[27/03/2023]

Bonjour bonjour !

J'espère que vous allez bien !

Je n'ai pas perdu trop de monde au chapitre précédent, ça va ? XD

Le petit Tiktok Hopemin au réveil sur "Like Crazy", ça fait toujours plaisir huhu

Bref, je ne crois pas avoir grand chose à dire dans cette intro, ça change XD

Quoi qu'il en soit, j'espère que ce chapitre vous plaira.

Bonne Léocture ! ♥

~~+~~

Je validai le chargement de ma vidéo et posai mes deux mains sur le bord de mon bureau pour repousser ma chaise et me faire reculer. Je m'étendis ensuite en gémissant de plaisir, puis je me levai et passai ma main dans mes cheveux.

Je m'emparai de mon téléphone et regardai l'heure. J'allais devoir y aller.

Je le balançai sur mon lit et en fis le tour pour me regarder dans mon miroir en pied et m'inspecter rapidement. Bon, je n'étais pas rasé, mais ça allait le faire. Et mes vêtements passaient, même si ça faisait deux jours que je les portais ; je n'étais pas sorti donc on n'allait pas dire qu'ils étaient sales.

Je vins rejeter un œil à mon ordinateur, puis j'éteignis les écrans avant de récupérer mon smartphone et de quitter ma chambre.

Je descendis au rez-de-chaussée, échangeai quelques mots avec ma mère lorsque je la croisai, puis je lui dis que je ne rentrerais pas pour manger. Elle me souhaita une bonne soirée et je quittai la maison.

Mes clés dans le contact, je démarrai, puis me dirigeai vers City West. Je trouvai où me garer près de la station de métro, et je descendis en direction du sud-est pour retrouver mes potes.

Je tombai rapidement sur Steven, qui en me voyant arriver, courut en ma direction et me sauta dessus en hurlant. J'eus du mal à m'en détacher, et je saluai ensuite Dylan et Taylor qui avait pu se libérer pour passer une soirée avec nous.

Après un long débat, nous décidâmes finalement d'aller manger une pizza avant de se poser dans l'un de nos bars favoris. Nous nous dirigeâmes vers la plus proche, à savoir celle qui était à côté de Carl's Jr. Ce fameux fastfood qui m'avait permis de sauver les fesses de Jimin lors de notre première rencontre. Ça faisait quoi, maintenant ? Presque deux ans ? Oh bordel.

Nous nous assîmes tous les quatre et Dylan envoya un message dans notre conversation de groupe pour prévenir que nous nous étions posés ici. Nous continuâmes de discuter en prenant pour commencer des boissons, attendant que le reste de nos amis ne nous rejoigne pour commander à manger, et Dean ne tarda pas à arriver. Il s'assit à côté de moi après m'avoir tapé dans le dos, et je le regardai prendre place en souriant. Il se mêla rapidement à la conversation et quelques minutes passèrent encore avant que le reste de notre bande n'arrive enfin.

Nous commandâmes, continuâmes de parler et de rigoler bruyamment, puis commençâmes à manger quand nos plats arrivèrent. Une fois nos estomacs pleins, nous partîmes pour le Redwood Bar, où j'avais voulu emmener Jimin cette fameuse journée, et nous tombâmes sur Dirk, comme toujours. Je lui payai un verre avec plaisir et notre soirée continua doucement.

Après deux bonnes heures, nous finîmes par lever le camp, et nous échouâmes au Playful Goblin, le bar de l'oncle de Dean, même si ça rajoutait de la route à certains pour le retour.

Taylor fut le premier à nous quitter. Samia nous abandonna ensuite car la fatigue se faisait trop sentir. Je n'insistai pas, même si j'aurais aimé passer plus de temps avec elle. Puis, une amie de Steven et son copain partirent à leur tour. Une heure passa encore et nous nous retrouvâmes tous les quatre, comme bien souvent : Dean, Steven, Dylan, et moi.

Après un énième éclat de rire, je vidai mon verre puis me levai et me dirigeai vers la sortie pour fumer une cigarette. En revenant cinq minutes plus tard, j'hésitai à prendre un nouveau verre au bar, mais je retournai finalement à notre table. Je repris place en face de Steven qui discutait avec Dylan. Il me jeta un regard et un sourire, puis continua sa conversation. Je les écoutai parler pendant de longues secondes, quand je sentis quelque chose se rapprocher de moi dans ma vision périphérique. Je clignai alors des yeux et remontai ces derniers le long du corps de la jeune femme qui s'approchait de moi en souriant.

« Bonsoir, me salua-t-elle.

– Bonsoir, répondis-je, légèrement surpris.

– Je te paye un verre ?

– Ça aurait été avec plaisir, mais je dois conduire ce soir.

– Je comprends. Une prochaine fois ? me demanda-t-elle en posant sa main sur la table, attirant soudain l'attention de mes deux amis qui ne l'avaient pas encore remarquée.

– Pourquoi pas, répondis-je en souriant.

– Passe une bonne fin de soirée, alors.

– Merci, également. »

Elle se redressa avec un sourire en coin, puis tourna les talons. Je la regardai s'éloigner, agréablement surpris, quand Steven et Dylan commencèrent à se payer ma tête.

« T'es vraiment pas sortable, bordel ! À chaque fois qu'on se pose quelque part, tu te fais aborder ! s'exclama Steven.

– J'y peux rien si je suis canon, rétorquai-je en haussant les épaules.

– Ouais mais ça sert à rien d'avoir une belle gueule si t'es entré au monastère ! Et oublie pas la serviette, y a son numéro dessus.

– Quoi ?

– La serviette.

– Quelle serviette ? »

Je baissai les yeux sur la table et aperçus une petite serviette en papier carré où était effectivement noté un numéro de téléphone.

« Tu vas pas me dire que tu n'avais pas vu ça ?

– Je n'avais pas vu.

– T'es sûr que t'as pas perdu la moitié de ta vision depuis que tu es revenu, Hyde ? Je le veux bien le numéro, moi.

– Je vois très bien. Et puisqu'on en parle, je l'avais de face, et y avait bien mieux à regarder que sa main et son numéro de téléphone noté sur une serviette.

– Un numéro noté sur une serviette ? fit soudain la voix de Dean tandis que la chaise à côté de moi fut tirée en arrière.

– Hyde vient encore de se faire draguer, et il a encore recalé la nana.

– Vraiment ?

– Oui ! »

Steven commença à lui raconter et je levai les yeux au ciel. Si je prenais tous les numéros de téléphone qu'on me donnait et buvais tous les verres qu'on voulait m'offrir, je n'aurais plus de place dans mon répertoire, et je serais ivre mort toutes les semaines.

Mes yeux se reposèrent alors sur la jeune femme qui m'avait abordé quelques minutes plus tôt et je continuai de l'observer en silence.

J'entendis Steven et Dylan se lever en parlant d'une table de billard libre, mais je ne m'en préoccupai pas, mes yeux toujours rivés sur la femme assise à une dizaine de mètres de moi.

« Hyde ? me demanda Dean après un long moment.

– Oui ?

– Tu as vraiment encore recalé une fille ?

– Oui.

– Pourquoi ?

– Pourquoi ? Tu sais pourquoi.

– Je sais, mais tu as presque l'air de regretter, à voir ton visage neutre et la façon dont tu mates depuis tout à l'heure. »

Je pouffai doucement en baissant la tête avant de fermer les yeux quelques secondes en souriant.

« Je mate pas. Et je regrette pas.

– Vraiment ?

– Oui. Même si, pour être totalement honnête, ça va me manquer. »

Je sentis sa main se poser sur mon épaule, et il la serra.

« Je suis fier de toi.

– Y a pas de quoi.

– Si. Tu as enfin décidé de passer à autre chose, et surtout arrêté de te voiler la face. Et tu te tiens à tes engagements.

– Me tenir à mes engagements ? Je serais un parfait connard si je le... »

Je m'interrompis, trouvant la suite de ma phrase très bizarre, puis je réfléchis à une façon de la reformuler.

« Si je continuais de coucher à droite et à gauche comme avant.

– C'est que tu prends vraiment votre relation au sérieux. »

Je me contentai de grogner en réponse.

« Je suis vraiment heureux pour toi. Et pour vous.

– Te réjouis pas trop. Je pense que ça nous gonflera rapidement.

– Tu penses ?

– Oui. Y a des tas de trucs qui vont être problématiques. Même en oubliant que ça devra rester secret probablement à vie, il vit à onze heures d'avion d'ici. Pour le moment, je ne le vis pas ultra mal et lui non plus, mais ça va forcément finir par péter un jour. Et puis... ça reste un mec. J'ai toujours du mal avec ça. J'aime tellement les femmes qu'il y a des moments, quand j'y repense, je me demande ce que j'ai foutu.

– L'amour ne se choisit pas, dit-il doucement.

– Ne va pas trop vite en besogne, ricanai-je.

– J'y vais à la vitesse que je veux, rit-il. Et j'y crois dur comme fer. Tu n'aurais jamais fait tout ça si tu n'avais pas eu des sentiments pour lui.

– Enfin bref, tout ça pour dire que je ne sais pas comment ça se passera à l'avenir. Si je n'arrive pas à passer ce problème, ça ne pourra pas aller loin.

– Il ne faudra pas penser à son corps, je suis certain que tu te prends trop la tête.

– Pas penser à son corps ? Alors que si on se retrouve à poil dans un lit, y aura une queue et une autre paire de couilles contre moi ? »

Il lâcha un éclat de rire.

« Je ne disais pas ça dans ce sens-là !

– Dans quel sens alors, je te prie ? »

Il calma son rire pour reprendre plus doucement afin que personne ne puisse entendre notre conversation.

« Quand tu le prends dans tes bras, quand tu l'embrasses, c'est parce que c'est lui, parce que tu aimes ce qu'il a dans la tête, avant d'aimer la façon dont il est fait. Je pense que ça sera la même chose si vous allez plus loin un jour, non ? Je suis persuadé que si tu refuses d'imaginer aller plus loin, c'est parce que ta foutue fierté masculine t'en empêche.

– Pas du tout.

– Ah oui ? Pourquoi donc alors ?

– Parce que...

– Oui ?

– J'en sais rien, soupirai-je. Ça m'a jamais attiré.

– Et tu flippes à l'idée que maintenant ça puisse t'attirer. Je te connais depuis plus de vingt ans, Hayden. Mais quoi qu'il en soit, arrête de te prendre la tête. Tu ne sauras pas sans essayer, et si jamais vraiment tu ne peux pas, tu verras avec lui à ce moment-là. Après tout, le sexe n'est pas obligatoire.

– Comment tu veux que je tienne sans baiser, moi ?

– Parle-lui-en. Vous verrez bien en temps et en heure. Dans tous les cas, ne commence pas à te prendre la tête et à te dire que ça ne marchera pas parce qu'il y a ce problème-là que tu te sens incapable de surmonter. Même si tu ne veux pas entendre parler d'amour, il reste l'attirance que tu as pour lui et que tu ne peux pas nier. Et si tu as déjà pu surpasser son genre avec ça, je suis plutôt optimiste pour la suite. »

Je restai silencieux, des images me revenant en tête. Une chair de poule étrange parcourut mon torse et mes bras, et mes poils se dressèrent. Je m'empressai de passer mes mains sur ma peau pour faire disparaître ces longs frissons.

Ouais, il avait raison. La dernière nuit, je n'en avais eu que faire de la morphologie de Jimin. Je ne comprenais toujours pas comment j'avais réussi à passer cet obstacle. Est-ce que l'excitation m'avait brouillé le cerveau ? Est-ce que, comme il le disait, le fait que ça soit Jimin pouvait me faire faire n'importe quoi ? C'était terrifiant.

« Vous vous revoyez quand, d'ailleurs ? »

Je sortis de mes pensées et battis des paupières avant de tourner la tête vers lui.

« Quoi ?

– Je te demandais quand est-ce que vous alliez vous revoir.

– Ah, ça...

– Tu ne disais pas que tu voulais repartir en octobre ?

– Si. C'est son anniversaire mi-octobre. Mais c'est tombé à l'eau.

– Quoi ? Pourquoi ?

– Ils ont annoncé un concert en ligne quelques jours avant. Enfin, deux concerts. Si je le préviens, ça risque de le déconcentrer, j'ai appris à connaître la bête à force, ricanai-je. Ils vont avoir un tas de boulot, entre les tournages pour le concert, les répétitions...

– Les tournages pour le concert ? Ce n'est pas en direct ?

– Si, mais ils passent des petites vidéos entre les performances, d'après ce que j'ai compris. Pour qu'ils se reposent cinq minutes, tu vois.

– Je vois.

– Il faut qu'ils tournent ça, et ça sera la première fois qu'ils feront certaines chansons et donc certaines chorégraphies. Ils vont avoir du boulot, je ne veux pas le perturber et le gêner avant.

– Je comprends. Et après ?

– Il m'a dit qu'il partirait chez ses parents.

– Effectivement.

– Donc voilà.

– Après, ça pourrait être une bonne occasion pour rencontrer tes beaux-parents. »

Je pouffai brutalement et me mis ensuite à tousser. Il rit à côté de moi, et je m'emparai de son verre pour le descendre de quelques centimètres.

« Tu penses vraiment ce que tu dis ?

– Non, je plaisantais, mais ta réaction était ultra drôle.

– Pas pour moi, j'ai mal à la gorge, maintenant.

– Pauvre chéri.

– Ta gueule.

– Enfin bref, sourit-il. Du coup, si ce n'est pas octobre, ça sera quand ? Tu peux toujours y aller après qu'il soit revenu de chez ses parents, non ?

– Il y a l'anniversaire d'Ally, puis le tien.

– Je ne t'en aurais pas voulu de ne pas être rentré pour le mien, mais elle... En plus ça va lui faire quoi ? Dix ans ?

– C'est ça. Je ne peux pas ne pas être là.

– Je comprends. Mi-novembre alors ?

– J'en sais rien. Je ne sais pas ce qu'il a de prévu pour novembre. Et le visa que j'ai demandé ne sera plus valide d'ici la fin de l'année, alors tant qu'on aura besoin de quelque chose pour pouvoir voyager, ça va être compliqué. Et lui ne peut pas venir ici comme ça lui chante à cause des frontières...

– J'avoue que ça, ça casse les couilles. »

Je souris en lâchant une forte expiration par le nez. L'entendre parler de façon si familière me faisait toujours rire.

« Clairement. »

Je fis tourner mon verre vide entre mes doigts, puis j'expirai bruyamment.

« J'avais vraiment envie de lui faire la surprise, tu sais. Ça m'emmerde, tout ça.

– Si tu y tiens vraiment, alors fais-le. Tu t'en fous des concerts, tu t'en fous de ses parents, tu t'en fous de la thune et du virus. Si tu as réussi à avoir un nouveau visa, profites-en. On ne sait pas si d'ici un mois, on pourra encore voyager, visa ou pas. Tu ne sais pas quand est-ce que tu pourras le revoir, et tu regretteras.

– Ouais.

– Alors vas-y. Ça ne pourra que vous faire du bien. »

Je restai silencieux, observant mes ongles gratter le bois abîmé de la table.

« Tu sais, Hyde, reprit-il doucement après un instant, sa main se posant sur mon épaule. Tu as changé depuis que tu es revenu.

– Déconne pas.

– Je t'assure. Et tu vas mieux. On s'est tous fait la réflexion. Steven pense que tu t'es trouvé une copine là-bas et que c'est pour ça que tu ne rentrais pas, ricana-t-il.

– D'après Sooyeon, ma mère pensait pareil, ricanai-je à mon tour.

– Je ne suis pas étonné. Steven serait super en belle-mère.

– Pauvre Jimin.

– Ne t'en fais pas, il serait immédiatement adopté.

– Pas convaincu. Belle-maman Steven pourrait essayer de me le voler. »

Dean rit une fois de plus, et je souris en cherchant mon ami youtubeur et Dylan des yeux. Ils étaient toujours en pleine partie de billard et semblaient beaucoup s'amuser.

« Tu comptes lui dire un jour, d'ailleurs ?

– Je le ferai. Je ne sais pas encore quand ni comment, mais j'imagine aussi que ça dépendra de l'évolution ou non de la situation entre Jimin et moi. Imagine que finalement ça ne marche pas, je me vois mal dire à Steven que je suis sorti... Enfin, que j'ai fréquenté son idole pendant plusieurs mois dans son dos, mais que désormais c'était trop tard pour faire les présentations parce que nous n'étions plus en contact, tu vois.

– Tu es vraiment si pessimiste que ça quant à votre couple ? me demanda-t-il tristement.

– J'ai du mal à voir ça comme un couple, avouai-je en grattant mes cuticules. On n'a pas grand-chose d'un couple en réalité.

– Ah bon ? Vous vous aimez, vous vous embrassez, et que sais-je encore.

– Mais on se voit deux fois par an ? dis-je en tentant d'ignorer la chaleur qui venait de naître dans mon ventre.

– Une relation à longue distance ?

– Ah ça, pour être à longue distance...

– Tu n'es juste pas familier avec la chose. Tu n'as jamais été en couple, Hyde, c'est normal que tu aies du mal avec tout ça. C'est normal que tu aies aussi eu du mal avec tous ces sentiments qui ont surgi d'un coup et qui t'ont étouffé, et que tu aies encore du mal à les comprendre et à faire avec. Mais même si j'ai loupé beaucoup de choses en trois mois, je vous vois comme un couple.

– Si tu le dis...

– Je te le dis. Alors arrête de penser sans arrêt aux difficultés qu'il pourrait y avoir, aux embûches qu'il y a sur votre chemin. Ne pense qu'à lui et à ce que tu ressens quand tu es avec lui. C'est le plus important.

– Mais ça ne suffira peut-être pas.

– Peut-être que ça ne suffira pas, acquiesça-t-il. Mais au moins, vous aurez profité du temps qui vous aura été accordé. »

J'hochai la tête doucement, puis je sortis mon téléphone de ma poche. J'effaçai toutes mes notifications présentes, sans même regarder ce qu'il pouvait y avoir, et j'ouvris l'application de ma banque. J'entrai mes identifiants, puis je regardai combien j'avais sur mon compte, avant d'aller fouiner pour trouver le prix des avions.

Si je voulais y être pour son anniversaire et surtout pour pouvoir le voir, il fallait que je parte au plus tard le lundi 28, soit dans neuf jours. Les billets étaient hors de prix. Mais Dean avait raison. Je voulais le voir. Il fallait que je reparte tant que je le pouvais.

Je reposai alors mon téléphone sur la table, écran contre le bois, puis j'inspirai profondément.

« Ok. Alors aide-moi à trouver une excuse pour faire avaler mon nouveau voyage à mes parents et à Steven sans qu'ils ne s'imaginent une jolie fille m'attendant à l'arrivée.

– Ou un joli garçon ? pouffa-t-il.

– Encore moins, ris-je à mon tour.

– Très bien. On a toute la nuit pour y réfléchir, alors commençons dès maintenant. Tu veux un dernier verre ?

– Non merci.

– Je note aussi que tu bois moins. C'est plaisant.

– Je rentre en voiture, je n'ai pas le choix.

– J'aurais pu te ramener. C'est une fausse excuse, sourit-il.

– Du tout. Mais j'avoue que je préfère éviter de faire des conneries, souris-je à mon tour en baissant la tête. Je sais ce que je suis capable de faire avec de l'alcool dans le sang, et je n'ai pas envie de tenter le diable.

– Très bon état d'esprit ! s'exclama-t-il en riant. Allez. Trouvons une excuse pour tes deux mères ! »

Je ris fortement et me redressai sur ma chaise avant de m'accouder à la table.

Il fallait que je trouve une excuse. J'avais fini par avouer à Sooyeon qu'il y avait quelque chose entre Jimin et moi, et elle m'avait hurlé dessus au téléphone, me demandant pourquoi je ne lui avais pas dit lorsque nous nous étions retrouvés là-bas un mois plus tôt. Elle pourrait être une bonne excuse. Elle accepterait volontiers de me servir d'alibi. Mais elle avait cours, ça ne serait pas suffisant comme raison.

Je savais que ma mère soupçonnait quelque chose aussi, mon père très probablement mais je m'en foutais, et mon frère aussi, mais je m'en moquais encore plus. Mais Steven, ça allait être une autre paire de manches.

« Ah, lâchai-je soudain.

– Ah ?

– Ally. Faut qu'on trouve quelque chose.

– Tu n'as qu'à lui avouer que tu pars retrouver Jimin.

– Non, elle va vouloir partir avec moi, ris-je fortement. Très mauvaise idée. Et ça confirmerait les soupçons de mon frère, et de mon père.

– Tu penses ?

– Troy me fait chier avec Jimin depuis le jour où ils se sont rencontrés.

– Il a juste eu le nez fin.

– Non, c'est juste un connard homophobe, corrigeai-je.

– Je suis certain que ce n'est pas le cas.

– Je t'ai raconté comment il l'a traité dès son arrivée. Je ne reviendrai pas sur l'opinion que j'ai de lui.

– Très bien. Bon, du coup, ta famille et Steven. Réfléchissons, réfléchissons.

– Mmh, réfléchissons... »

Il fallait que je fasse travailler mes méninges. Repartir d'ici dix jours n'était même plus une option. En parler avec mon meilleur ami m'avait fait prendre conscience que je devais repartir. Je voulais y retourner. Je voulais revoir Jimin.