TW : description sanglante

La visite chez Hoseok ne s'était pas éternisée très longtemps. Après avoir obtenu le nom qu'il voulait ainsi que quelques informations supplémentaires, Jimin s'était excusé et très rapidement Jungkook était venu le rejoindre.

Le couple avait ensuite pris congé pour rentrer chez eux. Le plus jeune avait été très silencieux durant le trajet, inquiétant son compagnon.

— Tu veux me parler de ce qui se passe dans ta tête ? demanda Jungkook lorsqu'ils passèrent la porte de leur appartement.

— Hoseok, m'a donné son nom. On se rapproche, je le sens et ça me terrifie, expliqua le médium.

Voyant la peur dans les yeux de son amant, le commandant combla l'espace qui les séparait et l'enlaça.

— Je suis avec toi. Je ne laisserai plus personne te faire de mal. On va arrêter ceux qui ont fait ça, et ensuite, toi et moi, on ira voir le monde comme je te l'ai promis.

Jimin resserra sa prise autour de la taille de son petit ami. Il voulait ça, oui, il voulait voir le monde avec Jungkook. Il voulait passer le restant de ses jours avec lui, il désirait l'épouser, l'aimer jusqu'à la fin de ces jours et cette soirée, en le voyant avec Na-bi, un nouveau désir était venu le hanter. Il rêvait d'un jour le voir avec un enfant qui serait à eux. Pourtant, ce rêve le brisait autant qu'il le rendait heureux, car il savait que cela ne se réaliserait jamais. Au-delà de ces lois qui les maintenaient loin d'une vie de famille, le blond avait la sensation que l'ange de la mort le regardait, attendant le bon moment pour venir le chercher. Survivrait-il à cette confrontation ? Aurait-il la force de vaincre un homme qui semblait avoir le pouvoir de le détruire ?

Lorsqu'il l'entendit renifler contre lui, Jungkook sentit sa poitrine se serrer. Son cadet avait fait bonne figure toute la soirée, il avait été bien plus courageux que lui et pour cela, il était fier de lui.

Sans un mot, il passa ses mains derrières ses cuisses et le souleva du sol. Le médium entoura sa nuque de ses bras fins, son visage enfoui dans son cou et se laissa porter jusqu'à leur salle de bain.

— Tu veux prendre un bain ? proposa Jungkook en le déposant entre les deux vasques.

Jimin hocha la tête en se reculant.

— Tu le prends avec moi ?

— Bien sûr, répondit le tatoué en déposant un baiser chaste sur ses lèvres.

Un sourire gêné prit place sur le visage de plus jeune alors qu'il s'attela à retirer son haut avant de descendre de son perchoir et se libérer de son jean. Son amant fit couler l'eau, puis se déshabilla à son tour et rapidement le couple se retrouva nu.

En attendant que la baignoire se remplisse, le plus vieux ne put résister aux lèvres de son cadet et le tira à lui, collant leurs deux corps. Lorsqu'il vint caresser la fesse droite du médium, ce dernier se mit à rire contre sa bouche et saisit son poignet, l'éloignant de sa peau.

— Eh, je sais ce que tu fais, gloussa-t-il.

— Désolé, j'arrête.

Jimin lui offrit un sourire doux et lui donna un autre baiser. Une fois la baignoire pleine, le couple y entra et le plus jeune s'assit entre les jambes de son amant, s'installant confortablement contre son torse.

Les premières minutes de leur bain furent calmes et silencieuses. Jungkook se saisit de la fleur de douche qu'il immergea dans l'eau et vint humidifier la peau de son compagnon. L'eau chaude ruisselait de ses clavicules et de ses pectoraux, lui arrachant un soupir d'aise.

— Ça va ? demanda-t-il en réitérant le mouvement contre sa gorge, cette fois.

— Hm, répondit le médium en hochant mollement la tête.

Le commandant se mit à sourire en voyant la fatigue s'installer chez son cadet. Les yeux clos, ce dernier profitait de son toucher et de la température de l'eau qui engourdissait ses muscles.

Jungkook savait qu'il s'endormirait bientôt, mais il continua de prendre soin de lui. Appliquant une noisette de gel douche dans le creux de sa main, il frotta le produit pour le chauffer, mais surtout le faire mousser. Avec une délicatesse inouïe, le brun commença à masser les épaules de son petit ami, faisant une pression plus importante contre sa nuque.

— Je vais m'endormir si tu continues, murmura-t-il d'une voix faible.

— Vas-y. Je te porterai jusqu'au lit, susurra le policier dans le creux de son oreille.

Un délicieux frisson parcourut l'échine de Jimin qui se laissa aller. Ses muscles totalement détendus, il abandonna son corps entre les mains de l'homme en qui il avait le plus confiance et laissa son esprit s'engouffrer dans ses songes.

⊱⋅ ──────────── ⋅⊰

Le lendemain, le couple s'était levé et habillé ensemble, jusqu'à rejoindre la cuisine pour y prendre le petit déjeuner. Après une bonne nuit de sommeil dans les bras de son bien-aimé, Jimin se sentait requinqué et prêt à reprendre son enquête où il l'avait laissée.

— Grincheux ? appela-t-il.

— Hm ? répondit le concerné depuis la table de la salle à manger.

Le regard rivé sur l'écran de son téléphone, Jungkook consultait la base de données de la police afin de se mettre à jour sur les interventions de la veille.

— Maintenant qu'on a une piste, tu serais d'accord pour qu'on reprenne l'enquête ? demanda le blond en allant rejoindre son amant, une assiette de deux bagels aux œufs brouillés et bacon dans les mains.

Le brun ancra enfin son regard dans celui de son amant qui prit place à ses côtés, déposant son petit déjeuner devant lui.

— Merci, fit le commandant en prenant une première bouchée de son petit déjeuner.

— Donc... t'es ok ? questionna Jimin.

— Hm, Chi... pardon, pouffa le policier en avalant ce qu'il avait en bouche. Si c'est ce que tu veux, oui, je suis d'accord, mais il faut qu'on reste sous les radars. T'as entendu le directeur de la police, l'enquête est close. Par contre, quand on aura d'autres preuves solides, je demanderai à Lim de rouvrir le dossier et on le coincera dans les règles. Ok ?

Entièrement satisfait de cet arrangement, le médium quitta sa chaise et vint s'asseoir sur les genoux de son amant. Il glissa ses mains dans ses mèches noires et planta son regard d'ébène dans le sien.

— Merci, murmura-t-il.

— Me remercie pas microbe. Je sais à quel point ça compte pour toi et pour Yoongi. Tu sais aussi que je ferais tout pour toi.

— Je sais, répondit Jimin, la gorge nouée par l'émotion. Je te remercie surtout d'être là et de toujours me soutenir.

Jungkook lui offrit un sourire débordant de tendresse et déposa un baiser chaste sur le bout de son nez avant de reculer et caresser l'os de sa mâchoire.

— Je serai à tes côtés jusqu'à ce que la mort nous sépare. Je te le promets.

Cette fois, le blond fondit contre les lèvres de son petit ami dans un baiser profond, presque désespéré. Cette promesse fit écho en lui comme le tintement d'un carillon. Il avait enfin le sentiment que tant qu'il serait avec lui, rien ne pourrait lui arriver et qu'à présent, ils seraient capables d'affronter chaque tempête qui viendrait menacer leur paradis.

Les deux amants s'enlacèrent de longues minutes avant que Jimin ne retourne à sa place et ne commence à manger ce qu'il avait lui-même préparé.

— Alors, qu'est-ce que Hoseok t'a dit hier ? Je savais qu'il profiterait de mon absence pour te parler, grommela Jungkook, agacé par la sournoiserie du mafieux.

— La conversation a été assez courte. Je suis allé droit au but.

— Il t'a donné un nom ?

— Apparemment, le gars qui m'a poignardé s'appelle Jonathan Osborn. Yeosang ne connaissait pas le nom de l'homme qui est à la tête de tout ça, annonça Jimin en prenant une gorgée de son café.

— Il t'a dit autre chose ?

— Hm, pas vraiment. Il a seulement expliqué que Yeosang n'avait pas craché le morceau très facilement et qu'à cause de sa résistance, il est persuadé que je vais vers une mort certaine.

En entendant cela, le brun s'immobilisa, son bagel en chemin vers sa bouche.

— Il a dit ça ?

— Oui, mais je m'en fiche. Je dois arrêter celui qui a fait ça, peu importe ce que ça me coûtera.

Cette fois, Jungkook laissa son petit déjeuner tomber dans son assiette et soupira longuement en s'adossant contre le dossier de la chaise. Le sous-entendu de son amant et ce qui se dissimulait derrière ces paroles lui firent mal. Jimin était si obsédé par l'arrestation du meurtrier de Yoongi, qu'il n'accordait aucune importance à sa survie.

— Pourquoi tu dis ça ? lança le policier d'une voix basse.

— Dire quoi ? demanda le médium, confus, en levant les yeux vers son aîné.

— Que tu t'en fiches. Quand tu parles comme ça, j'ai l'impression que tu t'en fous de mourir, qu'il n'y a rien qui te retient ici.

— Je-

— J'ai été comme ça aussi, donc ne me dis pas que ce n'est pas ce que tu voulais dire, le coupa Jungkook. Je sais très bien que si. C'est exactement ce que tu ressens, mais tu as pensé à moi ? À ce que je ressentirais si jamais je te perdais pour toujours ? Je suis le plus à même de comprendre ta douleur et ta peine, mais si tu ne vis pas pour toi, alors fais-le pour moi, parce que si tu meurs, je te préviens, je partirai juste après toi.

Bien trop heurté par la tournure de la conversation, Jungkook recula sa chaise et quitta la table sans se retourner tandis que Jimin qui le suivait du regard, était pantois. Comment l'ambiance entre eux avait-elle pu changer si vite ? Les paroles de son amant faisaient encore écho dans son esprit et il sentit la culpabilité venir frapper à sa porte. Comme toujours, il avait parlé sans réellement penser à l'impact que ses mots auraient sur son compagnon, mais en le voyant si chamboulé, il réalisa qu'encore une fois, il avait été égoïste.

— Et merde, murmura-t-il en passant une main dans ses cheveux.

Déterminé à se faire pardonner, le blond se leva et partit vers la salle de bain où Jungkook s'était enfermé. Face à la porte fermée, il laissa échapper un long soupir et rassembla son courage. Toquant doucement contre le battant, il espérait que son petit ami accepterait de lui parler et de lui donner une chance de s'excuser.

— Jungkook ? appela-t-il. Je peux entrer ?

Même s'il n'avait pas eu de réponse verbale, Jimin abaissa quand même la poignée et remarqua que le verrou n'était pas enclenché. Avec prudence, il ouvrit alors la porte et son regard se posa sur son amant qui était face au grand miroir, les mains de part et d'autre de la vasque et la tête baissée. D'un pas feutré, le médium s'avança jusqu'à lui et l'enlaça prudemment, collant son torse contre son dos brûlant.

— Je suis désolé mon cœur, chuchota ce dernier en déposant un baiser contre son omoplate.

Le concerné leva enfin la tête et croisa les prunelles sombres du plus jeune dans le reflet du miroir. À cause de leur différence de taille, seuls les yeux noirs de Jimin étaient visibles et ils le sondaient avec intensité et douceur.

— S'il te plaît, pardonne-moi. J'ai parlé sans réfléchir. Tu sais bien que s'il y a bien une chose qui me retient ici, c'est toi, mais je ne suis pas stupide. La personne qui tire les ficelles a les moyens de m'éliminer et j'ai l'impression que si elle ne l'a pas encore fait, c'est parce que ça l'amuse de jouer avec moi. Je sais que tu feras tout pour me protéger, tu l'as déjà fait par le passé, mais c'est aussi ce qui me terrifie. Ils... ils ont déjà essayé de te tuer, j'ai bien cru qu'ils avaient réussi, et je n'ai pas envie que cela se reproduise. Tu dis que si je venais à mourir, tu me suivrais, mais c'est la même chose pour moi. Si tu étais à nouveau blessé par ma faute, je ne le supporterai pas.

Jungkook ne disait rien, il se contentait de fixer le reflet de son amant qui se tut. Ils étaient dans une impasse. Le commandant savait qu'il ne pourrait pas remonter la pente s'il venait à perdre son bien-aimé, et Jimin n'arriverait pas à survivre à la culpabilité qui le tuerait sûrement si l'amour de sa vie était blessé en tentant de le protéger.

— Grincheux, s'il te plaît, dis quelque chose. Je suis vraiment désolé, implora le plus jeune dans un murmure.

— Fais-moi une promesse, lui demanda le brun.

— Tout ce que tu voudras.

— Peu importe ce qui nous attend, j'ai besoin de savoir que tu te battras bec et ongle pour qu'on sorte de là indemne.

Jimin resta silencieux de longues secondes. Comment pouvait-il promettre quelque chose qu'il ne contrôlait pas ? Il n'avait pas la main mise sur le destin.

— Comment veux-tu que je te promette ça ? Je parle au fantôme, je ne vois pas l'avenir.

— Promets-le-moi, imposa le commandant en pivotant vers lui. Si tu n'es pas capable de le faire alors, on arrête tout. Je ne ferai pas un pas de plus dans cette enquête, pas si ça nous mène à notre perte.

Son regard ancré dans celui de son amant, Jungkook lui transmettait toutes les craintes qui le tourmentaient. Pour la première fois, il n'avait pas peur pour sa vie, mais pour celle de l'homme qui faisait battre son cœur.

— Je te le promets, répondit enfin Jimin.

Le tatoué prit son visage en coupe et déposa un baiser sur ses lèvres avant de coller leurs fronts. Jungkook savait bien que si le destin en décidait autrement, son bien-aimé serait dans l'incapacité de tenir sa promesse, pourtant l'entendre de sa bouche apaisa son angoisse.

⊱⋅ ──────────── ⋅⊰

La matinée au poste fut calme pour Jimin. Il avait aidé les officiers avec quelques tâches administratives, puis lorsqu'il revint au bureau et remarqua l'absence de Jungkook, il décida de se rendre au sous-sol où il pourrait s'entraîner. Avant cela, il décida de prévenir le seul collègue qui se trouvait au QG.

— Seo-joon, appela Jimin en toquant contre la vitre de la porte.

Le concerné leva les yeux de son ordinateur et porta son attention sur son cadet.

— Oui ?

— J'ai du temps à tuer avant la pause déjeuner. Tu as besoin d'aide pour quelque chose ?

— Non, je suis à jour grâce à toi, répondit le policier.

Jimin hocha simplement la tête. Depuis qu'il avait frôlé la mort, le comportement de Seo-joon à son égard avait changé. Il n'était plus aussi abrupt, ni désagréable avec lui, rendant ainsi l'ambiance générale plus supportable.

— Je descends à la salle dans ce cas. Je ne sais pas où est Jungkook, si jamais il te demande où je suis, tu pourras lui dire ?

Le grand brun acquiesça avant que le plus jeune ne le remercie et ne parte en direction du sous-sol. À sa grande surprise, il y trouva Lian et Chul sur le ring. Les trois hommes discutèrent quelques minutes avant que le plus vieux ne propose un combat que le médium accepta avec joie après son échauffement.

✺✺✺

Durant son séjour à Jeju, les enseignements de son beau-père et de Hyun-su avaient été des plus utiles. À présent, Jimin était bien plus confiant lorsqu'il était sur un ring qu'il ne l'était quelques mois plus tôt. Au cours de l'affrontement, le médium exécuta plusieurs nouvelles prises et attaques qu'il avait apprises, mais comme il s'y attendait, il perdit le combat.

Plus loin, Jungkook avait passé les grandes portes du gymnase quelques minutes plus tôt et avait assisté au combat qui opposait son petit-ami à Lian. La fierté qu'il ressentit en voyant les progrès de son bien-aimé était indescriptible. L'homme qu'il avait en face de lui à cet instant, n'avait plus rien de ce garçon qu'il avait rencontré à l'asile six mois plus tôt.

Lorsque l'entraînement prit fin, le commandant s'approcha enfin de la surface de combat, attirant l'attention de son amant qui essuyait la sueur sur son front avec le bas de son t-shirt.

— Salut, fit-il, en écartant les cordes du ring afin que son cadet s'y faufile pour en descendre.

— Ça fait longtemps que t'es là ? questionna Jimin, le visage rougi par l'effort.

— Assez pour voir que ton beau-père t'a bien entraîné, répondit Jungkook en s'approchant de lui. Je suis fier de toi, murmura-t-il en déposant un baiser sur sa tempe.

— Arrête, je suis tout collant, gloussa le médium en s'écartant.

L'attention des deux hommes se porta ensuite sur Lian qui descendit du ring à son tour et vint les rejoindre.

— Je peux te dire qu'il maîtrise les clés de bras et d'étranglement à la perfection, lança ce dernier avec fierté. Tu as vu son jeu de jambe ?

— J'ai vu ça, répliqua Jungkook, bombant le torse tant il était fier.

— Hm, ça ne sert pas à grand-chose si je ne suis toujours pas capable de te battre, bougonna Jimin en se laissant tomber de dos contre la poitrine son amant.

— J'ai un service militaire et neuf ans d'expérience derrière moi, sans oublier que c'est Jungkook qui m'a entraîné. Je crois que ça aurait été honteux pour moi que tu arrives à me battre, ricana Lian. En plus, ce combat, c'était de l'entraînement, aucun de nous ne s'est donné à fond. Je suis persuadé que si ça avait été le cas, tu aurais pu me faire très mal. Tu es rapide et agile, face à un homme plus lourd que toi, tu peux avoir l'avantage.

— Il a raison microbe. Le secret, c'est de ne pas se laisser attraper. Sois une anguille, analyse, anticipe et frappe de toutes tes forces dès que tu as une ouverture. C'est comme ça que tu gagneras, peu importe ton adversaire, ajouta le commandant avec tendresse.

— Eh bien, prions surtout pour que je n'aie plus jamais besoin de me défendre, répondit le médium.

Derrière lui, son aîné comprit à quoi il faisait référence. Par le passé, alors que son entraînement était beaucoup moins complet, il avait dû survivre seul face à Ramez et ensuite à Jo qui l'avait kidnappé. La première fois, il s'en était sorti, mais la seconde, il avait échoué et cela lui avait valu un coup de couteau qui avait laissé une cicatrice qu'il garderait à vie.

— Je serai là pour te protéger, murmura Jungkook contre son oreille.

Jimin se mit à rire sous les chatouilles que provoquait son souffle chaud contre sa peau et s'éloigna pour aller récupérer ses affaires.

— Bon, moi je vous laisse, lança Lian, amusé et attendri de voir ses deux amis si amoureux.

— Tu ne vas pas te doucher ? demanda le plus jeune, intrigué.

— Si, mais dans les vestiaires de l'étage. Je vous laisse tranquille, répondit l'inspecteur avec un sourire taquin.

Les joues de Jimin devinrent encore plus rouges qu'elles ne l'étaient, et il détourna le regard en se raclant la gorge.

— À plus les gars !

— Oui, à plus tard Lian, ajouta le tatoué en regardant son ami partir en direction de la sortie.

À présent seuls, Jungkook s'avança d'un pas lent vers son compagnon qui buvait la totalité de l'eau de sa gourde.

— Où est-ce que tu veux aller déjeuner ? demanda-t-il en posant ses deux mains sur sa taille.

— Où tu veux, je n'ai pas d'envie particulière.

— Il fait froid, alors je tuerais pour une bonne soupe de bœuf.

— Hm, tu me mets l'eau à la bouche,

— Parfait. File à la douche alors.

Le plus jeune acquiesça, puis un sourire espiègle prit place sur ses lèvres tandis qu'il marchait à reculons vers le vestiaire.

— Je crois que je vais avoir besoin d'aide pour qu'on me frotte le dos, lança-t-il, une moue innocente sur le visage. Tu veux bien m'aider ? J'ai les bras trop courts.

Face à ces sous-entendus des moins subtils, Jungkook pouffa et secoua la tête, amusé.

— Te frotter le dos hein ?

— Ou autre chose, c'est toi qui vois.

Le commandant poussa sa langue contre l'intérieur de sa joue, posant un regard ardent et débordant d'envie sur son bien-aimé. Depuis leur réconciliation, quelques jours plus tôt, les deux hommes s'étaient unis deux fois et Jungkook mentirait s'il disait qu'il ne ressentait pas le manque de son corps. C'était le cas continuellement, chaque jour, à chaque heure, tel un drogué accros à sa came. Toutefois, il s'était calqué sur les besoins de son compagnon et cela lui convenait aussi.

Sans le faire attendre plus longtemps, Jungkook suivit son amant jusqu'au vestiaire et les ferma à clés, s'assurant ainsi qu'ils ne seraient pas dérangés. Avec empressement, le couple se dévêtit et le plus vieux se jeta sur les lèvres de son cadet tout en le soulevant du sol.

— Tu as fermé la porte ? demanda Jimin entre deux baisers.

— Évidemment, il est hors de question que quelqu'un t'entende gémir mon nom.

— Tu n'as plus qu'à me faire monter au septième ciel, susurra le blond avant de mordre la lèvre inférieure de son partenaire qui laissa échapper un râle de plaisir.

Tandis que leurs bouches se dévoraient et que leurs mains caressaient le corps de l'autre, Jungkook les mena jusqu'aux douches où ils se laissèrent aller à un instant de luxure.

⊱⋅ ──────────── ⋅⊰

Une heure trente plus tard, Jungkook et son amant étaient de retour à leur poste. L'estomac plein et le cœur empli d'amour après leur moment intime, les deux amants étaient prêts à reprendre le travail quand la porte s'ouvrit sur Taehyung. Les trois hommes n'avaient pas encore eu l'occasion de se voir depuis la veille. Le lieutenant s'étant vu confier une affaire avec Rose, il s'était absenté toute la matinée afin de se rendre sur la scène de crime.

— Salut les gars, fit-il en refermant la porte derrière lui.

— Bonjour. Ça va ? Tu as mangé ? demanda Jimin en se levant pour enlacer rapidement son ami.

— Non, mais je n'ai pas faim. Et vous ça va ?

— Oui, la routine, répondit Jungkook en tendant son poing fermé à son frère en signe de salut.

— Qu'est-ce que vous faisiez ? demanda-t-il en prenant place devant son bureau.

— J'allais appeler Namjoon, répondit Jungkook.

— Oh, tu as besoin de lui sur une enquête ?

— On peut dire ça.

— Hm, développe.

Le commandant jeta un coup d'œil à son amant, lui demandant silencieusement l'autorisation d'en dire plus à son frère. Ce dernier acquiesça tout en s'appuyant sur son bureau. Jungkook commença alors son récit, accompagné de Jimin qui intervenait de temps en temps. Le tatoué débuta par son échange quelque peu houleux avec le directeur général de la police, expliquant ainsi pourquoi il ne souhaitait pas passer par les démarches officielles.

— Je vois. Tu as raison, si Jeong Han-seon vous a dans le collimateur, il faut que vous soyez discrets.

— Il y a autre chose dont je voulais te parler, reprit le commandant.

— Je t'écoute, répondit Taehyung en offrant toute son attention à son frère adoptif.

Jungkook porta son attention sur son petit ami, puis se jeta à l'eau. Il lui parla du coup de fil de Hoseok, de leur repas chez ce dernier, puis ce fut Jimin qui narra la suite. Il raconta l'échange qu'il avait eu avec le mafieux lorsque son amant s'était éclipsé et le lieutenant fut surpris du courage de son cadet.

Taehyung avait rencontré Jung Hoseok à plusieurs reprises, beaucoup trop à son avis. Cet homme était bien trop intimidant et dangereux, donc s'il pouvait éviter de se retrouver dans la même pièce que lui, il le ferait. Toutefois, en écoutant le récit de ses deux amis, le châtain avait l'impression qu'il était le seul à ressentir cela vis-à-vis de ce criminel.

— Donc vous avez un nom ? demanda le plus vieux.

— Oui, Jonathan Osborn, annonça Jimin.

— Vous allez demander à Namjoon de trouver des infos sur lui ?

— Oui, en espérant qu'il trouve quelque chose.

— Il est doué, je suis sûr qu'il pourra vous aider.

Le couple acquiesça, puis Jungkook se leva en enfilant sa veste.

— Je vais aller fumer, et en profiter pour l'appeler. Je reviens.

Jimin hocha la tête et les deux hommes regardèrent leur supérieur quitter la pièce. Son paquet de cigarettes en main, il tapota celui-ci contre sa paume et en sortit une cigarette qu'il glissa entre ses lèvres alors qu'il atteignait enfin l'escalier qui menait au toit.

Le froid s'était totalement installé à Busan. Le ciel couvert de nuage épais empêchait les rayons de soleil de réchauffer l'air, ce qui rendait l'ambiance bien plus terne et morose. Son briquet en main, le tatoué alluma le bâton de nicotine et s'installa sur le rebord du toit, laissant ses jambes pendre dans le vide. De sa main libre, il sortit son téléphone et sélectionna le numéro de Namjoon. Les tonalités s'accumulaient, mais son interlocuteur restait injoignable.

Jungkook commençait à perdre espoir lorsque la voix grave du hacker retentit dans ses oreilles.

— Allô, répondit ce dernier.

— Salut Namjoon, c'est Jungkook.

— Je sais le génie, ton nom est affiché.

Le brun pouffa tout en prenant une latte de sa cigarette avant d'expirer la fumée droit devant lui.

— Désolé si je te dérange, mais j'ai besoin de tes talents.

— Je m'en serais douté, tu m'appelles pas pour m'inviter à prendre le thé, répliqua Namjoon avec sarcasme. Par contre, je suis en vacances, alors ta demande va devoir attendre mon retour.

— Désolé, mais je peux pas attendre. Ça concerne les mecs qui ont kidnappé Jimin, tenta le commandant.

— Je comprends l'urgence de la situation, en revanche, ma réponse reste la même. Ça fait deux mois que c'est arrivé, tu peux bien attendre jusqu'à lundi. Je suis à l'étranger et j'ai pas mon matos.

— Tu fais chier, grommela Jungkook.

— Je sais, ça fait partie de mon charme, ricana Namjoon. Envoie-moi un message dimanche, avec ce que tu veux, et je t'appelle quand ce sera fait.

Le tatoué soupira longuement, frustré de ne pas avoir gain de cause dans l'immédiat, toutefois, il tenta de relativiser. Le hacker n'avait pas totalement refusé sa demande, simplement ajourné.

— Ok. Bonnes vacances alors.

— Merci. Passe le bonjour à Jimin de ma part.

— J'y manquerai pas.

Sans rien ajouter, Namjoon mit fin à l'appel. Soupirant de nouveau, le brun ouvrit la conversation de Hoseok et lui demanda quand est-ce qu'il pourrait passer avec Jimin. Ce dernier n'avait pas abandonné l'idée de voir Yeosang avant qu'il ne soit exécuté par son bourreau. Ils devaient donc se dépêcher avant que celui-ci ne décide d'appuyer sur la détente et de se débarrasser de l'homme qui avait trahi son clan. Il fallut quelques minutes avant que le mafieux ne réponde au message, leur donnant rendez-vous en fin de journée.

Le regard rivé sur l'écran de son portable, Jungkook ressentit une grande anxiété l'envahir. Comment son amant allait-il réagir en se retrouvant face à l'homme qui avait tenté d'abuser de lui ? Dans quel état sera Yeosang après que Hoseok lui ait tiré les vers du nez ? Sera-t-il encore en un seul morceau ? Il l'espérait sincèrement, car il n'était pas sûr que Jimin pourrait encaisser une telle vision d'horreur. Lui-même serait-il capable d'endurer cela ?

Une fois le bâtonnet de cigarette totalement consumé, le commandant écrasa le mégot dans le cendrier en métal à sa disposition et retourna à l'intérieur, se préparant à annoncer les deux nouvelles à son amant.

⊱⋅ ──────────── ⋅⊰

Le soleil s'était couché depuis plusieurs minutes maintenant lorsque l'Audi rouge se stoppa devant le lieu de rendez-vous. Jungkook était déjà venu ici. C'était dans cette même maison qu'il avait vu Yeosang après sa capture. C'était ici même qu'il avait laissé la part la plus sombre de lui quand il avait refusé de franchir la ligne de la torture.

— C'est là ? demanda Jimin en détachant sa ceinture de sécurité.

— Oui.

— Ça a pourtant l'air si tranquille.

— Justement, c'est l'endroit idéal pour torturer quelqu'un, souffla Jungkook en retirant la clé du contact.

Le médium s'apprêtait à quitter le véhicule quand il fut interpellé par son amant qui saisit doucement son poignet.

— Microbe, là-dedans, ça risque de ne pas être beau à voir. J'ignore ce que Hoseok lui a fait subir, mais je ne suis même pas sûr qu'il soit encore en un seul morceau. Tu as encore le droit de changer d'avis. On n'est pas obligé d'y aller.

Jimin afficha un sourire tendre et déposa chastement ses lèvres sur les siennes. Il plongea ensuite son regard sombre dans le sien et prit la parole d'une voix débordante d'assurance et de détermination.

— Merci de t'inquiéter pour moi grincheux, mais peu importe dans quel état il est, il l'a mérité. C'est ce que mérite chaque personne liée au meurtre de Yoongi. Je veux le regarder dans les yeux et lui dire qu'il a échoué. Je suis vivant, et je me rapproche de mon but. Je veux lui dire que bientôt, ses complices iront le rejoindre en enfer et que mon ami sera vengé.

Jungkook chercha la moindre faille qui pourrait démontrer de la peur ou de l'anxiété, mais il ne vit rien. Il savait que cette rencontre laisserait des séquelles, c'était inévitable. Aucune personne saine d'esprit ne pourrait encaisser la barbarie que pouvait être la torture et en sortir indemne. Cependant, il comprenait la rage qui animait son petit ami et serait là pour le soutenir dans ses moments de faiblesse.

— Ok, allons-y alors.

Le médium acquiesça et quitta la voiture, imité par son aîné qui vint le rejoindre pour prendre sa main dans la sienne. En silence, ils traversèrent la rue et Jungkook appuya sur la sonnette. Comme la première fois, il fut accueilli par l'un des bras droit de Hoseok qui les laissa entrer sans discuter.

— Monsieur Jung vous attend en bas.

— Merci, répondit le commandant en prenant la direction des escaliers, Jimin toujours dans sa poigne.

En arrivant devant la cave, le brun se stoppa et jeta un coup d'œil à son amant. Ce dernier fixait la porte, et même s'il ne disait rien, Jungkook pouvait sentir sa nervosité. Il avait la sensation d'entendre son cœur battre à tout rompre, comme s'il s'agissait du sien.

— Tu es sûr de toi ?

— Oui, finissons-en.

Les deux hommes présents de part et d'autre de la porte, hochèrent la tête en signe d'approbation et l'un d'eux ouvrit le battant, les laissant ainsi entrer. La première chose qui frappa le couple fut l'odeur nauséabonde qui s'en dégageait. Leurs regards se posèrent ensuite sur l'homme qui était assis sur une chaise en métal au centre, pieds et poings attachés. Jungkook n'avait pas exagéré sur l'état dans lequel était Yeosang, et cela donna des haut-le-cœur à Jimin, qui resta tout de même de marbre.

Immobile et surtout à peine conscient, son ravisseur était nu comme un ver. Chaque parcelle de son épiderme était maculée de son propre sang. Ses pieds étaient tous deux perforés et ses ongles étaient manquants. La peau de ses cuisses avait été pelée, et s'il en croyait la faible odeur de sel qui embaumait l'air et le seau d'eau qui se trouvait non loin, Hoseok avait dû se servir de cela pour le torturer. Il ignorait quelle était la souffrance que pouvait provoquer cela et il ne voulait jamais le savoir. Ses genoux étaient tous deux meurtris par différentes attaques que le blond ne voulait pas imaginer. En remontant sur son torse dénudé, il perçut, malgré toute l'hémoglobine, diverses ecchymoses qui avaient déjà changé de couleur.

Cet homme avait été torturé de la pire des façons, et même s'il voulait être satisfait de voir cela, Jimin ressentit le goût de bile chatouiller son œsophage. Finalement, il n'était pas aussi fort qu'il le pensait. Encore une fois, son empathie faisait naître en lui de la pitié pour cet individu qui n'aurait pas hésité à abuser de lui, avant de le tuer.

À ses côtés, Jungkook n'était que très peu surpris de voir Yeosang dans cet état. Par le passé, la police avait déjà trouvé des hommes ainsi torturés. La mafia était connue pour leur grande imagination lorsqu'il s'agissait de martyriser leur prisonnier afin de le faire parler. Il n'en attendait pas moins de Jung Hoseok, cependant il aurait préféré éviter que son compagnon ne voit cela.

— Le spectacle te plait ? retentit une voix, ramenant les deux hommes à la réalité. J'espère que j'ai été à la hauteur de tes attentes ? J'ai cru comprendre qu'il n'avait pas été correct avec toi.

— C'est vrai, répondit simplement Jimin sans quitter du regard son ancien ravisseur qui avait la tête penchée en avant. Est-ce qu'il est conscient ?

Jusqu'à présent assis dans un coin, les jambes croisées et un sourire satisfait sur les lèvres, Hoseok se leva et s'approcha de sa victime.

— Eh sombre merde, réveille-toi. Tu as de la visite.

Sans aucun avertissement, il gifla son prisonnier dont la tête tomba sur le côté, puis un gémissement ne se fasse entendre. Usant de ses dernières forces, Yeosang leva les yeux vers la personne qui se trouvait face à lui, et même après avoir subi les pires sévices, un sourire amusé prit place sur ses lèvres.

— La... p-petite pute blonde.

Tandis qu'il aurait pu s'offusquer de cette insulte, Jimin laissa échapper un petit rire et fit un pas vers lui, avant de sentir une prise sur son poignet. Portant son regard sur son amant, il lui fit comprendre à travers ses yeux que tout irait bien et ce dernier le lâcha.

Afin d'être à sa hauteur et de pouvoir ancrer ses iris dans les siens, le médium s'accroupit et offrit un sourire amusé au prisonnier. En l'examinant de plus près, il nota que son oreille droite avait été coupée et la plaie cautérisée. Une petite voix dans sa tête lui fit remarquer à quel point cela avait dû être douloureux.

— J'ai appris que tu étais ici, alors je me devais de venir te rendre visite avant que tu ne finisses six pieds sous terre, commença Jimin sans perdre son sourire. Dis-moi, qu'est-ce que ça fait d'être enchaîné comme un animal sans pouvoir bouger ?

Épuisé, Yeosang ne répondit rien, se concentrant sur comment respirer, alors que lentement, après toutes les tortures qu'il avait subies, ses poumons cessaient de fonctionner.

— Tu sais, je t'observe et je me rends compte que la vie fait bien les choses. Quelles étaient les probabilités pour que tu t'en prennes au petit ami, d'un mec qui connaissait ton ancien patron ? C'est vraiment un manque de chance, tu ne trouves pas ?

— J'au...rais dû te c-crever, articula faiblement le prisonnier.

— Tu aurais dû, oui, répondit le médium en levant son menton afin qu'il ne quitte pas son regard. Dommage, tu ne l'as pas fait. Maintenant, je veux que tu me regardes droit dans les yeux et que tu vois que malgré tout, je m'en suis sorti. Tu n'as pas réussi à me tuer, Jo non plus, et désormais, grâce à toi, je vais le retrouver et il ira bientôt te rejoindre en enfer. Je veux que mon visage soit la dernière chose que tu voies avant de crever comme le déchet que tu es. Je veux que tu saches que je vais gagner, parce que chaque jour qui passe me rapproche de mon but.

Un silence assourdissant tomba sur la pièce, tel un coup de tonnerre qui rendit l'air pesant. Jimin avait enfin pu affronter l'un de ses cauchemars, il avait enfin vu le visage de l'homme qui hantait parfois ses nuits et il était persuadé qu'à présent, il pourrait mettre ça derrière lui et affronter le prochain obstacle.

— Tu as terminé ? demanda Hoseok.

— Oui, il est tout à toi, répondit le plus jeune en se redressant.

— Va... en enfer, murmura Yeosang.

— Non, c'est toi qui vas y aller, assura le médium.

D'un geste rapide, Hoseok sortit une arme dissimulée dans son dos et approcha le canon du crâne de son prisonnier. Son regard ancré dans celui de Jimin qui continuait de scruter leur otage, il appuya sur la détente, déchirant le silence qui les avait accompagnés jusqu'à présent.

La balle traversa la boîte crânienne de Yeosang qui mourut sur le coup. À seulement quelques millimètres de lui, le jeune consultant de police fut éclaboussé par quelques gouttes d'hémoglobine qui vinrent tacher son pull à capuche ainsi que la partie inférieure de son visage. Même si cela l'avait surpris et qu'il n'avait pu empêcher son corps de sursauter, son visage resta de marbre et ce fut sans aucune émotion qu'il nettoya sa peau à l'aide de sa manche.

— Allons-nous-en, fit-il en pivotant pour rejoindre la sortie.

Jungkook qui l'observait, sentit son cœur se serrer douloureusement dans sa poitrine. Toute cette assurance, cette indifférence n'était qu'une façade, il le savait, car il connaissait son amant par cœur. Il était persuadé qu'une fois seul, ce dernier craquerait et évacuerait toutes ces émotions enfouies.

— Tu aurais pu attendre qu'on soit parti pour le tuer, lança le commandant à l'attention du mafieux qui rangeait son arme.

— J'aurais pu, mais je n'en avais pas envie, répliqua ce dernier d'un ton nonchalant. Ça me démangeait de le descendre depuis hier. Estime-toi heureux que j'ai attendu.

Le commandant leva les yeux au ciel, mais décida de ne pas poursuivre sur ce sujet. À la place, il amorça la fin de la conversation pour s'en aller.

— Merci pour ton aide. À partir de maintenant, je ne te demanderai plus rien.

— Oh, tu sais, c'est toujours un plaisir de faire affaire avec toi.

— Pourquoi ?

— Parce que j'aime le fait que tu me sois redevable, répondit Hoseok avec assurance et une pointe d'arrogance. Maintenant, tu m'excuseras, j'ai un cadavre à faire disparaître. Quant à toi, rentre chez toi et prévois une séance câlin. Je crois que ton chéri va en avoir besoin.

— Ton indifférence et ton sarcasme m'étonneront toujours, pouffa amèrement Jungkook en marchant vers la sortie. Merci, enfin, je crois. Embrasse Na-bi pour moi.

— Je le ferai.

Sans rien ajouter, le policier remonta à l'étage en troisième vitesse et fut informé par l'un des hommes que Jimin était déjà sorti. Après les avoir remerciés, il prit le même chemin et retrouva son amant devant leur voiture, appuyé contre le capot, le regard perdu dans la nuit.

— Jimin, appela-t-il d'une voix douce.

Le concerné tourna lentement la tête vers lui et l'observa pendant qu'il se rapprochait. Quand il fut face à lui, ce dernier se leva et fondit contre lui, enfouissant son visage dans son cou.

Peu surpris et surtout soulagé par cette réaction, Jungkook se contenta de l'enlacer et de caresser son dos, embrassant de temps à autre sa tempe. À cet instant, son bien-aimé n'avait pas besoin d'un monologue réconfortant. Tout ce qu'il désirait, c'était une étreinte chaude et rassurante, et il la lui donna sans hésiter.