12- Minchan [Amnésie onirique, où les rêves sont éphémères]
coucou les copains !! on se retrouve aujourd'hui pour un nouvel o.s, que j'ai écrit pour l'échange straykids organisé par 404projects , je ne sais pas encore qui est la personne pour qui j'ai écris, mais si tu passes par là j'espère que cette histoire te plaira :) je vous souhaite une bonne lecture ! <3
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12- [Amnésie onirique, où les rêves sont éphémères] Minchan Bang Chan + Minho (Straykids)
Le petit matin venait de faire voir ses premières lueurs lorsqu'un bruit de verre brisé me réveilla brusquement. J'ouvris instantanément les yeux, alertée par l'impact d'un nouvel objet qui se brisa sur le sol. Les cris du verre brisé transpercèrent mon âme. Il était déjà réveillé, peut-être n'avait-il même pas fermé l'œil de la nuit.
J'étais encore en pyjama lorsque je descendis pour rejoindre mon frère. Le parquet était recouvert de minuscules morceaux tranchants. Il se tenait au milieu de la pièce, au milieu des débris. Je m'approchai doucement de mon frère aîné.
-Chris ?
Ma voix était douce, je voulais le rassurer. Mais mon cadet ne me répondit pas, son regard se tourna vers un cadre qui était accroché depuis quelques semaines maintenant. Christopher fixait les visages renfermés dans le cliché.
Son sourire radieux sur la photo aurait pu illuminer le pire jour de tempête, à côté de lui se tenait un joli brun un peu plus grand que lui. Cependant, depuis que cette photo était installée, le visage de la troisième personne était demeuré un mystère. Comme si quelqu'un avait renversé un liquide à cet endroit, et que les traits étaient devenus flous et embrouillés.
Je regardais mon frère, il était là assis dans la cuisine à fixer le cadre qui était fixé sur le mur. Son visage livide ne semblait rien dire, mais en l'observant avec plus d'attention je percevais qu'il criait. Un « au secours », silencieux et presque imperceptible.
Cela faisait une semaine depuis que mon frère était revenu à la maison. Les médecins avaient dit qu'il était prêt à « reprendre sa vie en mains ». Comment pouvais-je être certaine de ce qu'ils venaient d'annoncer ?
Je m'approchai doucement de mon frère aîné, comme si cela me permettrait de reconnecter tous ces liens qu'il s'était efforcé de couper ces derniers mois.
-Chris, tu penses à quoi ? demandai-je
Bien que nous vivions en Corée depuis plusieurs années maintenant, j'avais toujours gardé cette habitude de l'appeler par son prénom de naissance. Comme souvent, les mots ne vinrent pas. Mon frère tourna son visage vers moi, et dans son expression je compris tout de suite à quoi il pensait.
-Il va bientôt revenir, pas vrai ?
Je n'avais aucune réponse qui puisse se prononcer. Je me contentai de lui adresser un sourire, un peu tremblant et pas vraiment sûre de moi. Puis, je passai une main sur la sienne. Les gestes étaient souvent de meilleur conseil que les mots dans ces moments-là.
« J'ai fait ce rêve.
J'avais le pouvoir de voler. J'avais emmené Chris au-dessus des nuages. Nous flottions, nos bras et nos jambes donnant la forme de deux étoiles à nos frêles corps d'adolescents rêveurs.
Cela n'arrivait pas souvent, mais le visage de mon frère était illuminé par un magnifique sourire.
Le ciel bleu faisait ressortir les reflets ambrés de ses iris noisette lors des jours heureux.
Et moi, je le regardais avant d'attraper l'une de ses mains dans les miennes.
On était là, à flotter au-dessus des nuages. Avec rien d'autre à penser que la plénitude et la douceur de ce moment.
Le temps d'un rêve, je lui avais apporté ce souffle dont il avait besoin. »
[...]
Un courrant d'air me fit frissonner. Je relevai la tête du livre dans lequel j'étais plongée. C'était une romance, écrite par une autrice coréenne. En ce moment, je travaillais cette nouvelle langue. Christopher avait déménagé en Corée pour ses études, j'étais venue passer quelques mois chez lui. J'avais besoin de quitter le cocon familiale qui devenait beaucoup trop oppressant.
C'était ça d'avoir une famille qui en attendait beaucoup de nous. Chris avait bien fait de s'en aller tant qu'il le pouvait encore.
Je me levai pour aller fermer la fenêtre, il pleuvait sous le ciel encre de cette fin de soirée. Lorsque je me penchai pour attraper le volet et le fermer, une ombre solitaire m'interpella.
Il était là, debout, sous la lumière jaune du lampadaire qui oscillait à cause des intempéries.
J'allais pour attraper un parapluie et faire rentrer mon frère avant qu'il ne tombe malade.
Mais une deuxième ombre le rejoignit. Ils s'enlacèrent, comme si la pluie n'avait aucun impact.
Un délicat rictus étira mes lèvres.
« Cette fois-ci, Chris était au bord d'un fleuve.
Il pleuvait. J'étais plusieurs mètres au loin lorsque mon frère se rapprocha dangereusement du bord.
-Chris ! criai-je avant de me mettre à courir, Qu'est-ce que tu fous ?!
Plus je courrai, plus la distance qui nous séparait s'agrandissait. La pluie me fit déraper plusieurs fois contre le goudron humide.
-Espèce d'imbécile ! criai-je en sentant les larmes dévaler mes joues, Ne fais pas ça !
J'arrivais à sa distance au moment où il allait sauter.
-Espèce d'idiot ! criai-je avant de le serrer dans mes bras
Je ne savais pas si c'était la pluie ou les larmes qui trempait le plus mon visage. Mon frère était comme dépourvue de toute capacité de réflexion. Il passa ses bras autour de moi machinalement, comme un robot.
Même si je ne l'avais pas laissé faire, quelque chose en lui s'était bel et bien éteint.
Quelque chose que je ne pourrai jamais ramener. »
Comme à chaque réveil, les larmes avaient inondé mon oreiller.
[...]
J'étais à la cuisine en train de préparer des pâtisseries. Aujourd'hui, Chris m'avait dit que nous passerions la journée ensemble alors j'en profitais pour lui faire plaisir. En parlant de lui, mon frère arriva dans la cuisine à son tour. Il portait des vêtements clairs, qui allaient à merveille avec les couleurs du printemps qui émanaient de la nature. Il s'accouda au plan de travail et me regarda faire. Je lui adressai un sourire.
Il avait l'air apaisé, ce calme limpide sur son visage me fit un bien fou.
-Lily ? me dit-il
Je le regardai.
-J'aimerais te présenter quelqu'un. me dit-il
Cette phrase m'étonna de mon cadet. Il n'était pas du genre à sortir ou à se faire beaucoup d'amis. A part son meilleur ami Felix, je ne connaissais personne de son entourage.
-Avec plaisir. répondis-je
La sonnerie de la porte d'entrée retentit.
-Il tombe à pic. sourit mon frère avant d'aller ouvrir
Un rictus étira mes lèvres, j'étais intriguée de voir qui Chris allait pouvoir me présenter. J'eus à peine le temps de sortir les cookies du four que j'entendis un rire masculin résonner dans le couloir. Je ne l'avais pas souvent entendu, mais je le reconnaîtrais entre mille.
Lorsque je relevai la tête, Chris était réapparu devant moi, comme par magie. Ça me fit légèrement sursauter. Un beau brun se tenait à côté de lui et me salua poliment. Je les vis échanger un regard, puis Chris arbora une douce expression que je voyais trop peu sur ses traits.
-Lily... Je te présente Minho, mon petit ami. me dit-il
Il avait prononcé ces mots d'une traite, et avait retenu sa respiration comme si sa vie pouvait se terminer en une fraction de seconde. Je penchai la tête en direction du brun.
-Alors, c'est toi qui as le pouvoir de faire sourire mon frère ? demandai-je
-Depuis le temps que j'entends parler de toi, je suis content de te rencontrer. me répondit le brun
Chris aimait un homme. Il lui avait parlé de moi.
Mon frère, l'espace de quelques instants avait paru profondément heureux.
Mon cœur ne put s'empêcher de sourire.
[...]
« Chris était assis sur une chaise et fixait le cadre, dans lequel se trouvait la photo de Minho et de lui. Il avait un verre dans la main, et avala d'une traite les médicaments que les médecins lui avaient prescrits. Ses mains tremblaient.
Je vins poser ma main sur les siennes, pour le rassurer. Quand nous étions petits, il voulait toujours que je lui tienne la main lorsqu'il avait peur de quelque chose.
-Il me manque tellement putain... soupira-t-il
Ses mâchoires se serrèrent, et il fondit en larmes dans l'obscurité et le silence de la pièce.
Je le pris contre moi, car dans ces moments-là les mots ne suffisaient pas. Les gestes étaient sûrement moins maladroits que des paroles en l'air dépourvues de sens.
Je pouvais ressentir la peine de mon frère à l'intérieur de mon propre cœur.
Minho me manquait, à moi aussi. Terriblement. »
Les semaines avaient passé. Il s'était avéré que Minho et moi nous entendions très bien. C'était un garçon assez timide à premier abord, mais lorsqu'il était en confiance il s'ouvrait comme une fleur. Au fil des jours, j'avais appris à connaître ce garçon qui avait le pouvoir d'apaiser la rancœur amère de Chris.
Nous étions dans le petit salon, tous les trois, en train de discuter comme on aimait souvent le faire. Minho et Chris jouaient ensemble à la play, et je les regardais faire. Ils étaient tellement beaux. Mes petits trésors.
-Putain, c'est pas juste ! Tu lis dans mes pensées, c'est pas possible autrement ! pesta mon frère après avoir perdu pour la cinquième fois d'affilé
Cette remarque arracha un adorable rire à son petit ami.
-Espèce de p'tit con, tu te fous de ma gueule en plus ! continua Chris
Il attrapa le brun et lui frotta les cheveux. Tout était tellement différent ici, en Corée. Lorsque nous étions encore en Australie, chez nos parents, je n'aurais jamais cru pouvoir assister à de telles scènes. Aussi apaisées, douces, simples. Des moments d'apparence banals, mais tellement précieux dans le fond.
Après quelques instants, les garçons se calmèrent. Minho se recoiffa légèrement d'un geste de la main.
-Au fait Lily, on a un cadeau pour toi ! dit-il
-Ah bon ? répondis-je amusée
Minho se tourna vers Chris, ils échangèrent un regard. Je ne savais pas ce qu'ils venaient de se dire, car ils étaient les seuls à comprendre ces échanges. Puis, Minho se leva pour aller chercher quelque chose.
Il revint, quelques instants après, avec une toute petit boîte qu'il me tendit. Je la pris en regardant le brun, puis mon frère cadet, sans comprendre la raison de ce cadeau.
-Chan et moi, on voulait que tu aies un souvenir de nous quand tu retourneras en Australie. finit par me dire Minho
Chan, c'était le prénom coréen de mon frère. Minho l'appelait toujours comme ça. Je souris doucement avant d'ouvrir la boîte . Dedans, il y avait un magnifique ruban rouge.
-Comme tu travailles beaucoup, je me suis dit que tu pourrais le porter dans tes cheveux... Pour ne pas être gênée. m'expliqua Chris
-C'est magnifique... Merci. Merci vraiment.
Je ne pouvais pas m'en empêcher, mais j'eus les larmes aux yeux. Ils allaient me manquer ces deux-là quand je devrais retourner en Australie. Ca me fera un joli souvenir d'eux.
Chan se leva pour venir m'aider à mettre le ruban dans mes cheveux. Je me sentais comme une enfant, toute contente d'avoir eu son précieux présent.
Oui, aujourd'hui était un cadeau.
C'était pourquoi je profitais pleinement de cet instant présent.
[...]
« J'ai fait un cauchemar.
J'étais allongée dans mon lit, et pourtant des frissons me parcouraient le corps comme si je venais de produire un effort surhumain. Je m'efforçais d'essayer d'ouvrir les yeux, en vain. Mes paupières étaient comme scellées ensemble.
Je voulu ouvrir la bouche, pour demander de l'aide. Mes lèvres étaient comme cousues entre elles. Je sentis les larmes monter au coin de mes yeux.
J'essayai de crier, de toutes mes forces. La seule chose qui résonna dans la pièce, fût les brisures de verres et le cri de Chris. »
Chris était à genoux dans les graviers blancs. Il fixait le petit cadre, où était gardée précieusement le visage de son petit ami. J'étais au bout de l'allée du cimetière, et je le regardai de loin. Je savais qu'il avait besoin d'être seul un instant avec lui.
Au loin, je vis Chris changer les fleurs qui avaient commencé à faner dans le vase mortuaire. Il remplaça les roses séchées par de jolies fleurs blanches, pas trop prétentieuses mais délicates et douces.
Je m'approchai doucement. Comme à chaque fois qu'il se rendait sur la tombe de Minho, Chris se mettait à pleurer. Silencieusement, de manière presque imperceptible. Mais j'étais sa grande sœur, je savais lire en lui-même ce qu'il voulait cacher à tout prix.
Je posai une main sur l'épaule de mon frère.
-Chris... dis-je doucement
Mon frère ne répondit rien. Il se redressa légèrement pour venir changer le bouquet d'une tombe, qui se situait juste à côté de celle de Minho.
Lorsque je vis le nom et la date inscrits sur la pierre tombale, mon cœur rata un battement.
Bang Maria Lily, 5 Avril 1990 – 17 Septembre 2023.
Comment était-ce possible... ?
[...]
« Chris était au volant de la voiture.
Nous étions allés boire un coup tous les trois, avec Minho.
La soirée avait été pas mal arrosée, pour fêter notre dernière soirée ensemble avant mon départ pour l'Australie. Nous n'avions qu'une vingtaine de minutes à faire pour rentrer chez Chris. Il n'y avait pas beaucoup de risques. Nous n'avions qu'à rouler prudemment, et tout se passerait bien.
Je regardais le ruban rouge que je tenais entre mes mains. Ils allaient me manquer ces deux-là... Mais maintenant j'étais rassurée de me dire que Chris avait un homme comme Minho à ses côtés.
Une fraction de seconde.
Il avait suffi d'une fraction de seconde. Pour que tout bascule.
Le bruit du verre brisé, par la tasse brisée par Chan se fit remplacer par les brisures de verre du pare-brise. Le ruban rouge que je tenais entre mes mains devint alors un filet de sang.
La voiture dérapa, un éclair traversa mes yeux. Je n'eus pas le temps de me rendre compte de quoique ce soit.
Tout était déjà devenu noir. »
Chan se tenait devant les tombes des deux personnes qu'il avait de loin, le plus aimées au monde. Il venait de sortir de l'hôpital psychiatrique, après plusieurs mois de traitement. Depuis, il venait chaque jour se réconforter auprès de ces deux visages qui lui avaient sauvé la vie.
Il aurait voulu les rejoindre, et avait essayé de le faire plus d'une paire de fois.
Maintenant, il avait compris. Qu'il devait continuer de vivre malgré tout. Car il savait que c'est ce qu'ils auraient voulu.
Il joignit alors ses mains entre elles et ferma les yeux.
Il laissa son esprit se remémorer de la sensation de bonheur qu'il avait éprouvé.
Puis, il prit une grande et profonde inspiration avant de rouvrir les yeux.
Il se releva, prêt à affronter une journée de plus.
Papillon
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