de noms différents.
- Autant qu'il ne possède de vies, plaisanta Eirien en articulant difficilement chaque syllabe. En tous cas, vous me voyez ravie de vous revoir, Elessar.
- Moi de même, Laeryn.
Ce surnom, Chant des Arbres, il le lui avait donné lorsqu'une fois, en Lórien, il l'avait entendue chanter au milieu des mellyrn, dansant au rythme de sa musique. Ainsi l'avait-il rencontrée, belle dans son monde à elle, et elle l'avait vu déchiré par la mort et les combats. Elle l'avait soigné de son chant et de ses mains, assez pour qu'il puisse découvrir la beauté de la musique, et tous les trésors qu'elle recelait. Elle avait ainsi, sans le savoir réellement, participé directement à sa deuxième rencontre avec Arwen Undomiel, et à leur promesse d'éternité.
- Où avez-vous été, mon ami ? Dame Arwen vous attendait, s'enquiéra alors l'elleth en fronçant les sourcils.
- Je sais bien, mais ses frères revenaient des Terres Sauvages et ils avaient des nouvelles
qu'il me fallait entendre. Parfois, de grands sacrifices sont nécessaires. Et puis, je la retrouve à présent, et ma joie n'est que plus grande, se justifia le grand brun en jetant un regard derrière son épaule, là où se tenait l'élue de son cœur.
Bilbon l'interrompit :
- Eh bien, maintenant que vous êtes là, vous allez pouvoir m'accompagner ! J'ai juste changé, grâce aux conseils d'Eirien, ces deux vers, mais je vous en dirais plus ! Ah, et j'ai intégré cette pierre verte dont vous parliez. Vous connaissez la mélodie, ou me trompé-je ? Oh, et n'oubliez pas, le dernier vers change de tonalité !
Ils s'éloignèrent pour revoir ensemble les quelques changements que le Hobbit avait opérés et laissèrent ainsi Frodon et la jeune elfe seule près du feu.
- Vous avez l'air rêveur, remarqua cette dernière.
- Je ne comprends pas ces mots, du moins pas tous mais des visions de terres lointaines et de joyaux précieux prennent forme à travers ces phrases, souffla le jeune homme.
- Vous aimez donc ?
- C'est un rêve que j'arpente.
Eirien laissa échapper un petit rire. Elle adorait agir ainsi : demander l'avis des inconnus sur ses œuvres pour obtenir d'eux une sincérité absolue.
- Je vous remercie de vos jolis mots, Maître Hobbit !
Quand il comprit la raison de l'amusement de la musicienne, il devint plus rouge que son veston et détourna le regard en bégayant.
C'est à cet instant que l'assemblée se tût et que retentirent les voix d'Aragorn et de Bilbon, qui se mêlaient dans une harmonie étrange mais agréable. Après les ménestrels elfes, ces deux personnages semblaient hésitants et malhabiles mais cette impression disparut rapidement, et le Semi-Homme, perché sur un tabouret pour égaler en taille son ami, prit de l'assurance.
Eärendel était un marin
qui demeurait en Arvenien;
il construisit un bateau d'arbres abattus
à Nimbrethil pour naviguer;
les voiles, il les tissa de bel argent,
d'argent étaient faits les fanaux,
la proue était en forme de cygne,
et la lumière s'étendait sur ses bannières.
De l'armure des anciens rois,
d'anneaux attachés par des chaînes il s'arma;
son brillant bouclier de runes était gravé
pour détourner de lui toutes blessures et tout mal;
son arc était de corne de dragon,
ses flèches taillés dans l'ébène,
d'argent était son haubergeon,
son fourreau de calcédoine;
vaillante était son épée d'acier,
d'adamant était son haut casque,
un plumet d'aigle couronnait son cimier,
sur sa poitrine brillait une émeraude.
Sous la lune et sous les étoiles
il erra loin des rives nordiques,
désorienté sur des chemins enchantés
au-delà des jours des terres mortelles.
Du grincement de la Glace Resserrée
où l'ombre s'étend sur les collines gelées,
des chaleurs infernales et des déserts brûlants
il se détourna en hâte, et vagabondant encore
sur les eaux sans étoiles, égaré au loin,
enfin il aboutit à la Nuit du Néant;
il passa sans jamais apercevoir
la rive brillante ni la lumière qu'il cherchait.
Les vents de la colère vinrent l'entraîner;
aveuglément dans l'écume il s'enfuit
de l'ouest à l'est, et sans but.
sans avant-courriers, vers son pays en hâte il revient.
Là, la volante Elwing vint à lui
et la flamme fut dans les ténèbres allumée;
plus brillant que l'éclat du diamant
était son feu sur son collier.
Sur lui, elle fixa le Silmaril
et de la vivante lumière elle le couronna;
alors, intrépide, le front ardent
jl tourna sa proue; et dans la nuit
de l'Autre Monde au-delà de la Mer
là, forte et lire, une Tempête se leva,
un vent puissant à Tarmnel;
par des chemins rarement suivis par un mortel
il porta son navire d'un souffle mordant
comme la puissance de la mort, en détresse
par les mers grises et de longtemps délaissées;
de l'est à l'ouest il disparut.
Par la nuit Eternelle il fut ramené
sur les flots noirs et grondants
qui couraient sur des lieues sans lumière et des rives effondrées,
noyées dès avant le commencement des Jours
jusqu'à ce qu'il entendit des grèves de perle
où finit le monde, la musique,
où les vagues toujours écumantes
roulent l'or jaune et les pâles joyaux.
Il vit s'élever la Montagne silencieuse
où le crépuscule s'étend sur les genoux
de Valinor, et il aperçut Eldamar
loin au-delà des mers.
Vagabondant échappé à la nuit,
à la demeure elfique, la verte et belle,
où l'air est vif, où pâles comme le verre
sous la colline d'Ilmarin,
brillotantes dans une vallée abrupte,
les tours aux lampes éclairés de Tirion
se reflètent dans le Lac des Ombres.
Il abandonna là son errance,
et ils lui apprirent des mélodies,
et les sages lui contèrent d'anciennes merveilles,
et des harpes d'or ils lui apportèrent.
De blanc elfique ils le vêtirent,
et sept lumières ils envoyèrent devant lui,
tandis que, par le Calacirian,
vers la terre cachée et abandonnée il allait,
Il arriva aux châteaux éternels
où brillantes tombent les années innombrables,
et où éternellement règne le Roi Ancien,
à Ilmarin sur la montagne escarpée;
et des mots inconnus furent alors prononcés
sur la race des Hommes et celle des Elfes,
des visions d'au-delà du monde lui furent montrées,
interdites à ceux qui y demeurent.
Un navire neuf alors ils construisirent
de mithril et de verre elfique,
à la brillante proue; point de rame dolée;
aucune voile ne portait son mât d'argent :
le Silmaril comme lanterne
et bannière brillant d'une vivante flamme
pour luire par Elbereth elle-même
fut fixée, qui vint là,
et des ailes immortelles pour lui fabriqua :
elle établit pour lui un destin immortel
pour naviguer dans les cieux sans rivages
et venir derrière le Soleil et la lumière de la Lune.
Des hautes collines d'Evereven
où doucement coulent les sources d'argent,
ses ailes le portèrent lumière errante,
au-delà du puissant Mur de la Montagne.
Du bout du monde alors il se détourna,
et brûla de nouveau de trouver, loin de là,
son pays, en voyageant par les ombres,
et flambant comme une étoile insulaire
haut en dessus des brumes il vint,
flamme lointaine devant le Soleil,
merveille avant l'éveil de l'aurore
où, grises, coulent les eaux de Norlande.
Par- dessus le Terre du Milieu il passa
et il entendit enfin les pleurs de douleur
des femmes et des vierges elfiques
dans les Temps Anciens, au temps jadis.
Mais sur lui régnait un destin puissant,
jusqu'à la disparition de la Lune : passer, étoile en orbite,
sans plus jamais demeurer
sur nos rivages où sont les mortels;
à jamais héraut en une mission sans repos,
portant au loin sa brillante lumière,
Flammifer de l'Ouistrenesse.
[Chant par Tolkien]
Lorsque le chant s'éteint, les applaudissements polis des elfes retentirent. Eirien grimaçait car elle savait que chanter l'histoire d'Eärendel dans la maison d'Elrond était une affaire risquée mais le Semi-Homme, têtu, avait refusé d'abandonner.
- Chantez-là une deuxième fois, Maître Hobbit, que nous l'entendions mieux !
L'amie du vieil homme sourit : il était rare qu'on lui accorde une deuxième audition, les elfes étant trop conservateurs pour accepter sous leur toit, les mots d'autres races des Terre-du-Milieu. Cette abération révoltait Eirien, qui s'était ainsi lié d'amitié avec Bilbon, afin de lui porter son aide. Lindir, néamoins, vint discuter avec le Semi-Homme.
- Comment ! Vous n'avez pu distinguer quelles parties étaient de moi et lesquelles provenaient du Dùnadan ? s'offusqua alors le Hobbit.
- Il n'est pas commode pour nous de voir la différence entre deux mortels, répondit alors Lindir, en levant les yeux.
L'arrogance de l'elfe fit grogner Eirien et elle retint une remarque désobligeante qui piquait ses lèvres.
- Quelle sornette ! Les Hobbits et les Homme sont plus différents que les pommes et les pois ! se défendit le vieux compositeur.
- Peut-être mais pour des moutons, d'autres moutons paraissent bien différents. Les mortels n'ont pas fait l'objet de notre étude. Nous avons d'autres choses à faire.
- Eh bien, je ne crois pas vous avoir entendu chanter l'une de vos compositions, Lindir, finit par s'énerver Eirien. Le jour où vous en ferez autant, vous pourrez vous permettre de juger les talents de notre bon Hobbit ici présent. Bonne soirée.
Elle s'était ainsi exprimée en Parler Commun, pour ne pas faire manquer cette remontrance à Bilbon et son neveu, qui les avait rejoint.
Lindir, blessé dans son ego, s'éloigna et Eirien poussa un soupir.
- Je suis navrée, je n'aurais pas dû. Mais son arrogance était trop pour moi.
Puis, se tournant vers son ami, elle s'exclama :
- J'ai trouvé votre chant magnifique ! Bientôt, nous nous allierons pour composer les plus belles œuvres de le la Terre-du-Milieu !
- Vous exagérer, ma belle, mais je ne peux m'empêcher de me sentir flatté !
Un regard du Seigneur de maison rappela à Eirien son devoir et elle s'eclipsa, laissant les deux Hobbits à leurs retrouvailles. Elle se saisit de sa petite harpe, l'accorda rapidement et le silence se fit. Elle respira profondément, évacuant la peur de chanter devant tout ce beau monde, et pour laisser enter en elle la Musique.
A Elbereth Gilthoniel
Silivren penna miriel
Un court regard sur l'assemblée lui fit apercevoir qu'Aragorn avait rejoint la Dame Arwen et son père. Droit, débarassé de son manteau rapiécé, l'étoile sur sa poitrine, il était roi d'antan aux côtés de l'Etoile du Soir.
O menel aglar elenath
Na-chaerred palan-diril
La Musique l'avait reprise et la pièce disparut. Elle était en face à face avec son instrument, qui tréssautait de joie à chaque corde pincée et sa voix vibrait dans l'air pur.
O galadhremmin ennorath,
Fanuilos, le linnathon
Nef aear, si nef aeron
[Chant par Tolkien]
Alors l'écho de sa voix retentit encore quelques instants dans la pièce, avant qu'on l'applaudisse. Elle s'inclina poliment. Ce chant à Elbereth, elle le chantait à chaque fois, car c'était la pièce qu'on lui demandait le plus souvent. Elle était un peu agacée de ce conservatisme mais se permettait d'altérer un peu la mélodie ou l'accompagnement pour s'amuser un peu et exercer son talent autrement que dans la répétition d'un morceau qu'elle aurait pu encore jouer et chanter si elle avait perdu la vue et l'ouïe.
Le Maître de maison prit alors la parole, pour la remercier de son chant mais continua :
- Iston teithanneg laer 'wain, sourit-il. Aniron han lasto.
[Je sais que vous avez écrit une nouvelle chanson. Je désirerai l'entendre. ]
- Ma ! Hannon le, s'élança la jeune elleth en riant.
[Bien ! Je vous remercie]
Elle saisit son instrument mais cette fois, le feu animait ses doigts, qui s'agitèrent au-dessus des cordes et créèrent, sans effleurer les accords, une atmosphère divine. Elle laissa la première note sonner dans l'air chaleureux de la salle, et celle-ci navigua d'oreille en oreille pour attirer l'attention de chacun. Même Aragorn la regardait en souriant, ayant détaché ses yeux gris de sa compagne.
Elle frémit de voir tous ces visages blancs tournés vers elle, et la peur qu'elle connaissait si bien manqua de la saisir et de l'empêcher de jouer. Elle combattit ce sentiment et, l'ayant partiellement vaincu, chanta :
Telith i lû, I lais varan lilthathor
An badithon na Lorien
Mibi chon i melon
Ar linnathon am meleth vîn
Mi 'elaidh, nuin velen elineb
Ar Elbereth ammen silath
[Le temps viendra, les feuilles dorées danseront
Alors j'irai en Lorien
Embrasser celui que j'aime
Et je chanterai notre amour
Entre les arbres, sous le ciel plein d'étoiles
Et Elbereth pour nous brillera]
Ce couplet, elle le répéta encore une fois, mais changea le ton : la mélodie devint triste et des larmes envahirent ses iris alors qu'elle murmura la dernière phrase. La lumière de la pièce en fut changée et les visages s'assombrirent. Dans l'âme de chacun s'agitait alors ce désir d'amour, ce manque de l'être cher et partout dans la salle se faisait écho la même émotion. Même le Seigneur Elrond perdit son regard dur, et, un instant seulement, ses prunelles laissèrent étinceler une larme d'argent qui courut se perdre dans son manteau.
Seule Arargorn et Arwen gardaient un sourire doux, unis par leurs mains entrelacés, conscients de leur chance immense d'être ce soir-là reliés. Tant d'elfes avaient perdu leur conjoint pour Mandos, tant d'elfes priaient Elbereth chaque soir de garder en sécurité leur amour. En ces temps sombres, peu d'espoir régnait et nombreux étaient ceux qui passaient à l'Ouest.
Mais son amour à elle demeurait entre les arbres d'or du pays des rêves et il lui tardait de le revoir et à ses côtés chanter aux cieux.
Bonjour tout le monde ! J'espère que cette petite fan fiction vous plait :)
Comme vous l'avez peut-être remarqué, certains dialogues sont repris du livre, certains chants aussi. Pour ces derniers, lorsque l'auteur n'est pas précisé, c'est qu'il s'agit de mes chants (comme le dernier telith i lû ). Les dialogues en sindarin, quant à eux, sont tous traduits par moi-même :) (j'aime me mettre des contraites).
Alors s'il vous plait, si vous réutilisez mes phrases, créditez-moi (comme je créditerais les chants/poèmes qui ne m'appartiennent pas). Sinon, j'espère vous retrouver nombreux par la suite et me réjouis de vous partager un peu plus des aventures d'Eirien !
Novaër !
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