𝟎𝟑:𝟕𝟑 - Black Veil Brides, 𝐿𝑜𝑠𝑡 𝐼𝑡 𝐴𝑙𝑙
[30/01/2023]
Bonsoir bonsoir !
Bordel, déjà un mois de passé, ça rend vraiment dingue.
Vous vous êtes remis.es de vos envies de meurtre après ce petit weekend ? xD
Autrement, je ne sais plus si je vous en avais parlé dans mes intros il y a quelques semaines/mois, mais je ne pourrai pas poster pendant une semaine et demi minimum, à partir du 13 (je vais manger les concerts sur Paris et Strasbourg mdr), du coup je suis en train de revoir mon planning de publication. Je pense que je vous posterai trois chapitres la semaine prochaine à la place de deux (la "pause" tombera au bon moment en plus dans l'histoire), et je reprendrai dès mon retour, avec possiblement 3 updates aussi les premières semaines pour rattraper mon "retard". Mais comme on arrive à la fin de la troisième partie, ça va aller, je pourrai même gagner un chapitre en faisant une double update avec celle consacrée au visuel/sommaire de la partie 4 x)
BREF.
J'espère que ce chapitre vous plaira (la chanson du jour est une de mes préférées de cet album, qui par ailleurs est une pépite).
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Ça faisait trois semaines depuis que Troy m'avait avoué la vérité. Qu'il s'était foutu de moi sur tous les points, que j'avais accusé Jimin de toutes sortes de choses à tort, que j'avais brisé sa confiance et notre amitié, et que je l'avais jeté d'ici.
J'avais eu besoin de quelques jours pour me remettre de mon erreur, l'accepter et trouver le courage d'aller m'excuser. Mais lorsque j'avais voulu appeler Jimin, lui envoyer un message, directement par téléphone ou par KakaoTalk, ça n'avait pas abouti. Les mails que j'avais essayé de lui envoyer m'étaient revenus comme non distribués. Avait-il changé de numéro et d'adresse suite à ça ? Par peur que je décide d'encore lui faire du mal en publiant ses informations personnelles ? Il aurait pourtant dû savoir que je ne m'abaisserais pas à ça. Je pouvais être un gros con, mais jamais je ne ferais une telle chose. Pourtant, il m'était désormais impossible de le contacter.
Alors j'avais essayé Twitter. Mais en voulant démuter le compte du groupe, je m'étais aperçu que moi, j'étais bloqué. Jimin m'avait bloqué. Je ne pouvais pas lui en vouloir ; je n'en avais pas le droit de toute manière.
J'avais alors décidé que j'irais le voir lorsqu'il viendrait ici en concert. J'avais par contre eu beau retourner mon bureau, vider ma poubelle, je n'avais pas pu remettre la main sur le pass que Jimin avait voulu m'offrir, et qui m'aurait permis de rentrer en backstage. Soit il l'avait récupéré, soit je l'avais jeté avec ma poubelle quelques jours après son départ, parce que je n'y avais pas du tout repensé.
J'avais réussi à choper une place au fin fond des gradins, en me disant qu'au moins, j'allais être dans le stade, et que je trouverais forcément quelque chose pour lui faire comprendre que j'étais là, ou pour m'infiltrer dans les coulisses ou auprès du staff. Malheureusement, quelques jours après que la vérité ait éclaté, l'agence avait annoncé que la tournée américaine était suspendue entièrement.
On était désormais le 10 avril, et je ne savais pas quoi faire.
Est-ce que je devais faire des excuses publiques pour être certain que ça lui parvienne aux oreilles ? Est-ce que je devais partir pour la Corée en espérant pouvoir y entrer, malgré les restrictions ? Est-ce que je devais tenter de partir pour l'Europe, au cas où leur tournée y serait maintenue, d'ici trois mois ? Je ne savais pas quoi faire. Je tournais en rond, je n'en dormais quasiment plus, et je n'arrivais plus à travailler.
Mes potes étaient de nouveau super inquiets et se demandaient ce qui m'arrivait pour qu'à chaque quinzaine, mon comportement et mon moral changent autant. J'avais fini par tout avouer à Dean, et il m'avait répondu que c'était bien fait pour moi parce que je l'avais cherché. Il avait eu raison. Cependant, il était resté près de moi et avait essayé de m'aider, en vain, bien malheureusement.
J'étais dans une situation bien trop compliquée pour moi. Et le monde également. Rien n'était simple, c'était comme si tout se liguait contre moi afin que je ne puisse pas m'excuser platement et lui demander pardon. Ou peut-être que les choses se passaient ainsi surtout pour que je ne lui fasse pas du mal à nouveau. Après tout, qui pouvait garantir que je ne recommencerais pas ?
Nous n'étions pas du même monde, Jimin et moi. Lui il était la lumière, moi j'étais l'ombre. Clichée comme comparaison, mais c'était vrai. Je ne pouvais rien tenter en public, de peur de lui causer du tort. Et s'il ne m'autorisait plus à le contacter... devrais-je abandonner ? Ça me rendait dingue comme éventualité, je le refusais.
Et aujourd'hui, c'était encore pire que d'habitude. J'étais assis à mon bureau et je n'arrivais à rien. Rien ne m'inspirait, même si je lisais un script écrit quelques semaines plus tôt ; je n'arrivais pas à y mettre le ton, et rien de ce que je pouvais regarder sur YouTube comme contenu ne pouvait me changer les idées.
Mon regard n'arrivait pas à rester sur l'écran, car il était irrémédiablement attiré vers mon avant-bras gauche où je l'avais fait disparaître. Ça me faisait encore plus mal maintenant que cette phrase était noyée sous les pigments noirs.
Michael avait eu raison. Je n'aurais pas dû le recouvrir tout de suite, j'aurais dû prendre du recul. J'avais dû insister pour qu'il me l'efface, et il l'avait fait à contre-cœur. J'aurais dû l'écouter. Seulement ce jour-là, je n'étais pas en état d'écouter qui que ce soit, pas même le principal intéressé. Ma putain de fierté avait été punie.
Est-ce que Jimin savait que je l'avais camouflé ? Est-ce qu'il s'en doutait ? Est-ce qu'il s'en foutait ? Est-ce qu'il avait encore mal en voyant le sien, tous les jours ? Est-ce qu'il était passé à autre chose ? Est-ce qu'il l'avait fait recouvrir ou voulait le faire effacer ? Voulait-il me faire disparaître comme j'avais voulu le faire avec lui ?
Je me cognai le crâne contre le bois de mon bureau et vins tirer sur mes cheveux. Ça me rendait dingue. Toute cette situation de merde me rendait dingue. Pourquoi je ne pouvais pas tout simplement oublier ces derniers mois ? S'il ne voulait plus de moi, ce qui était parfaitement compréhensible, ça devrait être simple. Pourtant, quelque chose en moi refusait de passer à autre chose. Comme si justement, c'était trop simple, et que je ne le méritais pas.
Je cognai une fois de plus mon front contre mon bureau, puis je relevai la tête. Je saisis ma souris et fermai mon navigateur Internet pour aller fouiner dans mes fichiers. Il y avait forcément quelque chose sur lequel je pourrais travailler et qui me ferait oublier tout ça. Quelque chose qui me changerait les idées. J'avais forcément quelque chose.
Je cherchai dans mes dossiers de critiques musicales où il y avait déjà quelques scripts ou des fichiers vidéo, mais rien ne m'inspira. Je fouinai également dans mes dossiers de F.A.Q, dans ceux de vidéos réaction, les divers sous-dossiers... mais rien. J'étais prêt à tout envoyer valser quand un dossier, perdu au milieu des fichiers Word, attira mon attention.
« 200226 ». Qu'est-ce que c'était ?
Je passai la souris dessus, et la petite infobulle m'indiqua la date du 26 février. Ce dossier avait été créé deux mois plus tôt, mais je n'en avais aucun souvenir. Je n'avais rien tourné autour de cette date... Alors c'était quoi, ça ? Un virus ?
J'ouvris tout de même le dossier, et je me retrouvai face à un fichier vidéo. Mes yeux ne s'attardèrent pas sur le nom, qui était composé de la date et de l'heure de création, car ils furent tout de suite attirés par la miniature où le visage de Jimin était affiché. Je ne comprenais pas ce que c'était, ou plutôt, j'avais peur de comprendre ce que c'était. Surtout au vu de la date... Malgré tout, la main tremblante, je double-cliquai dessus.
Le fichier s'ouvrit dans mon lecteur, et ce que je vis en premier, ce fut les poignets de Jimin qui mettait visiblement en route l'enregistrement. Je l'entendis ensuite renifler, puis ses mains remontèrent à son visage qui était hors-champ. Après, il s'assit, et la vision de ses yeux rouges me brisa le cœur.
« "Salut", souffla-t-il. "Je ne sais même pas si tu verras un jour cette vidéo, et si oui, quand... Je ne sais même pas si je vais avoir le temps de finir de dire ce que j'ai à dire avant que tu ne remontes ici pour me foutre dehors parce que je suis trop lent, ou si jamais ton frère débarque dans la pièce..." »
Il pouffa, puis remonta ses mains à son visage pour essuyer ses larmes.
« "On est donc le 26 février... et... et il y a dix minutes, tu m'as dit que tu ne voulais plus jamais me voir et que tu voulais que je parte d'ici..." »
Il souriait, mais je voyais et savais très bien que c'était uniquement pour tenter de s'empêcher de pleurer davantage.
« "Je te l'ai déjà dit tout à l'heure, et je continuerai de le dire à qui voudra bien l'entendre. Mais... Mais je n'ai rien fait avec ton frère. Et je ne ferai jamais rien avec lui. Je... J'ai effectivement une marque sur la gorge, mais... mais je te jure que je n'ai pas couché avec lui... C'est forcément ce matin... dans la cuisine... Ça ne peut être que toi, il ne m'a pas touché et ne le fera jamais. Et le fait que tu refuses de me croire et que tu avales ses mensonges aussi facilement me tue... Je ne comprends pas... Je ne comprends pas comment tu peux imaginer la chose possible après tout ce que tu sais sur moi, tout ce que je t'ai confié, et tout ce qu'on a vécu ensemble depuis qu'on se connait..." »
Je me sentais mal. Encore plus con qu'avant, et encore plus mal.
« "Tu es mon ami", souffla-t-il en baissant la tête, les sanglots dans la voix. "Je t'ai dit hier à... à quel point tu... comptais pour moi, et... et à quel point je tenais à notre amitié... Et même si... Enfin, en imaginant que j'aie eu besoin de... de coucher avec quelqu'un, tu crois vraiment que c'est sur... sur ton frère que j'aurais jeté mon dévolu ?" »
Il remonta ses yeux brillants dans l'objectif de la caméra et mon cœur se souleva.
« "Je peux avoir n'importe qui, je n'ai qu'à demander, et je me sens honteux de dire ça, mais c'est un fait... Alors pourquoi lui ? Alors... Alors qu'il cherche à te faire du mal, à me détruire depuis que j'ai mis le pied dans cette maison ? Pourquoi je lui aurais offert une telle occasion ? Tu sais que tu es con ?" »
Il éclata en sanglots et monta ses bras devant son visage.
« "Je ne sais pas ce que je peux te dire pour que tu me croies... J'aimerais penser que quand je redescendrai, tu t'excuseras et accepteras de m'écouter et de me croire, et que je pourrai revenir supprimer cette vidéo dans la soirée quand tu auras le dos tourné... Mais... Mais je pense que tu ne voudras rien entendre, parce que tu es fier, et que tu refuseras de perdre la face devant ton frère, même s'il se fout de toi. Et ça me tue." »
J'avais envie de sauter par la fenêtre. Combien de temps ça durait, encore ? Je bougeai ma souris. Il restait encore cinq minutes.
« "Je... Je ne parlerai pas de ce qui s'est passé ce matin, dans la cuisine... Tu n'en as sans doute pas envie, et suivant le jour où tu verras cette vidéo, si jamais tu la vois, tu ne voudras peut-être plus y penser non plus... Mais ta réaction, quand je suis arrivé devant ta chambre tout à l'heure et que ton frère m'a rejoint... Pendant un instant, j'ai cru qu'il n'y avait pas qu'un sentiment de trahison là-dedans. Qu'il y aurait pu y avoir... un peu comme... Je ne sais pas trop... De la jalousie ? Et pendant une seconde..." »
Il détourna les yeux et remonta ses mains à son visage pour essuyer ses joues.
« "Enfin bref. Ah, j'ai trouvé ça par terre à côté de la poubelle tout à l'heure..." »
Il attrapa quelque chose sur le bureau et le leva vers la caméra. Lorsque je reconnus l'objet, une lueur d'espoir m'envahit avant que mon cœur raisonne juste après.
« "C'est le pass que je t'ai fait faire et que j'ai jeté hier, quand on s'est engueulés... J'hésite entre le détruire et repartir avec. Ou te le laisser. Est-ce que ça pourrait servir, si tu refuses d'entendre quoi que ce soit ? Je ne sais pas si je supporterai que tu me parles comme ça une fois de plus, tu sais... Si encore j'étais en tort, ça serait tant pis pour moi, mais je suis totalement innocent, cette fois." »
Sa voix avait encore tremblé, et je compris qu'une nouvelle vague de sanglots n'était pas loin.
« "Pourquoi... Pourquoi c'est si difficile pour nous d'être sur la même longueur d'ondes, depuis quelques mois ?" éclata-t-il. "Ça me tue. Tout allait tellement bien, avant... Peut-être que..." »
Il essuya encore son visage et prit une grande inspiration.
« "Peut-être que t'as raison, dans le fond. Peut-être qu'on devrait arrêter de se voir et de se parler. On est peut-être juste incompatibles..." souffla-t-il. "Mais dans ce cas, pourquoi mon cœur me fait si mal ?" »
Les muscles de son visage tremblèrent encore alors qu'il observait le pass, puis il tourna la tête sur la droite et observa ma bibliothèque pendant de longues secondes. Puis, il se leva et disparut du cadre. J'attendis, comme un con, qu'il revienne, et lorsqu'il revint s'asseoir sur le fauteuil, il avait l'air un peu plus calme.
« "Je l'ai caché. Le pass. Si jamais un jour tu vois cette vidéo et que tu veux qu'on efface tout et qu'on recommence encore une fois, alors tu pourras le chercher et t'en servir. Sinon tu pourras le jeter, ou il restera là, et tu ne retomberas dessus que le jour où tu déménageras, et tu m'auras probablement oublié. Bref. Je vais... Je vais arrêter de parler. J'ai encore des tas de choses sur le cœur, mais je vais m'en aller avec. Je suis complètement déshydraté à force de pleurer, j'ai mal à la tête et j'ai soif. T'es vraiment un gros con." »
Il sourit, mais une fois de plus, c'était pour se retenir de pleurer.
« "Je prie sincèrement pour que tu ne voies jamais cette vidéo. Parce que si tu ne la vois pas, c'est que je l'aurai supprimée, et donc que nous nous serons réconciliés. Si jamais tu la vois, j'espère que tu ne t'en serviras pas contre moi, et que tu accepteras de me donner une deuxième chance. Troisième ? Enfin, à moi, et à nous..." »
Il avala sa salive, puis releva les yeux vers l'objectif.
« "Hayden, je..." »
Il le regarda longuement, puis baissa le regard de nouveau.
« "Je suis désolé pour ce matin. Ça n'aurait pas dû arriver... Et je suis sincèrement désolé que les choses aient tourné ainsi cet après-midi. Ça aurait pu être évité. Et on ne serait pas si mal tous les deux... Parce que je sais que tu n'es pas bien non plus. J'ai vu que tu étais blessé aussi. C'est pour ça que tu as été si acerbe avec moi, c'était pour te protéger. Mais tu sais maintenant que je ne mérite pas ça, et que je souffre davantage, maintenant... Enfin bref." »
Il remonta ses mains à son visage et l'essuya une fois de plus.
« "Je vais faire mon sac et m'en aller. J'espère que tu m'écouteras, ou que tu me retiendras. Si tu ne le fais pas, je sais que je mettrai énormément de temps à m'en remettre, parce que je... Parce que tu es quelqu'un de très important pour moi. Et que si je te perds..." »
Il ne termina pas sa phrase, mais mon cœur se souleva une fois de plus en comprenant ce qu'il avait voulu dire.
« "Je me répète depuis tout à l'heure, ça ne sert à rien. Alors je vais couper cette vidéo et cacher le fichier dans tes dossiers. J'espère que tu n'auras jamais à le voir. Mais si tu es en train de le regarder, sache que je suis désolé que les choses aient tourné ainsi. Et que tu me manques. Déjà. Parce que même si tu es juste à l'étage en dessous... tu es déjà bien trop loin de moi... Prends soin de toi, surtout. Reste près de tes amis. Ne fais pas de choses stupides... Et fais attention à toi." »
Ses yeux quittèrent enfin la caméra, puis il se redressa pour couper l'enregistrement. La vidéo se termina enfin, et l'écran de mon ordinateur redevint noir avant que le lecteur ne s'affiche de nouveau. J'étais anéanti. Et si moi j'étais anéanti en voyant ça, je ne pouvais qu'imaginer l'état dans lequel il avait été en se filmant pour me dire tout ça.
Je restai immobile pendant de longues minutes, l'esprit totalement vide, et mon corps dépourvu d'énergie. J'étais amorphe. Puis, je me souvins de ce qu'il avait dit. Le pass était ici : il l'avait caché dans ma bibliothèque.
Je réussis à trouver de l'énergie je-ne-sais-où et je repoussai mon bureau, quittai mon fauteuil, puis je commençai à chercher entre mes albums, les bouquins, avant de tout envoyer valser. Il me le fallait. Il fallait que je le trouve, et que je puisse m'en servir. Il fallait que je le voie. Que je m'excuse, même s'il me fichait dehors par la suite à son tour. Il fallait que je lui dise en face que j'avais été un gros con et que je le regrettais. Que je ne méritais pas tout ce qu'il avait voulu m'offrir.
Lorsque le dernier objet de ma bibliothèque tomba, frappant à son tour ma guitare acoustique qui n'avait fait que résonner depuis quelques minutes, je reculai de quelques pas, trébuchai, puis me ramassai sur les fesses.
Il n'y était pas. Je ne l'avais pas trouvé.
Est-ce qu'il s'était foutu de moi ? Est-ce que quelqu'un me l'avait dérobé depuis ? Est-ce que je n'avais pas cherché où il fallait ? Non, il avait pourtant bien été ici...
Je reniflai soudain, et c'est à ce moment-là que je me rendis compte que des larmes dévalaient mon visage depuis un moment. Je les essuyai rageusement et massai mon crâne et mes tempes pour essayer de calmer le mal de tête qui venait de naître en moi. J'étais fatigué de tout ça.
Je restai recroquevillé pendant un instant, puis, je finis par trouver le courage de me relever et de ramasser tout le bordel que je venais de faire. Je remis les livres à leurs places, les CD, les vinyles, les bibelots, m'insultai intérieurement lorsque je vis des coins cornés ou que je m'aperçus que j'avais cassé certaines choses, et lorsque je saisis un boitier noir en carton et qu'en voulant appuyer dessus pour le refermer correctement, je me rendis compte que quelque chose bloquait, je l'ouvris. Et là, sous le chapelet de perles noires qui était offert dans cette version Ultimate du troisième album de Black Veil Brides, je trouvai un tour de cou noir, et une carte blanche et grise.
J'attrapai le coton noir et le soulevai afin de sortir l'objet du coffret. Je reposai ce dernier sur une étagère au hasard et vins saisir la carte de ma main gauche. Je l'avais à peine regardé quand il me l'avait offert. J'y découvris donc sur la face avant ma photo ainsi que mes informations personnelles et la mention « Guest », et au dos, un large « BTS Crew ».
J'inspirai, et soudain, j'eus le sentiment que respirer ne m'était plus difficile. Je l'avais trouvé. Je l'avais. J'allais pouvoir m'en servir. J'allais pouvoir m'excuser auprès de lui, même s'il ne me pardonnait pas par la suite. C'était le plus important. Je voulais et je devais lui présenter mes excuses.
Je resserrai mes doigts sur cette carte plastifiée à m'en faire mal, puis je la posai sur le coin du bureau et revins à mon album. Pourquoi l'avait-il mis dans celui-là ? Parce que c'était le seul qui avait un coffret de ce genre ? Je le tournai pour regarder la tracklist. Parce qu'il y avait une chanson qui s'appelait « I am Bulletproof » ? Je continuai de descendre mes pupilles sur le carton noir et pelliculé, et je tombai sur la chanson numéro seize. Une de mes préférées. Jimin l'avait aimée, aussi.
Je réfléchis quelques secondes, puis je reposai l'album à sa place et m'empressai de ranger le reste. Je m'emparai ensuite de ma guitare acoustique qui s'était pris un pet et je m'insultai fortement en passant mes doigts sur le bois abimé. Je m'emparai d'un t-shirt qui trainait et la passai sur le vernis afin de retirer la poussière qui s'y était déposée depuis le temps.
Puis, je fis quelques pas vers ma fenêtre avant d'observer la rue en face, et je reculai jusqu'à mon lit où je me laissai tomber. Je posai ma guitare sur ma cuisse droite et passai mon bras droit par-dessus afin de laisser mon pouce caresser les six cordes. Elle était désaccordée. Je tournai alors les six chevilles doucement en vérifiant les cordes une par une en commençant par le Mi grave.
Lorsque ce fut fait, je laissai mes doigts chercher les notes, les accords pendant plusieurs minutes, tandis que j'avais de nouveau l'impression de ne plus pouvoir respirer.
« Then I lost it all... Dead and broken. My... back's against the wall. Cut me open. I'm just trying to breathe, just trying to figure it out, because I built these walls to watch them crumbling down. I said... "Then I lost it all." And who can save me now ? »
Ma voix était cassée. Mon cœur était cassé. J'étais cassé, Jimin également, et notre amitié aussi. Il allait que je répare ça.
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