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𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 6


𝑆𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛 𝑚𝑜𝑡 ⁶
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Lydia rejoint son escouade, l'air renfrognée. Elle s'assit brusquement sur sa chaise et posa son plateau avec violence sur la table, croisant les jambes sans douceur. Gwenn qui mangeait tranquillement jeta un œil vers son capitaine qui avait fait tremblé la table.

- Tiens tiens, en voilà une de mauvais poil, il y a un soucis ?

- Oui il y en a un gros ! S'énerva la brune avant de mordre son pain à pleine dents.

- Encore ces voyous ? Déduit Flagon, irrité.

- Oui.

Sairam serra les poings, énervé tandis que Thierry regardait la scène avec amusement, se balançant sur sa chaise.

- Ça fait trois mois qu'ils sont là maintenant. Au début ils semblaient devenir plutôt obéissants, mais là, plus rien ne va, je leur donne des ordres, ils ne les exécutent pas, enfin Livai ne les exécutait pas avant non plus... Plus leur formation se spécialise et moins ils arrivent à respecter les ordres.

- C'est ce Livai le problème, fit remarque Thierry en se penchant sur la table.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? Demanda Lydia.

Le jeune homme sourit un peu plus et expliqua.

- Il est le plus influent des trois, le chef de la bande pour ainsi dire. Si il n'obéit pas, les autres le suivent, c'est ainsi.

Lydia réfléchit un instant. Elle ne pensait pas entièrement ce qu'il disait, car Livai pouvait parfois se faire reprendre par Isabel ou Furlan, mais elle fut tout de même curieuse de voir ce que Thierry allait sortir. Cette curiosité pouvait sembler plus sarcastique qu'autre chose.

- Alors, il faudrait que je m'occupe de Livai ?

- Non, carrément l'exclure, sourit-il.

Gwenn planta violemment sa fourchette dans sa viande et la pointa vers Thierry. Celui-ci recula un peu la tête devant la viande dégoulinante de jus, précédent les émeraudes colériques de la lieutenant.

- Gamin ! On a besoin d'un jugement impartial, pas de celui d'un jaloux.

Le jaloux la défia de regard et se mit à soupirer avant de s'occuper de nouveau de son assiette, retournant au silence. Lydia fut apaisée de voir qu'il ne rétorquait plus face aux ordres de Gwenn qu'il y a peu encore, il ne considérait pas comme sa supérieure. Sairam lâcha.

- Ces voyous, ils n'auraient pas dû venir au bataillon d'exploration, ils ne sont pas faits pour vivre avec nous.

Irène prit soudainement la parole dans une hâte révoltée qui en surpris plus d'un à la table.

- Non ! Enfin...je veux dire...ils ne sont pas comme vous le croyez...Lydia, tu devrais plutôt apprendre à les connaitre pour te rendre compte qu'ils ne sont pas si différent de nous. Il faut que tu les traites comme des êtres humains à part entière tout en considérant leurs difficultés, c'est ce qu'ils attendent je pense.

Tout le monde se tourna vers elle, encore étonné de la voir parler ainsi. La blonde fut vite gênée et pris son plateau avant de partir après un bref salut. Irène n'aimait pas imposer sa parole ou ses idées, mais pourtant ses conseils étaient souvent les plus sages. C'est comme si un être supérieur avait décidé de fixer une limite à sa parole pour que son entourage ne soit pas parfaitement conseillé. Lydia l'observa du coin de l'œil, ayant visiblement bien pris en considération ses paroles.

La cheffe d'escouade marchait nerveusement dans les couloirs pour retrouver le trio des Bas-Fonds dont elle était chargée. Elle leur avait demandé de l'attendre devant son bureau pour faire un bilan de ces derniers mois. La jeune femme monta les escaliers et s'avança dans le couloir qui menait aux bureaux des supérieurs. Une main l'attrapa soudainement et la plaqua contre le mur. La brune ouvrit grand les yeux en lâchant un petit cri. Non, ce n'était pas Livai cette fois-ci.

- T...Thierry ? Que fais-tu ?

- Rien, j'avais juste envie de t'embêter, dit il avec son sourire provoquant.

- J'ai pas le temps pour tes enfantillages, je dois retrouver Isabel, Furlan et Livai dans mon bureau !

- Ne prononce pas ce nom, dit il en posant un doigt sur sa bouche.

- Et pourquoi ça ? S'impatienta-t-elle, saisie de mauvais frissons.

- Ça me rend jaloux.

- Mais il n'y a aucune jalousie à avoir ! Serieusement ! C'est pas comme si j'allais être intéressé par ce nain, et il n'en a rien à faire de moi non plus ! Et pour qui tu te prends ? Tu crois que tu as la moindre chance avec moi ?

Elle le poussa et partit en direction de son bureau, tapant des pieds. Ses paroles furent rudes, mais Lydia en avait marre de tourner autour du pot et de se laisser marcher sur les pieds. Les trois recrues la regardaient marcher de façon colérique après avoir entendu les éclats de voix qui eurent précédemment lieu. Livai avait posé son regard sur elle mais Lydia ne lui en adressa aucun. Elle n'avait même pas pris conscience qu'ils avaient entendu ses dernières phrases.

La cheffe d'escouade ouvrit la porte et s'assit derrière son bureau, une plume à la main. Les trois compagnons s'assirent chacun sur une chaise, Isabel au centre, Livai à droite et Furlan à l'opposé.

- Bien, il est temps de faire un bilan, dit elle en mettant ses lunettes. Alors, Isabel Magnolia, une grande affinité avec l'équitation, mais des fragilités au corps à corps, le reste est correct. Furlan Church, un bon ensemble, plutôt doué au corps à corps. Livaï...il va quand même falloir que tu me donne ton nom un jour, grande affinité partout, tu es vraiment très bon, et tu bats des records. Ensuite, nous allons voir au niveau comportemental...

La plume qui griffonnait le papier s'arrêta soudainement. Elle leva le regard au dessus de ses lunettes et les regarda tout les trois à tour de rôle.

- Euh...Non ça ira pour le moment. Cet après midi, vous pourrez avoir un entraînement libre, mais n'en profitez pas pour flancher, vous pouvez disposer.

Les trois voyous partirent sans demander leur reste, laissant Lydia en pleine réflexion. "Hormis pour l'insubordination et leur vocabulaire, je ne sais rien d'eux du point de vue comportemental...Irène a raison, je devrais apprendre à mieux les connaître."

Livai était dans le couloir avec ses deux compagnons, il fit volte-face et leur annonça d'un air sérieux.

- On va jeter un œil dans le bureau de gros sourcils. Il n'a pas l'air d'être là, je l'ai entendu sortir pendant l'entretient avec l'autre chieuse.

Isabel le suivit sans bronche mais Furlan resta un peu en retrait. Il sembla hésiter un instant, réticent à faire cela, mais finit par leur emboîter le pas, entrant dans le bureau laissé ouvert par Erwin. Le blond eu d'ailleurs un étrange pressentiment. Erwin ne semblait pas être le genre d'homme à commettre ce type d'imprudence. C'était comme si tout ce qu'il faisait était calculé.

Pendant ce temps, Irène monter les escaliers pour se rendre en direction du bureau d'Erwin sous ordres de celui-ci afin de poser des dossiers. Elle ouvrit la porte tranquillement mais sursauta en serrant les feuilles de papier contre elle.

- Que faites-vous ?

Isabel leva sa tête du placard qu'elle fouillait et Livai dirigea son regard vers la blonde. Furlan quant à lui, restait statique. Pendant un instant, les yeux d'Irène étaient plongés dans son regard qui était empreint d'une étrange peur qu'elle parvint à voir. Mais cela ne suffit pas à lui expliquer ce qu'il se passait.

- C'est...c'est pas ce que tu crois, dit-il.

- Eh merde, soupira Isabel.

- On en fait quoi ? Dit Livai menaçant.

- Non ! Ne faites rien, les contra Furlan.

Irène, bouche bée lâcha les dossiers et s'enfuit en courant. Furlan devança ses deux camarades et partit à sa poursuite. "Elle court vite en fait !".

Irène entendait ses pas derrière elle, prise de frayeur, elle finit par prendre des chemins aléatoires, suivant son instinct, l'esprit brouillé par l'adrénaline. Sa vision se floutait, assaillie par les flots de larmes coulant avec l'assèchement de l'air. Sa respiration était saccadée, elle se cognait contre certains murs, certaines portes, certaines tables. Mais elle avait beau courir, les pas de Furlan continuaient de résonner dans sa tête. Plus elle essayait d'aller vite, plus ils se rapprochaient.

La jeune blonde tourna à gauche du couloir dans lequel elle se trouvait, et découvrit avec horreur un cul de sac. Prise de désespoir, elle s'agenouilla et regarda le plafond, haletante. La course de Furlan ralentit, elle entendit le claquement des bottes du blond contre le plancher derrière elle.

- Tu vas me tuer parce que je vous ai surpris en train de fouiller dans le bureau d'Erwin pas vrai ? Ou bien tu vas me menacer pour que je me taise.

Elle fronça les sourcils, totalement déstabilisée entre frayeur et tristesse de la déception.

- Je t'aimais bien Furlan...sincèrement. J'ai été bête, j'ai pensé que ça aurait pu se passer autrement.

Elle sentit le blond se pencher vers elle en silence. Irène sortit un opinel de sa poche et le dirigea vers le voyou, faisant un grand mouvement pour le faire reculer.

- Mais je tiens à ma vie !

Elle se releva avec peine, les gestes saccadés, titubante, et regarda dans la direction de Furlan avec des yeux vitreux. La jeune femme fendait l'air avec son couteau, désespérée. Mais il continuait de s'approcher.

- Recule ! Dit-elle désespérée.

Il ne s'arrêta pas. Puis, d'un geste vif, il attrapa ses poignets et les plaqua contre le mur en pressant ses lèvres contre les siennes. Irène écarquilla les yeux, mais les ferma petit à petit, ses muscles se détendant de fatigue et de soulagement suite à la baisse d'adrénaline. Il finit par rompre le baiser, haletant lui aussi après cette course, et il planta ses yeux dans les siens.

- On a nos raisons pour faire ce que l'on fait, mais on ne veut pas faire de mal aux autres membres du bataillon, seulement Erwin.

- Mais c'est une trahison...

- La vie d'un ami dépend de cela, de même pour la nôtre. Mais on va trouver un autre moyen, je ne veux pas trahir le Bataillon, je m'y sens bien. Tu me fait m'y sentir bien.

Irène l'observa avec ses grands yeux semblables à ceux d'une biche. Farlan s'approcha de nouveau d'elle en prenant ses mains dans le siennes.

- Je ne sais pas si je peux appeler ce sentiment comme ça, je n'ai pas eu l'occasion de la vivre auparavant, mais Irène, je crois que je suis tombé amoureux de toi.

Elle planta ses yeux bleus dans les siens, bouche bée, et finit par sceller leurs lèvres de nouveau.

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Lydia avait été interpelée par les bruits de course dans le couloir. Elle sortit de son bureau et découvrit une chevelure écarlate et une chevelure brune devant sa porte.

- Que faites vous encore ici ?

- Euh...rien rien, on partait pour l'entraînement, bredouilla Isabel.

- Allez filez, lâcha sèchement Lydia en refermant la porte.

Elle repartit sur son bureau et soupira en voyant le schéma du rapport qu'elle devait rédiger. La jeune femme prit une gorgée de son thé vert devenu froid et fit une petite grimace. Ses lunettes retrouvèrent l'arrête de son nez et sa plume griffonna la feuille de nouveau.

Après avoir écrit une feuille entière, Lydia s'étira et regarda les membres du bataillon d'exploration en pleine activité par la fenêtre. Elle remarqua Sairam rejoindre Isabel qui tenait une selle dans les mains. Le jeune brun s'assit à côté d'elle et sembla lui parler en soufflant. La brune constata que la jeune fille souriait gênée en désignant la selle, puis que le soldat fit un petit sourire après avoir adopté une attitude agacée. Il débloqua une sangle de la structure de cuir. Sairam lui présenta ensuite la selle, "réparée" et la jeune écarlate l'applaudit en riant. Une bonne humeur sembla se diffuser entre ces deux-là. Lydia sourit doucement en voyant cette scène qu'elle pensait impossible.

"Même Sairam a réussi à comprendre un minimum ces trois-là, enfin Isabel du moins."

Flagon vint couper leurs activités et il partit ensuite suivit de Sairam, laissant Isabel seule, réglant sa selle. Ne sachant pas pourquoi, Lydia se leva de sa chaise et quitta son bureau après l'avoir fermé à clé. La jeune femme parcourut le couloir et descendit les escaliers avant de se diriger vers l'endroit où se trouvait Isabel. La jeune écarlate était toujours là, à régler sa selle. La brune s'assit à côté d'elle. Isabel releva la tête avant de concentrer de nouveau son regard sur sa selle.

- Que faites-vous ici ?

- Rien, je suis venue voir ce que faisaient mes subordonnés, dit-elle évasive.

Isabel se contenta de répondre un bref "mmh" avant de tirer sur une sangle. Lydia jeta une regard vers elle avant de demander.

- Que fais-tu ?

- Ma selle s'est cassée, j'essaie de la réparer.

- Tu peux simplement en demander une nouvelle, fit remarquer Lydia en observant une fourmis qui venait de monter sur son doigt.

- Je sais, mais, j'ai envie de la réparer, dit-elle, ne se détournant pas de son but.

- Tu aimes réparer les objets ?

- Pas spécialement, je trouve ça marrant par moment, mais c'est aussi parce que c'est quelque chose que je fais de ma propre initiative, c'est l'une des seules choses que je peux décider de faire dans ce monde.

- Parce que tu suis souvent les gens simplement pas vrai ?

Isabel tourna la tête vers elle, étonnée. Elle tenta de parler sans trop savoir quoi dire, mais Lydia la prit de court.

- Ma mère m'a appris à observer les personnes.

La jeune fille baissa la tête et regarda ses mains, l'air légèrement boudeur.

- C'est mon handicap.

- On peut voir ça de différentes manières, tu peux le voir comme un handicap, moi je le vois aussi comme l'instinct. Suivre les personnes ne veut pas forcément dire penser comme elles, c'est simplement en apparence, mais au fond, tes pensées, tant qu'elles n'appartiennent qu'à toi, je ne vois pas où est le soucis. Ce que tu fais, c'est un des moyens de survivre dans ce monde, il faut juste savoir suivre la personne qui te maintiendra en vie, faire les bons choix et ne pas culpabiliser.

La jeune fille la regarda un instant, ébahie. Lydia avait posé son regard en souriant, éclairée par un rayon de soleil.

- Mais qui es-tu ?

- Moi ? Je suis Lydia, quelle question ! Dit elle en riant.

Ses yeux furent ensuite attirés vers la celle vers la selle. Elle passa une de ses mains vers une sangle et suggéra :

- Tu devrais changer cette sangle, elle est complètement détendue, ça causerait un déséquilibre.

- M...merci, bredouilla Isabel. Mais lorsqu'elle releva la tête, Lydia était de nouveau repartie.

La jeune brune souriait en sentant une douce brise fouetter ses cheveux contre ses joues. Puis, elle trouva Furlan en train de régler son appareil tridimensionnel. Elle voulait voir chacun des trois de façon individuelle.

- Tu vas le manier ? Demanda-t-elle.

- Je viens de le manier, dit-il en retirant les bouteilles de gaz.

Une marque rouge sur son cou attira l'attention de Lydia. Elle fit un sourire moqueur et désigna la marque, la tapotant avec le dos de son doigt.

- Je ne pensais pas Irène aussi possessive.

Furlan rougit sur le coup gêné et fit tomber sa bouteille de gaz en bredouillant, plaquant sa main sur son cou pour cacher la marque bien que c'était trop tard.

- N...Non....enfin si...mais...

- Haha, pas la peine de te justifier, rit-elle.

Il vira au rouge pivoine et baissa la tête en triturant ses mains, des gouttes de sueur perlant sur son crâne.

- Furlan, dit elle d'une voix plus sérieuse, ne la fais pas souffrir, protège la. Elle est douce et donne beaucoup d'amour et d'affection, mais elle en donne plus qu'elle n'en reçoit.

- Alors je lui en donnerai ! La coupa-t-il déterminé.

La jeune fille planta ses yeux bleutés dans les siens et sourit doucement avant de faire divaguer son regard vers un papillon qui venait de passer devant elle.

- Je sais que tu lui en donneras, tant que ton amour est sincère. Tu m'as l'air d'avoir bon fond.

Un doux sourire éclaira son visage tandis que les reflets bleus du papillon se reflétaient presque dans ses pupilles.

- Comme le papillon, la vie est éphémère. Tu ne peux pas choisir de vivre ou mourir, mais tu peux choisir comment vivre. Ici en tout cas. Et pour cela, il y a d'importants choix à faire Furlan.

Furlan l'observa un instant, avant de regarder le papillon à son tour. Il savait qu'un choix planait au dessus de sa tête. Une double appartenance, des relations dans les deux camps. Continuerait-il de suivre les magouilles des Bas-Fonds ou se dévouerait-il au Bataillon, à Irène ? Mais avait-il seulement le choix ?

- J'en prendrai compte.

Elle lui adressa un sourire et repartit, laissant le blond à ses activités.

Ce fut dorénavant le son d'une personne frappant contre un sac de sable parvint aux oreilles de la cheffe d'escouade. Elle découvrit Livaï en plein entraînement. Le jeune homme s'apprêtait à donner un énième coup dans le sac, mais son poing fut paré par Lydia. Elle se posta face à lui.

- Un petit combat ?

En sentant la force de son poing, elle savait qu'elle avait peu de chances de gagner. Mais la jeune femme voulait bien mettre son ego de côté pour arriver à comprendre un temps soit peu l'énigme qu'était Livai.

L'expression du brun ne changea pas et il entama un combat face à elle. Les coups des deux soldats se multipliaient, les poings s'entrechoquaient, les esquives de Lydia étaient nombreuses tout comme les assauts de Livai, la sueur perlait sur tout leur corps. Sans un mot, simplement un combat, à ce moment chacun comprenait l'autre mieux que quiconque. Durant cet instant, libérant leurs forces primitives, leurs émotions émanant d'eux-mêmes dans ce combat silencieux. Bruts. À l'état pur. Les sens en éveil. Tentant de percevoir ce que pensait l'autre, le regard rivé sur cet humain. Uniquement lui. Plus rien ne comptant autour d'eux. Simplement l'autre. Ils se battaient dans une espace loin de tout. Seuls.

Lydia commença à fatiguer et fut prise de court par Livaï qui la fit basculer en arrière avant de la bloquer sous son poids. Il la regardait victorieux, un sourire semblant apparaître sur son visage. La jeune femme lâcha tout ses muscles, elle avait perdue. Positionnée sur le dos, la voilà perdante, à sa merci. Mais la peur ne venait pas. Pendant un instant, Livai ressentit comme une sorte d'aiment, de palpitation dans son âme qui l'empêchait de se relever, de se séparer du corps de Lydia. Mais il finit tout de même par se lever et s'asseoir à côté avant que la jeune femme ne fasse de même. Les voilà maintenant côte à côte, silencieux.

La jeune fille ferma les yeux et laissa le doux zéphyr caresser ses joues et flatter ses cheveux. Elle inspirait et expirait calmement en souriant. Livaï finit par prendre la parole à son grand étonnement.

- Pourquoi tu fais ça ?

- Faire quoi ? Dit-elle en gardant les yeux fermés.

- Fermer les yeux et basculer la tête en arrière en souriant.

Lydia resta quelques instants dans la même position puis ouvrit les yeux, éclairés le ciel pourpre du crépuscule reflétant sa nostalgie. Elle ne regarda pas Livaï, gardant les yeux rivés sur ce paysage.

- Je pense.

- À quoi ?

- À ce qu'évoque ce ciel pourpre pour moi.

Livaï tourna la tête à son tour vers le ciel.

- Et ça t'évoque quoi ?

- Tu n'es pas curieux d'habitude, dit elle sarcastiquement avant de répondre, ce ciel m'évoque beaucoup de choses. Mon nom, mon père, mon enfance, la vie, le destin, la mort, l'avenir, et encore. Mon nom, Lydia, tu as bien du te douter que ce nom ne venait pas d'ici, et qu'il ne s'accordait pas bien avec les origines britanniques de mon nom de famille.

- Je n'y avais pas fait attention.

- Lydia vient d'un pays d'un grand continent aride. La première personne à avoir porté ce nom était soi-disant une petite vendeuse de pourpre.

- Pourquoi t'as ce nom alors ?

- Peut-être que mon père avait des origines de là-bas, dit elle en entrouvrant les yeux. À chaque fois que je voyais ce ciel pourpre, je pensais à lui, depuis le district de Shiganshina.

- Ton père hein ? Il est comment ?

- Je ne l'ai jamais connu, dit elle en riant.

Livaï écarquilla les yeux, surpris. Il n'arrivait pas à comprendre comment Lydia pouvait avoir autant de sympathie pour un père qui n'a même pas été là.

- Mais pourquoi tu parles de lui comme ça alors ? Tu ne le traite pas de batard ?

- Non, je ne vois pas l'utilité, je ne le connais pas, je n'ai pas le droit de le traiter ainsi. Et ma mère parlait souvent de lui en bien, me disant que je lui ressemblais. Alors au lieu de l'imaginer comme un père atroce, je préfère avoir comme père une image sortie de l'utopie de ma pensée.

Le brun la regarda un instant avant de diriger son regard vers le paysage en face de lui, projetant de parler.

- Moi aussi je...

- Caporal-chef Lydia !

Lydia tourna expressément le regard vers la provenance de l'appel, n'ayant pas eu le temps d'entendre la tentative de Livai.

- Flagon ? Qu'y-a-t-il ?

- Cela fait très longtemps que je vous cherche, tenez ! C'est une lettre de votre mère, il a été dit que vous deviez la recevoir au plus vite.

La jeune femme fronça les sourcils, inquiète et interrogative. Elle se leva et pris la lettre dans ses mains. Livaï se leva à son tour, croisant le regard de Flagon avant de regarder la lettre que là capitaine ouvrait péniblement. Une fois le cachet de cire enlevé et la lettre sortie de son enveloppe, Lydia resserra la prise sur la feuille, essayant de garder ses émotions. Livai ne s'était pas gardé de la lire en même temps.

"Ma chère Lydia,

Je viens t'annoncer une mauvaise nouvelle. Dans la matinée, probablement hier matin pour toi, durant une journée de pluie, les époux Ackerman qui vivaient dans la forêt ont été assassinés par des trafiquants des Bas-fonds. Leur jeune fille de huit ans, Mikasa, a été emportée par ces trois hommes. Grisha Jaeger qui devait venir pour une consultation chez les Ackerman, a retrouvé les deux cadavres des parents.
Pendant qu'il était partit à la recherche des autorités, Eren est parti chercher Mikasa. Il a trouvé les meurtriers et a tué deux d'entre eux. Mikasa a tué le dernier. Il est ressorti avec des fractures aux cervicales et Mikasa, maintenant orpheline, avait des marques de violences sur son visage.
Je ne sais pas ce que tu penses de cette histoire, mais, même si Eren et Mikasa ont tué de mauvaises personnes, ils ont tué à seulement huit ans. Cela choque profondément même la femme que je suis. Carla tente de cacher son choc émotionnel du mieux qu'elle peut. Elle maigrit à vue d'œil. Mikasa est maintenant occupante de la famille Jaeger.

J'ai écrit cette lettre car je trouvait bon que tu le saches.

J'espère ne pas t'avoir dérangée, je t'aime.

Jeanne Neightbour "

Lydia rangea la lettre dans son enveloppe et regarda le ciel pourpre de nouveau, semblant perdue dans sa réflexion.

- Ces Ackerman, tu les connaissais ? Demanda Livaï qui avait semblé interloqué à la vue de ce nom.

- Je venais les voir quand j'étais petite. J'accompagnais M.Ackerman à la chasse lorsque je passait dans le coin avec mon amie d'enfance, puis on partait aider sa femme. Selon ma mère, ce sont mes visites qui leur ont donné envie d'avoir un enfant.

- Mes condoléances, dit Flagon.

- Non, je ne suis pas triste. C'est étrange, aux moments où je dois pleurer, je ne pleure pas. Elle sourit tristement en regardant une nouvelle fois la lettre. Ce que je ressent à cet instant n'est pas la "Vraie Tristesse". Je suis juste un peu perdue, pourquoi les hommes qui ont un ennemi commun continuent-ils de se tuer entre eux ? Voilà ce que ça a donné cette fois. Des enfants meurtriers et une orpheline. Je me demande si tout cela a un sens.

Elle soupira puis remarqua que le soleil disparaissait peu à peu derrière la cime des arbres.

- Il se fait tard, je dois rentrer, j'ai des rapports à terminer, dit elle en baillant, reprenant son attitude habituelle.

"Je n'ai pas de mot sur ce que je viens d'apprendre, comme s'ils s'étaient perdus dans les confins de ma pensée. Alors je vais en rester là, continuer ma vie comme elle était avant. Et voir plus tard s'il me vient le temps d'y penser. Sans un mot..."

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CHAPITRE RÉÉCRIT

(4030 mots)

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