𝟎𝟐:𝟓𝟎 - From Ashes To New, 𝑃𝑎𝑛𝑖𝑐
[07/11/2022]
Bonsoir bonsoir !
Aaaaaaah, encore une fois, j'ai cru que je n'allais jamais venir à bout de cette correction. J'ai commencé avec 3550 mots et 11 pages, j'ai fini avec plus de 4100 mots et 13 pages 😑
Alors, où est Jimin ? Ivre mort au fond du bar ? Abandonné sous un abribus ? Au lit avec une charmante demoiselle ou un charmant damoiseau ? Endormi au pied de la porte de la maison familiale s'il n'a pas réussi à récupérer les clés d'Hayden ? XD
Peut-être aurez-vous la réponse dans ce chapitre... ou pas 😈
J'espère que ce chapitre vous plaira.
Bonne Léocture ! ♥
~~+~~
Je commençai à m'éveiller lorsque quelque chose quitta ma taille et frôla ma peau jusqu'à glisser dans mes cheveux, ce qui me provoqua de légers frissons. Puis, je-ne-sais-quoi appuya contre mon épaule et je roulai sur le dos.
Je grognai en remuant un peu, et je roulai ensuite de nouveau sur le côté pour prendre ma tête dans mes mains. Je ne me sentais pas bien.
Seulement je basculai d'un coup et m'écrasai sur une surface dure et horriblement froide. Je lâchai un gémissement de douleur et me recroquevillai en position fœtale, et quand je sentis que mon estomac se retournait, je me levai difficilement, titubai jusqu'à la sortie de la pièce et je courus jusqu'à la porte au fond du couloir à droite. Je l'ouvris à la volée et tombai à genoux sur la cuvette pour vider mon estomac.
Je vomis ainsi mes tripes pendant un temps qui me sembla une éternité avant de commencer à comater sur la cuvette.
Après plusieurs minutes, pris d'un élan de courage, je me redressai, tirai la chasse d'eau et m'assis sur la cuvette en essuyant ma bouche du dos de mes mains. Je réalisai ainsi que je ne portais rien car le froid de la lunette me glaça les fesses. Je me rinçai ensuite le visage et les mains, et bus de l'eau directement au robinet. Putain, j'étais vraiment pas bien.
Je restai assis sur la cuvette un temps incalculable de nouveau, puis je finis par me lever et quitter les toilettes.
La vision trouble, une petite migraine et l'état toujours nauséeux, je réussis pourtant à me traîner jusque ma chambre où j'avais laissé la porte grande ouverte. J'y rentrai, refermai dans mon dos violemment sans le faire exprès et rentrai ma tête dans mes épaules sous le choc, puis j'essayai de retourner jusqu'à mon lit, même si je devais puer la mort.
Je me pris les pieds dans quelque chose et je manquai de tomber une fois de plus, et quand je me rendis compte qu'il s'agissait de ma veste, je fronçai les sourcils. Pourquoi elle était là ?
Je la fixai pendant probablement une minute avant de pivoter vers ma penderie et de prendre un sous-vêtement à l'aveugle, puis de retourner me laisser tomber dans mon lit. Ma tête tourna et je sentis mon cœur se soulever une fois de plus, mais j'étais épuisé. Je n'avais pas le courage de me relever pour avaler un cachet alors il fallait que j'attende que ça passe.
« Ta gueule. »
Hein ? Je tournai la tête sur ma gauche et entrouvris de nouveau les yeux. Je tentai de distinguer quelque chose, tâtonnai, et après un instant, je réalisai que quelqu'un dormait dans mon lit. Ah, ça devait être Jimin. Pourquoi il me disait ça ?
« J'ai rien dit », prononçai-je difficilement, la bouche pâteuse.
Mais je ne reçus aucune réponse. Je continuai de regarder à côté de moi, et petit à petit, ma vision fut plus claire. Il était enroulé dans mon drap jusqu'au milieu du dos, allongé sur le ventre, son bras gauche plié sous sa tête et son visage en direction de ma fenêtre. Il devait dormir. Alors pourquoi il m'insultait ? Gros con.
J'attrapai donc le drap que je tirai sur moi. Je l'entendis grogner et le sentis résister, mais je persistai et emmenai le tissu avec moi en me retournant sur mon côté droit. J'étais toujours aussi mal, ma tête tournait désagréablement, mais je sombrai de nouveau presque aussitôt.
[...]
Quand je sortis du sommeil, je grognai et frottai mes paupières avant de me redresser. J'avais mal à la tête, j'étais nauséeux, j'avais chaud, bref, rien n'allait. Je jetai alors un œil à mon réveil : presque quinze heures.
Je regardai autour de moi, reconnus ma chambre, puis Jimin qui dormait visiblement à côté de moi, et je pris ma tête dans mes mains. On avait dû se mettre une de ces caisses, la veille... je n'en avais aucun souvenir. En revanche, je me sentais sale et j'avais un arrière-goût acre dans la gorge. J'avais dû gerber, chose qui n'était pas arrivée depuis très longtemps.
Je pivotai pour poser mes pieds à terre mais je fus retenu par le drap. Je me soulevai difficilement afin de m'en extraire, puis je le rejetai derrière moi. En entendant grogner, je me retournai finalement et vis la main de Jimin frôler ses fesses, puis descendre sur sa cuisse droite.
Je réalisai que je n'avais pas bougé d'un pouce quand il se redressa légèrement sur son coude gauche pour venir chercher le drap que j'avais emporté derrière lui afin de venir le ramener au-dessus de son corps, faisant même disparaître ses cheveux blonds dessous.
Bon. J'étais tellement pété que je l'avais laissé dormir à poil dans mon lit. Bien. Bien. Heureusement qu'il partait demain, j'allais pouvoir changer mes draps.
Je fis demi-tour et me pris les pieds dans quelque chose. Je baissai alors la tête et reconnus ma veste. Qu'est-ce qu'elle foutait là ? Je me penchai pour la ramasser et venir la poser sur mon dossier de fauteuil quand je réalisai le bordel qu'il y avait dans la pièce. Bon, on avait dû être arrachés tous les deux. J'expirai profondément, ce qui me donna davantage mal au crâne, puis je pris quelques vêtements dans mon armoire et quittai ma chambre.
Une fois propre, habillé et probablement présentable, ne m'étant pas attardé sur mon teint, ma coiffure ou mon rasage, je retournai dans ma chambre où Jimin était toujours invisible sous le drap.
Je commençai à ramasser nos vêtements, fronçai les sourcils lorsque je tombai sur l'un de mes boxers alors que je venais d'en changer, et je me servis de son débardeur pour ramasser son sous-vêtement. Je déposai cet amas de vêtements empestant l'alcool et le parfum sur le fauteuil près de ma fenêtre, et j'ouvris cette dernière pour aérer la pièce. On allait crever autrement. J'en profitai pour m'allumer une cigarette, puis je m'approchai de Jimin après avoir écrasé le mégot dans mon cendrier.
Je m'assis près de lui et posai mes doigts sur le drap pour le tirer un peu. Il grogna une fois de plus et tenta de récupérer le tissu mais je tirai dessus d'un coup sec en souriant.
« On est déjà en plein milieu d'après-midi, Jiminie, dis-je doucement. J'imagine que tu es défoncé aussi, mais faut que tu te lèves, tu ne vas pas passer toute la journée au lit.
– Mmh...
– Allez, debout, rigolai-je en secouant légèrement son épaule. Et puis si tu dois vomir, je préfère que ça soit ailleurs que dans mon lit. »
Il continua de grogner, et après de longues secondes, il commença enfin à entrouvrir les yeux. Ce fut difficile mais il le fit, et lorsqu'il émergea vraiment, il se recroquevilla en portant ses mains à sa tête.
« Ça va ? demandai-je. Jimin ?
– J'ai un putain de mal de crâne...
– Tu m'étonnes... Tu te sens bien quand même ?
– Je me sens nauséeux... mais je ne vais pas vomir. Je ne pense pas.
– T'as plutôt pas intérêt, sinon je te traîne jusqu'aux chiottes moi-même.
– Ça va aller, rigola-t-il en essayant de se redresser. Bordel, je suis dans le mal. On s'est envoyé tout le bar ou quoi ?
– J'en ai bien l'impression. Tu te rappelles comment on est rentrés ?
– Pas avec ta voiture j'espère...
– Non, je ne suis pas si inconscient que ça, et j'ai vérifié ; elle n'est pas garée dehors. J'ai aucun souvenir d'être rentré.
– Moi non plus. Je nous revois juste assis à la table... »
Il s'assit d'un coup en faisant un bond et chercha autour de lui.
« Mon téléphone. Il est où ? Et mon portefeuille ?
– Bonne question. J'ai même pas vérifié mes propres poches. J'imagine que tes affaires sont dans ton manteau ou dans ton pantalon », dis-je en me levant et en parcourant le mètre qui me séparait de la chaise où j'avais posé nos vêtements.
J'attrapai le col de son manteau et tirai dessus. Le reste de nos vêtements tomba et je soupirai avant de lui tendre et il commença à faire ses poches.
« J'ai mon portefeuille mais pas mon téléphone. File mon pantalon. »
Je me contentai de soupirer une fois de plus et baissai les yeux à la recherche de son pantalon, mais lorsque je le vis, sa main saisit immédiatement mon poignet et il tira dessus pour me ramener en arrière.
« Quoi ? lui demandai-je alors avec de gros yeux en tombant sur mon lit.
– J'ai... Rien. Je... vais chercher moi-même. Tu peux aller me chercher un médicament comme la dernière fois, s'il te plaît ? Et, et de l'eau ? balbutia-t-il en serrant le drap contre son corps.
– Si tu veux.
– Merci. »
Je baissai les yeux sur sa main et il me lâcha enfin en s'excusant. Je me relevai alors, et en jetant un regard rapide au tas de vêtements, je compris ce qui l'avait fait paniquer. Inutile d'en rajouter une couche. J'avais aussi été assez saoul pour dormir quasiment à poil, et pourtant en changeant de boxer. Bref.
Je quittai la chambre et filai ouvrir le placard à pharmacie pour prendre des cachets. Je descendis ensuite à la cuisine pour préparer deux verres d'eau, j'en avalai un avec un cachet, puis je remontai avec le second. Je n'eus cependant pas besoin de frapper à la porte pour comprendre qu'il avait filé à la salle de bain.
Je posai donc ça sur un coin de mon bureau et refis rapidement mon lit avant d'entasser mon linge sale de nouveau sur le fauteuil près de ma fenêtre tout en vérifiant mes propres poches. Clés de voiture, portefeuille, téléphone, tout semblait là. Mais la question était la suivante : où était ma voiture ?
Je fouinai dans ma tête pour essayer de m'en souvenir, quand le premier bar me revint en mémoire. C'est bon, je savais où elle était. J'irais la chercher dans l'après-midi, j'allais en avoir besoin pour emmener Jimin à l'aéroport le lendemain.
Mon téléphone en main, je vins ensuite tirer mon fauteuil de bureau sur lequel je me laissai tomber. Je déverrouillai mon mobile et en voyant l'avalanche de notifications, un mauvais pressentiment m'envahit.
J'ouvris directement les messages venant de Steven, et quand je le vis hurler et me demander ce que je foutais, avec qui, et surtout, pourquoi je ne l'avais pas invité, mon ventre se tordit et je sentis que j'allais vomir. Qu'est-ce que j'avais fait ?
Dean me demandait si j'allais bien, plusieurs autres de mes potes également dans nos groupes de discussion, et j'avais des messages venant d'une certaine Samia qui me remerciait pour la soirée et espérait que je sois bien rentré, et qu'on se reverrait. Quoi ?
Puis, en voyant l'avalanche de notifications sur Twitter, alors que pourtant, ces dernières étaient filtrées, j'hésitai à appuyer dessus. J'avais dû poster un truc. J'avais forcément dû poster un truc. Ou alors... Jimin l'aurait fait ?
J'inspirai profondément, puis je balayai les notifications qui s'élevaient par centaines pour directement aller vérifier dans l'application.
J'avais beau scroller, le nom de Jimin apparaissait quasiment partout alors l'angoisse monta d'un cran. Puis, ne supportant plus d'attendre, j'appuyai sur un tweet au hasard et fis défiler la discussion vers le haut afin de voir apparaître ce qui était à l'origine de tout ce bordel.
J'avais posté une vidéo en écrivant de façon plutôt approximative « she said yes ». Après quelques secondes d'appréhension supplémentaires, je finis par appuyer sur le média.
On ne voyait quasiment rien et on entendait très mal aussi à cause de la musique, mais la table ainsi que trois verres étaient visibles, un téléphone, mon briquet et mon paquet de clopes... et la main de Jimin dans la mienne.
Je remis la vidéo en lecture pour essayer de comprendre ce que je disais mais en vain. Seul le rire de Jimin me parvenait clairement aux oreilles.
Je visionnai ça une fois de plus, et je remarquai soudain que nous n'étions pas seuls et qu'une troisième personne était avec nous. Qui était-ce ? Est-ce que c'était la personne dont j'avais reçu un message et dont je n'avais aucun souvenir ?
En regardant plus attentivement, je réalisai que Jimin avait un truc non identifié autour de l'annulaire gauche et que je tentais de le filmer comme le mec bourré que je semblais être. Avant que ça ne coupe, la caméra remonta sur son visage heureusement caché de sa main droite alors qu'il rigolait comme s'il ne pouvait plus respirer.
Je ne comprenais pas l'intérêt de cette vidéo, ni son sens, ni pourquoi elle était désormais visible par le monde entier.
J'allai sur mon profil pour voir si je n'avais pas posté autre chose de dangereux, puis j'appuyai sur mon tweet pour le supprimer quand je me dis que ça serait peut-être contreproductif. Je cherchai ensuite l'identifiant du compte des BTS pour vérifier que Jimin n'ait pas fait de conneries, mais tout semblait clean. Bon. C'était déjà ça, ça ne devrait pas avoir trop de retombées...
Je restai ainsi figé, perdu dans mes pensées pendant de longues minutes jusqu'à ce que la porte de ma chambre s'ouvre. Je relevai donc les yeux sur Jimin et il détourna immédiatement le regard.
« Laisse-moi deviner... Tu as vu Twitter ? »
Il ramena ses pupilles dans les miennes et hocha la tête.
« Quelqu'un t'a dit quelque chose ?
– Je m'en suis pris plein la gueule par deux membres du groupe. Rien de l'agence pour le moment.
– Tu vas bien ?
– Oui. Ça leur passera, ils étaient juste inquiets.
– Mais est-ce que ça va quand même ?
– Oui, me sourit-il doucement. On aurait pu faire clairement pire. Mais je suis reconnaissable... au moins mon rire. On ne me voit pas bien, mais je pense qu'on peut reconnaître mon rire. Si mes potes ont pu faire le lien, alors mes fans aussi. Après, je me dis qu'ils m'ont sans doute reconnu parce qu'ils savent que c'est moi.
– Comment ça, ils savent que c'est toi ?
– Je leur ai parlé de toi. Tu sais, notre leader m'avait aidé à comprendre tes vidéos au début.
– Ah, oui, c'est vrai.
– Et puis ils savent que je suis chez toi. Je ne leur cache rien.
– D'accord. »
Nous nous fixâmes pendant quelques secondes, puis je me retournai vers mon bureau pour prendre le verre d'eau et le cachet.
« Tu veux ?
– Oh oui, bordel. »
Je ne pus empêcher un petit rictus de se former sur mon visage et je lui tendis l'eau et la plaquette de médicaments pour soigner sa gueule de bois. Il s'en empara immédiatement et avala ça d'une traite avant de me remercier en inspirant profondément.
« J'espère que ça va vite faire effet, la douche a empiré les choses.
– Ça commence à faire effet, me concernant. Bon, sinon, en oubliant Twitter... Tu te rappelles de la soirée ?
– Euh... pas vraiment. »
Il se gratta le crâne et leva les yeux au plafond.
« Je me rappelle qu'on a picolé un max ; qu'on a fait plusieurs bars ; que j'ai renversé une table dans le deuxième bar et que je me suis enfui comme un lâche ; et que je suis allé danser à un moment et que tu es venu me faire chier pour que j'arrête, mais c'est tout.
– Te faire chier pour que tu arrêtes ? Pourquoi donc ?
– Je ne sais plus, dit-il en haussant les épaules. Peut-être qu'il y avait des ARMYs ? Ou que je me faisais un peu trop repérer ? Ou que j'étais tellement imbibé que j'emmerdais plus le monde autour de moi qu'autre chose ?
– Je ne peux pas te dire... Je n'ai aucun souvenir de ça.
– Vraiment ? Tu ne te rappelles de rien ?
– Non... Je me souviens qu'on a commencé à boire dans le dernier bar, mais c'est tout. Je me vois vaguement aller pisser... Je crois que tu m'as poussé à un moment, je te vois me pousser contre un mur, mais je ne sais pas si c'est vraiment toi ou si j'ai rêvé ça.
– Rêvé ? Tu veux que je te pousse contre un mur ? me demanda-t-il en se rapprochant de moi pour poser le verre et la plaquette de médicaments sur le bord de mon bureau.
– Pas franchement, ricanai-je.
– Tant pis, rigola-t-il en venant s'asseoir sur le pied de mon lit. Mais du coup, ça ne m'arrange pas que tu ne te rappelles pas non plus.
– Ah bon ? Pourquoi ?
– Je me demande si je ne me suis pas envoyé en l'air, hier soir...
– Pardon ?
– Ouais... Je crois me rappeler que je me suis chauffé avec quelqu'un...
– C'était peut-être moi, pouffai-je.
– Je n'espère pas, dit-il en éclatant de rire, parce que ça voudrait dire que tu aurais pas mal tripoté mes fesses.
– Qui sait. Elles ne sont pas dégueulasses, répondis-je avec un sourire en coin avant de rallumer l'écran de mon téléphone.
– Bref blague à part, je me pose vraiment la question, et ça me fait un peu flipper.
– Je comprends... Je peux malheureusement pas te renseigner. Je ne me rappelle de rien. Et si jamais c'est arrivé, c'est que c'était pendant qu'on était au bar.
– J'espère que je n'ai pas fait de conneries... Je n'avais pas de préservatif sur moi.
– Mais t'es vraiment certain ?
– À quatre-vingt pour cent, oui.
– Très précis...
– J'ai quelques images en tête. Je crois que j'ai joué avec quelqu'un hier soir, et que ce quelqu'un m'a bien peloté.
– C'est peut-être juste un rêve qui t'a embrouillé le cerveau ?
– Ça aurait pu, mais...
– Mais quoi ?
– Il n'y a pas que ça. »
Je fronçai les sourcils, puis descendis mes yeux le long de son corps avant de revenir à son visage.
« Tu vas pas me dire que tu as mal au cul ? »
Son air inquiet disparut à l'instant où il lâcha un puissant éclat de rire avant de tomber en arrière sur mon lit.
« Pourquoi tu rigoles ? T'es à moitié en panique, j'essaie de comprendre. »
Je rallumai l'écran de mon téléphone et il se calma tandis que j'allais fouiner dans mes messages en repensant à quelque chose.
« Non, ne t'en fais pas. Personne ne m'a sauté hier soir.
– Sûr ?
– Oui. Si c'est bien fait c'est sans douleur, mais vu le contexte, si un mec m'avait-
– Oui bon j'ai compris. Du coup, viens-en aux faits.
– J'ai des suçons sur la gorge.
– Vraiment ? »
Je relevai la tête vers lui, étonné. Je n'avais rien vu à son réveil. Pour toute réponse, il passa ses doigts sous le col de sa chemise et tira dessus sur quelques centimètres.
« Eh bah, la personne qui te les a faits ne t'a pas raté...
– On est d'accord. Donc c'est une preuve que ce n'est pas que mon imagination. Et je ne vois pas comment je me serais retrouvé avec ça si j'avais seulement enchaîné des verres bien sagement avec toi.
– En dansant ?
– Ah, peut-être... mais j'ai quand même un feeling.
– Me concernant, je n'ai pas de suçon ou en tout cas je ne crois pas en avoir vu en me lavant tout à l'heure, mais j'ai reçu un message d'une certaine Samia qui me remercie pour la soirée et espère qu'on se reverra bientôt.
– Samia ?
– Oui. Ça ne te dit rien ?
– Non, absolument rien.
– Sur la vidéo, on voit qu'il y a une autre personne à notre table.
– Ah bon ? Je n'ai pas vu !
– Je ne l'ai pas vu tout de suite non plus, mais on est pas tous seuls. Je me demande si ce n'est pas elle... mais le problème est que je n'en ai absolument aucun souvenir. Habituellement, j'aurais eu aucun mal à ravaler mon égo et lui demander si elle se souvenait de ce qu'il s'était passé, mais avec toi, c'est plus délicat. J'espère que je ne me suis pas envoyé en l'air avec... Ou toi, du coup...
– Si j'ai couché sans préservatif alors je n'espère pas non plus, parce que sinon je suis dans une merde noire. T'as aucune idée, ma carrière est terminée.
– Commence pas à paniquer. C'est moi qu'elle remercie pour la soirée, pas toi. Donc à part si j'ai donné mon numéro à la place du tien, c'est plus probable que ça soit moi qui aie couché avec. Si jamais l'un de nous deux a couché avec. Et j'espère clairement pas.
– Pourquoi ? Si tu as pris tes précautions alors tu t'en fous.
– J'espère quand même pas.
– Pourquoi ?
– Disons que les petits black-out après une soirée picole et baise, ça m'est déjà arrivé, et que niveau stress, j'ai déjà eu ma dose.
– Je comprends... »
Je reposai mes yeux sur mon écran et le déverrouillai. Le message apparut de nouveau, et après un instant, je pensai à quelque chose. J'ouvris donc WhatsApp, allai dans le répertoire et trouvai rapidement la personne que je cherchais. J'appuyai sur la photo de profil qui s'agrandit, et mon visage changea d'expression.
« Qu'est-ce qu'il y a ?
– Ça te parle ? demandai-je en lui montrant mon écran.
– Non, pas du tout, mais elle est super jolie. Qui est-ce ?
– La fille qui était avec nous hier soir, visiblement.
– Vraiment ? Je pourrais presque regretter, d'un coup. Elle a un super joli visage. Et j'adore ses cheveux, on dirait du coton.
– Tu as des réflexions étranges, rigolai-je en ramenant mon téléphone vers moi.
– Tu trouves ? Je trouve ça horriblement satisfaisant à voir...
– Tu es un fétichiste des coupes afros, Park Jimin ? ricanai-je.
– Pas du tout ! Je te dis juste que... Oh et puis merde, pense bien ce que tu veux, je m'en fous. »
Il se laissa tomber en arrière. De petits rires m'échappèrent à nouveau, puis je reposai mes yeux sur mon écran. Oui, elle était vraiment jolie. Mais comment est-ce que j'en étais venu à avoir son numéro et surtout, à donner le mien ? Ne pas me rappeler me faisait extrêmement chier.
Je retournai dans ma messagerie pour répondre à la jeune femme, mais je ne trouvai pas les mots. Je me contentai alors de soupirer et d'éteindre l'écran de mon téléphone. Elle pouvait bien attendre, tout comme Steven, Dean et tout Twitter.
« T'as faim ?
– Mmh ? grogna Jimin. Mon estomac veut manger mais pas moi. J'ai le sentiment qu'avaler un truc me ferait vomir.
– Je suis un peu dans le même état.
– Plus jamais on boit comme ça...
– On essaiera de s'en souvenir, ricanai-je.
– Je suis sûr que j'ai marqué des points en plus, mais je ne m'en rappelle plus... Je suis frustré.
– Que tu crois, dis-je en me redressant.
– Je crois. J'en suis même certain.
– C'est moi qui ai dû marquer des points à ton petit jeu stupide.
– Sûrement pas !
– Si. Sinon, tu veux faire quelque chose aujourd'hui ?
– Je t'avoue que j'ai bien envie de comater, soupira-t-il. Mais c'est mon dernier jour... »
Mon cœur se pinça. Oui, c'était déjà son dernier jour. Le temps passait trop vite en sa compagnie, c'était horriblement frustrant.
« Faut qu'on en profite, murmura-t-il.
– Mais vu notre état, ça va être compliqué, souris-je tristement.
– Je veux sortir ce soir, déclara-t-il. Une petite soirée, pas d'alcool, juste on s'amuse un peu et on en profite, comme la dernière fois. Tu sais, le bar où tu m'avais emmené, où on avait joué au billard...
– Tu veux qu'on y retourne ?
– Oui, j'avais bien aimé...
– Aucun souci. On est mercredi alors on ne devrait croiser personne de mes connaissances normalement.
– Super alors.
– Et en attendant ?
– Je ne sais pas... J'ai envie de mourir, rigola-t-il.
– Ça te dit qu'on comate devant un film ? On se met au salon ou dans le bureau à côté, devant la télé, et on ne bouge plus pendant deux heures ?
– Tu n'as pas peur que l'écran empire nos gueules de bois ?
– Si, t'as raison... »
De longues secondes s'écoulèrent alors et il soupira avant de reprendre la parole.
« Ok, on fait ça. Mais c'est moi qui choisis le film.
– Vendu. Viens. »
Il se redressa mollement du lit et me rejoignit avec un léger sourire aux lèvres.
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