••• Feu •••
Bonsoir bonsoir !
(Non non, je ne poste pas en retard, c'est une illusion)
Ce chapitre a été une horreur à corriger... Non seulement j'ai dû rajouter plein de trucs, mais en plus, comme vous pourrez vous en apercevoir rapidement, il n'y a que deux lignes de dialogue, tout le reste est de la narration. Donc merci les bons gros pavés.
J'ai essayé d'en diviser quelques uns afin que la lecture ne soit pas infecte, mais tout diviser ferait perdre de son sens à certains endroits, alors désolée pour vos yeux. En plus c'est des pavés assez acides pour certains, je suis vraiment une crasse.
Mais vous me pardonnerez bien vite, je pense.
En tout cas, n'oubliez jamais de sortir couverts et de ne jamais foncer comme des brutes, mes enfants (comment ça "y a un double sens" ?)
J'espère que ce troisième chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
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Le temps du mois de mai était agréable. J'avais passé mon samedi après-midi de libre avec des amis le long de la rivière Han, nous avions discuté et beaucoup rigolé, et ça m'avait fait énormément de bien. Malheureusement, notre soirée s'était terminée bien plus rapidement que prévu, alors j'étais rentré. Je m'étais lavé, changé, j'avais grignoté quelque chose, et je m'étais laissé tomber dans le canapé en allumant la télé. Ça faisait maintenant une heure que j'étais assis sur le cuir noir, les cuisses remontées contre ma poitrine, et quasiment immobile. Je soupirai une fois de plus longuement en laissant tomber mon menton sur mes genoux.
Le temps semblait ne pas s'écouler, et je me sentais seul : Yoongi n'était pas là. Il n'était toujours pas rentré, or, il ne m'avait pas dit qu'il devait sortir ce soir. De plus, mes messages étant non lus, ne n'avais aucune idée de ce qu'il faisait. Ça faisait deux semaines que c'était d'ailleurs étrange entre nous. Est-ce qu'il m'évitait ? Depuis l'autre soir, depuis que j'avais une fois de plus soufflé mon manque de notre colocataire, le sel collant ma peau et souillant mes cheveux, il ne m'avait plus embrassé autant qu'avant ; pris dans ses bras autant qu'avant ; il n'était plus non plus venu se glisser sous mes draps quand son corps et son cœur avaient besoin des miens, comme avant. Est-ce que j'étais allé trop loin ? Est-ce que je l'avais blessé sans le vouloir ? C'était prévisible, depuis le temps.
Je soupirai une fois de plus. Je voulais qu'il rentre. J'allais m'excuser. De plus, le film qui passait était nul. Je m'ennuyais à mourir. Je savais qu'il ne l'aurait pas aimé non plus. Il aurait été là, il aurait pris la télécommande et éteint l'écran plat avant de venir se lover contre moi en attendant que je le prenne dans mes bras. Enfin, si nous étions quelques semaines plus tôt. Qui pouvait apprécier ce film, sérieux ? Même les acteurs se rendaient compte en jouant que c'était nul à chier. Le mec de l'autre côté de l'écran fit d'ailleurs une blague idiote et je rigolai doucement, un petit sourire aux lèvres. Il y avait une personne qui pouvait apprécier ce film, alors je tournai la tête sur ma droite. Hoseok rigola fortement en tapant sa cuisse de sa main droite avant de se tourner vers moi pour taper sur mon bras. Mais sa silhouette s'effaça lorsque je tendis la main vers elle. Hoseok n'était pas là non plus. J'étais tout seul dans cet appartement. Mes doigts se replièrent difficilement contre ma paume et je serrai les dents avant de cacher mon visage dans mes genoux. Mon cœur me faisait mal. Tellement mal. J'étais le seul responsable de toute cette situation... Que ce soit celle entre moi et Yoongi actuellement, celle entre nous trois... Si jamais je ne m'étais pas laissé aller à mes pulsions ce jour-là...
●●●
À l'origine, j'étais un électron libre, je faisais énormément de soirées, je couchais avec tout ce qui me plaisait, j'avais quelques plans culs réguliers, mais jamais rien de sérieux.
Et un jour, je suis tombé sur Yoongi en sortant prendre ma pause déjeuner au Smoothie King.
Lui aussi prenait la sienne, l'appétit visiblement coupé par la chaleur extérieur, et une envie de rafraichissement bien plus forte que la faim. Je m'étais assis à une table à quelques mètres de lui, et je l'avais observé par-dessus mon téléphone. Il ne m'avait pas prêté attention jusqu'à ce qu'il sente mon regard insistant sur lui. Ça l'avait gêné et il avait de suite replongé ses yeux sur son portable. J'avais continué de l'observer de temps en temps, jusqu'à ce qu'il se lève pour quitter la boutique. J'avais soupiré en me disant que c'était raté pour cette fois, mais je l'avais suivi des yeux à travers la vitre, et je l'avais vu rentrer au Hottracks en face, à l'étage du dessous. Étant d'un naturel persistant, une fois mon smoothie avalé, j'avais à mon tour quitté la boutique et je m'étais dirigé vers le grand magasin. Je travaillais dans ce centre commercial depuis trois ans à cette époque, mais j'avais rarement été faire un tour ici, préférant acheter mes albums dans les boutiques près de chez moi à Myeongdong, et ma papeterie dans les petits combinis ou au E-mart en dessous quand je faisais de grosses courses. J'avais flâné entre les différentes allées, découvrant des fauteuils de massage hors de prix, puis des stylos tout aussi chers, avant de trouver des choses aux prix un peu plus accessibles. Et ce mec, qui discutait avec des jeunes femmes, un album dans les mains. J'avais écouté d'une oreille ses explications sur le fonctionnement d'un fansign pour lequel son magasin participait, tout en continuant de l'observer. Puis j'étais parti, un sourire aux lèvres.
Quelques jours plus tard, j'y étais retourné, et en voyant qu'il était tout seul, j'avais été directement lui proposer de lui offrir un smoothie. Il avait été plus que gêné et ne m'avait rien répondu, et j'étais parti. Mais lorsque je l'avais vu pousser la porte du café et se diriger vers moi, un sourire aux lèvres, j'avais compris que c'était dans la poche. Nous avions donc fait connaissance. J'avais appris entre autre qu'il avait deux ans de plus que moi, qu'il avait eu un groupe de musique avec des amis mais qu'ils avaient laissé tomber il y a quelques années, et que c'était comme ça qu'il avait atterri ici deux ans auparavant. Ce n'était pas le boulot de ses rêves mais il avait besoin de l'argent qu'il y gagnait pour pouvoir vivre, et dans le fond, ce n'était pas si horrible que ça. Il avait laissé son rêve d'ado s'envoler au loin, et même si de temps en temps, il le regrettait et reprenait sa basse qu'il grattait avec nostalgie et mélancolie, il savait que vivre de la musique était trop compliqué. C'était en partie pour ça qu'il n'avait pas cherché à trouver du travail ailleurs depuis deux ans. Entouré d'albums qu'il pouvait écouter à volonté, il se sentait tout de même un peu dans son élément.
Nous nous étions donné rendez-vous à la fin de la semaine dans un bar, et il avait fini par me ramener chez lui. Nous avions couché ensemble, j'étais rentré chez moi juste après, et je m'étais couché. Mais les jours suivants, mes pas m'avaient inconsciemment ramené au Hottracks. Quand il était arrivé en face de moi, me demandant ce que je cherchais, j'avais bégayé que je voulais lui proposer un smoothie. Il avait accepté, et m'avait rejoint le soir même. Le samedi soir, nous nous étions à nouveau retrouvés au bar, il m'avait à nouveau ramené chez lui, nous avions encore couché ensemble, et j'étais encore rentré chez moi après ça, avant de m'endormir comme une souche.
Ça s'était reproduit une troisième fois, une quatrième... jusqu'à ce qu'un jour je me réveille à ses côtés. À partir de ce moment-là, j'avais réalisé que mon plan cul désormais régulier était différent des autres. Je n'avais pas pris peur, parce que les sentiments qui naissaient en moi me rendaient heureux. Je me fichais que ça ne soit pas réciproque, je n'avais pas besoin de lui dire. Alors j'avais gardé ça pour moi, passant désormais mes nuits du samedi chez lui, y passant aussi quelques autres dans la semaine quand l'envie nous prenait, tout en étant de temps en temps séparés par quelques autres plans culs.
Et puis, ce jour-là est arrivé.
Je savais que Yoongi nourrissait également des sentiments pour moi, qu'il n'était pas non plus du genre effrayé à l'idée de s'engager dans quelque type de relation. Alors je m'étais décidé à lui proposer qu'on sorte ensemble. Mes autres plans culs n'étaient pas si réguliers que ça, je ne devais rien à personne, et je savais que lui ne voyait personne d'autre que moi depuis un petit moment, par « manque de temps et flemme », même si je savais que ça ne devait pas être la seule raison. Je devais être une de ces raisons.
Ce jour-là, j'étais allongé sur son canapé et je discutais avec lui tandis qu'il préparait à manger dans sa cuisinette. Enfin, « discutais »... J'avais un peu l'esprit ailleurs puisque je réfléchissais à comment j'allais aborder le sujet, et je serais bien incapable de dire de quoi il me parlait puisque je répondais surtout par des onomatopées ou des grognements, les yeux perdus sur l'écran de mon téléphone qui s'était éteint depuis le temps. Et là, la porte d'entrée s'était ouverte. J'avais froncé les sourcils et je m'étais redressé. Et lorsque mes yeux avaient croisé ceux, surpris, de cet inconnu, un étrange frisson avait parcouru mon corps entier. Ma respiration s'était accélérée alors que ses yeux sombres me fixaient comme s'il essayait de lire en moi. Ce n'était que lorsque Yoongi était venu demander s'il nous dérangeait que j'avais pu détourner les yeux et briser cet étrange lien qui nous avait joint en une seconde. Je m'étais levé immédiatement et m'étais incliné face à ce nouveau venu en me présentant. Il avait fait de même, et j'avais rejoint Yoongi rapidement. Je lui avais demandé qui était ce Jung Hoseok, et il m'avait répondu que c'était son meilleur ami, et qu'ils vivaient ensemble. J'avais bien vu qu'il répondait contre sa volonté et qu'il avait compris que quelque chose s'était passé entre nous deux. C'était étrange et il fallait que j'arrive à mettre un doigt là-dessus. Alors j'avais finalement gardé ma demande envers Yoongi pour plus tard.
J'avais essayé d'effacer ce Jung Hoseok de ma mémoire pour me reconcentrer sur mes sentiments envers Yoongi, mais il polluait mon esprit. Et lorsque j'avais eu le malheur de le croiser dans un couloir du Times Squares alors que je sortais du boulot, et que nos regards s'étaient à nouveau accrochés, j'avais su que je ne pouvais rien faire contre ça. Nous avions échangé quelques mots, il m'avait dit qu'il venait voir Yoongi pour savoir ce qu'il devait acheter puisque ce dernier ne lui avait rien dit la veille, et, nos regards ayant du mal à se quitter une fois de plus, je lui avais proposé qu'on se voie un autre jour. Il avait accepté et nous nous étions séparés difficilement, nos regards ne voulant pas se détacher des pupilles de l'autre. Je m'en étais un peu voulu, une fois dans le métro en direction de chez moi. Mais après tout, je ne sortais pas avec Yoongi. Nous couchions juste ensemble, il n'y avait aucune exclusivité entre nous. Et puis, c'était juste un rendez-vous... Certes, c'était son meilleur ami et coloc'... mais qu'y avait-il de mal à faire connaissance avec la personne dont il était le plus proche ?
Nous nous étions donc retrouvés au bar le jeudi soir comme c'était prévu. Il m'avait payé un verre et nous avions commencé à faire connaissance. C'était un mec affreusement vivant, rempli de joie de vivre, de sourires et de bonheur. Rien que le regarder sourire emplissait mon ventre de chaleur. Je n'avais pas passé une soirée aussi agréable avec quelqu'un hors d'un lit depuis un moment. Nous nous étions retrouvés une deuxième fois, une troisième fois. Puis il avait fini par me demander quelle était ma relation avec Yoongi. J'avais alors répondu simplement qu'il était un plan cul, que je considérais plus comme un sexfriend désormais. Il avait acquiescé en silence, avant de doucement sourire derrière son verre. Je l'avais alors questionné, et il m'avait répondu avec un sourire gêné qu'il avait interrogé son meilleur ami après mon départ le jour de notre rencontre, et que ce dernier était resté assez évasif, contrairement à d'habitude. Je savais parfaitement ce que Yoongi avait pu penser à ce moment-là : il avait dû penser que j'allais lui échapper. Et il avait raison dans un sens. Parce qu'Hoseok me plaisait. Cette alchimie qu'il y avait entre nous était incomparable. Elle était unique. Mais je ne pouvais pas oublier que quelques semaines auparavant, j'étais sur le point de demander à Yoongi de sortir avec moi. Ce n'était pas rien. Ces sentiments ne pouvaient pas disparaître comme ça. Cependant, il n'avait rien fait pour me retenir non plus. Pourtant, s'il l'avait vraiment voulu, il l'aurait fait. Est-ce que je me serais trompé sur lui ? Les deux me plaisaient énormément mais je commençais à me perdre.
Alors j'avais continué comme avant. Je voyais Yoongi tous les samedis soirs, quelques autres jours dans la semaine quand nous en avions envie, des fois je retrouvais un ancien plan cul ou un coup d'un soir quand j'avais besoin d'air frais, et tous les jeudis, je retrouvais Hoseok autour d'un verre. Mes sentiments envers Yoongi étaient toujours les mêmes, mais ceux que j'avais pour son meilleur ami grandissaient de jour en jour. J'aurais dû tout arrêter, je le savais. Mais cette putain d'attraction qu'il y avait entre nous n'était pas ignorable. Si je devais y résister, alors j'avais besoin de ma dose hebdomadaire de regards sous tensions, de sourires et de fous rires.
Mais ce jour-là était arrivé. Nous étions un dimanche matin, j'étais encore chez Yoongi, et ce dernier m'avait embrassé doucement, puis abandonné dans ses draps, disant qu'il allait chercher le petit déjeuner à la boulangerie à cinq minutes d'ici. Je m'étais retourné sous les draps, mais la faim ayant pris possession de mon estomac, je m'étais levé et j'avais été me doucher. Puis, j'avais déambulé dans l'appartement, uniquement vêtu d'un boxer et d'un t-shirt de Yoongi trop grand pour moi. La porte s'était ouverte alors je m'étais retourné et j'avais sautillé en direction de l'entrée, avant de me figer en me rendant compte que ce n'était pas Yoongi, mais Hoseok qui se tenait là, rentrant visiblement après une grosse nuit de boulot. Il avait bégayé mon prénom, me regardant de haut en bas, et j'avais fait de même. Je savais que je ne devais pas le regarder dans les yeux, mais je l'avais fait quand même. La tentation était trop forte. Et nos regards ne pouvant à nouveau plus se détacher, comme à leur habitude, il m'avait dit qu'il ne pensait pas que j'étais encore là, puis il m'avait demandé où était Yoongi. J'avais répondu qu'il était sorti. Hoseok avait fait un pas vers moi, puis un second, jusqu'à n'être plus qu'à quelques centimètres de moi. Nous avions continué de nous fixer, le temps s'écoulant, la tension montant de plus en plus, et ne prononçant plus un mot. Ses yeux avaient enfin quitté les miens, sa main droite se relevant alors vers moi, et il avait remonté doucement le t-shirt sur mon épaule. Mais son pouce avait effleuré ma peau et ce simple contact m'avait électrisé. Il avait remonté ses yeux dans les miens immédiatement, et nous avions enfin consumé cette tension qui nous tuait.
Seulement, Yoongi avait fini par rentrer avec le petit déjeuner. Nous ne l'avions pas entendu rentrer, nos gémissements et nos mouvements hâtés aidant nos esprits à s'envoler loin d'ici. Nous nous étions rendu compte qu'il était revenu seulement lorsque quelque chose était tombé dans l'entrée. Mon cœur avait raté un battement en réalisant que Yoongi était là. Mais mon âme était déjà bien loin, nourrie de cette envie et de cette tension, retenues depuis tout ce temps. J'avais alors plaqué ma main droite derrière la cuisse d'Hoseok, lui intimant implicitement de continuer, et j'avais appelé Yoongi. Je lui avais dit de venir, et il m'avait répondu qu'il en était hors de question. Sa voix était étrange. Hoseok avait arrêté ses mouvements et s'était retiré, se rendant compte de ce qu'il se passait, et la culpabilité l'emplissant immédiatement. J'avais reposé mes pieds par terre et je m'étais dirigé vers l'entrée, uniquement vêtu du large t-shirt de Yoongi. Ce dernier n'était toujours pas parti en courant, c'était un bon signe. Non ? Je l'avais alors vu, et il avait relevé ses yeux lentement sur moi. J'avais joint mes mains devant moi, soudain un peu gêné, et je m'étais approché de lui. Voyant qu'il ne partait toujours pas en courant, je m'étais encore approché et j'avais passé mes bras autour de sa nuque avant de l'embrasser doucement. Il était resté tendu pendant quelques secondes, avant de répondre à mon baiser. Ses mains hésitantes avaient fini par venir se poser sur mes hanches, relevant doucement mon vêtement pour venir à même ma peau, comme si ce qu'il s'était passé quelques minutes auparavant n'était jamais arrivé. Puis, pris d'une envie incontrôlable, j'avais alors retiré mes bras de sa nuque pour les glisser le long des siens. Je lui avais fait retirer sa veste de cuir qui était tombée au sol, et j'avais ensuite commencé à caresser son corps à travers ses vêtements, lui faisant comprendre parfaitement ce que j'avais derrière la tête. Il l'avait parfaitement compris et m'avait laissé faire. J'avais alors effleuré sa gorge de mes lèvres et glissé ma main dans son pantalon pour le caresser. Il s'était laissé faire, et lorsque Hoseok était venu se plaquer contre mon dos, j'avais sursauté avant de soupirer de désir. Je l'avais entendu embrasser son meilleur ami, qui s'était reculé brutalement quelques secondes plus tard en se rendant compte de ce qu'il se passait, et lui demandant ce qu'il fichait.
Ce à quoi Hoseok avait simplement répondu « qu'on allait juste se faire du bien ».
Yoongi avait répondu, sa voix tremblant sous mes gestes, qu'il ne voulait pas de lui. Mais mon nouvel amant avait posé ses doigts sur mes hanches et m'avait pénétré sur l'instant. J'avais gémis mon plaisir contre la peau de Yoongi, et j'avais senti son excitation monter en flèche. Tout s'était ensuite enchaîné rapidement. Nous avions fait reculer notre aîné jusqu'au mur contre lequel nous l'avions ensuite plaqué. Je l'avais débarrassé de ses vêtements comme je le pouvais et, agrippant ses cuisses finalement nues, je m'étais faufilé entre elles, faisant l'impasse sur le préservatif et les préliminaires. Ce n'était pas quelque chose qu'il fallait faire, pas du tout, mais nos cerveaux n'étaient plus en mesure de réfléchir à ce moment-là. Il avait gémi de douleur en s'accrochant à moi, insultant je-ne-sais-qui en enfonçant ses ongles dans mes épaules, et je m'étais excusé en embrassant sa peau qui se réchauffait de plus en plus.
Hoseok était resté immobile, se contentant de déposer de brûlants baisers dans ma nuque, puisque mes épaules lui étaient inaccessibles à cause des bras de Yoongi, et de caresser le dessus de mes cuisses et le dessous de celles de notre aîné de temps en temps. Puis, soupirant doucement, Yoongi avait cherché mes lèvres et je l'avais laissé s'en emparer timidement, puis passionnément. Contractant ses muscles autour de moi, j'avais gémi contre sa bouche avant de tenter un premier mouvement en lui, et cet acte s'était répercuté sur Hoseok grâce à la contraction de mes propres muscles.
Cette sensation d'être pris et de prendre en même temps était exquise, et les dents de Hoseok dévorant ma gorge malgré les bras de Yoongi autour de mes épaules, ainsi que ses mains caressant mon corps avidement ne m'aidaient pas à garder les pieds sur Terre. Je l'avais supplié de ralentir ses mouvements, sans quoi j'allais finir par jouir bien trop tôt, et c'était avec un petit rire qu'il était venu souffler à mon oreille que si ça m'arrivait, il n'aurait plus qu'à recommencer une seconde fois. J'avais eu du mal à garder le rythme, le trop plein de plaisir envahissant mon corps et mon esprit, et nous avions fini par venir les uns après les autres.
Les membres tremblants et les esprits embrumés, nous avions eu du mal à nous décoller des autres et à nous éloigner, l'air frais des pièces avoisinantes gelant nos peaux humides. Incapables de prononcer le moindre mot, un étrange silence s'était étendu sur l'appartement. Yoongi avait été s'enfermer dans la salle de bain tandis que je luttais pour ne pas regarder Hoseok. Et dès que notre aîné était sorti de la pièce, il s'était enfui. J'avais compris que c'était de notre faute, de ma faute, mais Hoseok avait été plus rapide et était parti à sa suite. J'avais été me laver rapidement avant de me rhabiller, et je m'étais recroquevillé sur le canapé où j'avais peut-être mis fin à mon histoire avec Yoongi, et à celle qu'il entretenait avec son meilleur ami en le laissant me pénétrer avec tant de hâte.
J'avais attendu, attendu, encore attendu. Et enfin, la porte d'entrée s'était rouverte. C'était Hoseok. Nos regards s'étaient à nouveau croisés, et nous nous étions enflammés. La tension et l'envie nous dévoraient déjà. Mais il m'avait demandé de partir, et j'avais compris que nous avions fait une erreur. Que j'avais fait une énorme erreur, et mon cœur m'avait fait horriblement mal.
Je m'étais donc levé et j'avais traversé l'appartement la tête basse. J'avais enfilé mon manteau et mes chaussures, puis j'avais appuyé sur la poignée de la porte. Je l'avais tirée vers moi et j'avais jeté un dernier regard à l'intérieur de l'appartement. Hoseok était là, et nos regards s'étaient croisés. Mon cœur s'était mis à battre et m'avait fait affreusement mal.
« Je suis désolé, avais-je soufflé.
– J'ai aussi ma part de responsabilité. »
C'était vrai. Mais j'étais le plus coupable des deux. J'aurais dû mettre fin à cette attirance depuis le début. Je ne l'avais pas fait, et je venais de perdre Yoongi. Je venais aussi de perdre Hoseok. Et j'avais peut-être commis l'irréparable en détruisant leur relation. Alors j'avais refermé la porte derrière moi. J'avais été retrouver mon petit appartement vide et froid.
J'avais ensuite repris ma vie où je l'avais laissée lorsque j'avais été au Smoothie King ce midi-là. Je ressortais en ville après le boulot et je retrouvais des anciens plans culs quand l'envie m'en prenait, je couchais avec de nouvelles personnes quand j'avais envie de nouveau. De temps en temps je me surprenais à observer les vitres du Hottracks en espérant inconsciemment l'apercevoir. De temps en temps je retournais au Smoothie King avec l'espoir de le voir débarquer par hasard et que nous puissions nous parler, ou au moins juste nous regarder longuement sans prononcer un mot. Mon cœur me faisait mal. Je n'avais aucun moyen de retrouver Hoseok par hasard ou non, à part en passant tous mes jeudis soirs dans le bar où nous allions ensemble à l'époque et où nous avions commencé à nous fréquenter. Je l'avais pourtant fait, un étrange espoir ancré dans mon cœur. Mais à chaque fois, je ne l'avais pas vu, et à chaque fois, j'étais reparti avec quelqu'un d'autre ou seul sans n'avoir adressé la parole à personne tellement mon cœur était serré.
J'avais longuement réfléchi, et j'avais fini par me rendre compte de ce qu'il m'était arrivé. J'étais tombé amoureux. Pas de Yoongi, pas de Hoseok. J'étais tombé amoureux des deux. J'étais tombé amoureux de la douceur de Yoongi et de la brutalité d'Hoseok. Des étreintes chaudes de Yoongi et des prises marquées d'Hoseok. Des yeux qui me regardaient avec douceur mais me voulaient ardemment de l'un, et des yeux qui me regardaient en pétillant tout en voulant me posséder rapidement de l'autre. Le rire de Yoongi et le sourire d'Hoseok. La voix grave et affectueuse de Yoongi, et celle joyeuse et troublante d'Hoseok. La voix chaude et brisée du musicien qui se retenait de me dire qu'il m'aimait, et la voix profonde et cruellement hésitante du barman qui aurait probablement voulu lâcher ces mots à son tour si notre aîné ne nous avait pas surpris à ce moment-là. À ce mauvais moment. J'avais besoin de l'affection de Yoongi, de son calme et des moments de silence cruellement doux que nous avions pu partager auparavant. J'avais besoin de la bonne humeur d'Hoseok, de ses regards chargés d'adrénaline et des fous rires que nous avions pu partager auparavant. L'un était le bleu, l'autre le rouge. J'avais besoin des deux dans ma vie. L'eau, le calme, la mélancolie, le feu, la passion, le danger. Ensemble, ils devenaient violet, couleur fuyante mais emplie de délicatesse, de douceur et de rêve. Air, équilibre, c'est ce qu'ils m'évoquaient, et c'est ce que leur tatouage signifiait. Eux, ils étaient le violet. Magie et imaginaire, sérénité et spiritualité auxquels je ne souhaitais que m'ajouter. Mais avec moi, cette couleur apaisante devenait solitude, tristesse et jalousie. Moi, quelle couleur est-ce que j'étais pour qu'à nous trois, nous puissions devenir amour et paix ? J'étais idiot et je devenais fou à force de réfléchir à ça : je n'en dormais quasiment plus, passant mes nuits à me tourner et me retourner dans mon lit à la recherche d'un sommeil où ils ne seraient pas.
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