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𝐦𝐲 𝐛𝐥𝐨𝐨𝐝 - 𝐞𝐥𝐥𝐢𝐞 𝐠𝐨𝐮𝐥𝐝𝐢𝐧𝐠
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- J'y crois pas, s'exclame Jeongin.

Felix hausse simplement les épaules, tournant la tête vers la vitre. La semaine est passée relativement vite. Les trois premiers jours de visite, et les deux derniers de temps libre. Cependant, il n'y a eu que soupirs et des pleurs de la part de Felix. Dans l'avion, le petit blond a supplié Jisung d'échanger sa place avec lui. Pas question d'être installé à côté de Hyunjin pendant près de sept heures. Ce dernier et Seungmin ont un comportement étrange, et rien ne justifie leurs agissements.

L'australien est passé par trois phases : la tristesse, l'incompréhension et la colère. Il ne comprend pas, mais il ne veut pas comprendre non plus.

- Dans tous les cas, même s'ils sont mes amis, je suis de ton côté, affirme son camarade de siège. Je comprends pas pourquoi ils font ça.

- J'aimerais en parler à Chris, peut-être qu'il sait quelque chose ? Dit Felix, surtout pour lui-même.

Il y a réfléchi pendant des heures, a essayé de relativiser au maximum. Il se sent trahi, blessé. En y repensant correctement, ils n'ont passé que quelques semaines ensemble. C'est une rupture attendue, déjà envisagée chez certains. Mais pas par lui-même. Felix, il se sent lamentable. Il a baissé sa garde. Il a oublié qu'on est incapable de l'aimer correctement. Il a mis de côté le trou béant qu'il a dans la poitrine, parce que Hyunjin y a placé une grosse éponge. Malheureusement, elle n'est plus capable d'absorber le sang et l'amertume.

Quoiqu'il en dise, il n'arrive qu'à être déçu. Il n'a pas pensé à cette fin. Il n'y a jamais eu de discussion mature, ni d'explications claires et précises. C'est l'hypocrisie de son ami, et la bassesses des actes de son copain qui lui fendent le cœur. C'est à cet instant, que Felix se revoit comme le nouveau du lycée, dont les photos de son corps sont affichées sur chaque mur. Il ressent la trahison de Wooyoung, les coups et les insultes, l'incapacité du personnel scolaire et les regards dédaigneux des autres. Il se revoit à onze ans, à choisir entre papa et maman, et ne pas réussir à avoir ce qu'il veut. Il se sent impuissant contre le destin. Cependant, il est du genre à y croire. Alors, la vie est faite ainsi, le destin l'a choisi.

- Je n'arrive pas à y croire, répète Jeongin.

- Moi non plus Innie, moi non plus.

Le reste du trajet passe au ralenti. Les nuages changent de forme, de taille. Felix n'arrive pas à s'endormir, même lorsqu'il sent ses paupières se fermer d'elles-mêmes. Il a besoin d'aller aux toilettes, mais il n'ose pas passer à côté de leur allée. C'est bête, mais il n'arrête pas d'y penser. Il ne veut pas montrer qu'il est blessé, il ne veut pas les voir ensemble. Rien que d'y penser, sa poitrine se serre et ses mains deviennent immédiatement moites. Il essaie de les sécher sur son jean, mais peine perdue.

Il fixe l'extérieur à travers l'hublot, écouteurs enfoncés dans ses oreilles, musique à fond. Il essaie de ne pas y penser, mais rien que de se dire ça, il y pense. Il ferme les yeux, pas assez pour sommeiller, mais il peut rêvasser de lui. Ses grandes mains qui prennent les siennes, sa taille, sa nuque. Ses doigts parcourant sa chevelure blonde, ses épaules, son genou. Et ses lèvres se posant sur sa clavicule, l'arrière de son oreille, ses joues, sa bouche. Il entend encore une fois le son de sa voix, lorsqu'il lui chuchotait qu'il l'aimait, ses déclarations, son rire. Ses mots doux qu'il disait pour le réconforter, pour le féliciter, ou pour l'encourager. Sa façon de le rassurer, de lui dire qu'il est important.

Felix, il se retient de pleurer. L'avion va bientôt atterrir, et il entend déjà son cousin lui poser tout un tas de questions qu'il n'a pas envie d'entendre. Il adore Chris. Il est bienveillant et sympathique même au premier abord. Mais il n'a pas besoin de l'affronter en premier. Tout ce qu'il veut, c'est de s'enfermer dans sa chambre, pleurer un bon coup, et revenir en cours après le week-end. Il l'a déjà fait, tout le monde le sait. Mais ici, ce n'est pas une question de tromperie, de photo, d'humiliation ou de harcèlement. C'est plus profond, comme une plaie encore ouverte, collée contre une compresse imbibée d'alcool. La sensation persiste, et l'envie de s'effondrer se propage dans tout son corps.

Heureusement, l'instruction de s'attacher est rapidement annoncée. L'avion se pose sans problème, et les élèves sont regroupés dans le carrousel à bagages. Les professeurs comment l'appel, puis ils récupèrent chacun leur valise. Felix sent son cœur s'emballer lorsqu'il remarque sa valise se trimballer sur le tapis roulant, juste derrière celle de Hyunjin. Cependant, ce dernier ne lui décroche pas un regard en attrapant son sac. Felix sent la boule dans son ventre remonter un peu, et il doit faire ce "truc débile" avec ses doigts pour éviter de vomir le peu qu'il a mangé en vingt-quatre heures.

Les étudiants se hâtent dans le hall d'entrée, rencontrant leur famille. Felix traîne des pieds derrière Jisung et Jeongin, qui essaient de le faire réagir. Lorsqu'ils arrivent près de leurs proches, Felix s'écrase sur le torse de Christopher. Visiblement, il est venu seul.

- T'as l'air fatigué, petit chat, est la première chose que son cousin prononce.

- Oui. Partons.

Chan ne prononce pas un mot. Jeongin l'a tenu au courant : pas de questions, pas de remarques déplacées, et surtout pas de Hyunjin. Le cousin a compris, alors ils sont partis en prévenant les professeurs.

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Felix, il est fatigué. Il ne veut pas parler, il ne veut pas manger, il ne veut pas se lever. Il aimerait oublier, fermer les yeux et disparaître. Il a la boule au ventre, la poitrine qui saigne et le cœur qui bat à peine. Il ne veut débattre avec personne, il veut juste...

- C'est Chris, dit une voix derrière la porte. Je te laisse un bol de riz et des légumes dans la cuisine. Je vais en cours, courage petit cœur.

Le blond ne répond pas. Il entend les pas de son cousin dans les escaliers en bois, puis la porte d'entrée claquer. Le week-end est passé, et l'envie d'oublier Hyunjin se fait de plus en plus forte. Il en a besoin, mais il en est incapable. Il a réfléchi, encore et encore, a une raison possible. Mais il ne comprend pas. Il essaie de se mettre à sa place, de voir où est-ce qu'il s'est planté. Mais il n'arrive qu'à se morfondre sur lui-même, pleurant de toute son âme. Il se sent tellement nul, horrible, impuissant et tous les pires défauts au monde.

Felix, il passe quelques jours sous sa couette. Il fait chaud, mais il reste dans ses habits poisseux, collants à sa peau. Il mange un bol de riz une fois tous les deux jours, il ne se lève que pour aller faire ses besoins. Il est lent, les yeux bouffis, enflés par la fatigue et les pleurs.

Ce n'est pas la maladie mentale, la dépression qui le tire vers le bas. C'est simplement le chagrin d'amour, celui auquel on s'attend le moins et qui prend à l'estomac jusqu'à remonter à la gorge. Le temps de deux semaines, le temps que Felix, il se réveille du cauchemar.

*ೃ༄

Yoooo!

J'ai a-do-ré écrire ce chapitre, va savoir pourquoi lol.

J'ai pris le temps pour réfléchir et je pense que ce sera une bad ending.

VRAI OU FAUX ? 😗
Devinez ;)

BISOUS <33333