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𝟑𝟗. 𝐉𝐮𝐬𝐭 𝐭𝐡𝐞 𝐛𝐞𝐠𝐢𝐧𝐧𝐢𝐧𝐠


I'm Not A Criminal - No Yoo Rim

*I Promise To Protect You Forever - Jung Sae-Rin (à lancer à la petite étoile en gras)


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𝐈𝐍𝐓𝐄𝐑𝐋𝐔𝐃𝐄 𝐈𝐈𝐈

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Ce matin-là, ce n'était pas seulement une vie qui s'était éteinte, mais également une toute autre qui venait de s'éveiller.

La rue spectatrice du terrible accident avait rapidement été envahie par une foule sans pareil, faisant parler les curieux et pleurer les plus sensibles qui avaient assisté à la scène. Lorsqu'une ambulance arriva enfin sur les lieux, la foule fut dispersée, tandis que les premiers agents de police commencèrent à les questionner sur ce qu'ils avaient vu ou entendu avant le cauchemar.

Il semblait que le causeur de trouble se soit échappé à une vitesse éclair laissant alors derrière lui, le cadavre de son véhicule fumant, mais aussi, la jeune victime de sa folie.

Les ambulanciers arrivèrent vers lui, lui accordant les premiers soins avant qu'on apporte une civière sur laquelle on plaça son petit corps meurtrie, et qu'on ne le fasse grimper à l'arrière du véhicule qui faisait résonner ses sirènes dans toute la rue.

Lorsque la porte arrière de l'ambulance fut refermée, deux ambulanciers s'attelèrent à prodiguer les soins nécessaires à sa survie, tandis qu'à leurs côtés, un homme au regard vide les regardait faire sans scrupule. Il restait silencieux, comme si ce spectacle ne pouvait l'atteindre, alors que la victime n'était autre que son propre enfant.

Le petit garçon souffrait, il avait si mal, et se sentait peu à peu partir au loin vers une force qui commençait à engloutir toute son âme.

La lumière, il voyait la lumière et elle était si scintillante, si envoutante, qu'il ne voulait alors qu'une seule et unique chose...la suivre.

Il tomba peu à peu dans le coma, mais alors qu'il commençait à fermer ses petits yeux, il tourna difficilement la tête et tomba dans le regard de cet homme, de son père, et un sourire vint habiller son si doux visage de bambin. Dans un dernier élan de force, il essaya de lever la main vers lui, sans que jamais on ne vienne la saisir.

Dans son état comateux, il ne se rendit pas compte qu'on vint lui poser un drôle de chiffon sur ses narines et cette terrible odeur vint s'infiltrer dans tout son canal nasal. Il suffit d'un coup de brouillard pour que tout disparaisse, ne laissant que le vide comme dernier souvenir.

Pourquoi ?

Pourquoi cela se passait il ainsi ?

— Monsieur ! Mais que faites vous ? Pourquoi ?

— Ne dîtes rien, faites juste votre travail.

Pourquoi avait il été la victime de ce terrible accident ?

— Monsieur, on le perd ! paniqua l'ambulancier, tout en faisant des gestes brusques à son coéquipier pour qu'il s'active.

— Dans combien de temps serons nous à l'aéroport ? demanda l'homme froidement, comme si tout cela ne le touchait pas.

Sous le choc, l'ambulancier ne put s'empêcher de se demander pourquoi cet homme, s'étant pourtant présenté comme le parent, n'affichait aucune peine, aucune peur, devant l'état de son pauvre enfant mourant.

Qui étaient tous ces hommes et ces nouveaux ambulanciers qui s'étaient présentés ?

— Monsieur, dans trois minutes Monsieur ! Répondit l'un d'eux.

— Va t-il pouvoir tenir ? reprit l'homme, en baissant les yeux sur le visage de son fils.

L'ambulancier fit de même, et sentit un terrible pincement au cœur. Il ne comprenait rien, mais il sentait qu'il devait rester dans son rôle et ne pas poser plus de questions. Cet homme, il avait ce tatouage...

— On l'espère Monsieur, on l'espère...

— Dites à l'équipe médicale de se tenir prête sur le tarmac.

Ainsi, l'homme resta silencieux jusqu'à ce qu'il n'arrive à destination. Il n'accorda plus un seul regard à sa progéniture, semblant concentré sur la vitesse du véhicule qui s'arrêta enfin. De suite, la porte s'ouvrit dans un fracas et des médecins vinrent attraper la civière, l'on récupéra l'enfant et on le déposa à même le sol afin de pratiquer les messages cardiaques.

— On le perd, on le perd ! Poussez vous !

— Arrêt du cœur, son cœur est arrêté !

— Massage cardiaque, écartez vous !

Juste derrière les médecins, l'homme restait spectateur de la scène, désormais rejoint par son homme de main.

— Comment est-ce possible...souffla t-il.

— Monsieur, peut-être que vous n'auriez pas dû l'endormir ainsi, pas dans de telles conditions, répondit son second.

Mais son patron ne fut pas du même avis et fit la grimace d'un air dédaigneux.

— De toute façon, cela nous prouvera sa résistance. Soit il meurt, et cela voudra dire qu'il n'en était pas digne. Soit il est en vie, et alors...

Tous deux fixèrent le petit corps du jeune garçon que l'on tentait tant bien que mal de faire revenir à coup d'électrochocs, sous les yeux du petit infirmier qui avait été mis de côté.

— Et alors, Monsieur ?

— Seul l'avenir nous le dira, trancha le père. Alors nous verrons si le prénom qu'il porte est à la hauteur de ce que je veux qu'il devienne.

Puis, sans un dernier regard à son enfant, l'homme fit volte face et s'apprêtait à rejoindre son jet privé lorsque son second l'interpella.

— Et pour Madame ?

L'homme s'arrêta net, ne se retournant pas une seule seconde, la tête haute et les épaules crispées.

— Pour elle, il est mort. Pour tout le monde, il est mort.

— Même pour elle, Monsieur ? sembla s'inquiéter le second.

— Même pour sa mère, nous réglerons ce problème plus tard. Vous devriez plutôt prier, vous qui vous inquiétez tant...que son cœur ne décide une bonne fois pour toute de se remettre en marche. Il est notre seul espoir.


*


Six mois plus tard, le petit garçon ouvrit les yeux.

Le voilà qu'il était allongé sur un matelas inconfortable, lui-même posé sur une table qui faisait office de cadre de lit, son corps étant branché et relié un peu partout à plusieurs machines qui semblaient daté de la guerre. Alors qu'il venait tout juste de difficilement ouvrir les yeux, le petit garçon se rendit compte que l'endroit dans lequel il se trouvait était dans un sale état, véritablement miteux, et paniqua lorsqu'il sentit cette étrange chose en plastique dur qui était déposée sur ses lèvres et son nez.

Il ne fit pas même attention au bruit du son du cardiogramme qui commençaient à s'accélérer, autant que son rythme cardiaque tant il était en proie à la panique, quand soudain, il sentit une main chaude et réconfortante se déposer sur son petit avant bras.

Sa mère était là.

— Hitobashira, mon fils...tu es en vie, peina t-elle a prononcée. Mon enfant...

Le petit garçon essaya tant bien que mal de parler, mais ne serait-ce qu'ouvrir les lèvres était un supplice, respirer était un supplice, car quelque chose était appuyé contre sa trachée. Alors la panique refit surface sans qu'il ne puisse la contrôler, envoyant le cardiogramme résonner entre les murs. Comprenant que son fils mourrait de peur, la mère plongea son regard dans le sien pour l'aider à retrouver son calme, puis attrapa un bout de papier et un stylo qui se trouvait à ses côtés, avant de le lui tendre.

— Tu es intubé Hitobashira, c'est pour ça que tu ne peux pas parler, écris moi.

Le petit garçon hésita, et lorsqu'il comprit l'idée de sa mère, attrapa le stylo et écrivit difficilement, avec le peu de forces qui lui restait, la question qui n'avait pu sortir de ses lèvres.

"Pourquoi tu m'appelles comme ça maman"

Peinée, la mère le regarda tristement.

— Parce que je ne peux plus t'appeler par ton nom, je n'en ai plus le droit, avoua t-elle dans un sanglot. Mais ne l'oublie jamais, n'oublie jamais qui tu es...

Le petit garçon s'affola face à la douleur de sa mère, mais cette dernière se refusa à le voir ainsi, alors elle s'approcha un peu plus afin de le prendre comme elle le put dans ses bras. Elle savait qu'elle ne pouvait tout lui expliquer, après tout, il était si jeune...Le simple fait de devoir le laisser ici lui déchirait le cœur, elle qui aimait tant son enfant, plus que sa propre vie.

Si elle avait écouté son père, si elle n'était pas tombée amoureuse de cet homme, alors rien de cela ne serait arrivé, et cet enfant n'existerait pas. Elle avait été si égoïste.

Le tenant ainsi contre sa poitrine, la mère dut se retenir de hurler toute sa peine au monde. Quand elle entendit les bruits dans les couloirs, elle sut, et quitta alors l'étreinte de son fils. Ce dernier la regarda d'un air surpris, mais bientôt, des hommes vêtus de noirs firent leur apparition et attrapèrent sa mère sans ménagement, comme une voleuse, jusqu'à la faire sortir de la pièce.

— Je t'aime, ne l'oublie jamais...

Ce fut un réel calvaire pour lui, qui ne put ni crier, ni lui dire aurevoir, ou qui sait, adieu.

Ainsi, il se retrouva de nouveau seul, dans cette chambre miteuse.

Si les premiers jours furent un supplice, les mois suivants furent un réel martyr.

Le petit garçon eut beaucoup de mal à retrouver toutes ses forces, et mit au moins une année entière avant de retrouver l'usage de la parole. Il lui fallut quatre mois de plus pour reprendre possession de son corps par de multiples rééducations interminables, et à chaque fois, il fut seul.

Il y avait bien ces hommes vêtus de noirs en plus des médecins, mais personne ne vint lui apporter un peu de chaleur, ni de douceur, restant totalement absent quant à ses montagnes de questions. On ne lui adressait jamais la parole, et lorsqu'on osait le faire, c'était toujours dans une langue étrangère que le petit garçon ne comprenait pas.

Alors il pleurait, encore et encore, jusqu'à ce que toute l'eau de son corps ne s'évapore dans ses yeux secs et rouges sangs. Ainsi, il apprit leur langue à ses dépens.

Quand enfin il quitta cet endroit miteux et austère, on vint le chercher pour le conduire jusqu'à une école, où il passa l'entièreté de son temps. Là-bas, les choses devinrent bien pires. Les gens étaient encore plus durs et sévères envers lui, et ses pleurs ne cessèrent pas une seconde. Il faisait ce qu'on lui demandait, parce qu'il ne comprenait pas, il ne comprenait rien, et de toute façon, à quoi bon se plaindre lorsque plus personne ne vous entendait ?

Le monde entier se fichait de lui, Dieu lui-même l'avait abandonné.

Même ses camarades étaient des étrangers, s'éloignant de lui au moindre prétexte et l'ignorant comme un pauvre mendiant au sein même de l'école. On le trouvait bien trop "bizarre" et "solitaire", mais surtout, on lui avait lui-même interdit de se faire ne serait-ce qu'un seul ami.

Le temps s'écoula ainsi, les souffrances, la douleur, les mises à l'épreuve, toutes ces choses qui étaient inhumaines pour n'importe qui, qui plus est, pour un enfant.

Le pauvre garçon regrettait sa mère et ses gestes aimants, sa voix mélancolique, mais aussi, il regrettait la présence d'un père qu'il ne voyait jamais. Une fois par an seulement, sa seule ancre venait lui rendre visite. A chaque fois, elle lui demandait si tout allait bien, mais il lui mentait. Il répondait seulement "oui" en hochant la tête, de peur de la voir repartir blessée. Il préférait la voir partir avec le sourire, sans se douter que cette dernière était au courant de son cauchemar, sans pouvoir y remédier.

Mais il savait qu'elle savait, il se refusait juste à le croire.

Avec le temps, il cessa même de la toucher. Il refusait ses bras et ses baisers, devenant alors aussi froid qu'une tombe. On lui avait tant de fois répété que l'amour rendait faible, qu'il était un fardeau, qu'il avait commencé à y croire.

Il avait appris que son père venait lui rendre visite parfois, mais il ne l'approchait jamais, et le regardait de loin durant ses entraînements, et à chaque fois, le garçon se demandait pourquoi.

Pourquoi était-il acteur de tout cela ? Qu'avait-il fait pour en arriver là ? Avait-il mérité un tel châtiment pour une chose qu'il n'avait pas commise ? Et surtout, qu'avait-il fait ?

On ne le lui dira jamais.

Alors le petit garçon s'endurcit, il commença à ne plus ressentir la douleur, et se devait lui-même de faire subir toutes ces violences qu'il avait subi. S'il en souffrait à ses débuts, il en devint insensible, après tout, personne n'était là quand il était celui qui pleurait.

Au contraire, tout le monde semblait si fier de lui quand il détruisait ses victimes.

C'est peut-être pour cela que personne ne l'aimait, aussi.

Les privations étaient certainement le châtiment le plus dur après la douleur physique, pour un enfant de seulement dix ans. Bien qu'il s'était endurci, il avait la terrible impression que plus le temps passait, plus les privations et les châtiments s'empiraient, et ce, même lorsqu'il obéissait.

La question restait la même, depuis lé debut.

Pourquoi ?


*


Un soir, on vint chercher le petit garçon dans sa chambre. Il fut réveillé dans un fracas inouï, c'était à croire que tout le monde était devenu sourd pour que personne ne lui vienne en aide. La panique, celle qu'il avait connue après s'être réveillé de six mois de coma, avait fait son retour. Ce fut la première fois qu'on vint le chercher si tard.

Il fut emmené dans un endroit lugubre qu'il n'avait encore jamais vu ou aperçu auparavant. C'était une sorte de vieil hangar qui semblait abandonné. Pourtant, on l'y poussa de force, et lorsque la lumière fut, le petit garçon vit l'horreur sous ses yeux.

Là, au milieu de l'immensité de la seule et unique pièce, se trouvait un homme. Il ne savait pas qui il était, ni ce qu'il avait fait, mais ce qui était sûr, c'était qu'il allait mourir. Attaché par les pieds à une sorte de crochet cauchemardesque, l'homme vacillait à droite, puis à gauche, déjà assez mal en point. Il devait crever de froid, seulement vêtue de ses sous-vêtements, et surtout, il devait souffrir en silence. Pourtant, le petit garçon entendait ses faibles gémissements qui étaient d'autant plus fort lorsque les hommes vêtues de noir qui l'entouraient le battait sans relâche.

A seulement dix ans, le petit garçon fut obligé d'assister à cette scène digne des pires films d'épouvante, si ce n'était pas encore un réel cauchemar. A chaque fois qu'il essayait de tourner la tête ou de fermer les yeux, une poigne ferme s'emparait de son visage et le forçait à regarder.

Ainsi, il fut contraint de tout voir, et malgré lui, de tout analyser.

Le pauvre homme attaché la tête en bas saignait comme un porc. Si le sang n'était pas sec, il coulait jusqu'à son ventre, jusqu'à finir son chemin jusque dans sa bouche grande ouverte. Lorsqu'il hurlait, on le frappait encore plus fort. Lorsqu'il pleurait, on lui tirait les cheveux pour lui enfoncer un bâillon dans la bouche, presque jusque dans la gorge, pour qu'il se taise.

Comme si les coups n'étaient pas assez, il fut même victimes de nombreuses coupures généreuses, ici et là, le rendant aussi pitoyable qu'un animal à l'abattoir.

Le petit garçon le vit même se pisser dessus, tel un moins que rien, quand soudain, il se rendit compte que l'un de ses bourreaux était aussi l'un des hommes qui le surveillait depuis qu'il était arrivé ici. Il se souvenait très bien de son visage, car en vérité, le garçon avait peur de lui. De cet homme émanait une énergie meurtrière, à en glacer le sang. Alors, quand il le vit s'approcher de sa victime pour lui lacérer le ventre, le petit garçon ferma les yeux.

Il ne vit rien, mais même les yeux clos, il ne pouvait qu'imaginer la scène dans son imagination, entendant l'homme hurler à la mort jusqu'à ce que cette dernière ne vienne le cueillir.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, forcé de le faire, le petit garçon détesta l'univers pour lui avoir donné la malchance de tomber dans le regard de cet homme. De ce bourreau.

Il n'y voyait que le vide, rien que le vide.

C'était à croire que cet homme n'était même pas humain tant il était effrayant.

Allait il subir le même sort ? Allait il mourir ici, comme un vulgaire morceau de viande ?

Le petit garçon sentit peu à peu les larmes lui monter, et la bataille fut rude, jusqu'à ce qu'une pluie chaude ne se déverse sur ses joues, dans le silence le plus complet. Cela dit, l'homme le remarqua au loin, et son regard sembla dévié vers une autre personne qui devait se trouver dans son dos. Mais le petit garçon ne pouvait bouger, piégé.

Ainsi, il vit l'homme de ses cauchemars avancer jusqu'à lui, et il avait beau se mordre les lèvres pour essayer de se réveiller de cette terrible bête noire, ces efforts furent vain. L'homme arriva face à lui et s'abaissa à sa hauteur. Sans aucune délicatesse, sa main rugueuse attrapa le menton du petit garçon, le faisant relever les yeux sur son visage.

— Tu pleures ? demanda t-il impassiblement.

Le petit garçon ne put que mimer un "non" de la tête, les mots ne pouvant glisser d'entre ses lèvres.

Il était terrifié.

— Pourtant...murmura presque l'homme en faisant glisser son pouce sur une larme qu'il laissa glisser sur le bout de son doigt. C'est bien une larme que je vois.

Le petit garçon comprit que ses paroles n'étaient que de mauvais augure, mais avant même qu'il ne puisse agir, l'homme le relâcha brièvement et se releva, pour se courber.

— Monsieur, sembla-t-il saluer.

Le petit garçon voulait à tout prix se retourner, il avait besoin de savoir qui était là, pourquoi tout cela lui arrivait, mais quand bien même il savait qu'il n'aurait aucune réponse, son corps tout entier sembla se transformer en pierre lorsqu'il entendit cette voix.

Sa voix.

— Si il pleure c'est qu'il n'est pas assez préparé.

Les petits poings serrés contre ses cuisses, le petit garçon ne pouvait plus bouger. Comme si tout à coup, il était devenu une statue. Ce ne pouvait pas être lui, ça ne pouvait pas être ça. Tout, mais pas ça. Après tout, même s'il avait abandonné ici -c'est ce qu'il pensait-, son père ne pouvait pas être celui qui...

— Il serait donc nécessaire de punir Hitobashira, afin que je puisse enfin l'appeler mon fils.

Face à lui, l'homme n'attendit pas une seconde de plus et attrapa avec violence le bras du petit garçon, l'entraîna jusqu'au milieu de la pièce, là où gisait encore le corps ensanglanté et mourant de son ancienne victime. Le petit garçon, lui, pleurait à chaudes larmes mais ne se retourna pas. Il ne pouvait pas, ou plutôt, il ne voulait pas voir que celui qui avait ordonné ceci était son propre père.

Il avait tellement peur, il faisait si froid ici, mais on ne vint pas lui demander son avis lorsqu'on le jeta à même le sol, lui faisant rencontrer le sang séché et les boyaux arrachés de leur propriétaire. On lui ordonna en hurlant de relever la tête, de se relever et d'agir en homme, mais lorsqu'il essaya, le petit garçon glissa malgré lui et retomba sur ses genoux, les mains tremblantes, dans une marre vermillion.

Alors, il pleura, encore.

— Tu chiales toujours ?

Il n'osa pas répondre, et cela fut évidemment une grave erreur.

L'homme devint alors son terrible bourreau et lui asséna le premier coup, lui faisant goûter le sol gelé. Ce ne fut que le premier coup d'une série interminable. Le petit garçon ne savait pas combien ils étaient. Un, trois, six...qu'en savait-il ?

Il essaya mainte et mainte fois de se protéger comme il le pouvait, usant même du corps inerte de l'homme décédé devant lui, mais rien n'y faisait. Il ne pouvait pas y échapper. L'odeur du sang et de la mort le dégoutait et lui donnait envie de vomir.

Soudain, son père s'avança jusqu'à lui, et alors que le petit garçon pensait qu'il allait mourir, il entendit une voix grave lui dire au loin :

— J'ose espérer que la prochaine fois que je te reverrai, tu auras enfin compris qu'un homme ne pleure pas. Rends-moi fier.

Peu de temps après, ses bourreaux et son père ne furent plus qu'un lointain souvenir.

Il ne restait plus que lui...lui, et ce misérable qui avait rendu l'âme.

Alors, le petit garçon essaya de se relever mais sa tête devint aussi lourde qu'un moellon, et il eut l'impression de se retrouver dans une tornade, jusqu'à ce qu'il ne retombe au sol, s'aidant de ses mains, et se vidant de toutes ses tripes.

Il était épuisé, fatigué, à bout de force, mais surtout...il était effrayé.

Recroquevillé sur lui-même, les yeux clos, il ne pleurait plus, mais c'était comme si le ciel le faisait à sa place. Il était complètement tétanisé à l'idée que l'on revienne, et qu'on le surprenne en proie au chagrin, alors, pour tenir, il se concentrait sur le bruit de la pluie qui tombait sur la taule.

Pourquoi ?

Plus cette question tournait dans son esprit, plus il avait mal.

Finalement, peut-être qu'il ne s'était pas aussi endurci que ce qu'il pensait. Peut-être qu'il n'était qu'un faible môme destiné à crever dans un putain de hangar abandonné, ensanglanté et puant le vomit à plein nez, à côté d'un cadavre qui n'avait même pas pu le protéger.

Soudain, il entendit des pas au loin, semblant fouler le gravier de l'extérieur, et son premier réflexe fut de se recroqueviller encore plus sur lui-même, formant une sorte de boule humaine, ou peut-être même...un bouclier. Il pensait que c'était encore son père, ou pire, cet homme, qui venait finir le travail.

Il avait peur, il était paniqué à l'idée de recevoir encore des coups. Peut-être qu'un seul suffirait à le tuer pour de bon, pensa t-il.

Peut-être que mourir était finalement la solution à ses douleurs ?

*Mais grâce à son ouïe fine, qu'il apprenait à développer, le petit garçon reconnut les pas comme étant étrangers. Ils étaient délicats, légers, presque inaudibles. Néanmoins, il ne quitta pas une seconde sa position, et ce, même lorsqu'il sentit l'inconnu s'approcher lentement jusqu'à lui.

— Tu...tu as mal ?

L'échos de cette petite voix féminine lui fit d'abord pensé qu'il était devenu fou, mais lorsqu'il osa enfin relever la tête d'entre ses bras frêles, le petit garçon croisa un sourire réconfortant. Pourtant, il était là, baignant dans le sang et victime de son propre vomis, il était une horreur à lui tout seul, et malgré tout...malgré tout, cette fille lui souriait tel un ange.

— Je t'ai apporté de l'eau, tiens, lui dit-elle en lui tendant une petite gourde.

Mais le petit garçon la regarda les sourcils froncés, comme une ennemie, et refusa son offre sans dire un mot. A chaque question, il resta silencieux, jusqu'à ce qu'elle s'accroupisse devant lui pour lui dire :

— Tu as peur ?

— J'ai pas peur, répondit-il froidement, pensant que c'était un piège.

— Moi j'ai eu peur pour toi.

— T'es qui toi d'abord, pestiféra le petit garçon, cachant son menton entre ses bras qui étaient enroulés autour de ses genoux.

La petite fille qui devait avoir son âge le regarda, et lui tendit la gourde à nouveau.

— On est dans la même école, moi aussi j'ai pas de papa ni de maman. Je t'ai vu dans la classe, t'es toujours tout seul.

— Parce qu'on a peur de moi, chuchota presque le garçon en cachant entièrement sa tête dans ses bras.

Il tremblait.

— Moi j'ai pas peur.

— Est-ce que je suis mort et toi t'es un ange ?

La question surprit la jeune fille, qui fronça les sourcils et qui osa le toucher, et avant qu'il ne la repousse, mais elle posa sa main sur son bras et lui sourit à nouveau.

— Je suis vivante, mais toi et moi...on est en Enfer, je crois.

Ensemble, ils partagèrent un regard, et cela sembla suffire au garçon qui sembla évacuer l'entièreté de sa panique, quand il se laissa retomber dans ses petits bras, pleurant de honte et d'effroi. La jeune fille, elle, n'hésita pas à le serrer contre elle, même si elle ne compris pas vraiment la raison de son changement d'attitude.

Il était peut-être plus humain qu'elle ne le pensait, oui peut-être lui restait-il encore une part d'humanité.

Cependant, le petit garçon n'osait même plus bouger, honteux d'être dans une telle situation et de pleurer, encore, devant une inconnue et surtout, puant le sang et le vomit à plein nez. Mais elle semblait n'en avoir rien à faire. Elle n'avait pas peur. Alors, quand il la quitta, il n'osa pas la regarder et attrapa la gourde qu'il but d'une traite.

— On peut être amis toi et moi ? Moi...personne ne me parle, avoua la fillette.

Le petit garçon la regarda, sans dire un mot.

— Mes parents me manquent, souffla-t-elle, presque démunie.

Le garçon ne put s'empêcher de penser à sa mère. Elle lui manquait.

— Tu sais, ma maman me manque tellement, dit-elle les yeux remplis de larmes.

—...Moi aussi.

— Mais on a pas le droit de ressentir ça.

— Non, on n'a pas le droit.

— Ils nous ont abandonnés, c'est ça, hein ? Ils nous ont abandonnés, lui dit la jeune fille.

— Alors on doit pouvoir compter que sur nous, parce qu'on est seul..., il cracha presque ces mots et la jeune fille sembla acquiescer.

Alors, une nouvelle fois, les deux enfants se laissèrent tomber dans les bras de l'autre, semblant oublier où il se trouvaient, heureux de s'être trouvés. Ils restèrent ainsi un moment, mais lorsqu'ils s'éloignèrent, le garçon attrapa les épaules de la petite avec puissance et fermeté.

— Tu sais..faut que ce soit la dernière fois qu'on pleure toi et moi, on doit être plus fort qu'eux.

Elle acquiesça.

— Plus fort, répéta-t-elle.

Comme fier de sa réponse, le garçon hocha la tête.

— Comment tu t'appelles ?

Elle lui sourit.

— Jena, et toi ?

Le garçon hésita. Il ferma les yeux et sentit les larmes lui monter, alors, il prit une inspiration plus ou moins longue et sentit de nouveau cette odeur répugnante qui émanait non pas seulement de lui, mais aussi des alentours. Faisant la grimace, il secoua la tête et repoussa quelque peu la jeune fille, et lui offrit un petit sourire.

— Mon nom, c'est...

Il attendit, hésita encore, puis quand il croisa à nouveau son regard, souffla assurément :





Hitobashira. 

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