troisième doliprane du jour.

celui là tombait vraiment à pic. il observait la nouvelle lettre qui l'attendait, la huitième. depuis le début, caleb respectait une sorte de chronologie dans ces lettres, alors si il avait continué de s'y tenir, il savait pertinemment ce qu'allait être le contenu de celle-ci et il n'avait pas vraiment le courage de s'y coller. sauf que jude avait été lâche, vraiment lâche, alors il pouvait bien supporter la colère du brun. de toute façon, ce n'est pas comme si il passait une super journée, ce n'est pas ça qui allait encore plus le faire sombrer, si c'était possible.

"t'es qu'un gros connard jude."

finalement, il aurait peut-être du attendre demain pour la lire celle-là.

"je savais que tu m'appréciais pas des masses, c'est normal, mais je suis pas un robot, ou un être sans coeur comme t'as l'air de l'avoir si intelligemment pensé. t'es là, tu me regardes avec des yeux à en rester éveillé toute la nuit, tu me laisses en plan, et quand je viens te demander des explications tu m'envois balader en me regardant comme si j'étais de la merde ? je t'avais même pas touché que tu m'as interdit de le faire, comme si j'étais porteur d'un putain de virus. tu m'as traité comme si ma présence était une offense à ton joli petit monde bien rangé ! tu te rends compte de ce que tu m'as dis ? que tu savais pas ce que je m'étais imaginé mais que dans aucun monde tu étais « comme moi » ? ça voulait dire quoi ça ? que j'suis moins que rien ? que j'te dégoûte ? les connards comme toi qui se sentent supérieurs et qui pensent avoir le droit de te pourrir juste parce qu'ils suivent la putain de norme me donnent envie de gerber. ok, bah c'est cool pour toi mec, content que t'ai la route du jeu la plus facile, mais ça t'autorise pas à te prendre pour le roi du monde. mais j'en ai rien à foutre de ce que tu peux bien penser de moi. je m'en fous complètement de l'avis d'un tocard modélisé comme une poupée pour plaire à son abruti de papa.

le châtain s'autorisa une toute petite pause, juste pour souffler un peu après s'être mangé tout ça en pleine face. mais il s'était déjà avoué avoir été lâche, il n'avait plus qu'à subir les conséquences des propos qu'il avait bêtement lâché au brun.

"j'ai pas à être l'éponge de tes échecs et de tes choix de vies bancales parce que moi contrairement à toi j'ai les couilles de vouloir vivre la vivre que je déciderai pleinement, rentre toi ça bien dans le crâne."

il avait l'habitude des crises de colère de caleb, il ne l'avait jamais vu y aller en douceur et ce avec n'importe qui. mais, il sentait que c'était different dans cette lettre. il ne se contentait pas de son cynisme habituel, il parlait réellement avec ces tripes, avec tout ce qu'il avait de plus fort. caleb était plus humain et plus admirable que jamais.

"et franchement, ça me dégoûte encore plus d'avoir dressé un portait de toi qui est tout l'inverse de ce que tu es. j'me suis laissé attendrir par cet abruti d'evans et ces beaux discours sur ton enfance difficile, putain quelle connerie. va pas chialer que tel ou tel traumatisme excuse ton comportement dégueulasse, ça me rendrait encore plus dingue. mais c'est vrai qu'à la base je pensais pas que tu étais du genre à passer tes dimanches en rose et bleu pour pourrir la vie de gens qui s'en branle de la tienne, alors après tout, je peux être encore très surpris."

et jude le senti cette fois, il avait fini par pouvoir l'achever finalement. qui aurai cru quelques mois en arrière que ce que pouvait penser caleb stonewall de lui l'importunerai autant ?

"tu sais quoi jude ? va te faire foutre. j'attends plus rien de toi, plus rien du tout. tu peux rester dans ton trou jusqu'à la fin de tes jours si ça te chante, ça me passe au dessus, fous ta vie en l'air si ça t'amuse, ce sera juste un énième moove de pauvre type comme ty sais si bien le faire. la seule chose que je regrette, c'est de pas t'en avoir coller une ce jour là."

caleb n'avait pas à s'inquiéter pour ça, une sacrée baffe, il venait de lui en donner une avec sa lettre.

et au cas ou ce n'était pas assez, jude s'en mis-une lui-même, une belle.