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- 𝙻𝚞𝚖𝚒𝚎̀𝚛𝚎 - AVRIL 2085

...𝙴𝚝  𝚍𝚎  𝚕'𝚎𝚜𝚙𝚘𝚒𝚛  𝚓𝚊𝚒𝚕𝚕𝚒𝚝  𝚞𝚗𝚎  𝙻𝚄𝙼𝙸𝙴𝚁𝙴. 


Un an après la mort de Shirakumo, malgré l'absence et les remords, j'ai recommencé à sourire. J'avais lentement repris le cours de ma vie, je m'étais remotivé à suivre mon rêve. Et je l'avais eu, ce diplôme de fin d'année. J'avais obtenu ma licence. J'étais devenu un héros.
Grâce à Hizashi.

- À quoi tu penses ?

Cette voix que j'ai si souvent critiquée était la même qui me réconfortait quand j'allais mal. Je me sentais vraiment con de ne pas savoir l'apprécier à sa juste valeur. Present Mic était infiniment plus que le clown bruyant qu'il laissait paraître à la radio. Et je ne pensais pas être capable de lui avouer à quel point je l'admirais et je tenais à lui.

- À rien...

- Ça m'a l'air vachement intéressant ce truc ! Tu peux m'en dire plus ?

- Euh . . . À-à toi...

- Oh, je suis rien alors ?

- Non, c'est pas ce que je- Hum... Je me disais juste que.. Qu'il fallait pas se fier aux apparences.

- Ça, c'est bien vrai ! Qui aurait cru que derrière mes superbes lunettes triangulaires et ma coupe de cheveux du futur se cache un magnifique corps de mannequin ? Remarque, ça me semble assez évident en fait...

J'ai roulé des yeux. Mon meilleur ami était l'homme le plus narcissique du monde. Mais bon, à chaque qualité ses défauts.

- Je ne parlais pas de ça.

- Ah bon ? Tu pensais à quoi alors ?

- Que c'est assez surprenant qu'entre toi et moi, tu sois le plus mature et le plus intelligent.

- Je suis pas spécialement mature ni vraiment intelligent. Je sais juste faire preuve de sérieux quand la situation le demande... La plupart du temps, t'en es témoin, je suis un vrai gamin !

- Oui, c'est justement ce que je dis. A première vue, tu sembles pas quelqu'un sur qui on peut compter en cas de situation grave. Les gens s'appuieraient plutôt sur moi, tu vois ? Mais en vérité, dès que ça me touche un peu trop, je panique et j'angoisse, alors que toi t'arrives parfaitement à garder ton sang-froid.

Un court silence, seulement perturbé par les clapotis de l'eau chaude, s'installa entre nous. Je tendis mes jambes devant moi, pensif.

- C'est vraiment ce que tu crois ? finit par demander le DJ.

- La preuve : tu ne fais pas de cauchemars, toi.

- C'est quoi le rapport ?

Je soupirai, ne sachant pas comment le lui expliquer. Mon regard se posa sur mon sac de couchage, puis sur les fissures au plafond, et enfin sur mes orteils. Je n'avais pas l'habitude de parler autant.

- Shirakumo était ton meilleur ami à toi aussi. Tu dois aussi avoir souffert de sa perte, mais je t'ai jamais vu tomber aussi bas que moi. Ça fait longtemps que tu n'as plus ces crises de larmes, ces insomnies épuisantes, et ces cauchemars pesants. Six mois plus tard t'avais repris normalement le cours de ta vie, pendant que moi j'arrivais toujours pas à relever la tête pour regarder les gens dans les yeux. Et aujourd'hui... T'es toujours disponible pour m'aider à remonter la pente, mais toi, je t'ai jamais vu rechuter. T'es tellement plus fort que moi . . .

Au lycée comme en ce moment, le blond ne s'était jamais beaucoup plaint. Il avait toujours été très expressif sur ses sentiments, à gueuler tout ce qu'il pensait à l'instant où il le pensait (et il pensait énormément de choses, souvent stupides). Mais je l'ai rarement entendu exprimer son mal-être par rapport à l'incident. Je ne me souvenais pas l'avoir vu pleurer souvent. Il était allé de l'avant, lui.

- T'es stupide en fait.

- Quoi ?

- Ça n'a rien à voir. You're so wrong, man !

Là par contre, je ne comprenais vraiment pas. Je me suis tourné vers l'interstice de la porte et remarquai que l'eau avait arrêté de couler. Derrière le rideau de vapeur, je distinguais la silhouette d'Hizashi s'enrouler dans une serviette. Vu comme ça, avec ses cheveux blonds qui devenaient de plus en plus longs, on aurait dit une femme. Son corps était fin sans être frêle, grand mais pas imposant, musclé mais pas saillant. Il avait raison d'être fier de son apparence. Après tout, les gens beaux avaient bien le droit d'être narcissiques.

- Tu crois que je ressens rien, moi ? lança-t-il d'un ton que je ne lui connaissais pas. Tu penses que parce que je t'appelle pas à cinq heures du matin, je fais pas de cauchemars ? Tu trouves que je pleure pas assez pour avoir l'air touché ? Shota, un jour tu comprendras que c'est pas parce que t'es pas au courant de certaines choses qu'elles ne sont jamais arrivées.

- Tu...

- Bien sûr que ça me fait mal ! C'était mon ami à moi aussi ! Je tenais vraiment à lui. J'essaie juste de penser à autre chose que la douleur. Je me lève chaque matin en me disant que le monde continue de tourner quoi qu'il arrive, et donc que je dois continuer d'avancer. Dans ce monde, s'arrêter c'est comme reculer. Pourquoi tu crois que je fais tout ça ? Sho, si je dors que trois heures par nuit, c'est pas seulement à cause du travail. C'est le contraire. Tout le monde me demande comment je trouve le temps, comment je survis avec ce rythme de vis. Mais en fait, c'est juste que si je fais pas ça, je m'écroulerai sous le poids du manque et de ma peine.

Pour la énième fois de la matinée, je restais muet face à l'aveu. Alors comme ça, Mic allait aussi mal que moi ? Comme quoi, certaines personnes étaient vraiment douées pour cacher leur douleur. Je me sentais encore plus égoïste de n'avoir rien vu. Pendant tout ce temps, je m'étais permis de m'appuyer sur lui alors que mon ami était lui aussi brisé. J'aurais pourtant du m'en douter.

- Tu me trouves fort ? Je le suis pas. Je passe mon temps à fuir. Au lycée déjà, j'ai choisit la facilité. Se concentrer sur les problèmes des autres est toujours plus simple que s'occuper des siens. T'aider à passer à autre chose était ma façon à moi de faire mon deuil. Parce que j'arrivais juste pas à faire face par moi-même. C'est moi qui m'appuie sur toi, pas l'inverse. Pour faire des cauchemars, faudrait déjà dormir, et c'est pas mon cas. Alors, évidemment, j'ai l'air de le vivre bien. Mais comme tu l'as si bien dis, faut pas se fier aux apparences.
Et puis surtout, la différence flagrante entre toi et moi, c'est que tu étais juste à côté. Tu as tout vu de tes propres yeux. De plus, t'étais encore plus proche de lui que moi je l'étais. Alors c'est normal que tu sois le plus blessé et que t'arrives pas à faire semblant. Ça veut pas dire que t'es incapable de passer à autre chose et que je suis insensible. Nous sommes juste deux être humains qui ressentons et réagissons différemment. Ce n'est ni bien ni mal, ni admirable ni déplorable. C'est juste comment on est, et on ne devrait pas se comparer. Tu as plus besoin de réconfort que moi, j'essaie juste de ne pas me montrer trop égocentrique. Nous faisons tous de notre mieux, à notre manière.

Je fronçai les sourcils sans rien dire. Je n'arrivais pas à savoir si je devais me sentir frustré ou touché. Je ne savais pas quoi répondre à ça. Ce discours remettait toute notre amitié en question.

Plus je passais du temps avec Mic et plus je me sentais idiot et égoïste. Je ne voulais pas passer toute ma vie à ignorer les désirs et les douleurs de celui qui était censé être mon meilleur ami. J'avais vraiment un terrible esprit de camaraderie. Il y avait mieux, comme pote. Mon rationalisme était juste pathétique.
Incapable de pardonner aux morts, incapable d'aider les vivants, incapable de m'aimer moi-même. Mon existence entière était une déception. Pourquoi je ne pouvais pas juste ressentir comme tout le monde ?

Je pliai les genoux vers ma poitrine et pris ma tête dans mes mains. Hizashi m'avait donné un surnom au lycée : Le spécialiste de l'auto-dérision. Mais je faisais simplement preuve de réalisme : en matière de relation humaine, j'ai toujours été un échec ambulant. La seule raison pour laquelle j'avais encore contact avec quelques personnes était que j'étais ami avec Hizashi. Pourtant, l'anglophone avait eu énormément d'occasions et de raisons de sortir de ma vie. Et moi, au lieu de chérir cette présence valeureuse, je la banalisais et la dévalorisais.

- Je sais à quoi tu penses, et je ne suis pas d'accord.

Sa voix étais brusquement proche. Je relevai la tête et vis sa moitié haute du corps penchée au dessus de moi, à travers l'ouverture de la porte. Une serviette verte décorée de pattes de chats bleues était enroulée autour de ses mèches dorées, dont l'eau qui en découlait mouillait le sweatshirt noir que je lui ai prêté. Une moue désapprobatrice était dessinée sur son visage.

- T'es en train de te dire «Hizashi mérite un meilleur ami que moi» c'est sûr. Again. Mais c'est super stupide comme raisonnement. Au lieu de m'envoyer bouler pour ensuite pleurer mon absence, pourquoi tu ne deviendrais juste pas ce meilleur ami en question ? Parce que c'est avec toi que je veux être, toi et personne d'autre. Alors arrête de déprimer et t'en vouloir, car je bougerai pas d'ici. Donc, si tu veux tant que ça mon bonheur, fait en sorte que je reçoive ce que tu penses que je mérite.

Cette fois, il n'avait pas besoin de le répéter qu'il m'aimait pour m'émouvoir. La majorité du temps, je le décrivais comme une sangsue trop bruyante dont je voulais me débarrasser. Mais à chaque fois que je me sentais mal, je le remerciais intérieurement d'être toujours à mes côtés. Finalement, c'était peut-être moi le comble de l'irrationalité... Mic au moins avait toujours été logique dans son absurdité.

- Désolé... Je fais vraiment n'importe quoi, en ce moment.

- Excuse-toi quand je t'en voudrais pour quelque chose. I just want to see your smile.

Je ne pensais pas pouvoir sourire actuellement, alors il attendra. Je me relevai et serrai mon collègue encore humide dans mes bras, et il répondit à l'étreinte. Dorénavant, je ferai plus attention à lui.

- Go to bed ?

Le soleil pointait aux fenêtres closes, quelques rayons courageux parvenaient à s'infiltrer à travers les rideaux épais. Mais pour nous, ce n'était pas l'heure de se lever. Nous étions épuisés. J'ai hoché la tête et déroulé un futon qui était rangé dans un coin de la pièce à vivre. Il était juste suffisamment large pour accueillir deux personnes, si elles se serraient assez. J'avais bien mon sac de couchage, mais j'avais besoin de ressentir une chaleur humaine pour fermer à nouveau les yeux.

Yamada retira la serviette de ses cheveux et l'enroula autour de l'oreiller. Puis il s'allongea et je ne tardai pas à le suivre. Etre obligé de nous blottir l'un contre l'autre pour tenir sur l'étroite couchette ne nous dérangeait pas. Il me maintint fermement contre lui. Il sentait le gel, le savon bon marché, les chats et le cuir. Bon, la moitié de ces odeurs étaient dues à mes affaires qu'il portait, mais les effluves dégagées avaient quelque chose d'apaisant.

- Endors toi, je suis là.

- Mmh... Tu seras là quand je me réveillerai aussi ?

C'était une interrogation un peu enfantine, mais j'avais l'intime crainte que ceci ne soit qu'un autre rêve. J'avais peur de me réveiller seul. Je ne voulais plus être seul. Un sourire se dessina sur les lèvres de Mic.

- Je serai toujours là. Je te le promets. A ce réveil et à tous les autres.

Soulagé, je souris à mon tour. C'était beaucoup plus sobre et moins visible, mais un sourire quand même. Je n'étais pas sûr que l'anglophone l'ait remarqué. Je m'autorisais enfin à fermer les yeux, me sentant allégé. Hizashi commença à fredonner une sorte de berceuse de sa voix adorable. Sa main, glissée dans mon dos, faisait des cercles par dessus mon pyjama.
Le genre d'attention dont on peut tomber amoureux.

- Bonne nuit, Zashi...

Je somnolais déjà.

- Good night, Sho-chan. répondit le blond avec une sincère affection.

Et, à peine quelques dizaines de secondes plus tard, je suis tombé de sommeil. Sans rêves, mais sans cauchemars.
Jusqu'à ce que le soleil soit haut dans le ciel.


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[ 2100 mots ]   —   22.01.2021

A la base, les quatre chapitres d'avril n'étaient qu'un seul et même segment, mais je me suis rendue compte que c'était beaucoup trop long alors je l'ai divisé. J'essaie de ne pas trop faire de chapitres qui dépassent les 3000/4000 mots pour que ce soit plus sympa à lire ^^

Je compense le drama du premier chapitre avec beaucoup de cuteness et de bromance XD

J'espère aussi avoir bien décrit Shota, j'ai peur de l'avoir fait un peu trop sentimentaliste et pessimiste...

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Cho.

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