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🏵️ chapitre 10

Le son de la radio réveilla Chan. Il ouvrit les yeux avec difficulté, la lumière naturelle qui tapait contre la fenêtre tombait pile sur son visage. Il grommela et se tourna sur le ventre, la tête de l’autre côté pour espérer s’habituer peu à peu à la trop forte luminosité. Il attrapa un coussin pour le plaquer contre son oreille, les informations diffusées par le poste étaient bien trop fortes. Il avait juste eu le temps d’entendre qu’aujourd’hui, les États-Unis allaient fêter le jour de l’Indépendance. Il n’avait jamais eu l’occasion de participer à cette coutume, mais son cousin lui en avait souvent parlé dans les lettres qu’ils s’échangeaient. Il savait qu’en ce jour, il y aurait des rassemblements en extérieur et que les gens en profiteraient pour se retrouver autour d’un barbecue, qu’ils feraient des pique-niques, et qu’ils assisteraient à des parades ou des feux d’artifice. Il aurait dû passer cette fête avec sa famille, mais ce serait avec Minho qu’il célèbrerait le quatre juillet.

Minho.

Il fit valser l'oreiller et les draps, puis se redressa en position assise. D’un œil encore endormi, il balaya la pièce et tendit l’oreille. Son camarade n’était pas là, et avec le brouhaha de la radio, il ne parvenait pas à savoir s’il était dans la salle de bain. Il soupira longuement et fit craquer ses cervicales, un gémissement de douleur lui échappa. Il n’avait pas si bien dormi que ça finalement, et pas assez à son goût. Minho l’avait tenu en éveil une bonne partie de la nuit, et ils n’avaient même pas couché ensemble. Chan sourit en repensant à ce qu’ils avaient fait, à toutes leurs caresses échangées, tous les baisers partagés. Il avait dû jouir deux ou trois fois à la suite, et il se demandait comment les voisins avaient fait pour supporter leurs cris de plaisir jusqu’à presque quatre heures du matin.

Il inspira à pleins poumons et décida de se lever. Il grimaça quand il constata que son corps était poisseux à cause des différents fluides corporels qui le maculaient. Il s’empressa de rejoindre la salle de bain, il prit soin de baisser le volume de la radio au passage. Minho n’était pas là, mais il ne s’en inquiéta pas plus que ça. Il se doucha en quatrième vitesse et enfila une serviette autour de sa taille après s’être brièvement séché. Quand il revint dans la chambre, il sursauta. Minho était installé sur le lit, un gobelet de café fumant entre les mains.

— J’ai cru que t’allais jamais te réveiller.

Chan lui adressa un mince sourire.

— C’est pour ça que t’as mis le son à fond ?

— T’as vu juste, rit-il. J’me suis dit que j’allais te faire chier le temps d’aller chercher quelque chose à boire et à manger.

— Ça a fonctionné.

Ils échangèrent un regard amusé.

— Je t’ai pris des trucs. Je savais pas ce que tu aimais alors y’a du café et des petites brioches. J’espère que ce sera assez pour que tu reprennes des forces.

Sur la table ronde près de la fenêtre, Minho avait disposé le petit-déjeuner, juste à côté d’une roulée qui n’avait pas encore été entamée. Chan la saisit et l’agita en l’air, comme si ce simple geste allait faire bouger son partenaire.

— Laisse ça où tu l’as trouvé, dit-il d’un ton sec.

— T’as pas fumé ? J’suis étonné.

Il reposa le cylindre imparfait et le visage de Minho se décrispa aussitôt. En une fraction de seconde, l’ambiance avait encore une fois changé. Chan n’y comprenait pas grand-chose, et ces sautes d’humeur commençaient à l’inquiéter. Il n’était pas inquiet pour lui-même, mais plus pour son camarade. Il pouvait se montrer si doux parfois, et si coquin aussi, mais également très froid.

— Me regarde pas comme ça je t’ai déjà dit, bredouilla Minho avant d’avaler une gorgée de sa boisson.

Chan ne rétorqua pas. Il tira une chaise et y prit place. Le silence, légèrement perturbé par la musique, ne lui plaisait pas. Mais que pouvait-il y faire ? Il se sentait impuissant, et il détestait ce sentiment. Il voulait parler à Minho, et qu’il lui parle également, mais pour se dire quoi ? Il n’avait pas envie de discuter de la pluie et du beau temps, ce n’était pas intéressant, et ça ne servirait pas à dissiper le malaise qui s’était installé. Au contraire. Il préféra déguster son repas sans un mot, sans un regard. Son esprit tournait à cent à l’heure, parasité de questions qu’il aurait préféré ne jamais se poser. Se comporter ainsi l’agaçait. Il ne comprenait même pas pourquoi il se sentait aussi tourmenté par Minho, et autant attiré par sa personne.

Son petit-déjeuner englouti, il se leva pour enfin enfiler des vêtements. Il retourna dans la salle de bain et essaya de faire quelque chose de ses cheveux, mais les ondulations partaient dans tous les sens. Tant pis, il s’en contenterait.

— T’es pas très bavard aujourd’hui, lança Minho, une moue déformant ses lèvres.

Chan haussa un sourcil.

— J’suis pas encore bien réveillé.

— Même après la douche et le café ? Il te faut quoi ? Une pipe ?

Ses oreilles virèrent au rouge en un temps record. Il détourna le regard et s’éclaircit la voix. Il avait enfin réussi à chasser les évènements de sa nuit précédente, ce n’était pas pour que Minho les lui rappelle aussi vite. Oui, il avait adoré faire tout ce qu’il avait fait avec son partenaire, mais il avait encore besoin de digérer certaines de ses demandes. Il s’était peut-être un peu laissé emporter par l’euphorie, lui qui n’avait jamais eu de relation homosexuelle avant ces vacances.

— T’as pas à avoir honte.

Il déglutit. Minho lisait dans ses pensées maintenant ?

— J’ai pas honte.

— Tu fuis mon regard.

Chan inspira et expira avant de lui faire face, les pommettes toujours aussi écarlates.

— C’est seulement que… Je sais pas, j’ai jamais eu ce genre de rapport, tu vois.

Minho lâcha un rire.

— Ce genre de rapport ? Tu veux dire te prendre quelque chose dans le cul ?

— Ouais…

— Fallait me le dire si ça te plaisait pas.

— Ça m’a plu.

Il déglutit. Oui, il avait adoré ce qu’ils avaient fait, il avait trouvé cela tellement simple avec Minho qu’il ne s’était pas posé plus de questions. Il avait raison, il n’avait pas à avoir honte de quoi que ce soit. Il devait s’efforcer de penser d’une autre manière que ce qu’il avait toujours appris. Il avait le droit d’apprécier le sexe avec un autre homme, ce n’était pas pour autant qu’il mettait sa masculinité en péril.

— Tu sais, ça fait pas de toi un homme moins homme parce que t’aimes avoir des doigts dans le cul.

Chan pouffa de rire, il allait finir par croire que Minho lisait réellement dans ses pensées.

— Bon, on devrait y aller.

— Où ça ? Tu m’as pas dit ce que c’était la prochaine étape.

— Yosemite Park. Tu verras, c’est magnifique.

En prononçant ces mots, il avait eu l’air pensif. Nostalgique. Sa voix s’était légèrement éteinte, et Chan en fut une fois de plus surpris. Il allait le suivre, parce qu’il l’avait désiré, mais le mystère qui planait constamment sur Minho ne lui disait rien qui vaille. Il devait lutter pour ne pas lui poser davantage de questions, pour ne pas se montrer trop curieux, et peut-être même maladroit. Il avait à cœur de respecter le marché qu’ils avaient passé.

Sans un mot de plus, ils quittèrent la chambre du motel et déposèrent les clés à la réception. La machine à hot-dogs tournait encore, et Chan fut presque tenté d’en acheter. Son estomac le tiraillait déjà alors qu’il venait à peine de manger le petit-déjeuner. Une fois installé dans le van, un gargouillement retentit.

— T’es pas possible, soupira Minho. On s’arrêtera prendre de quoi bouffer sur la route.

— On va dormir où ce soir ?

— Tu t’inquiètes déjà de l’endroit où on va baiser ? T’es chou.

— J’ai dit dormir, s’amusa Chan.

Minho lui décocha un clin d’œil et mit le contact. Le van s’engouffra sur la route, pour près de trois heures trente de trajet. Le temps allait-il paraître long ? Ou au contraire, passerait-il vite ? Cela dépendait plus de l’humeur de Minho que d’autre chose.

Ils roulèrent pendant une heure avant d’arriver à Los Banos. Les drapeaux américains étaient de sortie, fièrement dressés sur les voitures et les bâtiments. Le temps était à la fête, les habitants défilaient dans les rues, d’autres regardaient depuis leurs jardins décorés aux couleurs de leur pays. Certains préparaient des barbecues en famille tandis que les enfants s’amusaient sur les balançoires.

Les vitres ouvertes, la chaleur s’engouffrait dans le véhicule et Chan commençait à avoir les cheveux humides. Il les balança en arrière, ils ne cessaient de coller à son front et dans sa nuque. Il grimaça, sa main était poisseuse.

Ils s'arrêtèrent à une station service pour une pause bien méritée. Chan descendit du van et remua son t-shirt pour espérer y faire entrer de l'air.

— J’vais aller pisser, annonça-t-il quand Minho le rejoignit.

— Et moi j’vais te chercher de quoi manger.

Ils se firent signe et se séparèrent, l’un partant vers les sanitaires, l’autre en direction du minuscule comptoir qui présentait différents sandwichs. Sa vessie enfin soulagée du café qu’il avait ingurgité plus tôt, Chan soupira. Il se lava les mains et retrouva Minho, assis sur le minuscule trottoir devant la station. Il était en train de boire une canette de cola, tandis que de sa main libre, une roulée se consumait lentement.

— T’as pas pu t’en empêcher ?

Minho bascula la tête en arrière pour observer Chan qui se trouvait derrière lui. Un sourire malicieux étira ses lèvres et dévoila ses dents.

— T’en veux ?

— Non, j’ai juste faim.

— Je t’ai pris un sandwich au bacon. Ça te va ?

Il hocha la tête et prit place à côté de son camarade. Ce dernier prenait soin de ne pas lui envoyer sa fumée pendant qu’il mangeait, mais le voir avec un nouveau joint à la main était loin de lui plaire. Et ce qui l’embêtait davantage était le fait que Minho n’avait rien acheté pour lui-même. Que pouvait-il dire ? Il était un adulte responsable — normalement — et lui n’était personne pour lui faire des leçons, ou savoir ce qui était bon ou non pour lui. Minho ne l’avait pas attendu pour faire sa vie, alors le bassiner avec une morale n’allait pas servir à grand chose. Il ne voulait pas risquer de l’énerver.

— Tu manges rien ? tenta-t-il finalement.

— J’suis pas un gros mangeur.

Un silence prit place avant qu’il ne continue :

— De bouffe j’veux dire. Toi je peux te manger à tous les repas.

Chan se contenta d’un sourire, mais il avait l’impression que Minho se forçait. À quel moment était-il réellement lui-même ? Les plaisanteries et insinuations salaces faisaient peut-être partie de sa personnalité, mais quelque chose sonnait faux, comme s’il jouait un rôle. Il se cachait, ça Chan en était persuadé, mais jusqu’à quel point ?

— J’aime pas cette fête débile.

— Comment ça se fait ?

— J’sais pas… Enfin, si, mais c’est pas important.

Un léger soupir échappa à Chan. Il avait envie de savoir, de peut-être enfin découvrir une partie de cette fêlure chez Minho, d’avoir enfin un indice sur sa vie, sur son passé, sur les raisons qui l'avaient poussé à devenir ce qu’il était aujourd’hui.

— Tu peux m’en parler, tu sais.

Il déposa une main sur son épaule, bienveillante, compatissante. Il savait qu’il n’aimait pas être traité comme une petite chose fragile, mais c’était tout ce qu’il pouvait faire. Il avait naturellement envie d’être là, de le soutenir, même s’il ignorait ce qu’il avait vécu. Même s’ils étaient finalement deux étrangers l’un pour l’autre.

— Ça me fait juste mal de voir les gens profiter de ce jour en famille. De toute façon, je déteste toutes les fêtes.

Son visage s’était fermé, il regardait droit devant lui ; les gens qui marchaient, les voitures qui passaient. Un lourd silence avait pris place, et Chan ne savait même pas comment réagir. Il avait capté, dans sa voix, cette même fragilité qui ressortait parfois. Ce même désespoir qui l’avait submergé sur la plage deux jours auparavant. Ça avait le don de l’inquiéter, mais aussi de le conforter dans l’idée que Minho n’était pas celui qu’il prétendait. Qu’il n’était pas le gars jovial pour qui il essayait de se faire passer. Il était peut-être détaché de tout, il vivait simplement, au jour le jour, sans se soucier de l’avenir, mais cette candeur était peut-être sa façon à lui de se protéger de la laideur du monde.

D’un seul coup, il se leva et tendit une main à Chan.

— On y va ?

Chan sourit et accepta sa main. Minho lui fit un signe de tête et ils rejoignirent le van. Direction Yosemite Park.

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