*𝓟𝓓𝓥 𝓛𝓲𝓿𝓪𝓲̈*

J'ouvre les yeux, mes forces m'ont abandonnées, comme si elles n'avaient jamais existr. Mon corps est lourd, comme si il était un poids à lui même. Je me retrouve dans une chambre qui m'est inconnue. Eren se trouve à mes cotés, dormant sur un fauteuil beige, le sommeil léger. Ce dernier se redresse, je croise l'émeraude de ses pupilles. Se rendant compte de mon réveil, il sort de la pièce sans un mot. Puis il revient avec un verre d'eau qu'il me fait boire. Je n'émets aucune résistance quand à ce geste. Ça me fait sentir me un peu mieux.

-Comment te sens-tu ? Me demande t-il en s'asseyant à coté de mes jambes.

-Pas très bien, réussis ai-je à articuler, pourquoi je suis dans cet état ?

-Tu ne te souviens de rien ?

Je secoue légèrement la tête en signe de négation.

-Une fois sorti du territoire de Sekhmet nous nous sommes dirigé à la demeure d'Apophis. Dans un endroit reculé du désert, nous avons marché pendant des heures. La nuit tombée nous avons continué. J'étais étonné que tu ne te plaigne pas d'avoir mal aux jambes mais peut importe, ce n'est pas le sujet. Avant notre arrivé tu as bu le brouilleur de présence et tu en as laissé quelques gouttes pour moi. Je t'ai dit où exactement aller et ce que tu devais faire. Puis je t'ai laissé seul avancer. Tu devais sentir mon regard sur toi. Tu savais que j'étais là, tu n'avais pas l'air d'avoir peur. Pourtant un gigantesque serpent pouvait surgir de nul part sans prévenir, tu pouvais être face à lui à n'importe quel moment...et tu as continué d'avancer. T'as silhouette s'est effacée et dix minutes sont passées. Une lumière à soudainement jailli, je n'ai pas attendu et j'ai couru te rejoindre. Je t'ai trouvé au sol, l'amulette qu'Anubis t'a confié dans la main. Aucune signe d'Apophis mais ses troupes commençaient à arriver. Je me suis transformé, t'ai pris dans mon bec et t'ai ramené chez moi. Je savais qu'ici ils ne nous suivraient pas, contrairement à l'Ennéade où ça peut arriver même si cela reste rare.

-Ton...bec ?  Et..ta... transformation ? Répétai-je quelque peu interloqué.

-J'avais oublié de t'en parler, tu as certainement remarqué que certains dieux égyptiens sont associés à des animaux, comme Sekhmet la lionne, Anubis le chacal...et bien moi c'est le phénix. Un oiseau dit légendaire, pouvant renaître. Symbole du cycle des morts et de la résurrection. Il ne peut exister qu'un seul phénix à chaque fois. Je ne suis pas entièrement un dieu, comme mon père. Mon existence dans le monde des vivants n'est pas éternelle. Mon cycle de vie est donc de 500 ans minimum, je trouve ça long et en même temps court...

Eren tourne la tête vers la fenêtre et regarde la noirceur de la nuit. Je ne sais pas à quoi il pense, son visage semble comme figé, sans aucune émotion extérieure. Je le contemple, il est beau et énigmatique. Au bout de quelques instants il revient à lui. 

-Je me souviens juste d'une chose... j'ai entendu une voix dans ma tête...je ne comprenais rien...mais...on m'a donné quelque chose...dis-je.

Le brun me regarde avec intérêt, attendant la suite. Je ne donne pas plus d'informations et lui montre d'un signe de tête la poche de ma veste posée plus loin. Eren regarde à l'intérieur et en sort un papyrus orné de hiéroglyphes. Il le regarde et décrypte à voix haute ce qu'il y voit.

-"𝑈𝑛 𝑠𝑒𝑟𝑝𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑒𝑢𝑙 𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑡, 𝑎̀ 𝑑𝑒𝑢𝑥 𝑙𝑒 𝑐𝘩𝑎𝑜𝑠 𝑛'𝑎 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑎𝑢𝑐𝑢𝑛𝑒 𝑙𝑖𝑚𝑖𝑡𝑒.

𝐿𝑒𝑠 𝑐𝑒𝑛𝑑𝑟𝑒𝑠 𝑡𝑜𝑚𝑏𝑒𝑟𝑜𝑛𝑡 𝑒𝑡 𝑙𝑒 𝑠𝑎𝑛𝑔 𝑐𝑜𝑢𝑙𝑒𝑟𝑎.

𝑇𝑟𝑜𝑢𝑣𝑒-𝑙𝑒 𝑎𝑢 𝑠𝑒𝑝𝑡𝑖𝑒̀𝑚𝑒 𝑛𝑖𝑣𝑒𝑎𝑢 𝑒𝑡 𝑑𝑒́𝑡𝑟𝑢𝑖𝑡 𝑐𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑎𝑙𝑙𝑖𝑎𝑛𝑐𝑒."

Le silence prend place, nous nous demandons ce que ces mots signifient. Ce n'est pas une énigme, pourtant il est dit que je dois "le trouver au septième niveau". Mais qui ? Et qu'est-ce que le septième niveau ? Eren n'a pas l'air de comprendre non plus. 

-Repose toi, me dit le brun, nous réfléchirons demain.

-Non...je voudrais que tu me parles un peu plus de toi..., déclarai-je.

-Que voudrais-tu savoir ? Je t'ai raconté pas mal de chose à mon sujet à l'Ennéade.

Eren s'installe en tailleur à mes cotés sur le lit et me fixe avec attention.

-Et bien...déjà comment se fait-il que tu sois un phénix ? De ce qui est dit, la naissance se fait à la mort du phénix précédent, en revanche si ton père n'en est pas un...alors comment est-ce possible que tu es été le suivant ?

-Oh ça...et bien, sache qu'on ne naît pas phénix, on le devient, me divulgue t-il, énigmatique.

-C'est à dire ?

-Les récits des humains ne sont pas toujours véridiques, même si il y a une part de vérité au fond. Les phénix et les dieux ont toujours été de bons amis de génération en génération. Étant le fils d'Osiris, j'ai pu me proposer pour devenir le prochain. J'ai du passer toute sortes d'épreuves pour être désigner entant que successeur. Je me suis battu de toute mon âme pour ne pas lâcher et réussir. Mes efforts ont payé. À la mort de mon prédécesseur, nous avons fait une immense fête en son hommage. Il s'est embrasé, et nous avons disperser ses cendres au vent. Comme une sorte d'union avec l'univers. J'ai dansé dans les flammes, ce sentiment était indescriptible mais...pour la première fois je me suis senti vivre. J'étais devenu le nouveau phénix.

-Ça devait être impressionnant à voir...et à vivre aussi...

-Tu n'en as pas idée...je n'oublierai jamais la sensation de la chaleur sur ma peau.

-Quels sont les pouvoirs d'un phénix ? Les tiens du coup, Demandai-je, hypnotiser par le récit d'Eren.

-Hé bien, je peux guérir un être avec mes larmes, peut importe le mal qui le consume. Je ne fais qu'un avec le feu, je peux le contrôler. Il est une partie de moi. En revanche je ne maîtrise pas encore très bien touts ces pouvoirs. C'est donc pour cela que j'ai demandé l'aide d'Isis pour te guérir, peu de temps après notre première rencontre. Je ne suis phénix que depuis quelques mois. En fonction de chacun évidemment ce n'est pas toujours simple. En revanche, il y a une chose que je maîtrise d'ores et déjà.

-Et qu'est-ce que sait ?

-Je peux voir à travers les âmes, je peux observer leur beauté ou au contraire leur malheureuse monstruosité.

-Tes parents doivent être fiers de ce que tu es aujourd'hui, exprimai-je.

-Je l'espère bien, je pense que ma mère l'est. Mon père je ne sais pas, ça fait un bon bout de temps que je ne l'ai pas vu. Il a été assassiner par son frère, mon oncle Seth il y a longtemps. Du coup il règne dans le monde des morts. Loin de l'Ennéade, et comme je suis encore en vie cet endroit m'est interdit d'accès. C'est lui même qui vient si il en a l'envie, mais depuis que je ne suis plus un enfant ses visites deviennent rares.

-Comment le vis-tu ?

-Je ne sais pas vraiment. Je dirai que ça m'attriste un peu mais en même temps je sais que le jour où je mourrai je serai à ses cotés.

-Ça me fait penser mais tu as quel âge ? Demandai-je, curieux.

-Mais ça ne se fait pas de demander cela à un homme voyons !

-C'est pas plutôt "à une dame", qu'on dit ?  Remarquai-je, rieur.

-Hum si si, mais je m'en fiche, j'avais envie de dire cette bêtise, le temps passe bien trop vite pour se restreindre de parler.

-Je suis bien d'accord avec toi, mais tu ne m'as toujours pas répondu en revanche.

-J'ai 35 ans.

-Vraiment ? On ne dirait pas, je t'aurai donné à peu près 20 ans, comme moi.

-Mon vieillissement n'est pas le même que celui d'une personne à cent pour cent  humaine, c'est trompeur pour le coup. En même temps avec toutes ces gênes différentes qui coulent dans mon sang ce n'est pas étonnant.

Je me mets soudainement à bailler, chose qui n'échappe pas à Eren.

-Toi je vais te laisser dormir, me dit-il.

-J'ai pas envie de dormir...

-Bah bien sur...et moi je suis ton arrière grand mère pendant que t'y es.

-Ça m'étonnerai même pas, me moquai-je.

-Tss n'importe quoi, sourit-il en se levant.

-Au fait L'Ennéade sera mis au courant pour le message ?

-Oui, mais ne t'en fais pas pour ça, l'assemblée peut attendre.

Eren se dirige vers la sortie avant de m'interpeller.

-Livaï ?

-Oui ?

-Tu te souviens de mon pouvoir en ce qui concerne les âmes ?

-Évidement.

-Laisse moi te dire que la tienne brille plus intensément que le soleil.

Sur ces mots il éteint la lumière avant de s'en aller. Pendant que  moi je me répète cette phrase en boucle dans ma tête, le sourire aux lèvres.