ıllıllı Partie Une ıllıllı
- Ryujin, je t'en prie écoute-moi... tu dois le quitter... Il n'est pas bon pour lui !!
- tu n'as pas à me dire ce que je dois faire, connard. Laisses moi tranquille okay ?!
La porte claque, et c'est le silence. Il ne l'a gardée avec lui que quelques minutes, pour qu'ils parlent de son nouveau copain, mais elle ne veut rien entendre. Elle a la haine contre lui, depuis qu'il lui a avoué honteusement, après cinq ans de mise en couple, qu'il n'en pouvait plus d'être avec elle. Oh, certes leur relation était libre, mais il ne supportait pas la jeune fille, elle le rebutait, elle se comportait mal, même quand il essayait de lui dire ce qui n'allait pas. Oui, ils faisaient semblant. Ils faisaient semblant depuis si longtemps que parfois, durant ces années, lors d'une soirée où ils avaient tous deux trop bu par exemple, ils se laissaient aller dans les plaisirs de la chair, comme la toute première fois... Lors de cette soirée qui avait tout changé pour eux.
Mais après tout, il n'avait cessé de faire semblant, toute sa vie.
Les sangs rongés, il va jusqu'à la fenêtre et regarde la voiture s'en aller alors que les larmes lui montent aux yeux. Pourquoi... Pourquoi ne peut-il le garder avec lui ? Il n'ose pas en faire la demande, car il n'est pas sûr de pouvoir remporter l'acceptation du parquet. Mais... Il n'est pas en sécurité avec cet homme...
Soupirant, il essuie ses yeux fatigués. Je ne dois rien montrer, je ne dois rien montrer... Garder tout en moi, c'est une des choses que je sais le mieux faire, pense-t-il. Mais ces temps-ci, cela commence à être vraiment dur pour lui.
L'homme, vêtu d'une tenue de ville simple, un jean et un tee-shirt, regarde l'heure, avant de se diriger vers la cafetière. Il se sert une bonne tasse de café, puis se dirige vers son bureau. Comme toujours quand il est là, le jeune homme préfère lui donner tout son temps, pour lui rendre le sourire... Pour le réconforter, lui dire que papa est là... et de cette façon, il prend du retard sur son travail.
S'asseyant en face de son PC, il laisse son regard fatigué se poser sur la seule phrase écrite s'affichant en haut du document Word. Seul phrase écrite sur le rapport d'une réunion à laquelle il a assisté, ayant accueilli un important exportateur avec qui l'entreprise compte travailler. Rapport qu'il doit rendre pour demain...
- eh bien, c'est parti pour une nuit blanche...
Et ainsi, l'homme aux cheveux attachés en catogan commence à écrire, ligne après ligne, s'aidant des informations prélevées de son carnet de notes, buvant son café.
Prenant le temps de manger un rapide dîner, les restes du repas de midi, il laisse à nouveau ses doigts frôler son mac à une vitesse soutenue, enfilant les tasses de caféine pour ne pas s'endormir et garder la forme. Et lorsque enfin, il écrit le point final, il s'étire de soulagement, avant de déchanter légèrement : il est déjà six heures du matin. Poussant un grognement de fatigue, il passe une main aux longs doigts sur son visage parfait, avec comme seule asymétrie un petit grain de beauté sous son oeil gauche, afin de se réveiller quelque peu. Il envoie finalement le rapport à son patron avant de se lever pour se préparer à aller au travail.
Routine habituelle, où un manque se fait bien trop présent, il grimpe dans sa voiture une fois apprêté de son costume deux pièces, roulant jusqu'à son entreprise, fatigué, poussé à bout, les nerfs à vifs. Il sait d'ors et déjà que sa présence sera plus que désagréable aujourd'hui et que ses yeux rouges montrent son mal-être et sa fatigue. Mais que pouvait-il faire, ce n'est pas comme s'il avait le temps d'aller gracier les bourses d'un psychologue.
Je me l'étais promis, je me l'étais promis... Que je le protégerai de tout, que je lui donnerai la meilleure vie qui soit... menteur, se dit-il, pensant à sa vie personnelle désastreuse. Tout n'était pas rose dans la vie du jeune homme, et malgré tout, il fait de son mieux pour rester un modèle, une personne exemplaire aux yeux de la société. Même si pour cela, il doit se mentir à lui-même.
Sortant en claquant la portière une fois garé dans le parking souterrain de l'entreprise, il ferme sa voiture, faisant résonner le fameux "clic" avant de se diriger vers l'ascenseur sans perdre de temps, montant à l'intérieur avec d'autres employés. Les mains crispées sur sa sacoche, il les salue brièvement avant de sortir une fois à son étage de travail.
Allant directement à son bureau, une fois la porte fermé et être sûr que personne ne le voit, il s'affale sur son siège sans rien dire dans une attitude nullement exemplaire pour un employé. Il se met alors à sourire faiblement. Comme il s'en était douté plus tôt, les quelques personnes qui l'ont vu passer ont grimacé en voyant son expression, se pensant sûrement discret : la rumeur devait déjà se propager. "Aujourd'hui, le directeur en communication n'est pas dans son assiette".
Prenant quelques minutes pour se poser, sa tête s'échoue entre ses mains alors que celles-ci commencent à lui masser les tempes. Mais rien ne pouvait arriver de pire, n'est-ce pas ?
Et pourtant si, un petit impertinent quelconque vient le déranger pour lui parler. Il se redresse directement dans une attitude plus droite et fière, avant de lui dire de parler, cachant toute lassitude dans sa voix.
Il lui demande s'il est au courant.
Le cadre en communication fronce immédiatement les sourcils. De quoi parle-t-il ? S'il s'est passé quelque chose pendant ses jours de pause, le jeune homme ne sait nullement ce que c'est : il ne touche pas une seule fois à son téléphone ou à ses mails. Règle importante : ne pas laisser le travail devenir plus important que la vie privée, ni l'inverse. Il lui annonce que non, et ainsi arrive la bombe : Le PDG à fait un AVC. Et l'homme qui va reprendre les rênes est, sans aucun doute, son fils, un homme exécrable. Un homme qu'il a rencontré à peu d'occasion, et qu'il sait détester de tout son être, du peu qu'il en a vu.
Mais, foi de Hwang Hyunjin, il ne laissera pas sa haine envers leur nouveau patron prendre le dessus. Foi de Hwang Hyunjin, il continuera de garder la tête haute, tout en souriant à cet homme qu'il hait.
Un doux vent souffle. Il souffle contre les fenêtres et volets, alors que les gens à l'extérieur luttent comme ils peuvent contre lui, en cette matinée d'automne.
En comparaison à toute cette agitation extérieure, un homme, assis à l'arrière de sa voiture bloquée par les embouteillages, caché derrière le verre teinté, est assis de façon détendue et calme. Son costume trois pièces d'un noir cendré strié de fines lignes blanche épouse de manière parfaite son corps, mettant en avant ses muscles et la carrure de ses épaules. Une montre brillante ceint son poignet gauche, faisant valoir sa main, puissante, veineuse, masculine. Ses mèches de cheveux brunes tombent délicatement sur son front, et son regard sombre parcourt les rues, amusé de voir ces gens courir, un café en main, et d'autres retenir difficilement un chapeau ou leurs cheveux. D'un doigt de sa main droite, il tapote doucement le rythme de la musique passant à la radio, le laissant cogner délicatement le cuir du siège. Un petit sourire étire ses lèvres. Aujourd'hui est une journée qui lui semble, une fois encore, remplie de belles choses.
La voiture reprend sa route, et l'homme continue de regarder l'extérieur, la pulpe de son index gauche venant caresser délicatement ses lèvres. Il réfléchit, à son travail. A son père. Ce vieux croûton, pense-t-il. Il ne l'a jamais vraiment chéri ou aimé, cet homme au cœur de pierre qu'il ne voyait jamais et qui pourtant avait décidé de tracer tout droit son avenir, allant des professeurs particuliers au mariage.
Oh, certes, il n'a rien contre les cours particuliers. Mais l'élever simplement dans l'optique de faire quelqu'un qui saura reprendre dignement son entreprise sans la faire tomber, et en plus de cela, déterminer avec qui il ferait sa vie, il ne le supporte pas.
Ce n'est pas pour autant qu'il ne se laisse pas faire. Il n'a pas d'autres choix, il n'en voit pas. Alors, il continue à apprendre, à travailler. Et voilà que son père, justement, cet homme qui ne semblait aimer personne d'autre que l'argent et son entreprise, vient d'avoir un AVC.
Cet homme cupide et avare, cet homme qui a choisi le chemin de l'argent plutôt que de l'amour, est à présent à l'hôpital, branché de toute part aux machines qui le maintiennent en vie. Il ne sait pas comment réagir à cela. Il n'éprouve pas de tristesse. Peut-être un peu de joie, car maintenant, il ne sera plus confronté aux rendez-vous réguliers que lui imposait l'homme qui dirige sa vie. Ou plutôt dirigeait. Un sourire quelque peu mauvais vient étirer ses lèvres. Finalement, il sait : il est ravi. Oh oui, il est ravi de savoir que son père ne viendra plus mettre ses mains sales dans la pâte qu'est sa vie. Il est celui qui dirige sa vie, et il est ravi de pouvoir enfin reprendre les rênes.
Par ailleurs, à présent que son père est au plus bas, il est plus que logique qu'il soit celui qui va reprendre son entreprise, "en attendant qu'il reprenne connaissance".
Le voilà donc en direction de l'entreprise de son père. Entreprise qui, pour bientôt, lui reviendra. Il ricane à cette idée, amusé. Finalement, il n'a pas à s'en plaindre. Il aurait pu avoir des envies totalement différentes, vouloir se lancer dans une carrière dans l'art, chose totalement impossible vu son statut, et avant tout, celui de son père. Il s'estime de ce fait heureux d'avoir apprécié les études que son père l'a forcé à faire.
Le voilà ainsi arrivé sur les lieux, très vite rejoint par plusieurs personnes du personnel. Il les salue d'un vague mouvement de tête, avant de faire claquer ses chaussures cirées sur le sol, marchant en direction de son bureau, réajustant les manches de sa veste. Bientôt, il se trouvera avec les cadres de son père. Et il va falloir qu'il fasse forte impression... Il prend donc le temps de bien se mettre dans la peau du directeur. Il n'a pas passé toutes ces années à travailler pour rien.
Il n'est pas Bang Chan pour rien.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro