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#1 After - Peur

Bonsoir bonsoir !

Me revoilà haha ! J'espère que vous allez bien. Bonne année à celles et ceux à qui je ne l'ai pas encore souhaité !

Et oui, la petite d'update de cette nuit vous avait prévenus que le premier bonus arriverait bientôt. Et bien le voilà xD

Après relecture et correction, j'en suis bien moins satisfaite que de ce que j'ai pu écrire par le passé, mais bon... j'espère qu'il vous plaira quand même x')

Comme je m'en doutais un peu, j'ai dû séparer les deux chapitres que j'avais fusionnés il y a un mois tellement celui-là s'est rallongé... Plus de 5000 mots, j'ai cru que je n'arriverais jamais à la fin XD

J'ai supprimé tout un passage et déplacé un autre ailleurs... bref, regardez ce que vous me faîtes faire ! Je vais finir par avoir des cheveux blancs à cause de vous ! Puis je vous parle pas du casse-tête pour trouver une dénomination et un titre à cette update, demandez à Kim, sans elle, j'y serais encore XD

Bref.

En deux jours, j'ai très bien avancé, donc les trois prochains ne devraient pas trop tarder. Bon, quand je dis "pas trop", il ne faut pas vous attendre à une publication rapprochée et régulière comme pour l'histoire en elle-même malheureusement. Si j'arrive à vous publier une update par semaine, ça sera déjà bien. Sachant que la 5ème n'est encore qu'à plus ou moins 2 %... x'D

Voilà voilà.

La prochaine photo des aventures de Yoongi chat et Yoongi chou viendra avec le prochain chapitre, je n'ai pas eu le temps de retoucher quoi que ce soit depuis la dernière fois x')

En revanche, je voulais vous montrer quelque chose lors du post d'information il y a une semaine, et j'ai oublié. Alors vous verrez ce quelque chose à la fin du chapitre. Bon, vous, vous vous en foutez comme de l'an quarante, mais pas moi x'3

J'espère que ce premier chapitre bonus vous plaira.

Bonne Léocture ! ♥




~~+~~




Lorsque je sentis ses bras enserrer mes épaules, mon cœur s'arrêta, comme le temps autour de moi. Je ne réalisais pas ce qu'il se passait, ça me semblait surréaliste. Et pourtant, il était là. Il n'y avait fallu que quelques phrases, quelques mots notés sur une page pour que tout remonte, mes sentiments pour lui, et les douloureuses crevasses qu'il avait laissées dans mon cœur. Je l'aimais. Toujours. C'était étrange. Mais c'était un fait. Lorsqu'il desserra son emprise sur moi, mon cœur s'affola à nouveau. Je ne voulais pas qu'il me lâche. Je ne voulais pas qu'il me quitte. Je ne voulais pas qu'il s'en aille. Mais ces battements incessants se stoppèrent une nouvelle fois lorsqu'il posa sa main droite sur mon visage ; que son pouce caressa ma joue ; et qu'il m'embrassa doucement avec hésitation. Je commençai à respirer rapidement, j'étais presque en hyperventilation, et il le remarqua. Il s'éloigna alors immédiatement et me regarda d'un air gêné.

« Je... excuse-moi. Bégaya-t-il. Je ne voulais pas te faire pleurer. Ni te faire peur... Je... »

Je continuai de le regarder, ma vision floue, sans lui répondre. Pleurer ? Je pleurais ? Je relevai ma main droite vers mon visage et passai mes doigts sur mes paupières. Des larmes. Pourquoi des larmes ?

« Léo ? Je suis désolé si... enfin, pour tout, je comprends que je t'ai fait du mal, et je le regrette, tu n'as pas idée... Mais réponds-moi, tu me fais peur... je t'assure... »

Je regardai ma main qui brillait doucement, mes larmes n'ayant pas encore séché. J'avais du mal à respirer, j'étais en train d'étouffer.

« Je me sens affreusement mal... Dis quelque chose, s'il te plait... »

Je relevai lentement la tête vers lui. Il était foutrement mal, je le voyais très bien. Et pourtant, je ne parvins pas à le rassurer comme je l'aurais aimé. Les papillons qui avaient envahi mon corps en comprenant qu'il était venu pour moi, et qu'il m'aimait aussi, s'étaient envolés. Une angoisse sourde s'était maintenant emparée de moi. J'avais peur. Et il fallait que je m'éloigne de lui. Maintenant.

« Je... je dois... retourner bosser. »

Je tournai les talons et remontai la librairie. J'avais mal à la poitrine. Je courus vers la salle de pause, et sans réfléchir, j'ouvris le robinet, mis mes mains en dessous, et plongeai mon visage dedans. Je restai immobile pendant plusieurs secondes, plusieurs minutes peut-être même. Personne ne vint me chercher. Lui non plus. Taehyung non plus.

J'essuyai mon visage rapidement et me retournai. La pièce était toujours vide. J'arrivais à respirer, mais mon cœur battait toujours à tout rompre. Je venais de rêver, n'est-ce pas ? Il ne pouvait pas être là... Nos sentiments ne pouvaient pas être réciproques... Ce cahier n'avait jamais existé...

Je respirai un grand coup et sortis de la salle de pause. Je regardai autour de moi. Mais Yoongi n'était plus là. Il n'était pas là. Il n'avait jamais été là. Je retournai à la caisse où Coline était en train d'encaisser des clients. Il fallait que je fasse quelque chose. Il fallait que je m'occupe et que je me vide la tête.

« Je te remplace ? »

Elle tourna la tête vers moi et me regarda étrangement.

« Si tu veux... ça ne va pas ?

Si.

Tu as eu le temps de manger ?

Je n'ai pas faim.

D'accord... Bon, comme tu veux. »

Elle retourna à la cliente devant elle, termina de l'encaisser et me céda la place.

« Je vais m'occuper de mes rayons alors.

Ça marche ! »

Elle me sourit et s'éloigna, pendant que je pris en charge la cliente suivante, une adolescente qui venait souvent à la librairie avec des amies. Nous discutâmes amicalement, je l'encaissai à son tour et elle s'en alla. Puis, je m'occupai du client suivant. Et du suivant. Et du suivant. Et du suivant. Et encore du suivant.

« Léo... »

Je sursautai à moitié en entendant la voix de Taehyung près de moi. Je l'ignorai, continuant de m'occuper de la cliente, lorsque je sentis sa main sur mon bras.

« Oui ? Demandai-je en tournant la tête vers lui.

T'as pas pris ta pause. Viens.

J'en ai pas besoin. Répondis-je en regardant la cliente. Par carte ? Bien sûr, allez-y. »

J'activai le paiement par carte et elle l'inséra dans le boitier. Elle tapa son code, valida, et les tickets sortirent. Je lui tendis avec les livres et elle me remercia.

« Je prends la suite. » M'informa alors Kévin.

Et lorsque Taehyung tira sur mon bras, je compris que je n'avais pas le choix.

« Très bien. Je reviens dans un quart d'heure. »

Je me laissai entraîner vers la réserve. Taehyung referma la porte derrière moi, et je restai immobile, les bras tendus le long de mon corps, et le regard perdu sur le sol. Je sentis ses mains se poser sur mes bras pour me tourner face à lui, ses bras passer dans mon dos, son torse se coller contre le mien, et son menton se poser sur mon épaule.

« Léo... »

Je ne dis rien. Je restai aussi tendu qu'avant, et sa prise se resserra sur moi.

« Désolé... ça a été brutal, je ne peux que comprendre ce que tu viens de vivre... et c'est de ma faute, alors je te demande pardon... »

Je gardai la bouche fermée. Oui, c'était de sa faute.

« Léo... je...

Il peut pas être là... Réussis-je à lâcher.

Si, il est là.

Il ne peut pas m'aimer. Pas après tout ce temps.

Et pourtant, c'est le cas. Il est mort de peur aussi, tu sais. Quand il a débarqué sans prévenir l'autre jour, et qu'il m'a tendu son carnet sans aucune explication, il tremblait. Il ne savait pas comment m'expliquer tout ça, c'est la seule solution qu'il a trouvée. Tu as lu ce qu'il a écrit. Alors tu sais que c'est vrai.

Non...

Si. Et tu l'aimes aussi. Non ? »

Je ne répondis pas. Il soupira et sa tête choqua contre la mienne doucement.

« J'ai longtemps hésité... Je savais que tu ne m'aurais pas cru si je te l'avais dit... Et te donner ça est la seule solution que j'ai trouvée.

Pourquoi ? »

Je le sentis se tendre contre moi. Son bras droit descendit doucement dans le creux de mon dos.

« Pourquoi quoi ?

Pourquoi t'as fait ça ? Prononçai-je difficilement, la voix tremblante.

Le cahier ? »

J'hochai la tête contre son épaule.

« Il voulait que je te le donne. Enfin... disons que c'est la seule façon qu'il avait trouvée pour tout te dire. Et je n'ai rien trouvé d'autre.

Tu aurais pu ne pas le faire.

Je sais. Mais il fallait que je te bouscule un peu. »

Je posai mes mains sur sa taille et le repoussai.

« Que tu me bouscules ? Mais en quoi ça te regardait, d'abord ? Élevai-je la voix.

Vous êtes mes amis, et-

Ba t'as une curieuse façon de le montrer ! »

Il baissa la tête et je vis ses mains trembler. Je regrettai aussitôt mes paroles, mais j'avais mal. Et c'était de sa faute. Je ne pouvais pas lui pardonner aussi facilement cette fois-ci.

« T'aurais pu ne rien faire... On ne se serait vu qu'au Nouvel An, et ça se serait passé normalement. Si mes sentiments avaient dû refaire surface, alors ça se serait fait doucement. T'avais pas le droit de faire ça, Taehyung.

Je te demande pardon...

T'avais... pas le droit... »

Ma voix avait tremblé dangereusement, et je sentis les larmes monter. Je passai le revers de mes mains rageusement sur mes cils, mais je craquai sans pouvoir m'en empêcher. Taehyung revint immédiatement me prendre dans ses bras, et je me laissai faire.

« Je suis désolé... J'aurais pu ne rien faire, balancer ce cahier dont j'ai fait des cauchemars... J'aurais pu vous laisser vous retrouver que dans un mois et demi... mais est-ce que ça aurait été mieux ? Peut-être que toi, tu aurais pu le saluer normalement. Mais pas lui. Il aurait pu cacher sa douleur face à toi, mais elle aurait quand même été là.

Et la mienne, de douleur ? Tu voulais que je te la montre ? Haussai-je la voix en tentant de le repousser. Et tu oses te prétendre mon ami ? T'es un monstre, Taehyung. »

Sa main gauche plongea dans ma nuque et il coinça mon visage dans le creux de son cou, alors que son bras droit me plaquait toujours contre lui.

« Oui, je suis un monstre. Mais là, ce n'est plus moi qui te fais souffrir. Tu te fais du mal tout seul. Pourquoi tu es là à t'apitoyer, alors que vous êtes enfin ensemble ? Il est là, et il t'aime. C'est étrange à dire, et c'en est presque risible. Mais il t'aime, et il a fait tout ce chemin pour te le dire. Alors pourquoi tu pleures ? Tout ça, c'est du passé. Ne pense plus à Jimin, à ce qu'il s'est passé là-bas. Il n'y a plus que toi, pour lui. Alors va le voir. Rattrape-le, et excuse-toi. Enferme-le quelque part et profite du fait que vous vous soyez enfin retrouvés. Que vous soyez enfin sur la même longueur d'ondes.

J'ai mal au cœur...

C'est normal... »

Il embrassa doucement mes cheveux, et sa prise sur moi se desserra légèrement.

« C'est normal, il ne s'attendait plus à ça. J'ai vécu la même chose. »

Il caressa mon dos sans rien dire pendant plusieurs secondes.

« Tu l'aimes ? »

Je ne répondis pas. Mais il savait très bien quelle était ma réponse. Quelle était l'utilité de me poser une seconde fois la question en cinq minutes ?

« Ton cœur ira bientôt mieux, tu verras.

C'est impossible.

Arrête d'être aussi têtu... Soupira-t-il.

Ça n'a aucun rapport ! Sa vie est là-bas ! Et la mienne ici... Tu sais très bien que les relations à distance, ce n'est pas pour moi...

Plus rien ne te retient ici, Léo. »

Mon cœur se brisa. Parce qu'il avait raison.

« Bien sûr que si.

Quoi donc ?

Toi. »

Il rigola doucement, et sa main gauche qui était toujours dans ma nuque, redescendit le long de ma colonne, pour se poser dans mon dos.

« T'es trop mignon. Rigola-t-il.

Y a rien de drôle. »

Son rire chatouilla mon oreille avec légèreté, et il finit par se détacher de moi.

« Ma vie serait triste sans toi, et mon cœur souffrirait de te savoir aussi loin. Dit-il en passant sa main dans mes cheveux. Mais au moins, tu serais heureux.

Pourquoi je n'arrive pas à te prendre au sérieux ? Lui demandai-je en essuyant mes yeux et en reniflant.

Parce que je ne le suis pas.

T'es vraiment un connard.

Je sais. Mais tu m'aimes quand même. »

Je souris doucement en baissant la tête. Je lui emboîtai le pas pour sortir de la réserve, décidé à ne plus me laisser troubler pendant mon travail pour la fin de la journée. Il passa sa main dans mes cheveux une nouvelle fois avant de rejoindre son bureau, et je le regardai monter les marches avant de partir me rafraichir le visage en salle de pause.

« Malheureusement. » Soufflai-je.

[...]

Lorsque nous fermâmes la librairie, Éléonore nous quitta rapidement, et Taehyung et moi nous dirigeâmes en silence vers la station du métro. Mon ventre était tordu, et mon cœur me faisait toujours mal. Je sentis sa main chercher la mienne, et je le laissai entrelacer nos doigts sans rien dire.

« Tout va bien se passer. Tu verras.

Il est où ?

Pas très loin.

Où ça ? »

Il rigola doucement et je le foudroyai du regard. Il n'y avait vraiment rien de drôle. Pendant qu'il se délectait de ma peine, moi, j'avais envie de me flinguer.

« Juste là. Regarde. »

Je relevai la tête et vis effectivement sa silhouette près de la bouche de métro, qui observait ce qu'il se passait autour de lui, une cigarette entre les doigts. Mon cœur accéléra, et ma respiration également. Sa main se resserra sur la mienne, et je vis le regard de Yoongi tomber sur nous. Ses yeux ne ratèrent pas nos doigts toujours enlacés, malgré les quelques mètres qui nous séparaient depuis le trottoir d'en face. Taehyung lâcha ma main et la passa dans mon dos, et lorsque le feu passa au vert, nous traversâmes. Les mètres me séparant de cet homme aux cheveux noirs diminuaient de plus en plus à chaque pas. Qu'est-ce que j'allais faire une fois devant lui ? Qu'est-ce que j'allais lui dire ? Et après ? J'étais perdu. La main de Taehyung quitta mon dos, et je la cherchai instinctivement pour la prendre dans la mienne, mais je ne la trouvai pas.

« Tu ne nous as pas attendus ici tout l'après-midi quand même ? Demanda mon ami en coréen.

Non, je me suis baladé un peu dans le coin. Je dois t'avouer que je me serais perdu à un moment si je n'avais pas croisé une jeune femme très aimable. Ça manque de Wifi en libre service, ici. »

Je n'avais pas tout compris car il parlait trop vite, mais ça avait fait sourire Taehyung. Ce dernier posa ses yeux rieurs sur moi, et glissa ses doigts dans mes cheveux.

« Ça va aller ? » Me demanda-t-il dans ma langue maternelle.

Je risquai un regard vers Yoongi qui nous observait en silence, et remontai mes yeux dans ceux de mon ami.

« Tu peux pas rester un peu ?

Pourquoi je resterais ? Pouffa-t-il. Je n'ai pas envie de tenir la chandelle, mon cœur.

Non mais j'ai... »

Je détournai le regard une seconde en me retenant de mordre mes lèvres.

« Je sais pas quoi faire... j'ai peur.

Laisse-toi aller. Tout ira bien. »

Son sourire rassurant détendit mon ventre et mon cœur, jusqu'à ce que sa main quitte mes cheveux.

« Allez. Passez une bonne soirée.

Taehyung ! Je...

Appelle-moi si vraiment tu as un problème, ok ? »

J'hochai la tête et il me sourit doucement une nouvelle fois, avant de se tourner vers Yoongi, qui n'avait pas bougé.

« On se revoit demain, hyung.

Très bien. Bonne soirée.

À toi aussi ! »

Taehyung commença alors à descendre les marches menant à l'entrée du métro, et je le regardai disparaître petit à petit. Nous n'étions plus que tous les deux. Il ne restait plus que Yoongi et moi. Et le stress commençait à m'envahir de plus en plus. Je le vis du coin de l'œil s'éloigner un peu pour écraser son mégot dans le cendrier, puis revenir vers moi.

« Je-

Excuse-moi ! » Le coupai-je alors.

Il me regarda avec de gros yeux, et je détournai immédiatement le regard sous la gêne.

« De quoi donc ?

D'être parti comme ça tout à l'heure... J'ai...

Ne t'en fais pas. Sourit-il. Je comprends. Je ne l'ai pas mal pris. J'imagine que dans la situation inverse, j'aurais été choqué aussi. Bon, je ne serais peut-être pas parti en courant, mais j'aurais été surpris. »

Je repliai mes doigts contre mes paumes et y enfonçai mes ongles doucement. Il essayait de me détendre en faisant de l'humour, mais ça ne faisait que me faire culpabiliser encore plus.

« Tu veux aller quelque part ? Me demanda-t-il alors. Ou juste rentrer chez toi ? Tu dois être fatigué. »

Je relevai les yeux vers lui. Il me regardait calmement, la tête légèrement penchée sur le côté droit.

« Non, on... on peut se balader un peu ?

Si tu veux. Me sourit-il. Je te suis, je ne connais pas la ville.

D'accord. »

Je regardai autour de moi, réfléchissant à l'endroit où nous pouvions aller. Il y avait un petit jardin pas très loin d'ici. Bon, il faisait un peu frais donc ce n'était sans doute pas l'idée du siècle, mais je n'avais vraiment aucune idée de l'endroit où je pourrais l'emmener autrement.

« Il y a un petit jardin pas très loin. On peut aller là-bas si tu veux.

Ça me va. »

Je lui souris faiblement et essayai de me détendre, en commençant par desserrer mes poings. Il fallait que j'arrête d'être aussi stressé. C'était idiot. Il fallait que je fasse comme il y a seize mois. On pouvait rester assis ensemble, ou marcher l'un à côté de l'autre sans prononcer un mot, et c'était reposant. Pas stressant. Pas malaisant. Reposant. C'était pareil aujourd'hui. Il fallait que ça soit pareil. Même si mon cœur battait deux fois plus vite qu'à l'époque.

« Viens alors, c'est par là. »

Il me sourit et me suivit lorsque je commençai à marcher. Il se mit rapidement à mon niveau, et nous avalâmes les mètres sans nous en rendre compte. J'avais beau dire à mon cerveau qu'il fallait qu'il se calme, il paniquait et tournait à plein régime. Il tournait tellement vite, que nous arrivâmes près du petit portail en fer forgé sans que je n'aie eu le temps de trouver le moindre sujet de discussion à aborder. J'avais peur en réalité, de rester à côté de lui et de rien n'avoir à dire. Parce que ça me rappelait la fin de notre voyage. Je savais que les silences qu'il pourrait y avoir désormais entre nous seraient aussi angoissants que ceux qu'il y avait eu à la fin du séjour. L'incompréhension, la tension, et le désir en moins.

C'était pourtant étrange. Parce que maintenant que j'avais mis un mot sur ce que je ressentais pour lui, et que lui aussi, tout devrait être beaucoup plus simple. Mais non. Tout me semblait bien plus compliqué. Parce que là-bas, à Rome, ce n'était qu'un rêve, une illusion, qui était resté enfermée dans cet appartement que nous avions partagés tous les onze. Maintenant, nous étions là, tous les deux, dans ma ville, dans le quartier où je travaillais, après une journée de travail plutôt épuisante. C'était la réalité. Tout était bien réel. Et j'étais encore plus perdu.

Je sentis alors quelque chose se poser sur mon épaule, et je sursautai. Une fois de plus.

« Excuse-moi. Me fit Yoongi en retirant immédiatement sa main.

Non c'est... c'est bon. »

J'étais beaucoup trop facilement surpris dernièrement.

« Je... il va me falloir un petit peu de temps... pour avaler tout ça. Soufflai-je. Ça fait beaucoup à digérer en une seule journée.

Je sais. Je suis désolé.

Arrête de t'excuser. Ce n'est pas de ta faute. »

Mes yeux croisèrent les siens et mon cœur piqua un sprint. Je les descendis doucement vers ses lèvres, puis fermai les paupières avant de secouer la tête.

« Si, j'ai été égoïste. Me répondit-il.

Moi aussi, tu sais.

Nous l'avons été tous les deux à ce moment-là, oui. Mais aujourd'hui, c'est moi qui l'ai été. »

Je lui tournai le dos et croisai mes bras sur ma poitrine.

« Je t'ai imposé tout ça, sans te laisser le choix. J'aurais pu rester loin, et ne rien te dire. Enfouir tout ça au fond de moi, ne pas écouter les deux autres idiots qui me disaient de faire quelque chose. J'aurais pu attendre calmement de débarquer chez Taehyung pour le réveillon, pour te revoir. Peut-être que tu m'aurais salué normalement, et que ça m'aurait été. Peut-être que ça ne m'aurait pas été, mais j'aurais fait avec. Peut-être que me revoir aurait eu le même effet qu'avec mon cahier, mais en nettement moins violent. Ou peut-être pas. Nous aurions pu passer la soirée comme avant, à échanger quelques banales phrases, autour d'un verre. Peut-être que ça se serait très bien passé. Peut-être que ces quelques heures t'auraient refait basculer. Personne ne peut plus le savoir, maintenant. »

Je sentis ses bras enserrer doucement mes épaules. Je me laissai faire, trop choqué pour répondre quoi que ce soit ou pour réussir à le repousser.

« J'ai fait souffrir tellement de gens, afin de maintenir un petit espoir de pouvoir un jour te dire tout ça. Et te prendre dans mes bras comme je le fais maintenant... »

Sa voix tremblait contre mon cou. Ça me foutait mal. Tellement mal... Et je ne savais pas ce que je pouvais dire qui pourrait le rassurer...

« J'essaie de faire le type sûr de lui. Mais tu n'es pas idiot, et je sais bien que tu as remarqué que je suis mort de trouille. Je n'ai jamais fait ça pour quelqu'un. Et même si j'ai pu comprendre que nos sentiments étaient réciproques, je suis perdu. Je ne sais pas quoi faire. J'ai plus de trente ans, et je stresse comme un ado de seize ans.

Peu importe ton âge, ouvrir son cœur fait toujours affreusement peur... Soufflai-je. La différence entre nous et des ados de seize ans, c'est qu'on connait la cruauté de la vie. Et que nous avons tous les deux la nôtre. Bien distinctes. Et qui ne se croisent que difficilement. »

Je me retournai dans ses bras et plongeai mes yeux dans les siens.

« Je suis aussi terrifié et aussi perdu que toi. Je ne sais pas ce que je peux faire, ni ce que j'ai le droit de faire. »

Il me regarda longuement, et sa main droite quitta mon dos pour plonger dans mes cheveux. Mon cœur loupa un battement. Je fermai les yeux en souriant légèrement. J'étais totalement perdu. Mais si mon cœur s'emballait à nouveau à cause de lui, je me sentais bien.

« Ce geste te fait toujours quelque chose ? »

Je rouvris les yeux et le regardai, surpris.

« Comment ça ? Lui demandai-je.

Tu m'avais dit que tu trouvais ça agréable.

Oh... »

Je sentis le rouge me monter aux joues.

« Non, absolument pas. »

Je le repoussai doucement lorsque mon ventre grogna disgracieusement. Yoongi rigola alors, et je le foudroyai du regard.

« Y a rien de drôle.

Si. Il faut que tu manges.

Mmm. »

À bien y réfléchir, je n'avais pas mangé ce midi, puisque j'avais lu son cahier pendant ma pause du midi, au lieu d'avaler mon repas, et qu'après, j'étais parti à la recherche de Taehyung.

« Mc Do ? Comme les ados en sortant de cours, ou Mezzo Di Pasta, pour changer de mes menus quotidiens trop variés ? »

Ses yeux se plissèrent alors qu'il me souriait.

« Comme tu veux.

Bon. On verra sur quoi on tombe en premier, alors. Viens. »

[...]

Nous avions fait demi-tour jusqu'au métro, et après un changement, nous étions descendus dans le cinquième arrondissement. Après avoir mangé finalement dans un Mezzo Di Pasta plutôt silencieusement, nous avions remonté la rue des Fossés Saint-Bernard, afin de longer les quais de la Seine. Arrivant devant Notre Dame, nous prîmes le Petit Pont pour arriver rue de la Cité. Nous avançâmes jusqu'au parvis de la cathédrale où plusieurs dizaines de personnes étaient présentes. Je m'assis contre un rebord de pierre, qui faisait le tour d'un grand rectangle de végétation, et Yoongi vint faire de même sans rien dire.

« Tu sais que Jungkook a réussi à dresser Taetae ? C'est trop drôle de les voir tous les deux. Rigolai-je doucement.

À le dresser ? Comment ça ?

Taehyung était quelqu'un de vachement impulsif. Disons que maintenant, il réfléchit un peu plus avant d'agir. Bon, du coup, je rigole moins quand on n'est que tous les deux, mais quand ils sont dans la même pièce... ça me fait trop rire de voir que c'est lui qui porte la culotte.

En même temps, Jungkook a un sacré caractère.

Oui. Mais il a raison.

Oui. Rigola-t-il.

Tu sais, dans le fond, je l'aime bien.

Qui ça ?

Jungkook.

Ah oui ? »

Je restai silencieux, puis m'assis en tailleur sur la pierre, sans quitter la cathédrale des yeux.

« Au début, j'avais beaucoup de mal à l'encadrer, autant parce qu'il faisait du mal à Taehyung sans s'en rendre compte, que parce qu'il me le volait de plus en plus.

Mmm.

Mais au fil du temps, c'est surtout devenu de la jalousie mal placée. »

J'expirai bruyamment.

« Je ne saurais pas dire quand mon affection et mes sentiments pour Taehyung sont devenus comme ça. Disons que ça s'est fait progressivement. Mais le voir ne plus me porter autant d'attention qu'avant, et de moins en moins au fil des semaines, m'a quelque peu irrité. Le pire, c'est que c'est moi qui l'avais poussé dans les bras de Jungkook au début.

Et tu regrettes ? »

Je restai pensif quelques secondes.

« Non. Maintenant, non. Parce que tout va bien pour lui. N'est-ce pas ? »

Je tournai la tête vers Yoongi et le regardai. Il finit par hocher la tête doucement, et je lui souris.

« Alors non, je ne regrette pas. Et toi ?

Et moi ?

Mmm. »

Je reposai mes yeux sur les grandes portes de bois, devant lesquelles des enfants jouaient encore, malgré l'heure.

« Jimin. Tu regrettes ? De l'avoir aimé ?

Non.

Et que les choses aient tourné ainsi ?

Cette réponse dépendra de toi. »

Un sourire se dessina sur mes lèvres, et je baissai la tête. Je regardai mes mains qui étaient posées entre mes jambes, contre la pierre froide.

« Tu travailles demain ? Me demanda-t-il alors.

Mmm ? Oui. Pourquoi ?

Il commence à se faire tard, la nuit tombe rapidement. Tu devrais rentrer. »

Une douleur sourde s'empara de mon ventre. « Je » devrais rentrer ?

« Et toi ?

Je vais rentrer chez Taehyung. Il ne voulait pas me revoir avant plusieurs heures, mais-

Tu étais chez lui ? Le coupai-je.

Euh, oui.

Depuis quand ?

Quatre jours. »

Je manquai de m'étouffer. Quatre jours ? Il était sur Paris depuis quatre jours ?

« Et tu repars quand ? En Corée ?

Dans une semaine.

D'accord... »

Mon regard se perdit sur le sol pavé et des visages inconnus. Mon cœur battait vite. Il allait repartir. Déjà. Je posai mes mains à plat sur la pierre et me levai.

« Tu rentres ?

Nous rentrons.

« Nous » ? »

Je me plantai face à lui et agrippai le col de sa veste.

« Il est hors de question que tu passes plus de temps avec Taehyung qu'avec moi, c'est clair ? »

Il étouffa un petit rire et sa main gauche se posa sur mon poignet pour me faire lâcher prise.

« Je pensais bien te raccompagner de toute façon. »

J'espère bien que tu y comptais. Il ne manquerait plus que ça.

[...]

Arrivés devant la porte de mon appartement, frigorifiés, et épuisés par les escaliers, je glissai ma clé dans la porte.

« Léo... »

Lorsque j'entendis mon nom sortir de sa bouche, je réalisai quelque chose.

« Tu bouges pas. Tu restes là. J'en ai pour deux minutes. »

J'ouvris la porte et la lui refermai au nez, puis je me ruai vers mon salon. Je commençai à ramasser les divers vêtements, journaux et cartons de colis qui traînaient, et je les entassai dans un coin de la pièce, avant d'y pousser l'un de mes fauteuils pour cacher la misère de mon existence. Puis, je me ruai vers ma porte d'entrée et l'ouvris à la volée, de peur qu'il se soit enfui. Il sursauta, et c'est quand je vis sa main quitter son visage et son sourire se dissiper rapidement, que je compris qu'il était en train de se foutre de moi.

« Pardon. S'excusa-t-il immédiatement.

Mouais. »

Je le fis rentrer, les sourcils froncés, et il passa près de moi. Il retira sa veste que je saisis pour l'accrocher, un léger parfum de tabac charmant mes narines, et lorsqu'il se pencha pour retirer ses chaussures, je le prévins que ce n'était pas la peine. Je rentrai dans mon petit salon et me laissai tomber sur le canapé, les yeux clos. Je l'entendis rentrer dans la pièce d'un pas hésitant, et je lui fis signe de venir se poser à côté de moi.

« Tu veux boire quelque chose ? Lui demandai-je.

Non merci.

Ok. »

Il se posa à ma gauche, et je soupirai. Je laissai ma tête tomber sur son épaule et je le sentis se tendre. J'étais épuisé.

« Tu sais... je n'étais pas idiot, et j'avais bien compris que tu t'étais servi de moi inconsciemment là-bas. Même si tu me disais que ce que tu ressentais pour Jimin n'était que platonique, que tout ce que tu voulais, c'était son bonheur, je savais que ce n'était pas vraiment vrai. Parce que dans le fond, qui est assez pur pour aimer quelqu'un comme ça ? On n'est pas comme ça, ni l'un, ni l'autre. Je savais que je ne devais rien attendre de toi, et pourtant, mon cœur s'est laissé troubler. Et tu ne peux pas imaginer à quel point j'ai eu mal à chaque fois que tu m'as viré et que tu as fait comme si de rien n'était parce que Jimin était dans les parages.

Je sais... je suis désolé. Je ne m'en rendais compte qu'après coup... J'aurais dû te parler, et tu aurais dû m'en coller une bonne.

J'aurais dû. »

Je ricanai nerveusement, et sentant sa cuisse contre ma main, je relevai cette dernière à la recherche de son bras. Je trouvai rapidement son poignet et je l'entourai de mes doigts doucement.

« Pourquoi tu m'as retenu, le dernier soir ?

Le dernier soir... Répéta-t-il. Quand tu partais vers la salle de bain ?

Oui.

Je ne sais pas. Mon corps a agi tout seul. Je savais qu'elle se servait de toi et qu'elle t'embobinait. Ça m'a énervé. Mais après tout, ça ne me regardait pas, tu étais assez grand pour faire ce que tu voulais.

Mais tu m'as quand même retenu.

Et tu y es quand même allé. »

Mes doigts se resserrèrent sur sa peau.

« Tu aurais fait quoi, si je ne l'avais pas suivie ?

Je ne sais pas. Peut-être quelque chose que j'aurais regretté par la suite.

Je vois... »

Je ramenai sa main vers moi et ouvris les yeux. Je la regardai en silence sous tous les angles, comme quelques mois auparavant. Puis je mis ma main gauche contre elle en souriant doucement.

« J'ai fait tellement de conneries en rentrant... Continuai-je. J'avais l'impression que j'allais crever. Je voulais juste que tu sortes de ma tête. Mais tu as mis du temps. Trop de temps. »

Je lâchai sa main et il la récupéra. Je fermai les yeux et laissai tomber ma tête en arrière. Mais ses doigts se glissèrent bientôt dans mes cheveux. Je soupirai et le laissai caresser mon crâne doucement.

« Pourquoi tu es là ? Soufflai-je. Pourquoi tu es là, avec moi, dans mon appartement ? Alors que j'avais enfin réussi à t'oublier ?

Je te l'ai dit tout à l'heure. C'est parce que je suis égoïste. Et que je suis venu récupérer ton cœur.

Mon cœur ? Demandai-je en rouvrant les yeux et en tournant la tête vers lui.

Oui, ton cœur. »

Je me tournai un peu et glissai ma main droite dans son cou.

« Tu es idiot.

Je sais. »

Fixant ses lèvres, je m'approchai de son visage, pendant que mon pouce caressa l'arrête de sa mâchoire.

« Tu n'avais pas besoin de le récupérer.

Pourquoi ça ?

Parce que tu l'avais déjà. Il t'appartenait déjà. Susurrai-je contre ses lèvres. Ça fait seize mois que je te l'ai donné, mon cœur. »



~~+~~



J'avais oublié de vous montrer le plus beau cadeau de Noël jamais reçu !

Fait avec tellement d'amour par la femme de ma vie ♥

Vous m'avez perdue.

Allez imaginer ma tête quand j'ai ouvert le cadeau ToT

Merci encore, KiimYura ♥

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