La cohabitation entre les deux hommes n'allait pas être des plus simple. Minho avait accepté de suivre Chan dans une petite maison car il avait besoin d'un toit. Alors que le plus âgé se pliait en deux pour savoir comment briser la glace avec son cadet, ce dernier l'ignorait simplement ou lui jetait des regards plus sombres les uns que les autres.

Le trentenaire eu une idée un soir, mais pour cela il fallait que Minho le laisse approcher et ce n'était pas la tâche la plus aisée. Pendant quelque jour encore, l'adolescent ne lui porta aucune attention jusqu'à ce que Chan finisse par se poster devant sa chambre, l'empêchant de passer.

-Tu ne vois pas que tu gêne ?

-Minho... J'aimerai qu'on parle s'il te plaît.

-Si c'est encore pour me dire que t'es désolé ça ne sert à rien.

-Non ce n'est pas pour ça, viens avec moi.

Curieux malgré lui, le plus jeune finit par suivre son géniteur dans le salon et s'assit sur le canapé usé, à l'opposé de lui, n'attendant qu'une chose, qu'il ait finit son baratin. Le brun se lança enfin.

-J'aimerais te raconter ce qu'il s'est passé avec ta mère.

-Tss vas-y...

-Je me rappelle ce jour-là il faisait très beau et je devais avoir la vingtaine, je rentrais de mission et j'étais épuisé, je ne regardais pas devant moi. Et puis je suis rentrée dans quelqu'un. C'était une très jolie femme qui était tombée à terre à cause du choc et s'empressait de ramasser les boîtes qui était tombées. Je me suis dépêché de l'aider car j'étais aussi fautif. C'était ma première rencontre avec ta mère Lee Jiha... En se revoyait de temps en temps mais sans plus et puis je me suis enfin décidé à l'invité et on a commencé à se côtoyer. De fil en aiguille nous sommes passé d'amis à amant à fiancé... C'était ma première relation sérieuse et dernière que j'ai eue.

Le militaire fit une pause quelques temps avant de reprendre la suite de son récit.

-On était heureux ensemble et on avait plein de projets pour l'avenir... Se marier, avoir une belle maison, un enfant... Et puis les devoirs de soldats m'ont rappelé à l'ordre et j'ai dû partir pour une mission de cinq ans. Je lui écrivais des lettres dès que je pouvais, je l'aimais sincèrement. Malheureusement je ne pouvais pas en recevoir de sa part, c'était trop compliqué. Et puis je suis rentrée et à mon retour il n'y avait personne... C'est ce jour-là que j'ai appris son décès depuis je n'ai jamais remis les pieds dans cette ville et personne ne m'avait averti de sa grossesse...

L'homme se tourna vers son fils qui avait l'air perdu dans ses pensées, cela faisait beaucoup de révélation d'un coup et plusieurs choses s'étaient éclairés.

-Alors... Comment t'as su que j'existais...

-Une rumeur qui courrait qui m'a été apportée par une femme et pour vérifier on est allé voir le registre des naissances et tu y figurais.

-Je vois...

-Mais comment tu as su que j'étais ton père alors que je t'avais juste dit mon nom ?

-Maman me parlait souvent de toi avant, elle disait vouloir que je sache à quoi tu ressembles pour te reconnaître quand tu rentreras mais t'es jamais revenu... Elle me disait à quel point t'étais formidable et tu serais un très bon père... Je rêvais de te rencontrer à l'époque, j'étais tout petit... Mais à aucun moment tu n'as passé le pas de la porte et maman est morte...

Et c'est à ce moment-là que Minho se rendit compte que des larmes roulait sur ses joues, inondant ses pommettes. Il essaya de les essuyer tant bien que mal mais c'était peine perdue.

Alors, il sentit une paire de bras l'entourer dans une chaleur réconfortante et il se laissa aller. C'était dur à seulement quinze ans de devoir apprendre à vivre seul sans aide ni proches.

Et il se sentait bête d'avoir repousser son père alors qu'il l'avait tellement attendu et que celui-ci ne voulait que son bien et se rapprocher de lui. C'est donc en essayant de se calmer qu'il rendît l'étreinte au brun, espérant se faire pardonner.