OS - [?] Samedi 30, dimanche 31 décembre, et lundi 1er janvier.
Bonsoir bonsoir !
Bon, vu l'heure à laquelle je poste, je me doute bien que la plupart d'entre vous verra cette update seulement au petit matin et donc que mon "bonsoir" sera encore plus périmé que d'habitude, mais il est un peu plus de 3h30 donc c'est la nuit, donc je dis "bonsoir", voilà XD
Bonne année 2018 !
Je devais à la base sortir ce chapitre le 1er janvier, histoire de bien commencer l'année, mais j'ai eu quelques petits soucis, bref, donc il n'arrive que maintenant.
J'avais commencé 2017 avec du Hopemin, avec quoi vais-je commencer 2018 ? Mwahaha.
D'ailleurs, cette FF était montée jusqu'au rang 34 dans la catégorie fanfiction lundi, et j'étais plus que sur le cul... alors je tenais à vous remercier une dernière fois ici, parce que oui, ce chapitre est bien le dernier d'Advent Calendar, et donc je n'aurai plus l'occasion de le faire ensuite... ;^;
Quoi dire d'autre... ah si ! Pour Dreamcatcher, j'ai pu me prendre le fansign, donc je suis trop trop trop heureuse. Ça sera dur de ne pas demander SuA en mariage... ;^;
Bref bref bref.
J'espère que ces dernières journées vous plairont !
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
J'étais allongé sur le canapé, la tête sur un accoudoir, et les pieds sur l'autre. Les yeux clos, j'écoutais ce que faisaient mes colocataires d'une oreille discrète. Jaejin était assis en face de moi, son ordinateur portable sur les cuisses, et il pianotait depuis un petit moment sur le clavier. Quant à l'autre, il venait de se mettre un peu de parfum. L'odeur avait déjà fuitée jusqu'ici, ce qui signifiait qu'il allait bientôt arriver. Je soupirai, et effectivement, ses pas se firent entendre dans le mince couloir.
« J'y vais. Nous lança-t-il.
- Tu vas où ?
- Dongdaemun. J'vais aller squatter quelques heures chez Nam'.
- Ça marche. Mais rentre pas trop tard.
- T'inquiète. Envoie-moi un message quand tu partiras, je te rejoindrai directement au magasin.
- Oh, tu veux venir ?
- Ba oui, je ne vais pas te laisser tout faire tout seul !
- D'accord, on fait comme ça alors. Amuse-toi bien !
- Merci, toi aussi, à tout à l'heure ! »
La porte se ferma derrière lui après quelques secondes. Je soupirai doucement et croisai mes bras sur mon ventre. Les minutes passèrent, mais le silence entre moi et mon aîné commença à devenir pesant. Je sentais parfaitement son regard sur moi, malgré ses doigts qui pianotaient toujours aussi rapidement sur son clavier. Je savais ce qu'il était en train de penser, ce qu'il voulait me demander. Mais je n'allais pas lui faire ce plaisir.
Plusieurs minutes s'écoulèrent encore. Il me regardait toujours, je le sentais. Et ça me gonflait franchement. Je soupirai alors bruyamment pour lui faire comprendre que ça m'énervait. Mais il ne saisit visiblement pas mon message implicite.
« Quoi ? Lui demandai-je alors enfin, un peu sèchement.
- Je n'ai rien dit.
- Ne me prends pas pour un idiot, je sais que tu me regardes depuis tout à l'heure.
- Je n'ai pas le droit d'observer ta magnifique silhouette ?
- Hyung.
- Tu vas finir par me raconter ce qu'il s'est passé à Noël ? »
Voilà. Je le savais. Il ne s'était rien passé à Noël. Rien du tout.
« Pourquoi tu t'es pointé chez moi à plus de quatre heures du mat' ? Reprit-il. Et pourquoi depuis, vous ne vous adressez plus un mot ? »
Je serrai les dents. C'était compliqué.
« N'exagère pas.
- Je n'exagère pas. Tu ne lui as même pas souhaité un bon aprèm.
- Pourquoi je devrais le faire ?
- Yoongi, tu m'exaspères. »
Je ne répondis rien. Je savais que je lui tapais souvent sur le système, et je m'en fichais un peu. Il ne s'était rien passé à Noël. Je m'étais juste rendu compte que sans lui, notre coloc' aurait passé la soirée tout seul. J'avais ressenti une once de culpabilité. Et j'avais voulu me faire pardonner, un peu tard, mais mes jambes m'avaient conduit à travers la ville et la neige jusque chez mon aîné sans que je ne m'en rende vraiment compte. Et puis... il ne m'avait pas envoyé un seul message, alors j'avais trouvé ça bizarre. Je m'étais demandé si ça s'était trop bien passé, ou plutôt mal pour qu'il ne pense pas une seconde à me souhaiter une bonne soirée. Parce que c'est ce qu'il aurait fait, en temps normal. Et ça m'avait autant inquiété qu'intrigué. Non, n'importe quoi. J'avais juste trouvé ça bizarre. Voilà.
« Pourquoi vous vous évitez ? L'ambiance est franchement à chier depuis une semaine.
- J'en sais rien. S'il a ses règles, c'est à lui qu'il faut poser la question. »
Je tendis mon bras droit vers la table basse et saisis un livre au hasard. Je l'ouvris et perdis mes yeux à travers les mots, sans vraiment les lire. Mais une fois de plus, il ne comprit pas mon message implicite, qui voulait clairement dire « fous-moi la paix ».
« Dis-moi.
- Y a rien à dire.
- Il est bien ton livre ?
- Oui.
- C'est quoi ?
- La domination masculine de Pierre Bourdieu.
- T'es sûr ? »
Je fronçai les sourcils et essayai de déchiffrer les mots se trouvant devant mes yeux. Oui, ça avait l'air d'être ça. Cependant, son petit ricanement me fit douter. Je tournai le livre dans mes mains, et aperçus alors un post-it qui était collé sur la couverture : « Min Yoongi est un imbécile ». Lui...
J'arrachai le petit papier et le roulai en boule avant de le lancer à travers la pièce.
« Tu le ramasseras. Me fit Jaejin.
- Tu m'emmerdes.
- Je m'en branle. Tu le ramasseras. »
Je me levai alors, mon livre dans les mains, et j'allai chercher la boulette avant de partir m'enfermer dans ma chambre. Au moins, là, je serai tranquille. Il ne me regarderait plus, et il ne me poserait plus de questions. Je me laissai tomber dans mon lit en expirant.
Il y a quelques jours, lorsque j'avais débarqué chez lui, frigorifié, et qu'il m'avait balancé dans sa chambre, j'avais été me coucher sans discuter, à côté de cet imbécile de bouffeur de grenouilles qui respirait calmement. J'étais épuisé par ma bonne heure de marche sous la neige, dans le froid, et après cette journée et cette soirée plutôt animée, que j'avais passée chez les parents de Jimin. J'avais fait un rêve étrange. Et le lendemain matin, il m'avait réveillé en hurlant et en me poussant, voulant savoir ce que je faisais là, contre lui. Il m'avait défoncé le ventre et je m'étais éclaté la hanche et le bras gauche en tombant par terre, malgré la couette qui m'avait quelque peu retenu. Déjà, je n'étais pas contre lui, je dormais juste dans le même lit, et ensuite, sa réaction était franchement excessive.
Je soupirai et resserrai mes doigts sur le post-it. Je m'étais fait engueuler comme du poisson pourri ce matin-là, et lorsque Jaejin était arrivé en rigolant, c'était fini. Il s'était fait un plaisir de me laisser patauger lorsque j'avais dû saluer sa famille et expliquer pourquoi j'étais là. Et Léo ne m'avait pas décroché un mot depuis. Est-ce que c'était de ma faute si je n'étais pas la personne qu'il attendait de trouver à côté de lui à son réveil ? Merde, quoi. J'y étais pour rien, pourquoi je m'étais pris tout ça dans la gueule ? Puis notre aîné semblait m'en tenir pour responsable. Alors que pour une fois, ce n'était absolument pas le cas. C'était cet idiot qui m'ignorait et qui passait tout son temps avec son imbécile de meilleur ami au QI plus développé que le début de mon mémoire, et son crétin de petit frère qui lui vouait une admiration sans limite, sans aucun doute plus intéressé par le prof de français que par le cours qu'il lui dispensait gratuitement. Cours de langue. C'était sûrement un tout autre cours qui l'intéressait, malgré ses seize ans.
Je serrai la mâchoire à m'en faire mal, et je balançai le post-it une nouvelle fois à travers la pièce. Je l'entendis tomber sur mon bureau, puisque le bruit du plastique de mes crayons tinta légèrement. J'étais en train de m'énerver tout seul. J'en avais marre. Pourquoi j'étais comme ça depuis quelques jours, putain ?
Et puis, c'était de la faute de Jaejin. S'il m'avait parlé de tout ça avant, s'il ne m'avait pas balancé dans sa chambre, et s'il n'avait pas débarqué avant que le chieur et moi ne nous expliquions... Ah putain. J'en avais marre.
[...]
Ça faisait quelques secondes que j'entendais qu'on prononçait mon nom, et je réussis enfin à sortir de mon état de mi-somnolence quand je sentis une main secouer mon épaule. Je me redressai en faisant un bon en arrière, tandis que mon aîné rigola doucement.
« Allez viens, je pars pour faire les courses.
- Et t'as besoin de moi ?
- Évidemment. Le Nouvel An ne va pas se préparer tout seul.
- Pourquoi on fait ça chez nous, sérieux ? C'est tout petit. Ronchonnai-je.
- On est les seuls dont l'appart est dispo. Puis ça fait longtemps qu'on devait faire une soirée ici.
- C'est pas une raison.
- Bien sûr que si. Allez, debout !
- Hyung...
- Debout ! On va avoir besoin de toi. »
Je me tendis à ce « on ». J'avais pas envie de recroiser Léo. Vraiment pas.
« Tu veux vraiment pas me dire ce qu'il s'est passé la semaine dernière ? »
Je me levai et me déshabillai sans un mot. Il fallait que je me change pour sortir.
« Il m'a dit qu'il avait été surpris. »
Je pris un nouveau pantalon dans mon armoire sans répondre.
« Il paraît que tu l'as insulté.
- Évidemment ! Cet imbécile m'a crié dans les oreilles en plus de me pousser hors du lit ! Tu vois cet énorme bleu, là ? Demandai-je en baissant le bord de mon boxer pour lui montrer ma hanche. C'est à cause de lui.
- Comment il t'a fait ça ? Me demanda-t-il avec des yeux ronds.
- Il m'a poussé. Je suis tombé sur la hanche et sur le bras. Mais mon bras va mieux.
- Je vois. »
Je refermai le pantalon sur ma taille et enfilai un t-shirt ainsi qu'un large sweat noir.
« Et c'est à cause de ça que vous ne vous parlez plus ?
- Il faut croire.
- Mais vous êtes idiots, ma parole...
- Il faut croire. » Répétai-je.
Je sortis de ma chambre et allai enfiler des chaussures à l'entrée. Je l'entendis me rejoindre et mettre ses chaussures également.
« Excuse-toi, et ça sera réglé.
- Que je m'excuse ? Pourquoi je devrais m'excuser ?
- Tu me désespères. »
Je ne répondis pas et mis mon manteau. Ce n'était pas à moi de m'excuser. Sûrement pas. Et puis quoi encore ? Merde. J'enroulai une écharpe autour de mon cou, puis enfonçai un bonnet sur ma tête. Il faisait super froid dehors, et je n'avais pas envie de choper la crève.
« Yoongi, commença-t-il, tu-
- Je n'irai sûrement pas m'excuser pour quelque chose que je n'ai pas fait. C'est lui le coupable.
- Mais pourquoi il t'a poussé ? Il n'aurait pas agi comme ça sans raison.
- Ba tu lui demanderas, parce que je n'ai pas réussi à avoir la réponse.
- C'est étrange... tu es vraiment sûr ?
- Sûr et certain. Tu avais visiblement tort sur certaines choses. »
Il ne me répondit pas, et nous quittâmes notre immeuble en silence. Il avait sous-entendu quelque chose dans ses propos il y a une semaine, je n'étais pas fou. Mais il s'était trompé. Je n'aurais pas dû me laisser influencer. Et même si certaines choses avaient été étranges, j'aurais dû rester chez Jimin. Je n'aurais pas dû rater le dessert pour ça.
[...]
Nous étions le 31 au soir. Nous étions tous assis autour de la table basse, mangeant et buvant comme bons étudiants à une soirée classique. À tour de rôle, nous nous relayions pour préparer des cocktails ou aller chercher de nouvelles bières, ou encore faire cuire de nouvelles pizzas ou ramener des toasts et des gâteaux apéritifs pour éponger, lorsque les différents plats étaient vides.
Jimin n'était finalement pas venu, trop timide pour oser venir avec Hoseok, et peut-être aussi parce que se retrouver au milieu de tous ces adultes et cet alcool lui aurait fait peur, même si j'aurais fait attention à lui. Peut-être aussi parce qu'il me faisait toujours la tête, depuis que j'avais fait une allusion à sa toute récente relation avec son meilleur ami. Il était bien innocent à ce niveau-là, mais il ne fallait pas qu'il se voile la face. Il y allait bien avoir un moment où ils dépasseraient le stade des bisous, et je savais bien que rester vivre chez ses parents s'avérerait problématique pour ça. Je lui avais déjà dit. Mais monsieur n'aimait pas avoir tort, il fallait croire. Bon, j'aurais pu trouver une autre façon de formuler ça que « la pipe et la branlette ne suffiront plus, et l'un de vous devra se mettre à quatre pattes », mais bon.
Bref.
J'avais été agréablement surpris de voir Namjoon arriver seul avec sa copine, sans son morpion de frère, qui habituellement, aurait fait la sangsue auprès de mon coloc. Un seul Kim suffisait amplement. Seunghyun était là, ce qui était logique, son absence aurait été étonnante. Minhwan ainsi que Jonghoon, les deux autres de leur bande, étaient également là. Leurs petites amies aussi, mes amies Eunbi et Rise également. Quelques autres personnes que je ne connaissais pas trop personnellement étaient là aussi, car c'étaient des amis de Jaejin ou Léo.
Je me rassis au fond de mon fauteuil, mon verre plein dans la main, et je commençai à le vider lentement. Mes yeux se posèrent alors sur le plus jeune de mes colocataires, qui discutait avec son meilleur ami. On s'était encore pris la tête hier, lorsque nous avions été faire les courses. Dès que je proposais quelque chose, il venait contrer ce que j'avais dit. Jaejin m'avait défendu lorsque nous avions commencé à faire une scène dans le magasin, alors il s'était fermé et ne nous avait plus décroché un mot de la journée. L'ambiance avait été géniale toute la soirée, et aujourd'hui aussi, jusqu'à ce que nos invités ne commencent à arriver.
« Qu'est-ce que tu me veux ? »
Je clignai des yeux pour regarder nettement le détenteur de ce ton agressif, sans grande surprise.
« Rien. »
Je passai mes yeux sur la table basse et vis qu'un bon débarrassage ne ferait pas de mal. J'empilai donc les verres qui étaient vides et saisis les quelques bouteilles de bière dont l'état était semblable, avant de me lever et de partir vers la cuisine, sous un bref regard vert. Il me faisait chier. Clairement.
J'étais en train de laver les verres lorsque j'entendis la sonnette de la porte d'entrée retentir. Tout le monde était là... Qui ça pouvait être ? Jimin aurait changé d'avis ? Je quittai la pièce, repassai dans le salon quand j'entendis la porte s'ouvrir.
« Oh, Jungkookie !? Je ne savais pas que tu venais, salut ! S'exclama alors Jaejin. Yoongi ne me l'avait pas dit !
- Salut, hyung ! Non, non, je ne fais que passer ! On va à notre soirée avec Sojung et Bitna, et comme on passait dans le coin, je me suis dit que ça serait sympa d'au moins venir dire bonjour.
- C'est gentil. Rentrez ! Vous voulez un verre ?
- Je te remercie, mais on ne partira jamais si on accepte un verre. » Rigola notre cadet.
Son regard remonta alors sur moi et il me sourit avant de s'approcher. Jaejin referma la porte derrière ses deux amies, les invitant tout de même à prendre un verre ou quelque chose à grignoter le temps que Jungkook me salue.
« Salut, hyung. Tu vas bien ?
- Oui. Pourquoi tu es là ?
- Je viens de le dire à Jaejinie hyung, tu ne m'as pas entendu ? On passait par là pour notre soirée, alors je suis venu te dire bonjour. Dit-il en passant sa main dans mes cheveux, et en la faisant glisser dans ma nuque.
- Ce n'était pas nécessaire, tu le sais bien.
- Ose dire que ça ne te fait pas plaisir que je pense à toi. »
Je ne démentis pas. Je savais que ça n'aurait aucun effet sur lui. Un petit sourire en coin orna son visage et il s'approcha de moi avant de s'emparer de mes lèvres. C'était une foutue habitude qu'il avait, de saluer les gens comme ça. Si on lui demandait d'arrêter, il arrêtait. Mais j'avais beau lui dire de cesser ce genre de contact avec moi, il continuait. Il s'éloigna finalement et remonta sa main qui avait glissé dans ma nuque, dans mes cheveux noirs. Je restai droit à le fixer aussi froidement que je le pouvais.
« T'as toujours pas grandi, hyung.
- Je t'emmerde. Maintenant que tu as eu ce que tu voulais, tu peux t'en aller.
- Tu me brises le cœur.
- Je sais.
- Léo est là ?
- Non. »
Il rigola, découvrant ses dents blanches, et sa main glissa sur ma joue. Il passa son pouce sur mes lèvres et rentra dans le salon. Je l'entendis saluer le reste de nos amis rapidement, et je profitai d'être encore dans l'entrée pour filer vers la salle de bain. Je passai de l'eau sur mon visage et frottai mes lèvres. Je n'avais plus aucun sentiment pour lui depuis un long moment maintenant. Mais dire qu'il ne me faisait plus aucun effet serait mentir. Ce mec était une bombe. Le rêve étrange que j'avais fait il y a une semaine était d'ailleurs à son propos. Nous étions ensemble, et je lui avais dit de partir. Alors même si dans la réalité, je n'avais pas eu le courage de lui demander de me foutre la paix une bonne fois pour toutes, je savais que mon subconscient n'avait plus peur de lui. J'attendis cependant quelques minutes, le temps d'être certain qu'il soit reparti, avant de retourner dans le salon. Je n'avais pas envie de le croiser, et qu'il m'embrasse une nouvelle fois pour me dire au revoir. Je croisai Jaejin qui passa une main dans mon dos sans rien dire, avant de rejoindre Eunbi et Minhwan.
[...]
Quelques minutes s'étaient encore écoulées, et je finis par me relever lorsque je m'aperçus que nos invités n'avaient plus rien à grignoter. Je me dirigeai vers la cuisine et tombai alors sur Léo qui surveillait le four. Il me jeta à peine un regard, mais je ne fus pas surpris le moins du monde.
« C'est bientôt prêt ? Demandai-je.
- T'as qu'à regarder par toi-même.
- Léo, ça-
- Et tiens ton mec en laisse. Me coupa-t-il.
- Quoi ? »
Il me passa devant et je le rattrapai par le bras.
« C'est quoi ton problème ? Lui demandai-je.
- Mon problème ?
- Oui ! Tu me fais franchement chier depuis une semaine !
- Je te fais chier ? Ba c'est parfait. »
Il me repoussa et quitta la pièce pour aller retrouver Namjoon. Je m'apprêtais à aller le tirer par la peau du cul quand je me fis rembarrer dans la pièce par un bras entourant mes épaules.
« Gueulez moins fort putain, tout le monde vous entend. Me fit Jaejin.
- La faute à qui ? C'est lui qui m'en fout plein la gueule et qui refuse de-
- J'ai dit baisse le son ! M'interrompit-il en m'enfonçant un petit four dans la bouche. Si vous êtes incapables de vous comporter en adultes ce soir, alors évitez-vous pour le reste de la soirée. Mais vous avez intérêt à régler ça demain, je refuse de vivre avec cette ambiance pourrie encore un jour de plus. »
J'avais manqué de m'étouffer à cause de son geste, mais je n'avais rien ajouté de plus. Il avait raison, et je le comprenais. Mais ce n'était pas moi le fautif. Et pourquoi ce crétin m'avait parlé de Jungkook ? Qu'est-ce qu'il avait fait, celui-là encore ?
[...]
Il était bientôt minuit. Nous avions terminé de grignoter, et Eunbi m'avait aidé à couper le dessert et à distribuer une part à tout le monde. Jaejin venait de récupérer les flûtes pour le champagne dans le meuble du salon - parce que même si nous étions des jeunes qui aimions l'alcool bas de gamme, nous avions aussi quelques petits goûts de luxe - et il m'avait fait signe de le suivre dans la cuisine pour que je vienne l'aider à ouvrir la bouteille, car il n'était généralement pas très doué avec ça. Je récupérai donc la bouteille au frigo et ouvris le morceau d'aluminium recouvrant le bouchon. Je retirai ensuite le muselet de fer et attrapai fermement le goulot de la bouteille, ainsi que le bouchon de liège de ma main droite. Un éclat de rire retentit dans le salon, et j'esquissai un léger sourire, avant de plonger mes yeux dans ceux de mon aîné.
« Vas-y. »
Je commençai à tirer doucement sur le bouchon, le faisant tourner délicatement, et je sentis la pression devenir de plus en plus forte. Il jaillit alors dans un « pop » bien reconnaissable, et Jaejin approcha l'une des flûtes du goulot pour récupérer les quelques gouttes de liquide qui auraient pu s'échapper.
« Nickel. Merci.
- Je t'en prie. Tu as besoin de moi ?
- Mmm... non, je vais servir directement là-bas. Si on a besoin d'ouvrir l'autre, on reviendra.
- Ça marche. »
N'ayant plus rien à faire là, je me retournai dans un gros bruit de vaisselle, néanmoins un peu atténué par les rires dans la pièce d'à côté, qui n'avaient pas encore cessés.
« Putain mais... mais t'es con ma parole ? Tu peux pas regarder où tu vas ? M'engueula alors Léo, un plateau dans les mains, dont certains verres venaient de s'écraser contre, et sur lui dans le choc.
- Désolé, je pensais pas que-
- Ba t'aurais dû ! Quel incapable putain !
- Léo, ça suffit ! Le reprit Jaejin.
- Mais hyung !
- Y a pas de « mais hyung » qui tienne ! T'avais qu'à faire attention toi aussi ! »
Jaejin quitta la pièce, la bouteille à la main, nous laissant seuls, moi et l'autre. Il laissa tomber le plateau et les verres dans l'évier, en laissant sans aucun doute un ou deux se briser sous le choc, et commença à jurer et sans doute à m'insulter dans sa langue maternelle.
« J'y suis pour rien, alors-
- Ferme-la, tu veux ?
- Je te demande pardon ? M'écriai-je, alors qu'il venait de retirer sa chemise pour la passer sous l'eau.
- Entendre ta voix me donne mal à la tête. Alors ferme-la.
- Qu'est-ce que je devrais dire ?
- Ba rien, ferme-la. T'en as déjà assez fait. »
Je l'attrapai alors par le bras droit et le retournai face à moi. Il me regarda avec de gros yeux, d'abord surpris, avant de me repousser de ses deux mains, sa chemise mouillée serrée dans son poing droit.
« Me touche pas. Dégage.
- Tu peux me dire pourquoi tu m'en fous plein la gueule depuis une semaine ?
- Mais je t'en fous pas plein la gueule. Laisse-moi, maintenant !
- Bien sûr que si, t'es imbuvable depuis Noël ! Ok, j'aurais dû t'inviter à venir avec moi, ok, j'aurais-
- Oh, stop hein, le monde ne tourne pas autour de toi. Me coupa-t-il. Pourquoi tu aurais dû m'inviter ? J'ai passé une excellente soirée avec Jaejinie hyung et Seunghyunie hyung.
- Alors c'est quoi ton problème ?
- J'ai pas de problème, je te l'ai déjà dit, t'es sourd ou quoi ?
- Et toi visiblement très con, pour oser prétendre que tu n'as rien contre moi.
- Mais je t'emmerde ! Va sucer Jungkook au lieu de me casser les couilles putain ! »
Il me poussa violemment et je me pris le plan de travail en plein dans le bas du dos. Je grimaçai en gémissant, mais je bougeai bien vite en voyant qu'il voulait s'enfuir. Je le tirai à l'intérieur de la pièce et le poussai contre le frigo.
« Qu'est-ce que Jungkook vient faire là-dedans ? »
Il serra la mâchoire et tenta de me faire reculer, mais j'avais bien l'intention de rester là. Mon sang n'avait fait qu'un tour à l'entente de sa phrase, et elle ne m'avait vraiment pas plu.
« Me touche pas !
- Pourquoi tu me parles de Jungkook ?
- Je ne devrais pas ?
- Non.
- Et pourquoi ça ?
- Parce que sinon, je devrais parler de Namjoon ou Taehyung.
- Je ne vois pas quel est le rapport.
- Ba j'sais pas, tu suces lequel des deux, toi ? »
Il me gifla sans que je ne m'y attende. Mais je l'avais cherché.
« Va te faire foutre. »
Il dégagea mon bras du meuble pour quitter la cuisine et rejoindre notre groupe d'ami qui rigolait toujours dans le salon, visiblement nullement dérangé par notre dispute. J'étais allé trop loin. Et je l'avais blessé. Je ne comprenais toujours pas exactement ce qu'il lui prenait depuis une semaine, mais ça semblait être plus ou moins de la jalousie, vu ce qu'il venait de me demander... Non ? Dans tous les cas, ça avait l'air d'avoir un rapport avec Jungkook. Je sortis alors de la cuisine, et voyant qu'il n'était pas au salon, je filai dans le couloir et je le remontai jusqu'à sa chambre. Il n'y était pas, et par conséquent, il ne pouvait être qu'à la salle de bain. Je me ruai sur la porte en face et appuyai sur la poignée. Mais c'était fermé, et j'aurais dû m'en douter.
« Léo, ouvre-moi.
- Va te faire foutre.
- J'aurais pas dû dire ça, je te demande pardon.
- Si tu l'as dit, c'est que tu le pensais. Alors ma réponse reste la même : va te faire foutre.
- Ouvre-moi.
- Même chose. Casse-toi de là et laisse-moi tranquille. Faut que je rattrape tes conneries en plus.
- Putain... »
Je commençai à tourner en rond, puis filai dans l'entrée. Je fouinai dans le bas du placard pour trouver un tournevis plat, et je retournai devant la porte de la salle de bain. Je glissai la lame en dessous de la poignée pour faire tourner le loquet intérieur, et je poussai la porte d'un coup. Il sursauta et fit un bon en arrière, manquant de basculer et de tomber dans la baignoire, à cause du rebord dans lequel ses jambes avaient butté. Je m'élançai vers lui et le tirai vers moi, mais il me repoussa immédiatement.
« Mais t'es pas bien de rentrer comme ça ? Et tu forces les serrures maintenant ? C'est décidé, dès que mon père rentre, je me barre d'ici. »
Il balança sa chemise trempée dans l'évier, ferma le robinet, et me bouscula pour quitter la pièce. Je saisis son poignet droit au passage, plus fortement que je ne l'aurais cru, et il gémit de douleur.
« Lâche-moi putain ! Tu me fais mal ! Et je t'interdis de me toucher ! »
Je le tirai vers moi et le pris dans mes bras. Il se débattit aussitôt tout en m'insultant de tas de choses que je ne pouvais pas comprendre, mais je ne le lâchai pas.
« Je ne sais pas ce que Jungkook t'a raconté, ni pourquoi tu es insupportable depuis une semaine, mais je t'assure que je ne comprends pas, et ça me fait mal.
- Et bien tant mieux ! Lâche-moi ! »
Je resserrai mon étreinte au contraire, malgré ses poings qui s'enfonçaient dans mes flancs. Ses coups finirent par devenir moins réguliers et moins forts, et je repris.
« Parle-moi. Lui dis-je, la voix tremblante. Je sais que je n'ai jamais été un aîné particulièrement agréable et démonstratif. Mais je n'aime pas la façon dont les choses sont devenues entre nous depuis une semaine. Qu'est-ce que j'ai fait ? Explique-moi. »
Ses poings retombèrent le long de son corps, et je soufflai doucement. Mais lorsque je le sentis trembler entièrement, je commençai à m'inquiéter.
« Léo ?
- Quand je me suis réveillé, je m'attendais à ce que Jaejinie hyung soit à côté de moi. Je n'ai pas compris pourquoi tu étais là. J'ai... je t'ai demandé ce que tu faisais là en secouant doucement ton épaule, et tu as attrapé ma main.
- Je ne m'en souviens pas...
- Je me doute bien, que tu ne t'en souviens pas. Mais... après, j'ai peut-être fait des choses que je n'aurais pas dû, j'ai-
- Quoi ? Tu as fait quoi ? »
Il ne me répondit pas. Je sentis ses mains se poser sur mes hanches, et me repousser.
« Rien.
- Je ne te laisserai pas partir tant que tu ne m'auras pas tout raconté.
- Tu m'as appelé Jungkook ! » Me hurla-t-il alors en plein visage et en me repoussant.
Sous le choc, je n'eus pas le réflexe de maintenir ma prise sur lui, et je le lâchai.
« Quoi ? Lui demandai-je, interloqué.
- Tu m'as appelé Jungkook. J'ai... j'ai caressé tes cheveux, ouai, je suis ridicule, mais tu m'as pris dans tes bras et tu... J'ai vraiment cru que tu étais venu là pour moi, et toi... »
Je vis une larme dévaler sa joue, et mon cœur se brisa. Je plongeai mes mains dans son cou et l'embrassai sans prévenir. Tout son corps se tendit, avant qu'il ne recommence à se débattre. Je le lâchai alors mais le repris dans mes bras.
« Lâche-moi ! T'as pas le droit de faire ça ! T'as pas le droit !
- J'ai rêvé de Jungkook, cette nuit-là. Avouais-je alors. Notre relation a été étrange, et j'ai mis du temps à tirer un trait dessus. Le fait qu'il continue de m'envoyer des messages, et de passer me voir comme ça sans prévenir ne m'a pas aidé.
- Et j'imagine que ses baisers non plus.
- En effet.
- Quelle torture ça devait être. Me railla-t-il, la voix tremblante.
- Mais il y a une semaine, j'ai justement rêvé que je lui disais de partir. Je suis désolé que ça soit arrivé à ce moment-là, que j'en aie parlé à voix haute dans mon sommeil, et que tu aies pris tout ça en plein visage. Mais tu ne t'étais pas trompé. J'étais bien revenu pour toi. Toute la soirée, j'ai jeté des coups d'œil à mon téléphone, parce que j'étais certain que tu allais m'envoyer un message. Mais tu ne l'as pas fait. J'ai réalisé que Jaejinie hyung avait brisé l'un de ses plus gros principes pour toi, et que j'étais un imbécile, parce qu'en plus de ne pas avoir réalisé que tu serais tout seul, je n'ai même pas pensé à t'inviter.
- Je ne vois pas pourquoi tu aurais dû le faire. On est juste coloc'.
- C'était là mon erreur. »
Je relâchai mon étreinte sur lui et je laissai glisser mes mains dans son cou, jusqu'à sa mâchoire, pour relever son visage vers le mien.
« T'es idiot. T'aurais dû me parler de ça tout de suite, au lieu de me faire tomber du lit et de nous faire vivre un enfer pendant une semaine.
- C'est toi l'idiot. N'inverse pas les rôles. Qui rêve et prononce le nom de- »
Je le fis taire une nouvelle fois en l'embrassant. Il tremblait toujours, et ses mains saisirent mes poignets fortement. Je libérai ses lèvres doucement et posai mon front contre le sien.
« Nous sommes idiots tous les deux. Moi davantage, tu as peut-être raison. Soufflai-je. Mais justement, tu aurais dû m'en parler plus tôt. Tu me connais. Tu sais que je suis aveugle comme une taupe.
- Et con comme un balai. »
Un léger sourire m'échappa, et je caressai ses joues de mes pouces doucement.
« Con comme un balai aussi alors.
- Comme un manche aussi.
- Comme un manche aussi, si tu veux. Répétai-je.
- Comme tes pieds. Comme une valise sans poignées.
- Très bien.
- Et comme la lune.
- Je me retiendrai de faire une remarque sur celle-là. »
Il me repoussa alors et plongea ses yeux brillants dans les miens.
« Qu'est-ce que tu as pensé, espèce de détraqué ?
- Mais rien du-
- Léo, Yoongi, ramenez vos fesses ! Fit soudain la voix de Jaejin.
- J'me barre. » Fit Léo en reniflant.
Il tourna les talons et partit vers le salon. J'esquissai un nouveau sourire et je le rejoignis rapidement avant de passer mes bras autour de ses épaules.
« Qu'est-ce que tu fous ? Lâche-moi !
- Non.
- Vire tes sales pattes de moi !
- Non.
- Puis t'as les mains froides en plus, dégage !
- Quelle idée aussi de ne pas avoir enfilé quelque chose par-dessus ton débardeur. Soupirai-je, alors que nos amis commencèrent le décompte.
- Lâche-moi !
- Non.
- Mais t'es casse-couille putain ! Râla-t-il, alors que le huit vibra dans l'air.
- Je sais. Mais tu m'aimes quand même. »
Il baissa la tête et je l'entendis ricaner doucement. Son crâne finit par retomber contre mon épaule, et ses mains par se poser sur mes bras.
« Malheureusement. »
Les yeux clos, je le sentis se détendre totalement. C'était terminé. Cette semaine de l'enfer était terminée. Alors que le trois retentit dans notre salon, Léo retira mes bras de son corps pour se retourner vers moi. Un immense sourire narquois orna son visage avant qu'il ne me vole un baiser, et parte en courant vers la pièce principale de l'appartement. Et alors que tout le monde prononça un « Bonne année ! », un écorchant « Min Yoongi est un imbécile ! » charma néanmoins mes oreilles.
Je croisai mes bras contre ma poitrine et souris doucement, tout en le regardant sauter sur Jaejin pour le serrer dans ses bras. Merci. Bonne année à toi aussi, Léo.
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