Au bout d'une heure, on se retrouva avec une multitude d'objets, dont la plupart avec une utilité qui nous échappait.
Un chapeau de paille, un ballon de plage mou, une loupe, des élastiques à cheveux, une poupée, une massue, un crayon à mine, un miroir de poche, trois paires de lunettes de plongée… et un sac, bien sûr.

Voyant nos découvertes, je ne pouvais pas retenir mon soupir de désespoir. Celui qui avait était derrière le jeu était un idiot fini. Qu'est-ce qu'il avait pensé en faisant ce jeu ?!

       - Bon, qu'est-ce qu'on garde ?

Tony prit sans hésiter le sac pour y fourrer les lunettes de plongée, le miroir de poche, la loupe et la massue. 

       -Ça, c'est certain que ça va nous être utile. Et le chapeau, c'est pour mon crâne de vieux monsieur. 

Il le mit le chapeau de paille, nous tirant un rire qui détendit l'atmosphère. Quant à moi, je nouais mes cheveux avec les élastiques pour ne pas être qĺ
 par eux. 
Puis, je pris le sac tandis que Perché avance avec un morceau de tissu qu'il avait trouvé je-ne-sais-où autour de son cou. Ce dernier avait pris la tête de notre trio. 

Reportant mon attention devant moi, je suivis le chat tandis que Tony se tenait à côté de moi. Il avait pris un bâton qui faisait office de bâton de marche. Nous avancions tranquillement, sans rencontrer d'animaux agressifs ou un autre danger quelconque.
Au bout du sentier, nous trouvions une grotte. Rendu à moins de trois mètres, une bannière magique apparut.

Grotte des fosses marines : Gardien de Deus, Araknésea l'araignée des eaux. 

Je frémis en découvrant notre premier ennemi : une araignée géante. Une petite, ça allait, mais une grosse…
Même Perché ne semblait pas être ravi par notre premier adversaire. Quant à Tony, ce dernier farfouillait dans mon sac, nonchalant face à cette nouvelle. 

       -Tony, qu'est ce que tu fais ? 
       - Je prépare mon plan, au cas où que ce ne soit pas une énigme. 

Perplexe, cela me prit quelques secondes avant de me rappeler le descriptif du jeu : combat et énigme.
C'était tout à fait possible qu'on aille une énigme comme première épreuve. Cette idée me rassura tandis que je prenais en main la massue. Tony avait mis le miroir et la loupe dans ses poches de pantalon.
Quant à Perché, il nous guida dans l'obscurité de la porte. Son foulard s'éclaira dans la noirceur, nous offrant un repère à suivre sans difficulté.

Malheureusement, des bruits angoissants résonnaient dans la grotte. Les cliquetis rythmés, comme si une araignée géante se promenait ; le son d'un grognement terrifiant ; la mélodie horrifiante du vent ou de longs gémissements sourds et lointains. 

Mes mains tremblaient autour de la massue. Une main sur mon épaule me fit sursauter, me terrifiant au point qu'aucun son sortit de ma gorge.
Un soulagement sans nom m'envahit en reconnaissant mon ami fantôme qui me rassura :

        -N'oublie pas : tu n'es pas seul. 

Perché vint entre mes jambes, ronronnant pour me rassurer à sa façon. Je les remerciais avant de le faire signe qu'on pouvait continuer. 

       -Vous avez raison, dis-je pour évacuer ma peur. Ça ne peut pas être pire que..
       -Ta gueule, Lucy ! m'interrompirent les deux garçons en chœur. 

Je sursautais en bloquant ma bouche, me rendant compte de mon erreur. J'avais failli empirer la situation avec mes stupidités !
Puis, une idée me vint. 

       -Vous pensez qu'en disant la phrase, on pourrait sortir ?

Or, ce fut une autre voix qui me répondit, me glaçant le sang. 

       -Ça, c'est triché, petite proie. 

D'un seul coup, plus personne ne bougeait pour voir notre adversaire : Araknésea. Comme je l'avais imaginé, c'était une immense araignée, une veuve noire géante même. Ses huit yeux nous observaient de profil. Sans pouvoir m'en empêcher, je balbutiais :

       -Tu... nous regarde au coin de tes yeux… Avec toi, beau-beaucoup d'expressions doivent changer.

Voyez vous, quand je suis stressée, je me mets à babiller sur tout et rien. 

        -Tu n'as pas idée, petite proie, avoua Araknésea d'un ton triste avant de revenir glaciale. Maintenant, répondez ou soyez manger : 

Auteure de nombreuses toiles,
Je ne suis ni une femme, ni un insecte,
Même si parfois, je prends la mouche.
Qui suis-je?

Estomaquée, je demandais silencieuse en regardant mes compagnons. Ces derniers devaient partager la même pensée que moi : elle nous prends pour des débiles ?

Déglutissant pour ne pas rire, je répondis :

       -Une araignée. C'est évident. 

Se figeant, Araknésea semblait être devenu une statue de glace. Se lamentant sur elle-même, elle se recroquevillait en petite boule. 
Mal à l'aise, nous remarquions la bannière qui nous dévoila  le trésor  : trois colliers magiques pour respirer sous l'eau.  Puis la bannière confirma qu'on avait réussi à vaincre le premier gardien.
Et ledit gardien paraissait se morfondre dans une dépression face à notre victoire.

La dépassant sans problème, je ne plus que partager ma pensée :

       -La pauvre, elle a l'air complètement désemparée…
       -Si c'est ça continue comme ça, on va sortir facilement, comment platement Perché qui s'arrêta face à l'eau miroitante de la fosse marine. 

Bon, quel est l'étape suivante ?