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𝟐𝟕. 360 days of hell

LE SILENCE, elle avait toujours adoré le silence. C'était paisible, et rare. Dans la vie il y avait toujours quelqu'un, ou quelque chose, pour déranger le silence. Le chant d'un oiseau, le trafic des voitures, ou bien tout simplement, le bruit du vent. Jamais elle n'avait connu de véritable silence.

Avant aujourd'hui.

Dans le grand bureau -dont l'espace n'était occupé qu'a moitié, d'Adam Knight, alors que sous les yeux bruns de son père, elle avait déposé une preuve irréfutable que son jumeau prenait des substances, le silence totale régnait. Et là, elle se mit à détester le silence.

— Je t'ai posé une question.

Sa voix était dangereusement froide, détachée, lointaine. Debout contre la porte -fermée a double tour, les bras croisée sur sa poitrine, elle attendait simplement qu'il réponde.

Mais il n'en fit rien. Assis derrière son bureau en chêne, Adam restait stoïque, le regard rivé sur le pochon.

— Est-ce que tu savais ? Répétait-elle plus fort. Tu savais qu'il se droguait ?

Son silence faisait plus mal que la vérité, aussi cruelle pouvait-elle être. N'avait-il rien à dire ?

— Oui. Je savais.

Ce sont les seuls mots qui franchirent ses lèvres. Après les avoir prononcé, il redevint muet. Mais c'était bien assez. Il était au courant, alors que même elle, sa propre moitié, n'en avait eu aucune idée. Si on lui avait dit, elle aurait rit. Billy, l'innocent et parfait Billy prenait de la drogue ? Absurde.

— Depuis quand ?

Enfin, il releva les yeux vers elle. C'était comme si il lui avait flanqué une gifle. Ce regard sombre, c'était le même, exactement le même qu'à l'hôpital. Un regard qui disait "je suis vraiment désolé".

— Longtemps.

Ce n'était pas ce qu'elle aurait voulu entendre. Son cœur monta dans sa gorge, avec la vitesse d'un grand huit.

— Il faut que je te dise quelque chose, commençait-il l'air grave. Ça va être dur à entendre, alors il vaudrait mieux que tu t'assois.

Son corps resta immobile. Pas question de lui obéir. Le fait de ne pas bouger lui offrait un rempart. Si elle ne bougeait pas, alors ça n'existait pas. Aucune des paroles qui allaient suivre, ne viendrait entacher son image de Billy.

— Blake. S'il te plait.

Elle aurait voulu lui dire d'arrêter, de ne pas continuer. Qu'elle n'avait pas besoin d'entendre le reste, si c'était si atroce. Mais c'était faux, elle en avait besoin, besoin de comprendre. Donc au lieu de ça, elle tira la chaise face à elle, et s'assit.

— Merci.

Pour tout réponse, elle haussait les épaules. Elle ne l'avait pas fait pour lui.

— Ton frère était exceptionnel, poursuivit-il sur un ton quasi mécanique. Tu savais qu'il voulait entrer à Harvard ?

Oh oui, ça -contrairement à la drogue, elle le savait. Le grand projet de Billy, son grand rêve. Il l'avait bassiné durant trois ans avec cette université, et même si  les études ne la passionnait pas -c'était tout juste si elle arrivait à dégotter un C, elle l'avait écouté, et encouragé.

Adam se pencha un peu plus sur son bureau, les poings serré sur le bois, si fort qu'il en avait les jointures blanchies.

— L'année dernière, le niveau à beaucoup augmenté, il s'est mit à charbonner comme un malade. Il ne dormait plus, il mangeait à peine, et passait la journée enfermé dans sa chambre à réviser.

C'était cohérent. Chaque fois qu'elle l'avait eu au téléphone -leur mère réclamait un appel vidéo tout les deux jours, il avait eu l'air mal en point. Pâle, amaigrit, même son sourire avait perdu de son éclat. Sa mère -tourmentée par l'état de son enfant, avait faillit débarquer sur l'île. Heureusement Billy avait retrouvé la forme, peu de temps après.

— Sienna et moi on s'inquiétait beaucoup. Les garçons aussi.

Blake haussait un sourcil. Ses ongles se refermèrent violemment sur ses avant-bras, y laissant une trace en forme de demi-lune.

Les garçons ? Topper, Kelce, et Rafe. Pour elle, que ces trois là soient capable de s'inquiéter -pour quelqu'un d'autre qu'eux mêmes, était surréaliste. Enfin, pas pour le dernier. Rafe Cameron et son frère avait toujours eu une relation solide, basée sur deux choses. La loyauté de Rafe, et l'admiration sans faille que lui vouait Billy.

— Grâce à eux, reprit Adam, passant une main sur son visage. Il s'est remit à sortir. Il sortait presque tout les soirs, mais ses notes ne chutaient pas alors je n'avais rien à y redire. J'aurais dû comprendre à ce moment là.

Sa voix se tordit sur la fin de sa phrase. Frustré, il fit claquer son poing sur le bureau. Blake ne cillait pas -incapable de bouger, mais son pouls s'accélérait. Elle le sentait, en ressortant de cette pièce, elle y laisserait une part d'elle.

— Au mois de Mai je-, j'ai-

Il respira un grand coup, fermant les paupières. Blake frémît. De toute sa vie -même dans ses jeunes années, elle ne l'avait jamais vu si accablé. Adam ne faiblissait pas, Adam ne craquait pas, Adam ne pleurait pas.

Pourtant, là, précisément à cet instant, une larme roulait le long de sa joue.

— Je l'ai surpris, entrain d'en prendre.

Cet aveu lui coutait énormément. Et il s'en voulait, chaque parcelle de son anatomie, transpirait la culpabilité.

Pour la première fois depuis dix ans, elle eut envie de le serrer dans ses bras. Face à son désespoir, elle sentit la petite fille en elle -celle qui pensait qu'il était son héros, se réveiller. Sauf qu'elle n'était plus cette enfant, alors, là encore, elle ne bougeait pas.

Son père, le visage dans les mains, continuait à pleurer, en silence.

— On a discuté, j'ai crié, il a crié. Il a finit par me dire que ses amis lui avait conseillé d'en prendre, pour tenir le choc soit disant. Je lui ai fait jeter ce qui lui restait, et il m'a promit d'arrêter.

Conseillé ? Les dents de Blake grincèrent. Et une image nette, s'imprima dans son esprit. Celle de Rafe, sur la terrasse de Topper, les yeux injecté de sang, le nez dans la poudre. Est-ce qu'il était au courant ? Pire, est-ce que c'était lui qui avait initié son frère ?

Il poussa un profond soupir, déviant lentement ses yeux rougis sur elle. Leur regard se croisèrent, il se détourna.

— Mais il l'a pas fait, devinait-elle. Pas vrai ?

Sinon comment expliquer ce pochon plein, caché dans ses sous-vêtements ?

— Non. Il m'avait dit que oui ma-

Sa voix se brisa. Sa bouche formait des mots, mais aucun son ne parvenait à s'en échapper. A défaut de parler, il ouvrit un tiroir de son bureau avec empressement.  Il s'interrompit. Se raidit, et grimaçait. La douleur semblait à vif.

Sans lui accorder un regard, il fit glisser une feuille sur la table, jusqu'à elle. Blake s'inclina, saisissant le papier entre ses doigts.

— Qu'est-ce que c'est ?

Il ne répondit pas. Lâchant un râle -léger mais assez appuyé pour qu'il saisisse son mécontentement, elle baissa les yeux sur les lignes noirs et se mit à lire.

Sa colère s'estompa au fur et à mesure que ses yeux descendait sur le papier. En une fraction de seconde, son énergie l'a quitta. L'incompréhension. L'indignation. La souffrance. Toutes ses émotions se bousculèrent. Son estomac se tordit dangereusement.

— Je suis désolé, susurrait Adam dans un sanglot étouffé.

Incapable du moindre mouvement, Blake relisait les mêmes lettres, en boucle. Anesthésiée, paralysée, elle ne ressentait plus qu'un grand gouffre, entre elle et le reste du monde.

Cette page -visiblement tirée d'un dossier, contenait les pires mots. Des mots épouvantable, qui lui lacérait l'âme. "Certificat de décès de Billy Caleb Knight". Juste en dessous, dans un petit paragraphe, une phrase qui changeait tout, balayant tout son univers dans un ras de marais "Cause de la mort: Surdose de cocaïne".

Non. Il devait y avoir une autre explication. C'était ridicule. Pourtant les pièces du puzzle s'emboitait lentement dans son crâne, reconstituant des faits macabre.

L'état de Billy pendant ces vacances. Son teint pâle, sa confusion au téléphone et sa somnolence -tout le long du trajet, qui s'était conclu par un évanouissement. A Miami -surtout dans son lycée, Blake avait déjà dû faire face à des cas d'overdoses, c'était les symptômes typique.

Mais pas Billy, non pas son frère, pas lui. Ça faisait mal, tellement mal.

— Je sais que c'est difficile à avaler, mais tu vas t'en sortir.

Adam essayait de la rassurer, désemparé, mais elle ne voulait rien, plus rien de sa part. Livide, elle se mit à secouer la tête de gauche à droite, en serrant la mâchoire. Son crâne lui semblait lourd, comme enseveli sous une avalanche.

Sa colère vibrante avait laissé place à autre chose. C'était étrange. Comment le cœur pouvait brûler, et brûler puis soudainement se transformer en glace ? Un étau gelé autour de son organe, l'a couvrant de frissons.

— Ce n'était pas ma faute.

C'est la seule chose que sa bouche accepta d'articuler, dans un filet de voix à peine audible. Ce. N'était. Pas. Sa. Faute.

— Oh canaille, soupirai Adam interdit. Personne n'a jamais pensé que c'était le cas.

Là, elle prit une claque.

Son corps se déplia avec brutalité, renversant la chaise. D'une main, elle envoya balader la feuille, qui s'écrasa dans un coin. Elle était physiquement présente, mais son âme n'était plus.

— Comment t'as pu ? Comment t'as pu me cacher ça ?

Un an. Trois-cent soixante-jour de culpabilité, de haine, d'idées sombre. Tout ça pour quoi ? Pour apprendre qu'elle n'y était pour rien. Que jamais elle n'avait été responsable.

Le regard d'Adam était triste, mais cette fois-ci elle n'en avait rien à faire. Du dégout voilà tout ce qu'il lui inspirait.

— J'ai voulu te le dire, se justifiait-il grattant sa barbe. Enfin je-,elle-, mais-

Il s'interrompit, déviant les yeux sur la fenêtre. Sauf qu'a cet instant, Blake était une bombe à retardement. A chaque coupure, elle manquait d'exploser.

— Mais quoi ?

Sa voix était ferme, autoritaire. Si il ne répondait pas, elle allait l'assommer avec l'objet le plus lourd qu'elle pouvait trouver dans ce bureau.

— Ta mère a pensé que ce serait mieux pour toi, finit-il par admettre un brin honteux. Elle pensait que ce serait mieux, pour ton frère comme pour toi, que la dernière image que tu gardes de lui ne sois pas celle d'un drogué.

Seconde gifle.

Le choc fut si dur qu'elle manqua de tomber à la renverse. Les mains tremblantes, elle se rattrapa comme elle pu au dossier de la chaise.

— Maman était au courant ?

— Bien sûr.

Non. Non, non, non. Si elle savait, comment avait-elle pu ?

Infliger ce calvaire, cet enfer à son enfant c'était inhumain, sauf dans cette situation. Blake avait comprit, elle avait encaissé, serré les dents. Parce que c'était sa faute. Billy était mort -le fils préféré n'était plus, et elle en était responsable.

Mais maintenant ? Après avoir entendu tout ça, que restait-il ? Elle n'avait rien fait, et Becky l'avait toujours su.

La douleur lui tordit le cœur. Les hurlements. Les coups. Les insultes. Tout ça n'avait jamais eu lieu d'être. Tout ça, tout ça ne valait rien.

Les pleures dans son lit la nuit, la haine contre l'univers le jour. Chaque soir se coucher avec la même pensée. Ça. Aurait. Du. Être. Moi. Ce n'était rien, que de la poussière, du vent. Car ça n'avait jamais été vrai.

Sans dire un mot, elle tourna les talons et avec lenteur claqua la porte du bureau. Est-ce qu'Adam avait cherché à la rattraper ? Non. Il savait -parce qu'il était lui même comme ça, qu'elle avait besoin de temps, d'espace et potentiellement d'alcool.

Elle clignait des yeux, plusieurs fois. Ils étaient secs. Sa gorge était coupée en deux, mais pas la moindre larme. Pas la moindre émotion.

C'est ce qu'elle ressentait maintenant. Le vide, l'insensibilité, plus rien.


- Gigi

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