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Je dépose les frêles fleurs printanières sur la pierre. Une dizaine d'autres bouquets accompagnent le mien. Je m'empresse de retirer les pétales fanés et d'arroser les autres avant de m'éloigner un peu pour contempler le résultat, satisfaite. Mes primevères paraissent bien fragiles au milieu des autres. Mais ce sont les fleurs préférées de maman.

- Rose ?

Primrose Everdeen. C'est pour ça que je m'appelle Rose. Les primevères sont pour elle. D'après papa un hommage lui est aussi rendu au Capitole, comme tous les autres héros morts pour la Révolte. Ici, dans le District Douze, il n'y a jamais eu de vrai cimetière et tant mieux car je trouve ça trop triste. Mais après la Révolte, certains noms ont été gravé dans la pierre, pour rester dans les mémoires.

Je me retourne vers Finn et Lyn, mes meilleurs amis. Finn regarde le mémorial de ma tante par dessus mon épaule. Les deux jumeaux m'ont attendu patiemment, mais ils doivent vite ramener nos prises à leur mère. Nous longeons le Pré et passons près de l'usine de médicaments propre à notre District. Leur maison n'en est pas loin. Finn et Lyn sont mes seuls véritables amis. Les seuls qui me comprennent vraiment en tout cas. Je ne suis pas très appréciée ici. Il faut dire que mes parents n'arrangent rien. Bien sûr ils sont le symbole de la Révolte, les amants maudits et tout ce qui va avec. Mais ça n'a pas grande importance, je suis riche, célèbre, et donc le sujet de la jalousie de beaucoup de monde. La Révolte a certes changé beaucoup de choses mais elle n'a pas fait disparaître la pauvreté des Districts.

Enfin bon, on ne peut pas dire que je suis très populaire, les gens n'osent pas trop venir me parler. Je passe pour une fille timide, insociable. Je suis juste différente. Je ne veux pas faire partie de tout ces gens qui passe leurs journées à emballer et produire des pilules, des cachets, ou des pommades. Je veux devenir peintre. J'aime beaucoup dessiner et contrairement à la médecine, l'art me passionne. Peut-être est-ce parce que je suis bercée dans les dessins de mon père depuis mon plus jeune âge. Je l'ignore. Mais une peintre n'a pas sa place ici. Enfaite les seuls artistes qui sont admis dans la société siègent au Capitole ou dans le District Un. Alors quelques fois je m'éclipse des cours et vais dessiner dans le Pré ou même dans la forêt ce que je suis encore moins autorisée à faire car "c'est dangereux pour une enfant de mon âge".

Sauf que je ne suis pas idiote. J'ai 15 ans et je sais très bien me débrouiller. Ma mère m'a appris à me servir d'un arc et c'est là où les jumeaux interviennent. Ils ont 17 ans, des cheveux noirs de jais et de grands yeux turquoises. Identiques comme deux gouttes d'eau, inséparables, complémentaires...des jumeaux quoi. Leur mère travaille dans l'usine comme la plupart des femmes du District. Ils sont pauvres et malgré toute l'aide que ma famille leur apporte, s'occuper de 5 enfants nécessite beaucoup de temps et d'argent, ce qu'elle n'a pas. Leur père est ivrogne et fou, il s'éclipse parfois des semaines sans laisser de nouvelles. Ils ne peuvent pas compter sur lui. Alors ils chassent et entreprennent de nourrir leur famille, leurs arcs sont leurs meilleurs alliés. Moi je les aide, c'est le moins que je puisse faire. A nos heures perdues, nous nous retrouvons dans la forêt. Ce n'est pas interdit comme avant, mais ce n'est pas un lieu recommandable pour une jeune fille comme moi. Mes parents ne disent rien, encore moins ma mère qui me comprends tout à fait.

La vraie question est comment Finn, Lyn et moi sommes devenus amis. Ils m'ont vu il y a 3 ans de cela dans la forêt. C'était mon lieu de liberté, là où je dessinais. Mais surtout là où je m'entraînais avec mon arc. Ce jour-là deux flèches ont transpercé ma cible. Au même endroit, en même temps. Ce n'étaient pas mes flèches, c'étaient les leurs. N'importe qui d'autre qui m'aurait vu ici, pauvre fille étrange et solitaire ne m'aurait pas abordé. Mais Finn et Lyn ne sont pas n'importe qui. Ils sont venus me parler, osant approcher celle dont personne ne voulait. Notre amitié a débuté grâce à eux. Je les avais déjà aperçus avant, à l'école et au marché. Mais jamais je n'aurais eu l'idée de venir les voir si je les avais croisés dans les bois. Je suis très heureuse qu'ils en aient eu le courage. Ma solitude me pesait un peu.

Après avoir déposé les deux lièvres que j'ai trouvé chez leur mère, je les salue et leur promet de revenir demain. Je rentre ensuite à la maison, traversant le District dans la nuit tombante. Papa me demande comment était ma journée. Il sait que j'étais avec les jumeaux dans la forêt, je ne suis plus obligée d'aller à l'école maintenant que j'ai 15 ans. Je reste vague et lui réponds que c'était bien. Nick, mon petit frère de 11 ans, descend car c'est l'heure du repas. Maman a l'air furieuse à table, je sais que des gens du Capitole sont passés la voir aujourd'hui, des "vieux amis". Mais je ne sais pas ce qu'ils ont bien pu lui dire pour la mettre dans cet état. Après le dîner je monte dans ma chambre pour dessiner. Cependant lorsque j'entend crier dans le salon, je ne peux m'empêcher de descendre dans les escaliers pour écouter.

- Ce sont des fous ! peste maman. Ont-ils oublié que c'est à cause de ça que la Révolte a eu lieu ! Que c'est pour ça que nous nous sommes battus. Des milliers de personnes sont mortes pour ça Peeta ! Prim, Finnick, Rue et tous les autres ! Comment peuvent ils recommencer !

Je vois mon père prendre ma mère dans ses bras.

- Je sais Katniss, mais on a tout fait pour les convaincre. Ce n'est plus en notre pouvoir...

- Je les déteste, répond-t-elle en sanglotant.

Papa caresse la tresse brune de maman et l'embrasse tendrement. Je ne comprends pas. Je remonte dans les escaliers en me creusant les méninges. De quoi voulaient-ils parler exactement ? J'entends les pas de Nick traverser le couloir et descendre au salon. Nos parents ne souhaitent certainement pas être interrompus dans leur discussion alors je sors, mon dessin à la main, pour le rattraper. Quand je le retrouve en bas, la télé est allumée. Et la nouvelle hymne du Capitole retentit : quatre notes mélodieuses, répétées quatre fois. Ces notes étaient celles de Rue, l'alliée de maman lors de ses premiers jeux. Un sceau s'affiche à l'écran, un geai moqueur dans un cercle, une flèche dans le bec. Le symbole de maman lorsqu'elle menait les rebelles. Katniss Everdeen, le geai moqueur, la fille du feu.

Les diffusions de ce genre, obligatoires dans tout Panem se sont produites seulement une fois depuis ma naissance, pour annoncer les élections d'un nouveau conseil quand j'avais 10 ans. Le visage de Paylor, notre présidente, apparait à l'écran. Elle n'a pas l'air très heureuse. On dirait même qu'elle annonce une mauvaise nouvelle. Et en effet son discours n'est pas particulièrement joyeux. Elle explique que, 25 ans plus tôt, a eu lieu la 75ème et dernière édition des Hunger Games, les Jeux de l'Expiation. Une 76ème a faillit avoir lieu sous le règne de Coin apparemment, juste pour se venger du Capitole en prenant leurs enfants. Mais après sa mort on n'en a pas reparlé. Hors, cette année cela fait un siècle que les premiers Hunger Games ont eu lieu.

Evidemment les Hunger Games ont été bannis après la Révolte. Je ne vois donc pas l'intérêt de nous rappeler tout ça, que l'on apprends déjà à l'école et que nous, enfants de deux célèbres Vainqueurs, nous connaissons encore mieux. Nick se tourne vers moi, attendant une explication que je n'ai pas. Je reste là, pieds nus dans l'escalier, une feuille de papier à la main, à attendre la suite du discours. Moi qui espérais avoir une réponse je suis servie. Mais ce n'est pas vraiment celle que j'attendais.

Paylor nous dit que la décision qu'elle va annoncer n'est pas d'elle. Que c'est le Conseil, mais qu'elle a voté contre et que ce n'est pas vraiment en son pouvoir. Que, en ce qui concerne les Jeux, c'est les représentants du peuple de Panem qui décident. Je ne comprends pas. Quelle décision si abominable le Conseil a pu-t-il prendre ? Lorsque notre présidente l'annonce tristement, j'ai l'impression que c'est une blague, qu'une absurdité pareil ne peut pas être vraie. Pourtant elle l'est, et personne ne pourra la contredire.

"Les Hunger Games recommencent"

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