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𝟎𝟓:𝟏𝟏𝟕 - Esthr, 𝑆𝑎𝑑 𝐻𝑜𝑢𝑟

[10/07/2023]

Bonsoir bonsoir !

J'espère que vous allez bien !

On vient de finir la série Hannibal avec mes sœurs. Après presque trois semaines à bouffer des séries toute la journée, on va (enfin surtout je vais mdr) faire une pause, et ce n'est pas trop tôt. J'ai pas écrit un mot depuis quasiment un mois à cause de ça, ni avancé dans mes relectures et ma mise en page ; je n'ai allumé mon ordinateur que pour poster mes chapitres rapidement. Du coup j'ai perdu un temps précieux pour boucler cette histoire et ça me saoule. Faut que je mette les bouchées doubles à partir de lundi prochain ! 💪

Lundi et pas demain parce que du coup, comme j'en ai parlé dans mes précédentes intros, je ne serai pas chez moi en fin de semaine, comme j'ai pu avoir quelques jours de congé pour aller à la Japan Expo. Je vais donc être pas mal occupée avec mes valises et mes autres histoires en cours de publication. MAIS.

Il semblerait que Wattpad ait mis en place un dispositif de programmation de chapitre. Je vais donc le tester pour voir si c'est vraiment efficace. Si oui, et si j'ai le temps, je corrigeai le chapitre 118 avant de partir et je programmerai sa sortie pour vendredi après-midi. Si ce n'est pas au point, il n'arrivera probablement que lundi, et je décalerai mes chapitres normalement, sans chercher à rattraper mon "retard". Je n'ai pas de date précise à "respecter", cette fois 🤣

Bref, donc peut-être la suite vendredi comme d'hab si leur système marche, sinon ça sera lundi prochain. Je vous tiendrai au courant sur mes RS. Je m'excuse d'avance pour l'attente, si jamais.

En attendant, j'espère que ce chapitre vous plaira.

Bonne Léocture ! ♥




~~+~~




Alors qu'un vieux morceau de Mötley Crüe passait dans les enceintes situées dans les coins de la pièce, la machine arrêta de vibrer après à peine dix minutes, et Michael la reposa sur son plan de travail.

« Et voilà. »

Je glissai les yeux sur mon bras gauche et observai la lettre qu'il venait d'y graver à l'encre rouge. Il appliqua de nouveau un sopalin imbibé de produit pour nettoyer la surface, puis le jeta.

« C'est parfait, murmurai-je.

C'est qu'une bête lettre. J'espère que tu ne vas pas débarquer dans deux semaines pour me demander de te la recouvrir, hein.

Non, aucun risque, souris-je, le cœur battant.

Bien, dit-il en m'appliquant de la crème pour le protéger. Prêt pour l'autre ?

Plus que prêt.

Montre-moi ça du coup. »

Je lui tendis donc mon bras droit et le tournai de façon à ce qu'il voie le tatouage déjà présent, qui représentait Jack, seul sur sa colline. Il n'était pas l'artiste qui me l'avait fait, il y a plusieurs années de ça, mais il avait accepté d'y ajouter un élément.

Il observa l'endroit attentivement, puis je l'entendis parler à lui-même. Il relâcha mon bras et s'éloigna en direction de sa tablette pour la saisir après avoir jeté ses gants.

« Je t'ai redessiné ce que tu m'as envoyé tout à l'heure le temps que tu arrives. Pas trop de détails, plus une forme, pour que ça aille avec le reste. J'en avais fait trois, mais je pense que celui qui vieillira le mieux, ça sera celui-là. Par rapport aux détails, surtout. »

Je regardai ce qu'il avait dessiné, et je restai muet.

« T'es vraiment balèze...

Je sais, mais c'est pas la réponse que j'attendais, rit-il.

Non, je veux dire... T'as fait ces trois dessins de si bonne qualité en une heure...

Tu m'as sauvé la fin de journée. Même si je finis plus tard, au moins tu m'auras permis de rentabiliser le lapin qu'on m'a posé. Mais t'en fais pas, je te fais payer les trois.

Aucun soucis, ris-je.

Du coup ?

Les trois sont parfaits. C'est exactement ce que je voulais, donc si tu me dis que celui-là vieillira mieux, alors on part sur celui-là.

Super, c'est parti. »

Il envoya le fichier à son imprimante, qui lui sortit le calque demandé dans la taille désirée. Il renettoya son plan de travail, se lava les mains, et revint vers moi pour m'appliquer le dessin. Il s'y reprit à deux fois pour que l'emplacement soit parfait, et lorsque ce fut bon, son matériel de nouveau prêt, la nouvelle aiguille s'enfonça dans ma peau.

[...]

Steven appuya une fois de plus sur l'écran de mon téléphone, puis revint vers moi.

« Et cette fois, ça te va comme angle et comme lumière ?

Je sais pas.

Tu me saoule, Hyde. Ça fait dix minutes que je prends tes bras en photo et ça te va jamais.

Laisse tomber... Je vais trouver autre chose. Ou je vais juste poster celle que j'ai pris pendant que Mike me tatouait.

Au pire. Tu penses vraiment que... »

Steven s'interrompit alors que la porte de sa chambre s'ouvrait sur Dean.

« Ah, te voilà. Tu veux devenir photographe ? demanda mon ami youtubeur.

Photographe ? Pourquoi donc ?

Hyde vient de se faire tatouer, il a besoin d'aide pour son Instagram.

Tu t'es fait tatouer !? Encore ? Et après ta cuite d'hier soir ?

Ouais. T'as suivi le drama sur la convo, j'imagine.

Oui... murmura-t-il. Toujours aucune nouvelle ?

Non.

Il est quelle heure chez lui ?

Mmh, murmurai-je en retournant mon téléphone que j'avais posé sur le bureau. Il doit pas être loin de midi.

Il ne devrait pas tarder à faire une pause. Il verra tes messages à ce moment-là.

J'en sais rien, soupirai-je. J'ai vraiment l'impression d'avoir merdé, alors que j'ai rien fait... »

Je sentis qu'ils échangeaient un regard en silence tous les deux et je ne dis rien. Dean se rapprocha de nous puis attrapa une chaise pour s'asseoir à côté de Steven.

« Alors, montre-moi ton nouveau chef-d'œuvre.

Rien de bien compliqué, dis-je. Mais t'auras pas les refs non plus.

On va voir ça. »

Je lui montrai mon biceps gauche, et lorsqu'il vit la lettre rouge briller différemment du reste, il comprit que c'était ça.

« Un "K" ?

Oui.

Pourquoi ?

Pour Jimin. »

Il fronça les sourcils, jeta un coup d'œil à Steven qui haussa les épaules, et les deux revinrent sur moi.

« Tu me dis, maintenant ? Ça fait une heure que j'attends, moi.

C'est juste un truc entre nous. L'un de mes petits délires avec les lettres, comme d'hab.

Je vois.

On voulait se refaire un tatouage en commun, soupirai-je. Et-

– "Refaire" ? s'écria Steven en me coupant.

Ouais. On en avait fait un l'année dernière.

Quoi !? Mais lequel ? Pourquoi tu m'en as jamais parlé ? »

Un sourire triste étira mes lèvres et je leur montrai l'intérieur de mon coude gauche.

« Il est là-dessous. Je l'ai fait recouvrir.

Mais pourquoi ça ?

Quand je l'ai surpris avec Troy et que je me suis monté la tête, ça m'a rendu fou de le voir tous les jours. Je voulais juste oublier tout ça, l'oublier lui, et voir ça sur ma peau quotidiennement m'y refaisait penser. J'ai pas supporté.

C'était quoi ?

On avait juste écrit "Why not?", comme ça, sur un coup de tête. Il m'avait accompagné quand j'avais fait mon phénix. On avait un peu discuté tous les trois avec mon tatoueur, et en apprenant que Jimin ne pouvait pas faire de tatouage comme il le voulait, il a eu envie de lui offrir un flash. Mais Jimin était trop embarrassé, et puis il ne pouvait pas se permettre ce genre de folie. Alors il a accepté un petit truc à condition que je le fasse avec lui. Et c'est venu comme ça.

Je vois...

Il avait fait le même ? me demanda Dean.

Oui. Mais sur la hanche, près de l'aine, pour ne pas qu'on puisse le voir accidentellement. »

Je vis Steven manquer de tourner de l'œil et je souris avant de reprendre.

« Mais il ne l'a plus non plus. Quand on s'est retrouvés l'été dernier, il a vu que je n'avais plus le mien, mais il ne m'en a pas voulu parce que lui non plus ne pouvait plus voir le sien suite à... Enfin, à cause de mon comportement envers lui. Alors il avait commencé à le faire effacer, il n'en restait déjà presque plus rien.

J'essaie d'encaisser le choc, souffla Steven. La prochaine fois que tu emmènes Park Jimin se faire tatouer l'aine, tu m'invites, hein.

Je pense que le shop sera un peu petit, mais faudra voir avec Mike », ris-je.

Le silence retomba sur la pièce, et il me fallut un instant pour me souvenir d'où partait la discussion, à l'origine.

« On s'était promis de refaire un tatouage ensemble, et que cette fois, il serait bien fait et qu'on le garderait toute notre vie. Et puis on s'est mis ensemble, et il s'est passé tout ce qu'il s'est passé. Je ne vous donnerai pas la signification exacte de cette lettre, mais il devait en faire une autre qui y était liée. S'il la voit, il comprendra. Et puis, maintenant que j'y pense, c'est aussi la première lettre de l'un des surnoms que je lui donne souvent. Celui que j'utilise le plus. Donc c'est encore mieux.

Je vois, sourit Dean. C'est mignon. Tu vas lui montrer ?

C'était l'idée. C'est pour ça que Steven essayait de les prendre en photo avant que t'arrives, mais s'il refuse d'ouvrir mes messages...

D'où Instagram, termina Steven.

Et le deuxième est là. »

Je tournai légèrement mon bras droit et lui montrai mon tatouage inspiré de The Nightmare Before Christmas. Seulement il parut sceptique et remonta ses yeux dans les miens une seconde.

« Tu l'as depuis des années, celui-là, Hyde.

Pas cet élément-là. Mike vient de me le rajouter. »

En observant mieux, il comprit. Il saisit mon poignet et le tourna légèrement pour que le tattoo frais lui soit mieux visible. Une silhouette, à peine humaine et presque transparente, planait face à Jack et lui tendait la main. Et dans sa poitrine brillait quelque chose d'orange.

« Zéro ? Il s'est pris un bus fantôme ? »

Je ris et récupérai ma main pour poser mes yeux sur mon tatouage.

« Je l'avais fait pour Chelsea et Scott. On adorait ce film.

Oui, je m'en souviens. J'ai toujours pensé que tu rajouterais Sally, un jour...

Je l'aurais peut-être fait, si je n'avais pas rencontré Jimin. Et même si on ne peut pas savoir ce qu'il se passera entre nous dans le futur, il m'a sauvé. Et j'ai envie qu'il me guide.

C'est censé être lui ?

Oui. Un mélange entre un humain et le personnage de Zéro qui aime son maître quoi qu'il fasse, qui le suit et le soutien.

C'est mignon, sourit Steven.

Pas certain qu'être associé à un chien lui fasse très plaisir, rit Dean. Mais l'intention derrière est chouette.

C'est bien pour ça qu'il a une forme humaine et que je n'ai pas fait Zéro.

Et pourquoi ce point orange dans la poitrine ?

Parce qu'à un moment, Jack suit Zéro grâce à sa truffe qui s'allume. Moi, je veux suivre son cœur. »

Mes deux amis pouffèrent sans réussir à s'en empêcher et je baissai à mon tour la tête en mordant l'intérieur de mes joues.

« Putain, Hyde, tu es sérieux ? rit Dean.

T'es devenu tellement fleur bleue depuis que t'es amoureux, c'est à mourir de rire.

Je sais, payez-vous ma tête, souris-je reposant mes yeux sur mon bras droit.

On n'oserait pas.

T'es tellement mignon quand tu souris comme ça que je pourrais tomber amoureux aussi, alors arrête ça, ricana Steven.

Tu peux te foutre de moi, mais y a des limites, ris-je en remontant mes yeux dans les siens. Là, c'est gênant.

Je m'en fous. Jimin ne serait pas ok pour un trouple ?

Même s'il l'était, avec toi, ça serait mort !

Tu deviens embarrassant, mec, s'esclaffa Dean. Bref, et du coup... Tu veux lui montrer ça ? Tu penses que ça aura plus d'impact que tes messages ?

Si c'est en public, je me dis que oui...

Je vois. »

Le silence tomba sur la pièce, et ma main gauche vint se poser sur mon autre poignet pour le serrer entre mes doigts. J'observai la silhouette, d'un gris foncé qui rendait horriblement pâle le personnage et tout ce qui se trouvait autour, et qui faisait battre mon cœur.

« J'ai la trouille, les mecs, avouai-je dans un murmure. Pour lui, parce que ça ne lui ressemble pas et que ça m'inquiète, mais pour moi aussi. Je sais pas ce que je ferais sans lui. Il m'a fallu six ans pour réussir à oublier Chelsea, mais c'est parce qu'il est arrivé. Et je sais que c'est différent, cette fois. S'il me plaquait... Je m'en remettrais jamais... »

Je reniflai, réalisant que mon nez était sur le point de couler, et je m'empressai de tourner la tête et de passer mes doigts sous mes yeux pour les essuyer.

« Quand je disais que l'amour ça rendait con et que c'était un truc à emmerdes, putain. »

Ils restèrent silencieux et je les remerciai intérieurement. Steven posa sa main sur mon genou pour me montrer qu'il était là pour moi, et Dean finit par se lever et attraper mon téléphone qui était posé sur le bureau à côté de nous. Je le regardai faire sans prononcer un mot, et il passa son pouce sur l'écran avant de reposer ses yeux sur moi.

« Allez, on a des photos à prendre et à poster. »

Je souris, essuyai le reste de larmes qui était encore collé dans mes cils, et je me redressai avant de lui tendre mes bras.

Merci, les mecs.

[...]

Il était un peu plus de vingt-et-une heures. Dean avait pris des photos, Steven s'était même tapé l'incrust', et j'avais fini par poster les deux « meilleures » avec une simple légende remerciant mon tatoueur, et ma source d'inspiration.

Steven s'était empressé de reposter en story et retweeter ça en disant que c'était lui, ma source d'inspiration, et nous nous étions dirigés tous les trois au salon pour nous poser devant un film américain bien débile.

Mon collègue youtubeur avait commandé des pizzas, nous les avions mangées en essayant de ne pas faire de miettes, et ils avaient réussi à me changer les idées. C'était vrai, il n'y avait rien de mieux que les amis quand on allait mal. J'aurais dû le comprendre six mois plus tôt, ça m'aurait évité des tas de problèmes... Mais alors que j'étais en train de rire bêtement devant le ridicule de la situation, la main de Dean se posa sur mon bras et il tapa doucement dessus.

« Hyde...

Oui ?

Ton téléphone. »

Mes yeux glissèrent aussitôt sur la table basse, et en voyant l'écran allumé, je me jetai dessus. Mon cœur tripla de vitesse et je commençai à paniquer.

« Putain, c'est lui... »

J'échangeai un regard de détresse avec Steven, qui me fit un signe de tête vers l'arrière.

« Va dans ma chambre.

Merci. »

Je m'empressai de me lever, traversai son salon en courant et me ruai vers sa chambre. Aussitôt la porte fermée dans mon dos, je décrochai et portai mon téléphone à mon oreille.

« Oui !? hurlai-je sans le faire exprès.

... Hayden ?

Oui ! Pardon, j'étais... Je suis chez Steven. On regarde un film avec Dean. J'ai... J'ai couru pour m'isoler. »

Il resta silencieux, et en me disant que, peut-être, il ne me croyait pas, je retirai mon téléphone de mon visage, allumai le lustre, et activai la caméra pour transformer l'appel vocal en appel vidéo.

« Regarde, je suis dans sa chambre, dis-je en en faisant un rapide tour.

Oui, je... Je te crois, pardon, je... Hayden... »

Je coupai la caméra et ramenai l'objet à mon visage.

« Oui ?

Je suis... Je suis vraiment désolé pour ce matin, je...

Je ne t'en veux pas. Je n'aurais pas dû te parler comme ça, c'est à moi de m'excuser.

Pas du tout, tu avais raison. Mais je... »

Je l'entendis soudain renifler et mon cœur se brisa.

« Jimin ? »

Les larmes montèrent à mes yeux.

« Est-ce que ça va ? »

Il éclata en sanglots, et, dépassé par les événements, impuissant, je ne pus retenir mes propres larmes de couler sur mes joues.

« Bébé, parle-moi, soufflai-je en tentant de maîtriser ma voix.

Je suis désolé...

Tu n'as pas à l'être, répétai-je. Je t'assure. Je comprends...

Non, tu ne comprends pas... »

Mon ventre se serra. Un mauvais pressentiment était en train de m'envahir.

« Je suis... Je suis tellement... tellement désolé d'être ce que je suis...

Comment ça ? Qu'est-ce que tu racontes ?

Tu peux... Tu ne peux pas savoir à quel point... à quel point j'aurais aimé être cette fille, hier soir... »

Ses sanglots redoublèrent et j'essuyai mes joues rapidement.

« Je n'ai rien fait avec elle, Jimin. Je te le jure. On a juste parlé, mais quand elle a voulu-

Je sais, je... je ne disais pas ça pour ça...

Pourquoi, alors ?

Parce que... Parce que j'aurais voulu être elle. J'aurais voulu pouvoir habiter à L.A., avec vous tous. J'aurais... renifla-t-il avant de reprendre, la voix tremblante. J'aurais voulu être invité parce que je faisais partie de la bande, ou parce que j'étais avec toi. J'aimerais tellement pouvoir, un jour, passer des soirées avec toi, normalement, entre potes, avec plein de monde autour, de façon totalement normale. Des soirées bondées où personne ne serait là à nous surveiller, ou à trouver ça bizarre qu'on soit ensemble. J'aurais tellement aimé être cette fille et pouvoir te draguer sans que ça choque, sans que ça dérange, sans que ça intéresse. Te draguer, t'embrasser, te ramener chez moi le soir. Te draguer, t'embrasser, sortir avec toi en public, nous afficher en tant que couple auprès de nos amis. »

Je continuai d'essuyer mon visage et d'écouter ses pleurs de l'autre côté du fil. C'était une vraie torture, mais je voulais le laisser continuer. Il fallait qu'il me vide son sac pour que nous puissions résoudre le problème.

« Si j'avais été cette fille, j'aurais pu faire tout ça sans que ça choque ou que ça dérange, hier soir. Et puis on aurait pu se marier, je t'aurais fait des enfants, et ça n'aurait choqué ou dérangé personne. Ça n'aurait eu aucun impact sur notre entourage ni sur le monde entier. Je... »

J'avais le cœur en miette.

« Hier soir, j'aurais pu tout donner afin de changer de corps pour pouvoir rester près de toi pour toujours... Tu ne sais pas à quel point j'ai détesté ce que je suis pendant toute la nuit...

Jimin...

Il y a tellement de personnes autour de toi... Pourquoi moi je ne peux pas en faire partie ? »

Je tentai de respirer profondément pour calmer mes propres sanglots, mais c'était difficile.

Je reniflai malheureusement trop fort et il l'entendit.

« Hayden ? murmura-t-il.

Quoi ?

Tu pleures ? »

Je levai les yeux au plafond en avalant ma salive, et je m'apprêtais à démentir quand je réalisai que je devais lui dire la vérité, même si ça briserait mon image, et que je serais incapable de le rassurer et de lui montrer que j'étais fort.

« Oui.

Pourquoi ? me demanda-t-il d'une petite voix tremblante.

– "Pourquoi" ? Tu... »

Ma voix s'étrangla dans ma gorge et je craquai à mon tour.

« "Pourquoi" !? Tu te moques de moi ? ris-je entre mes larmes. Tu penses que je ne crève pas non plus tous les jours en imaginant les dizaines de personnes qui travaillent autour de toi ? Que je ne me demande pas pourquoi moi non plus, je ne peux pas faire partie de ces personnes-là ? Pourquoi ce n'est pas moi qui suis né en Corée, près de toi ? Pourquoi ce n'est pas moi qui ne suis pas une femme ? Pourquoi je ne suis pas devenue idol, ou maquilleuse, afin d'être dans ton monde ? D'être invisible parce que dans ta bulle, ou intouchable parce que je serais également connue, ou alors riche ? Je ne suis qu'un mec bourré de défauts, avec des antécédents peu glorieux et qui vit aux US. »

Le pire choix possible.

« T'as pas le droit de détester qui tu es. Parce que c'est la personne que tu es, dont je suis tombé amoureux. Tu piges ? Et j'ai pas non plus le droit de ne pas accepter ce que je suis à cause de ça, parce que ce sont mes erreurs qui nous ont amenés à nous rencontrer.

Hayden...

Et puis, sérieux, reniflai-je de nouveau. Tu pleures comme une fontaine, comment tu veux que ça ne me brise pas le cœur ? J'ai peut-être vendu mon âme dans des bars sataniques, mais j'ai toujours mon cœur ! »

Je réussis à lui tirer un rire et ça me rassura un peu.

« Enfin, je ne l'ai plus qu'à moitié, c'est toi qui as l'autre... »

Un nouveau petit rire lui échappa et j'essuyai mes yeux.

« J'aurais aussi aimé pouvoir te draguer à une soirée comme n'importe qui, t'embrasser et te ramener chez moi. Puis sortir avec toi, t'épouser si ça te faisait plaisir, et te faire une dizaine de mioches si tu en voulais tant. J'aurais aussi aimé qu'on puisse avoir une vie normale, tous les deux. Une vie simple, calme, qui ne regarde personne. Mais ça n'aurait pas été toi. Ça n'aurait pas été nous.

Mais pourquoi est-ce que ça devrait être nous ?

Comment ça ?

Je t'ai tellement fait de mal depuis qu'on se connaît... Je...

Je t'interdis de dire ça, Jimin, le coupai-je d'un ton dur. Je t'interdis de me dire que je serais mieux sans toi. T'as compris ? »

Il éclata de nouveau en sanglots et je me laissai tomber sur le pied du lit de mon ami.

« Il n'y a que deux cas de figure où j'accepterai une rupture. Et ça, ça n'en fait pas partie.

C'est tellement dur...

C'est dur pour moi aussi. Je pense à toi tous les jours, toutes les heures. Je pense à toi, à nous, je me demande ce que tu fais, quand est-ce qu'on pourra se revoir et ce qu'on fera quand on se reverra... Mais pas une seule fois je me suis dit que je serais mieux sans toi. Au contraire, je ne serais plus rien, sans toi.

Tu mens...

Je mens ? Tu as vu mes nouveaux tatouages ? »

Il renifla et grogna doucement pour me dire que oui.

« C'est pour toi que je les ai faits.

Les gens sur Twitter pensent que tu sors avec une Kate ou une Kimberly.

Je leur dirai pour qui il est, s'il le faut.

Vraiment ? souffla-t-il en reniflant de nouveau.

Oui. Je leur donnerai le nom qui va avec.

Le nom ? Comment ça ?

C'est le "K" de "IK". Mais c'est aussi le "K" de "Kitty". »

Quelques secondes passèrent avant que je ne l'entende pouffer puis renifler encore.

« Ça peut être le surnom de n'importe qui. Ça ne changera rien.

Je peux faire mon "coming-out".

Tu le ferais !?

Je le ferais, si c'est pour toi.

Mmh... Ça ne changerait rien non plus. Les gens penseraient simplement que c'est le "K" d'un Kevin ou d'un...

Kenneth ? souris-je.

Ouais, par exemple. »

Je ris avant de renifler un coup, puis d'essayer de reprendre la parole.

« Tu me manques, soufflai-je. Tellement que j'ai l'impression d'en crever. Mais c'est parce que je sais que tu es là et qu'on se reverra bientôt, que je tiens le coup. Alors s'il te plaît, Jimin... Ne me refais plus ça, d'accord ? Ne te torture pas sur des sujets pareils. Je t'aime comme tu es, pour qui tu es. Pour rien au monde je ne voudrais que tu te transfères par magie dans le corps d'une femme du quartier.

Même pour me voir tous les jours ?

Même si je pouvais te voir tous les jours par ce biais-là. Je te l'ai déjà dit : c'est Park Jimin de BTS qui m'a eu dans ses filets. Et ça restera lui. À jamais. »

Il ne me répondit pas, et pendant quasiment une minute, je n'entendis que des reniflements et le bruit de sa main essuyant son visage encore et encore.

« Ça va ? murmurai-je.

Un peu mieux... »

Il renifla de nouveau et continua.

« Mais tu me manques toujours. Toujours un peu plus à chaque jour qui passe... Je crève de ne pas pouvoir te voir, te parler en face, et te serrer contre moi... Je... Je ne comprends pas comment j'ai fait pour tenir jusque-là...

Écoute-moi, Kitty.

Mmh. Je t'écoute. »

Il inspira et je fis de même.

« Je vais travailler dur. Je vais bosser à fond, sortir plein de vidéos, et essayer de gagner de quoi me payer un aller-retour. Et dès que c'est fait, je te rejoins. D'accord ?

Vraiment ?

Oui. Je te le promets. Alors tiens bon, honey. D'accord ?

D'accord... Je vais essayer...

Tu y arriveras.

Mmh... Mais c'est moi qui devais revenir...

Comment ça ?

Quand tu es parti... C'est moi qui t'ai dit que je reviendrais.

Ce n'est pas grave, répondis-je en lâchant un petit rire. Tu n'auras qu'à le dire quand je repartirai. D'accord ?

Mmh... On fera ça... »

Il renifla une fois de plus, puis j'entendis du bruit. Je fronçai les sourcils mais ne dis rien, et quelques secondes plus tard, je l'entendis se moucher. J'essuyai mon visage entièrement, et j'attendis qu'il vienne reprendre son téléphone.

« Pardon, il fallait que je me mouche.

T'excuse pas. Ça va mieux ?

Mmh. Ça m'a fait du bien de pleurer. Mais ça ne change rien au fait que tu me manques... et que d'ici quelques heures, ça va recommencer...

Ne pleure plus, bébé. Ça va aller. Ok ?

J'ai envie de tout déballer...

Quoi donc ?

Toi et moi...

C'est pas une bonne idée...

Tu sais, j'ai dit à l'agence que j'étais en couple, l'autre jour...

Oui... ?

Et la fois d'avant, je leur avais dit que j'étais bi...

Mais encore ?

Bah il se pourrait que je leur aie dit que j'étais en couple... avec un homme. »

Je levai les yeux au ciel puis fermai les paupières.

« Et ils ont dit quoi ?

Qu'il était encore plus hors de question que j'en parle parce qu'on perdrait trop. »

Il ricana mauvaisement et un sourire étendit mes lèvres. Ouais, tu m'étonnes qu'ils auraient trop à perdre.

« C'est évident.

Mais je m'en fous.

Jimin...

Tu me manques.

Tu me manques aussi.

Si on le disait, ça pourrait nous aider...

Et nous séparer...

Mais ça pourrait nous aider. Et puis...

– "Et puis" ?

Si tout le monde savait que tu es à moi, on ne t'approcherait plus. »

Je ne pus m'empêcher de rire et j'imaginai un petit sourire se dessiner sur son visage rouge.

« Et moi donc. Le nombre de cœur brisés que je ferais si j'annonçais que tu étais à moi.

Je suis horrible, mais j'ai hâte que ce jour arrive... »

Je souris et baissai la tête.

« Moi aussi. »

Il y eut soudain du bruit dans son dos, et j'entendis une voix au loin. Il prononça quelques mots, puis revint à moi.

« Il faut que j'y retourne...

Alors vas-y. Je ne vais pas te retenir.

Je vais me faire engueuler. Je dois avoir le visage bouffi...

Moi aussi. Ils vont se payer ma tête.

Salue-les pour moi.

Sans faute. Passe le bonjour à tes amis pour moi aussi.

Mmh. Je le ferai.

Bon courage, Kitty.

Mmh... Tu dors ici ?

Non, je vais rentrer. Dean ne va pas tarder d'ailleurs, il bosse tôt le matin.

D'accord. File alors.

Oui.

Et...

Oui ?

Ton deuxième tatouage...

Celui de Mr. Jack ?

Oui...

Qu'est-ce qu'il a ?

Pourquoi tu n'as pas fait Sally ? Et Zéro ? Je croyais que c'était eux que tu voulais rajouter... »

Un léger sourire s'étendit sur mon visage malgré ma peau qui tirait.

« Parce que ce n'est pas eux que je veux suivre. C'est toi.

Moi ?

Oui.

C'est moi, que tu as dessiné ?

Oui. Enfin, c'est toi que ça représente. C'est pour ça que c'est un mix entre une forme humaine et le fantôme de Zéro.

Pourquoi lui et pas Sally ?

Parce que Sally, c'était Chelsea. Et que même si tu es ma nouvelle Sally, je ne voulais plus ce personnage. Et Zéro est le fidèle ami de Jack. Il l'aime, il le soutient, et il le guide lorsqu'il ne voit pas où aller.

D'accord...

Et Jack suit Zéro grâce à son nez.

Oui... ?

Moi, je veux te suivre grâce à ton cœur. »

Il ne répondit pas, mais pouffa après quelques secondes.

« Un point pour moi, souris-je.

Tu triches.

Du tout.

Si. Du coup je vais raccrocher.

Je t'aime. »

Il y eut un silence, puis un reniflement.

« Je t'aime aussi. Et tu me manques déjà.

Toi aussi...

Je peux t'appeler ce soir ?

Bien sûr. Je mettrai mon téléphone en sonnerie.

D'accord.

File, tu es attendu. On se reparle tout à l'heure.

Oui...

Bon courage, Kitty.

Merci. Bonne soirée à vous trois.

Je t'aime.

Je t'aime aussi. »

J'attendis, et il finit par raccrocher. Tout en moi sembla alors se vider, et je dus prendre une immense inspiration pour ne pas me dégonfler totalement et m'écrouler au sol. Ça m'avait épuisé.

Je restai assis quelques minutes sur le lit de Steven, puis je trouvai le courage de me lever. Je m'enfermai dans sa salle de bain pour passer de l'eau sur mon visage, mais j'avais les yeux rouges. S'ils avaient allumé la lumière du salon, ils sauraient que j'avais pleuré. Bordel, quelle virilité. Depuis quand je pleurais, moi, d'ailleurs ? Foutu Jimin. Encore un truc que je ne faisais pas avant, et par sa faute.

J'essuyai mon visage en inspirant profondément, puis je quittai la pièce et retournai au salon. Je perçus les voix de mes deux amis qui semblaient discuter, et en m'entendant revenir, ils se retournèrent vers moi.

« Alors ? me demanda Steven. Il a dit quoi ?

C'était... compliqué.

Il va bien ? s'enquit Dean.

Non. Il n'a pas le moral parce que je lui manque, mais je pense qu'il y a quelque chose au niveau de son agence qui ne tourne pas rond non plus... Il m'a dit qu'il leur avait dit qu'il était en couple avec un homme.

Quoi !? s'écria Steven.

Ouais. Il y a quelques semaines, il leur a dit qu'il était bi, puis amoureux, puis en couple... J'ai l'impression que chaque semaine, il surenchérit. Et ils lui mettent la pression pour ne pas que ça s'ébruite. Je pense que ça doit jouer.

Alors la semaine prochaine, il leur dira que c'est avec toi, pouffa-t-il.

S'il fait ça, je pense qu'ils lui retireront son passeport, ricanai-je. Ils ne voudront jamais qu'il s'affiche avec quelqu'un comme moi.

C'est parce que tu ne vois que ton passé et les choses négatives que tu as faites, murmura Dean. Tu es quelqu'un de bien, Hyde. Et depuis que tu le connais, tu t'améliores et tu deviens meilleur, de plus en plus. Personne ne pourra jamais l'effacer. C'est un fait.

Si tu le dis... Mais bon, en attendant, je pense que c'est un truc qui le travaille. Et je vais avoir besoin de vous.

Pourquoi donc ? demanda Steven.

Il faut que je bosse. Il faut que je sorte des tas de vidéos pour faire un max' de vues, gagner un maximum d'argent, et avoir de quoi me payer rapidement un aller-retour pour Séoul. Je lui ai fait promettre de tenir bon jusqu'à ce que je revienne. Alors je vais avoir besoin de vous. Pour trouver des bons concepts, des trucs sur lesquels faire des reviews, pour faire des collabs, des paris, ce que vous voulez.

Des trucs putaclics qui marchent bien ? me suggéra Steven.

Je suis preneur.

Alors compte sur nous, mon pote, dit-il en passant son bras autour de mes épaules. Prépare-toi, on va avoir du taf.

Si jamais tu envisages de refaire une cover, tu auras un batteur sous la main, déclara Dean. Et je connais du monde. Je peux te trouver un guitariste en une heure, un bassiste, un chanteur ou une chanteuse, ce que tu veux. Et un studio si tu veux enregistrer.

Merci, les mecs. Vous êtes les meilleurs, leur souris-je à tour de rôle, les larmes au bord des yeux.

On le sait, rit Dean en tapotant ma cuisse. Allez, on a une fin de film à regarder !

Oui », répondis-je en souriant.

Steven me relâcha et se rassit confortablement dans le canapé, avant de se redresser et de remplir mon verre d'eau pour me le tendre. Je ne dis rien mais le vidai d'une traite, déshydraté par les larmes que j'avais pu verser plus tôt, et Dean remit le film en lecture.

J'avais vraiment les meilleurs potes au monde.

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