𝟏. 𝐓𝐡𝐞 𝐋𝐨𝐲𝐚𝐥
Gold on the Ceiling - The Black Keys
Enemy - Tommee Profitt
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— Colonel Kim Namjoon ?
— Il y a longtemps que l'on ne m'a pas appelé comme ça...Mais c'est lui-même. A qui ai-je à faire ?
— Un ami très haut placé et que nous avons en commun m'a orienté vers vous, il m'a dit que vous étiez le meilleur.
— Le meilleur vous dîtes ? Répéta le jeune homme. Si vous avez ce numéro, c'est que je connais en effet cette personne, mais de qui parlez-vous ?
— Le Sénateur Kaito Yuri.
— Le sénateur...
— Oui, il m'a dit que vous étiez le meilleur, mais surtout le seul à pouvoir m'aider.
— Vous aider, peut-être, mais cela va dépendre de la mission et du montant que vous êtes prêt à lâcher.
— J'ai les moyens, votre prix sera le mien.
— Très bien, mais il faudrait que nous puissions nous rencontrer pour parler en face à face.
— Votre endroit et votre heure seront les miennes.
— Dans ce cas, je vous recontacterai d'ici quelques jours. Supprimez ce numéro au moment même où nous aurons raccroché.
— D'accord, vous pou-
Trop tard, l'homme avait raccroché, mais il n'avait pas fini de lui parler. Aussi, il recomposa le numéro, alors même que ce dernier lui avait demandé de le supprimer. Il attendit la première sonnerie, puis la deuxième.
« Le numéro que vous avez demandé n'est pas attribué, le numéro... »
— Merde...
De son côté, le jeune homme aux cheveux grisonnant tira sur son téléphone avec son silencieux et le jeta dans la bouche d'égout, puis il monta dans sa voiture, pour récupérer son autre téléphone, dans lequel il avait transféré quelques secondes plus tôt le numéro de l'homme qui venait de le contacter.
Il se passa une main dans les cheveux, puis récupéra l'ordinateur qui traînait sur le siège arrière. Il l'alluma, puis rentra le numéro de téléphone de l'homme qui venait de l'appeler. Il ne lui avait pas donné son nom, mais grâce à son accès aux sites du département de police, il avait la possibilité d'avoir tous les renseignements sur ses potentiels clients, tout du moins les basiques. La recherche ne mit pas longtemps et très vite, un nom s'afficha sur son écran. Il reprit son téléphone et appela l'un de ses contacts.
— Salut Byeong, qu'est ce que tu peux me dire sur Kim Beom-Su ?
— Salut Nam, ça va, merci de t'en inquiéter...Alors, Kim Beom-Su, lui répondit le jeune homme à l'autre bout du fil sur un ton un peu amusé, ayant apparemment l'habitude des manières de ce dernier.
Namjoon s'impatientait, son téléphone posé sur son tableau de bord, attendant que son contact lui donne un peu plus d'informations, qu'il ne pourrait pas trouver sur son site. Seul le bruit des touches du clavier de l'autre côté du téléphone se faisaient entendre dans l'habitacle de la voiture et à entendre la crispation des doigts de son interlocuteur sur le clavier, les informations ne semblaient pas manquer.
— Alors, dit enfin son informateur, Kim Beom-Su, fondateur de KaKaoTalk, application de messagerie et de jeu en ligne, il est le cinquième homme le plus riche de Corée du Sud. Milliardaire de cinquante quatre ans, il est veuf suite à un accident qui à causer la mort de sa femme. Il n'a qu'un seul enfant, une fille prénommée Ara, elle aurait 24 ans aujourd'hui.
— Tu n'as rien d'autre que des trucs basiques, ça m'avance à rien, ces informations je les ai déjà, mais s'il m'a contacté c'est sûrement pour quelque chose d'important, sinon le sénateur ne lui aurait jamais donné mon numéro.
— Hum...Attend, j'ai un fichier protégé...Apparemment, il aurait fait appel à nos services pour deux affaires, le kidnapping de sa fille, il y a quatorze ans par la mafia japonaise, par un chef Yakuza du nom de Tian-Lay Zhang...C'est bizarre c'est un chinois, euh...
— Byeong, garde pour toi tes réflexions et avance, tu m'intéresses.
— Oui désolé, l'autre affaire, c'est...Putain, Nam, c'est l'affaire du collier de Marie Antoinette, d'une valeur de 3,7 millions de dollars. Apparemment nos services ont refusé de l'aider parce qu'il avait des entrées dans la mafia japonaise et qu'il a refusé de donner des informations. Résultat, le mec l'a eu dans le cul, affaire classée pour nous. Comme quoi, l'argent n'achète pas tout, à mon avis les infos que nos services lui ont demandé de cracher valaient plus que son fric et sa fille.
— Oui, et résultat désespéré, il se tourne vers moi. Va falloir que je creuse son histoire, la mafia japonaise ne fait pas dans la dentelle.
— Tu as vu pire mec, non ?
— Mouais, bon autre chose ?
— Je t'envoi le reste par mail et je te tiens au courant si j'ai d'autres infos.
— Merci Byeong, j'te revaudrais ça...
— Une bière et c'est réglé, quand tu veux mon frère.
— Bye, et il raccrocha, sans plus de cérémonie.
Cette mission allait sûrement être du lourd et il allait sûrement avoir besoin de monter une équipe. La mafia japonaise, il la connaissait plutôt à travers les faits divers, mais il n'avait jamais vraiment eu affaire à elle. Il connaissait quelqu'un qui maîtrisait plutôt bien le sujet, mais faire appel à lui ne l'enchantait pas plus que cela. Il devait en savoir plus avant même de se lancer dans quoi que ce soit. Il composa le numéro de son potentiel client et lui envoya un SMS.
« Rendez-vous demain près des docks lot 31, venez seul. »
Puis il jeta son téléphone sur le siège passager et démarra.
Un message ne tarda pas à faire son apparition, éclairant l'écran. Tout en conduisant, Namjoon récupéra son téléphone et jeta un rapide coup d'œil à ce qui était marqué.
« Je préfère un endroit public si vous n'y voyez pas d'inconvénient ? »
« Très bien, si cela peux vous rassurer. Dîtes-moi où? » écrivit-il rapidement.
« Jungmun Beach golf club de Séoul, le sénateur Kaito Yuri m'a dit que vous étiez un amateur. »
« En effet, donc demain neuf heure quarante-cinq. » et il balança à nouveau son téléphone sur le siège passager pour se reconcentrer sur la route, donnant un coup d'accélérateur en voyant l'heure tardive qui s'affichait sur le petit écran de son tableau de bord.
Il était tard et il ne voulait manquer son dernier rendez-vous pour rien au monde.
*
Quelques minutes plus tard, il entrait dans un bar connu de la capitale, marcha jusqu'au comptoir, prit place sur un tabouret haut et commanda un whisky. Une fois son alcool servi, il avala quelques gouttes du précieux breuvage et tout en buvant, fixa l'écran de télévision suspendu au mur qui se tenait face à lui. Au même moment, une jeune femme fit son entrée et alla s'assoir à quelques mètres de lui, pour commander à son tour une boisson.
— Young, un whisky coca s'il te plaît, demanda-t-elle de façon assez directive, puis elle se leva, jeta un œil dans la direction du beau grisonnant, et avant même que le patron du bar ne lui réponde, commença à s'éloigner vers le fond du bar.
— Où tu vas ? Lui demanda le barman.
— Aux chiottes, tu veux me tenir la culotte ?
— Ah, ne me tente pas chérie, lui répondit-il, en levant les bras au ciel avec un sourire radieux sur le visage.
Namjoon ne broncha pas, les yeux rivés sur l'écran, regardant la bande rouge du journal défiler sous ses yeux.
Un bijou précieux avait été dérobé à une famille puissante, et il ne mit pas beaucoup de temps à reconnaître l'homme qui se tenait derrière les caméras. Il avait vu son profil quelques minutes plus tôt, c'était son futur et potentiel client. Le voyant si concentré, devant l'écran, le patron du bar augmenta le volume et s'arrêta quelques minutes, pour écouter le protagoniste. L'instant d'après, tout en ramassant quelques verres qui traînaient sur le comptoir, il se retourna et s'adressa au grisonnant.
— Putain de milliardaire, ça lui apprendra d'exposer sa fortune, il ira pas au paradis avec.
Mais Namjoon ne cilla pas, toujours concentré sur l'écran. Il termina enfin son verre d'une traite, et posa quelques billets sur le comptoir, tout en se levant de son tabouret.
— Pour mon verre et celui de la demoiselle, lui dit-il, un léger sourire en coin.
Il s'approcha près de la place où la jeune femme qui était entrée quelques minutes plus tôt avait laissé sa veste et fouilla l'une de ses poches arrière pour en sortir un petit morceau de papier, sur lequel il griffonna quelques mots, qu'il glissa sous le verre de la jeune femme, avant de se diriger vers la sortie.
— C'est gentil monsieur, dit le barman en recomptant la sommes que Namjoon venait de lui donner, mais...Attendez, il y a beaucoup trop ! Attendez !
— Gardez la monnaie, lui dit-il en levant le bras sans même se retourner, et en passant la porte.
La jeune femme revint s'assoir au comptoir, regardant de droite à gauche, comme si elle cherchait quelque chose, ou quelqu'un. Le jeune homme au blouson de cuir noir et aux cheveux gris qu'elle avait aperçu en rentrant dans le bar quelques instants plus tôt avait disparu et seuls quelques billets reposaient sur le comptoir, à l'endroit même où il se trouvait.
— Jena, le gars-là, le grisonnant, il vient de payer ton verre à l'instant.
Elle le regarda, puis porta à nouveau son regard sur les billets qui étaient toujours sur le comptoir du bar.
— Young, tu devrais ramasser ton fric, à cette heure-ci, y'a que la racaille qui traîne, tu le sais et tu risques de ne plus retrouver tes billets.
— Ouais, mais ma petite flic préférée est là, maintenant, je crains plus rien non plus.
— C'est vrai, lui répondit la jeune femme en levant son verre dans sa direction, quand un petit morceau de papier attira son regard. Elle le lu, puis le froissa aussitôt, terminant cul sec son verre et se levant aussitôt de sa chaise.
— Mais Jena, tu pars déjà ? Tu vas où comme ça ?
Le patron du bar était déçu de ne pas profiter d'elle plus longtemps, il aimait refaire le monde avec la jeune femme, devant quelques verres, avant de fermer boutique.
— Je vais de ce pas passer la meilleure nuit de ma vie.
Et elle prit aussi vite la porte, laissant le barman seul devant son comptoir.
*
La jeune femme passa sa carte, devant le petit boitier et la porte s'ouvrit aussitôt. Elle glissa délicatement la tête dans la pièce obscure et entra timidement dans la magnifique suite. Elle s'arrêta sur le seuil en fronçant les sourcils, sans bouger, regardant droit devant elle, où à peine éclairée, se trouvait un immense lit, placé devant une immense baie vitrée, qui donnait une vue magnifique sur la ville de Séoul éclairée par des milliers de lumières. Mais elle n'eut pas le temps d'admirer plus longtemps la vue, qu'un homme la plaqua contre la porte de la suite, pour s'emparer de sa bouche avec fougue.
— Vous vous êtes perdu, mademoiselle ? Lui demanda une voix masculine.
— Oh excusez-moi, je cherche mon mari, la réception à dû me donner la mauvaise carte, répondit-elle en s'arrachant à ses lèvres pour reprendre un peu son souffle.
— Ah oui ? Lui dit-il avec sa voix rauque et sexy, tout en passant ses mains sous son chemisier, lui embrassant le cou avec fougue.
— Monsieur, je...Je suis désolée de vous importuner, je vais vous laisser, mon mari doit s'inquiéter...
— Cependant, vous, vous n'avez pas l'air de vous inquiéter, continua t-il, tout en lui faisant glisser son pantalon sur les chevilles, pour accéder à son sous vêtement, la dévorant de baisers passionnés, enfin réussir à définitivement retirer son pantalon. Il ne mit pas plus de temps, pour faire glisser son string et se positionner entre ses jambes, pour accéder à son intimité, la plaquant toujours fortement contre le mur, en la maintenant par les hanches.
— Monsi...Ah...Putain Nam, mais...Oh, merde. Hm...Nam...C'est pas du j-jeu...Hm...
Elle lui attrapa les cheveux et le plaqua plus fortement contre son sexe, se tortillant de plaisir, sous ses coups de langue.
— Arrête de bouger comme ça, Jena, je...
Elle lui tira soudainement violemment les cheveux en arrière, pour le dégager de son intimité et l'obliger à relever légèrement la tête, pour lui faire face et fondre dans son regard.
— Arrête avec tes putains de préliminaires Nam, et baise moi, merde.
— Toi aussi tu m'as manqué Jena, lui dit-il tout en souriant malicieusement, révélant ses deux jolies fossettes.
Alors, sans attendre plus longtemps, il se releva et la souleva par la taille et elle enroula ses jambes tout autour de lui, s'accrochant à son cou. Tout en l'embrassant, il fit quelques pas et la déposa sur le lit. Puis, il s'éloigna d'elle quelques instants pour retirer son tee-shirt, laissant apparaître devant les yeux pleins de désir de la jeune femme, son torse magnifiquement musclé.
— Dépêche- toi, le supplia-t-elle, tout en l'aidant à retirer le reste de ses vêtements. Leurs mains étaient partout sur leurs corps, s'attardant sur leurs courbes délicates.
— T'as encore pris du muscle.
— Viens, lui dit le grisonnant, tout en l'attirant à lui, pour qu'elle le chevauche.
— Prends moi Nam. Aaaahhh...Oui ! Mon dieu...Oui...encore...
— Jena...
— Na-nam...
Leurs deux corps ne faisaient plus qu'un, s'entrechoquant violemment, de plus en plus vite, de plus en plus fort, dans une frénésie sans fin, pour ne laisser s'échapper que des soupirs, des cris de plaisir et arriver enfin au plaisir suprême, à l'extase. Après quelques derniers coups de reins, leurs corps transpirant et nu retombèrent sur le lit, épuisés, exténués.
— Toi aussi tu m'as manqué Nam, lui dit-elle enfin, le souffle encore rapide, une main sur le bas de son ventre tatoué.
— Votre mari doit vous chercher partout, à l'heure qu'il est, lui dit le jeune homme en souriant.
— Arrête, lui dit-elle, en claquant légèrement sa peau, pour finir par faire glisser sa main sur son sexe encore gonflé par le désir.
Puis, ils restèrent un moment couché, l'un à côté de l'autre, sans rien dire, profitant du calme qui les avait à nouveau envahis, se remettant de leurs ébats.
— J'adore cette vue de Séoul la nuit, dit-il en regardant par la grande baie vitrée, levant une main contre celle-çi comme s' il pouvait toucher du doigt les buildings.
— Tu repars en mission bientôt ?
Le jeune homme se tourna sur le côté, pour faire face à la jeune femme, posant une main sous sa tête et une autre sur son corps, redessinant avec ses doigts, les jolies courbes de son corps joliment ornées de nombreux tatouages. Il adorait ses moments, où plus rien n'existait à part eux.
— Pas tout de suite je pense, mais j'ai un potentiel nouveau client, ça dépendra de ce qu'il va me demander.
— Quand vas-tu t'arrêter Nam ? Tu prends de plus en plus de risques, tout ça va mal tourner un jour.
— Et toi ?
— Quoi, moi ?
— Quand tu vas enfin te poser et arrêter de travailler sous couverture, pour faire un boulot de flic à la con ?
— Quand je serai prête à avoir un enfant, lui dit-elle, en caressant le tatouage qui se dessinait sur son bas ventre, le faisant légèrement frissonner.
— Pour ça, il te faudrait trouver le père et vu que, chère demoiselle, vous vous trompez souvent de chambre, pour coucher avec des inconnus, ça risque d'être difficile.
— Ce ne sont pas des inconnus, mais un inconnu Nam, et puis, qui te dit que je ne l'ai pas déjà trouvé ?
— Wow ! Tu vas te caser ? Vraiment ?
— Pas tout de suite, il n'a pas encore conscience que je suis la femme de sa vie, mais je m'y attèle.
— Il ne sait pas ce qu'il rate alors, lui souffla-t-il au coin de l'oreille, laissant se dessiner un joli sourire sur ses lèvres, alors qu'au fond de lui, il se consumait de jalousie.
— Viens, arrête de parler, j'ai envie de toi pour le moment, lui dit-elle, tout en l'attirant contre elle.
— Jamais fatiguée, tu vas me tuer, lui souri le jeune homme à la fossette.
— Fais moi l'amour Nam, j'aime quand tu me fais l'amour comme si j'étais la seule femme que tu aimes.
— Mais tu es la seule Jena, lui dit-il en la faisant basculer sur lui.
— Merci de me le faire croire, Nam.
La jeune femme avait envie d'y croire, au moins pour cette nuit. Il allait repartir en mission, et peut-être qu'il ne reviendrait jamais, alors il fallait que cette nuit dure une éternité, et comme à chaque fois qu'ils se voyaient, ils faisaient l'amour comme si c'était la dernière fois.
*
Il avait laissé Jena à contre cœur, dans le grand lit de cette suite, mais il espérait pouvoir la retrouver avant de repartir en mission. Aussi, après avoir pris une douche, et enfiler une tenue décontractée, il se présenta à l'accueil du très fermé Jungmun Beach Golf Club de Séoul. Seules les grosses fortunes y avaient accès et bien qu'il ne fasse pas partie de ce monde, Namjoon avait eu de nombreuses occasions de venir y jouer, avec le sénateur. Il lui avait sauvé la vie, ainsi qu'à sa famille, il y a quelques années de cela, alors qu'il était encore dans la légion étrangère et en mission sauvetage. A cette époque-là, il était fier de travailler pour son pays, sa patrie.
Namjoon avait intégré très tôt la Légion étrangère, à dix-sept ans exactement. En fracture avec sa famille, il avait quitté sa Corée natale pour découvrir la France, pays qui encore aujourd'hui était cher à son cœur. Il y était resté pendant trois ans, avant de revenir en Corée et de rentrer dans les forces spéciales des renseignements. Il était parti dans le monde entier, pour y réaliser des missions suicides, avec ses équipes. Il avait gravit les échelons et fit à seulement vingt-deux ans, parti des plus grands colonels de la Corée. En dix ans de bons et loyaux services, il avait tout vu, et tout particulièrement l'horreur de la guerre. Il avait dû faire des choses, qui encore aujourd'hui hantaient certaines de ses nuits, et malheureusement aujourd'hui, et depuis trois ans, il n'avait plus personne avec qui en parler, c'est pourquoi son travail lui prenait tout son temps, toutes ses pensées. Il ne s'autorisait aucun moment de répit, ni de détente, à part dans les bras de Jena, qu'il avait rencontré il y avait de cela deux ans maintenant.
L'armée, la patrie, avait été toute sa vie, et il avait toujours été un soldat modèle et disponible. Il était respecté par ses supérieurs, mais tout particulièrement par ses hommes, car il était lui-même un homme de terrain, un leader né. Il n'avait jamais abandonné personne lors de ses missions, et avait même toujours ramené ses morts, par respect pour eux et leurs familles, et ce, même au péril de sa vie.
Aussi, quand trois ans en arrière, lors d'une mission plus que difficile et quasiment vouée à l'échec, en Afghanistan, il avait perdu toute sa compagnie, sauf trois de ses hommes, qu'il avait réussi à sauver. Il n'avait pas compris pourquoi il avait été seul à payer le prix de cette mission suicide. Ses supérieurs l'avaient lâché et il avait été dégradé et jeté comme un moins que rien, sans solde, sans rien, lui qui avait toujours tout donné à sa patrie. Bien évidemment, il avait quelques mois plus tard compris qu'il avait servi d'appât, de dindon de la farce dans cette histoire, évitant ainsi à ses généraux d'être répudiés. Il avait pris pour les autres, il avait été piégé, et traité comme un monstre, un moins que rien.
Après quelques mois de dépression, entre alcool et drogue, pour tenter d'oublier, il avait rencontré le sénateur japonais Kaito Yuri qui était en voyage en Corée lors d'une soirée de l'un de ses amis. Le sénateur l'avait tout de suite reconnue et lui avait proposé de travailler pour quelques-unes de ses connaissances. Un travail illégal, un travail dans l'ombre, mais pour lequel il était son propre patron et son propre libre arbitre. C'est ainsi que depuis trois ans, il travaillait pour le compte de milliardaires et autres fortunes, dans des missions suicides, dangereuses, mais qui lui avaient redonné l'envie de vivre. Il travaillait toujours en solo, il ne voulait plus risquer la vie d'autres personnes, il ne croyait plus vraiment en la fraternité.
Il avait tellement été déçu par l'un de ses hommes, bien qu'aujourd'hui il avait réussi à lui pardonner.
Il gagnait très bien sa vie, mais il n'en profitait pas, seul le travail comptait. Mais depuis plus d'un an maintenant, sa vision des choses avait changé, car son cœur avait chaviré pour une femme. Il avait essayé de ne pas l'écouter, car sa vie était beaucoup trop dangereuse pour impliquer quelqu'un dedans, dans une relation sérieuse. De plus, elle était bien trop libre, et il avait peur de lui avouer ses sentiments, au risque de la perdre à tout jamais. Mais il avait réfléchi, avant de faire quoi que ce soit, il devait avoir suffisamment d'argent de côté, surtout s'il était amené à avoir des enfants, pour subvenir à leurs besoins.
Oui, pour la première fois de sa vie, Namjoon souhaitait construire une famille, avoir une femme dans sa vie, des enfants. C'était parce qu'il l'aimait, elle, qu'il s'était autorisé à rêver d'une vie simple et pleine d'amour.
— Monsieur, je peux vous aider ? Lui demanda la jolie hôtesse à l'accueil.
— Oui, j'ai une partie de Golf avec Monsieur Kim Beom-Su, il m'a dit de me présenter à l'accueil.
— Votre nom ?
Mais au même moment, un homme âgé d'une cinquantaine d'années et en tenue de golfe s'approcha de l'accueil, accueillant Namjoon.
— Hye Sun, c'est tout bon, je m'occupe de Monsieur, il lui fit un petit signe de la main pour lui indiquer de le suivre.
Ils marchèrent jusqu'à une petite voiturette, et s'installèrent à l'intérieur, pour rejoindre la piste de golf. Après quelques minutes, ils arrivèrent au milieu d'une magnifique pelouse, et s'arrêtèrent. Aucun d'eux n'avait encore pris la parole, si ce n'est pour se saluer à l'entrée du club. Ils passèrent à l'arrière du véhicule, pour y récupérer chacun un club.
— Le sénateur m'a dit que vous excelliez dans ce sport, aussi, je me suis permis de vous choisir un fer de golf Titleist CP-02 CNCPT, j'espère que cela vous convient ?
— Parfait, je n'aurais pas rêvé mieux, lui dit Namjoon, tout en le prenant en main. Il admira le club, qui avait une allure merveilleuse à ses yeux, un vrai petit bijou, conçu dans des matériaux exceptionnels. Il savait, pour en connaître un rayon sur ce sport, que ce modèle au prix exorbitant pouvait prendre jusqu'à huit mois de fabrication. Il était le résultat d'un parcours d'ingénierie exceptionnel et il n'avait encore jamais eu l'occasion de jouer avec l'un de ces petits bijoux.
— Je vous donne l'avantage de prendre le tee shot, lui dit l'ancien.
— Trop généreux de votre part.
— Sachez que je suis toujours très généreux avec les personnes qui me permettent d'avoir ce que je veux.
— Je vois ça, lui répondit Namjoon, en se mettant en position pour régler sa trajectoire. Il fit glisser doucement son club sur le gazon et offrit un lancer avec une telle précision, que le l'homme émit un petit sifflement.
— Magique lancé, je crois que je n'aurai jamais dû vous laisser l'avantage, le sénateur m'avait pourtant prévenu.
Ils avancèrent ainsi, pendant plusieurs minutes, ne se concentrant que sur leur jeu et leurs coups. Puis, voyant le temps passer, Namjoon lança enfin le sujet.
— Bon, si vous me parliez de votre problème, dit-il en visant du mieux qu'il le pouvait, pour enfin frapper à nouveau.
— Ma fille a été enlevée par la mafia japonaise il y a plus de dix ans et maintenant elle vient de me dérober l'une de mes plus belles acquisitions, à savoir un bijou d'une valeur inestimable, ainsi que des dossiers importants.
— Comment êtes-vous sûr que c'est la mafia japonaise ?
— Je le sais, c'est tout.
— Et qu'attendez-vous de moi ?
— Que vous me rameniez ma fille, le bijou, mais également, des fichiers informatiques d'une grande importance.
— Eux aussi vous ont été volé ? Lui demanda Namjoon, tout en suivant le lancer de son client.
— Non, je vous demande de les voler pour moi.
— Que contiennent-ils ?
— Ça, vous n'avez pas à le savoir. Je vous demande juste de les pirater et de me les ramener.
— Et comment je les trouve ?
— En vous introduisant dans leur système, le fichier est encodé, impossible de l'ouvrir, je sais juste qu'il comporte le numéro 666.
— L'apocalypse, devrais-je avoir peur ?
— Des méchants, oui.
— Qui est le méchant, vous ou eux ? Demanda Namjoon sur un ton ironique.
L'homme sentait bien qu'il devait un peu plus s'ouvrir pour que le jeune homme accepte la mission, alors il termina son lancé et se tourna vers vis à vis.
— Lay Zhang, chef de la mafia japonaise, c'est lui votre homme. Il est d'origine chinoise, mais sa mère est japonaise. Après le décès de son grand-père maternel et de son père, c'est lui qui a repris les reines, car il n'y avait aucun autre héritier, enfin...C'est ce que l'on dit. C'est son père qui avait enlevé ma fille à l'époque, il voulait qu'elle devienne un jour la femme de son fils et comme j'avais refusé, il me l'a pris. Mais c'est son fils Lay qui m'a dérobé le collier, sous prétexte qu'il lui revenait de droit.
— Et pour les fichiers ?
— Ils sont importants pour moi, c'est tout ce que je peux vous dire.
— Quels sont vos liens avec lui ?
— Vous n'avez pas à le savoir. Ne me posez pas plus de questions, je suis prêt à vous offrir un milliard de dollars, qu'en pensez-vous ?
Namjoon regarda son client et avala difficilement sa salive à l'annonce du montant qu'il venait de lui proposer. Un milliard de dollars, c'était une somme inespérée, incroyable. Très clairement, s'il était prêt à le rendre lui aussi milliardaire, c'était que la mission était plus que risquée et que son client ne lui disait pas tout. Mais pour cette somme, après tout, il était prêt à prendre tous les risques, sans même poser plus de questions.
— Donc, vous me demandez de récupérer votre fille que vous n'avez pas vu depuis plus de dix ans, un bijou, et tous les fichiers de sa base de données. Vous croyez que je vais accepter sans poser plus de questions ?
— Oui, il me semble que la somme que je propose vaut bien mon silence, ne pensez-vous pas ?
— Nous parlons de la mafia japonaise, des Yakuzas, l'une des organisations les plus dangereuses au monde. J'ai donc besoin de savoir quels sont vos liens avec elle.
L'homme soupira, après avoir donné son coup.
— Pour faire court, disons que j'ai fait certaines choses avec eux dont je ne suis pas fier. C'est pourquoi la police refuse de m'aider si je ne leur donne pas d'informations au sujet de cette organisation. C'était la même problématique, il y a dix ans en arrière.
— Pourquoi ne pas le faire, vous auriez leur protection et votre argent bien au chaud.
— En aucun cas, si je donne ces informations, je suis un homme mort, tout comme ma fille.
— Vous êtes conscient que je ne vais pas pouvoir monter cette mission tout seul, que je vais devoir la préparer, et même très certainement pour cela, effacer mon passé et celui des hommes qui vont m'accompagner.
— J'en suis conscient, c'est pour cela que je vous propose une telle somme.
Namjoon frappa dans la balle et suivit son parcours jusqu'au trou. Le tir avait été précis et il n'avait pas raté sa cible. Il fit quelques pas jusqu'à la voiturette et posa son club dans son étui.
— Laissez-moi quelques jours pour y réfléchir, je ne peux pas réaliser cette mission seul et si j'accepte votre offre, je vais devoir monter une équipe. Ça risque de prendre un peu de temps.
— Prenez autant de temps qu'il vous faut.
Ne plus travailler en équipe, il se l'était pourtant bien promis à lui-même, mais le montant en valait la peine. Cette dernière mission qu'il attendait tant pour décrocher du métier venait de lui tomber dessus et grâce à elle, il allait peut-être pouvoir accéder à son rêve plus tôt que prévu.
— La partie est terminée, lança le grisonnant au plus vieux.
— Déjà !
— Oui, et de toute façon, la partie était gagnée d'avance.
— Vous êtes bien sûr de vous, reprit l'homme.
— Sachez que je ne perds jamais, c'est bien pour cela que vous m'avez contacté, non ?
— En effet...Cela veut-il dire que je peux espérer que vous acceptiez la mission ?
— Je dois réfléchir, je vous l'ai dit.
Namjoon, se retourna et commença à fouler la belle pelouse, pour se diriger vers l'entrée du parcours.
— Je peux vous ramener ! Lui cria le milliardaire, un peu décontenancé par le jeune homme qui avait déjà commencé à s'éloigner de lui, sans même lui dire au revoir.
— Non, je vous tiens au courant de ma décision dans quelques jours.
— Très bien, à bientôt, lui lança-t-il, tout en lui faisant un petit signe de la main, que l'autre ne releva pas.
— Si, une dernière chose, lui dit Namjoon, en s'arrêtant et en soutenant son regard. Quelle est votre priorité dans cette mission ?
— C'est-à-dire ?
— Votre ordre de priorité dans les trois missions que vous m'avez donné.
— Doit-il y en avoir une ?
— Oui, mais je crois que j'ai ma réponse.
— Ah oui ?
— Tout bon père m'aurait immédiatement répondu ma fille.
— Et je ne suis pas un bon père, d'après vous ?
— Je n'ai pas à vous juger, mais je pense que vous ne me dites pas toute la vérité sur votre fille.
— J'attendrais votre retour, colonel Kim.
— Ne m'appelez plus comme ça, le colonel Kim Namjoon n'existe plus depuis longtemps.
Namjoon le regarda une dernière fois dans les yeux, puis un petit sourire en coin, se retourna et reprit son chemin, laissant l'homme, seul face à sa conscience, si tant est qu'il en avait une.
Maintenant, il avait à faire.
Maintenant, il lui fallait réunir une équipe, pour la dernière fois de toute sa carrière, c'est la promesse qu'il se fit en claquant la porte de sa voiture, qu'il démarra sur les chapeaux de roues.
Direction, l'Osan Air Base.
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Bonjour à tous et à toutes, et bienvenue dans cette nouvelle aventure, cette nouvelle histoire. D'abord, je vous remercie du fond du cœur pour votre enthousiasme quant à la sortie de HOSEKI. J'ai pu lire de très belles réactions et j'étais tout aussi excitée que vous à l'idée de poster ce premier chapitre. J'espère que vous êtes prêt(e) à vous armer de votre plus bel attirail de détective, vous en aurez besoin vous déceler tous les secrets de cette histoire.
Je ne laisserais pas de message à tous mes chapitres, mais pour le lancement, j'ai tout de même besoin de (re)faire quelques précisions :
- L'histoire ne tournera pas seulement autour du personnage de Namjoon. Je vous prie d'être patient et assez curieux afin de découvrir tous les personnages petit à petit.
- Il s'agit bel et bien d'un TAEKOOK, mais le contexte doit d'abord être mis en place tout doucement, afin de rendre cette aventure la plus immersive possible.
Les updates se feront les weekends, aux alentours de 18h. Le deuxième chapitre sera EXCEPTIONNELLEMENT posté le 30/12 mais après cette date, j'alternerais le updates entre CENSURE et HOSEKI. Cela me laissera le temps de vous écrire la suite de l'histoire qui, ne vous inquiétez pas, et déjà en cours. Je préfère rappeler que je gère aussi mes études en même temps et bien que je pourrais passer mes nuits entières (ce que je fais presque déjà) devant mon ordinateur afin de vous écrire tout ces mots, je dois tout de même penser à mon avenir.
Si toutefois, des questions pour les curieux.ses persistent, je serais ravie de vous lire que ce soit ici dans mes messages privés, ou bien en DM sur Twitter ou Instagram.
Je ne vous embêterais pas plus longtemps. Sur ce, merci encore pour votre enthousiasme et vos encouragements. J'espère de tout cœur réussir à vous emporter avec moi, une nouvelle (ou première) fois.
A très vite, je vous aimes.
♥
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