Chapitre 8
Le film venait de se terminer et les crédits de fin commençaient à défiler sur l’écran de la télévision. Félix s’était à moitié endormi aux trois quarts du long métrage et il grommela dans son coin du canapé en réalisant qu’il allait devoir se lever pour rejoindre son lit.
— C’était pas aussi bien que ce que les critiques en disaient, marmonna une voix dans les bras de Minho.
Le châtain eut un petit rire et se tourna vers Seungmin, son petit ami. Il déposa un baiser sur son front et Seungmin se redressa aussitôt, un peu gêné en sachant que Félix se trouvait juste à côté.
— J’avoue qu’il était pas terrible, avoua Minho, je suis désolé d’avoir insisté pour le regarder.
— Ouais la prochaine fois tu t’abstiendras, marmonna son colocataire. Je veux récupérer les deux heures de ma vie que tu viens de me faire perdre.
Les deux autres se mirent à rire, puis Seungmin bailla.
— Il est tard, je vais rentrer, articula-t-il difficilement.
Minho et son colocataire échangèrent un petit regard en coin.
— Tu peux dormir ici tu sais.
— C’est gentil Minho mais je préfère dormir chez moi.
Seungmin se leva, récupéra son portable sur la table basse et se dirigea vers la porte d’entrée pour récupérer son manteau et ses chaussures. Félix leva les yeux au ciel, visiblement toutes les conquêtes de son ami avait un problème avec le fait de passer la nuit avec lui.
— Il est pas un peu tard pour repartir ? demanda Minho en regardant son petit ami enfiler ses chaussures.
— Je vais prendre un taxi, ça va aller.
— Tu sais que… enfin je ne te mets pas dehors tu sais. Si tu as envie de passer la nuit ici, déjà ça me ferait très plaisir et puis ça serait peut-être plus pratique tu ne crois pas ?
Seungmin termina de nouer ses lacets et se redressa pour regarder Minho, un grand sourire aux lèvres.
— Je sais tout ça Minho, c’est juste que je n’ai pas envie de précipiter les choses tu comprends ? J’aime bien avoir mon espace et puis ça fait quoi, deux ou trois mois qu’on se connaît ? J’suis pas encore prêt à passer ce cap, j’espère que tu comprends.
Son vis-à-vis hocha doucement la tête. Seungmin sourit de plus belle et alla presser ses lèvres aux siennes.
— Super, on s’appelle demain ?
— D’accord, à demain, rentre bien.
Minho ferma la porte à clé derrière son petit ami et rejoignit Félix qui se trouvait toujours dans le salon.
— J’peux te demander un truc sans que tu t’énerves ?
Le châtain se laissa tomber dans le canapé, se tournant vers son colocataire à moitié enseveli sous les plaids et coussins.
— Oui ?
— Tu leur fais un truc à tes gars pour qu’ils refusent tous de dormir avec toi ?
— Ta gueule.
— Non mais je rigole qu’à moitié Minho. Avec Jisung vous faisiez que baiser et avec Seungmin c’est… Vous avez déjà couché ensemble au moins ?
Minho enfouit son visage dans le tissu du canapé et le blondinet fit un bond.
— Attends, vous avez toujours rien fait ?
— Il veut qu’on prenne notre temps. Je lui avais vaguement parlé de ma relation avec Jisung et je crois qu’il a peur de précipiter les choses si on couche ensemble.
— Tu lui as dit pour toi et Jisung ?
— Oui enfin pas vraiment, j’ai dit que c’était un ex, pas juste un plan cul sinon je trouvais ça un peu… bizarre.
— T’es quand même passé du tout au tout.
— Ouais… On apprend à se connaître petit à petit et c’est cool mais… Enfin je l’aime bien, je le trouve adorable, il est très tactile avec moi, on passe beaucoup de temps à se câliner et s’embrasser, tout l’inverse d’avec Jisung en somme.
— Mais ?
Minho expira un bon coup, rien ne servait de cacher quoique ce soit à Félix.
— Jisung m’a rappelé y’a quelques jours.
— Qu-quoi ? Sérieux ? Qu’est-ce qu’il voulait ?
— Tu vas pas le croire, souffla le châtain, il a dit qu’il avait réfléchi et qu’il avait réalisé qu’il avait des sentiments pour moi.
— Ah ! Oh… C’est… j’arrive pas à dire si c’est cool ou pas.
Minho se laissa tomber complètement sur le canapé, la tête dans le vide.
— Quand il me l’a dit, je me suis contenté de le repousser. Ça fait plusieurs mois, j’ai rencontré quelqu’un d’autre entre-temps, et voilà.
— Mais ?
— Mais depuis j’arrête pas de cogiter, je me demande si j’ai encore des sentiments pour lui ou si c’est juste parce que je suis un peu perdu avec Seungmin. J’ai des sentiments pour Seungmin mais je sais pas comment les comparer à ceux que j’ai pour Jisung.
— Ceux que tu “as” ou que tu “avais” pour Jisung ? répliqua Félix.
— C’est bien ça le problème…
Un long silence s’installa dans la pièce, les deux hommes réfléchissaient chacun de leur côté à une potentielle solution pour Minho. Celui-ci finit par soupirer.
— Je peux pas larguer mon mec juste parce que Jisung a changé d’avis.
— Ah parce que c’est quand même une éventualité que tu envisages ?
— J’en sais vraiment rien, mais je me dis que si j’y pense c’est que je ressens encore quelque chose pour Jisung. Mais j’ai aussi des sentiments pour Seungmin, je peux pas le dégager juste parce que Jisung s’est réveillé, c’est pas juste pour lui.
Félix pouffa de rire.
— T’as des sentiments pour un autre, en quoi ça peut être pire de le larguer ?
Minho se redressa d’un bond, les yeux papillonnants. Son colocataire arqua un sourcil.
— Je comprends que tu n'aies pas oublié Jisung, mais je pense vraiment qu’il faut que tu en discutes clairement avec lui. Ne cherche pas à jouer les durs ou les mecs inaccessibles.
— Mais et Seungmin ?
— Dans tous les cas, c'est pas cool pour lui, lui fit remarquer Félix. Soit tu le quittes pour Jisung, ce qui n’est pas cool. Soit tu restes avec lui en sachant que tu as des sentiments pour un autre, ce qui n’est pas cool du tout non plus. Maintenant c’est à toi de voir quel genre de connard tu as envie d’être.
— Merci Félix, tes conseils sont toujours tellement… sympas.
— De rien, toujours prêt à rendre service.
Minho soupira longuement, son colocataire pouvait se montrer un peu dur, mais il savait qu’il avait totalement raison, la situation était dans tous les cas injuste pour Seungmin alors Minho avait tout intérêt à mettre les choses au clair avec Jisung avant que son petit ami n’en souffre.
— Tu crois que je devrais l’appeler ? demanda-t-il presque timidement à Félix.
Ce dernier se redressa en position assise et se moqua gentiment de son ami.
— Oui Minho, je crois que tu dois l’appeler. Et pas dans six semaines, plus vite tu auras résolu ce problème, moins longtemps tu feras souffrir tout le monde.
— Tu penses vraiment que je suis un connard ?
— Pas vraiment, je pense surtout que t’as un cœur en guimauve et que ça t’aide pas à réfléchir correctement. Heureusement que je suis là.
Minho lui accorda un sourire sincère.
— C’est vrai, heureusement que t’es là.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro